Guy de Maupassant - Les sœurs Rondoli (1884)
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La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.
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Oreille, exaspéré, ordonna à sa femme de lui choisir un nouveau riflard, en soie fine, de vingt francs, et d’apporter une facture justificative.
Elle en acheta un de dix-huit francs, et déclara, rouge d’irritation, en le remettant à son époux :
« Tu en as là pour cinq ans au moins. »
Oreille, triomphant, obtint un vrai succès au bureau.
Lorsqu’il rentra le soir, sa femme, jetant un regard inquiet sur le parapluie, lui dit :
« Tu ne devrais pas le laisser serré avec l’élastique, c’est le moyen de couper la soie. C’est à toi d’y veiller, parce que je ne t’en achèterai pas un de sitôt. »
Elle le prit, dégrafa l’anneau et secoua les plis. Mais elle demeura saisie d’émotion. Un trou rond, grand comme un centime, lui apparut au milieu du parapluie. C’était une brûlure de cigare !
Elle balbutia :
« Qu’est-ce qu’il a ? »
Son mari répondit tranquillement, sans regarder :
« Qui, quoi ? Que veux-tu dire ? »
La colère l’étranglait maintenant ; elle ne pouvait plus parler :
« Tu… tu… tu as brûlé… ton… ton… parapluie. Mais tu… tu… tu es donc fou !… Tu veux nous ruiner ! »
Il se retourna, se sentant pâlir :
« Tu dis ?
— Je dis que tu as brûlé ton parapluie. Tiens !… »
Et, s’élançant vers lui comme pour le battre, elle lui mit violemment sous le nez la petite brûlure circulaire.
Il restait éperdu devant cette plaie, bredouillant :
« Ça, ça… qu’est-ce que c’est ? Je ne sais pas, moi ! Je n’ai rien fait, rien, je te le jure. Je ne sais pas ce qu’il a, moi, ce parapluie ! »
Elle criait maintenant :
« Je parie que tu as fait des farces avec lui dans ton bureau, que tu as fait le saltimbanque, que tu l’as ouvert pour le montrer. »
Il répondit :
« Je l’ai ouvert une seule fois pour montrer comme il était beau. Voilà tout. Je te le jure. »
Mais elle trépignait de fureur, et elle lui fit une de ces scènes conjugales qui rendent le foyer familial plus redoutable pour un homme pacifique qu’un champ de bataille où pleuvent les balles.
Elle ajusta une pièce avec un morceau de soie coupé sur l’ancien parapluie, qui était de couleur différente ; et, le lendemain Oreille partit, d’un air humble, avec l’instrument raccommodé. Il le posa dans son armoire et n’y pensa plus que comme on pense à quelque mauvais souvenir.
Mais à peine fut-il rentré, le soir, sa femme lui saisit son parapluie dans les mains, l’ouvrit pour constater son état, et demeura suffoquée devant un désastre irréparable. Il était criblé de petits trous provenant évidemment de brûlures, comme si on eût vidé dessus la cendre d’une pipe allumée. Il était perdu, perdu sans remède.
Elle contemplait cela sans dire un mot, trop indignée pour qu’un son pût sortir de sa gorge. Lui aussi, il constatait le dégât et il restait stupide, épouvanté, consterné.
Puis ils se regardèrent ; puis il baissa les yeux ; puis il reçut par la figure l’objet crevé qu’elle lui jetait ; puis elle cria, retrouvant sa voix dans un emportement de fureur :
« Ah ! canaille ! canaille ! Tu en as fait exprès ! Mais tu me le payeras ! Tu n’en auras plus… »
Et la scène recommença. Après une heure de tempête, il put enfin s’expliquer. Il jura qu’il n’y comprenait rien ; que cela ne pouvait provenir que de malveillance ou de vengeance.
Un coup de sonnette le délivra. C’était un ami qui devait dîner chez eux.
Mme Oreille lui soumit le cas. Quant à acheter un nouveau parapluie, c’était fini, son mari n’en aurait plus.
L’ami argumenta avec raison :
— Alors, Madame, il perdra ses habits, qui valent certes davantage.
La petite femme, toujours furieuse, répondit :
« Alors il prendra un parapluie de cuisine, je ne lui en donnerai pas un nouveau en soie. »
À cette pensée, Oreille se révolta.
« Alors je donnerai ma démission, moi ! Mais je n’irai pas au Ministère avec un parapluie de cuisine. »
L’ami reprit :
« Faites recouvrir celui-là, ça ne coûte pas très cher. »
Mme Oreille, exaspérée, balbutiait :
« Il faut au moins huit francs pour le faire recouvrir. Huit francs et dix-huit, cela fait vingt-six ! Vingt-six francs pour un parapluie, mais c’est de la folie ! c’est de la démence ! »
L’ami, bourgeois pauvre, eut une inspiration :
« Faites-le payer par votre Assurance. Les compagnies payent les objets brûlés, pourvu que le dégât ait eu lieu dans votre domicile. »
À ce conseil, la petite femme se calma net ; puis, après une minute de réflexion, elle dit à son mari :
« Demain, avant de te rendre à ton Ministère, tu iras dans les bureaux de La Maternelle faire constater l’état de ton parapluie et réclamer le payement. »
M. Oreille eut un soubresaut.
« Jamais de la vie je n’oserai ! C’est dix-huit francs de perdus, voilà tout. Nous n’en mourrons pas. »
Et il sortit le lendemain avec une canne. Il faisait beau, heureusement.
Restée seule à la maison, Mme Oreille ne pouvait se consoler de la perte de ses dix-huit francs. Elle avait le parapluie sur la table de la salle à manger, et elle tournait autour, sans parvenir à prendre une résolution.
La pensée de l’Assurance lui revenait à tout instant, mais elle n’osait pas non plus affronter les regards railleurs des messieurs qui la recevraient, car elle était timide devant le monde, rougissant pour un rien, embarrassée dès qu’il lui fallait parler à des inconnus.
Cependant le regret des dix-huit francs la faisait souffrir comme une blessure. Elle n’y voulait plus songer, et sans cesse le souvenir de cette perte la martelait douloureusement. Que faire cependant ? Les heures passaient ; elle ne se décidait à rien. Puis, tout à coup, comme les poltrons qui deviennent crânes, elle prit sa résolution :
« J’irai, et nous verrons bien ! »
Mais il lui fallait d’abord préparer le parapluie pour que le désastre fût complet et la cause facile à soutenir. Elle prit une allumette sur la cheminée et fit, entre les baleines, une grande brûlure, large comme la main ; puis elle roula délicatement ce qui restait de la soie, le fixa avec le cordelet élastique, mit son châle et son chapeau, et descendit d’un pied pressé vers la rue de Rivoli où se trouvait l’Assurance.
Mais, à mesure qu’elle approchait, elle ralentissait le pas. Qu’allait-elle dire ? Qu’allait-on lui répondre ?
Elle regardait les numéros des maisons. Elle en avait encore vingt-huit. Très bien ! elle pouvait réfléchir. Elle allait de moins en moins vite. Soudain elle tressaillit. Voici la porte, sur laquelle brille en lettres d’or : « La Maternelle, Compagnie d’assurances contre l’incendie. » Déjà ! Elle s’arrêta une seconde, anxieuse, honteuse, puis passa, puis revint, puis passa de nouveau, puis revint encore.
Elle se dit enfin :
« Il faut y aller, pourtant. Mieux vaut plus tôt que plus tard. »
Mais, en pénétrant dans la maison, elle s’aperçut que son cœur battait.
Elle entra dans une vaste pièce avec des guichets tout autour, et, par chaque guichet, on apercevait une tête d’homme dont le corps était masqué par un treillage.
Un monsieur parut, portant des papiers. Elle s’arrêta et, d’une petite voix timide :
« Pardon, Monsieur, pourriez-vous me dire où il faut s’adresser pour se faire rembourser les objets brûlés. »
Il répondit, avec un timbre sonore :
« Premier, à gauche. Au bureau des sinistres. »
Ce mot l’intimida davantage encore ; et elle eut envie de se sauver, de ne rien dire, de sacrifier ses dix-huit francs. Mais à la pensée de cette somme, un peu de courage lui revint, et elle monta, essoufflée, s’arrêtant à chaque marche.
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