Guy de Maupassant - Contes divers (1884)

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Contes divers (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Il s’était mis à marcher à grands pas. Il déclara :

« Tu ne peux pas accepter ça ? »

Elle répondit avec indifférence :

« Parfaitement. Alors ce n’est pas la peine d’attendre à demain, nous pouvons faire prévenir tout de suite M. Lamaneur. »

Serbois s’arrêta en face d’elle et ils demeurèrent quelques instants les yeux dans les yeux, tout près l’un de l’autre, tachant de voir, de savoir, de se comprendre, de se découvrir, de se sonder jusqu’au fond de la pensée en une de ces interrogations ardentes et muettes de deux êtres qui vivant ensemble s’ignorent toujours, mais se soupçonnent, se flairent, se guettent sans cesse.

Puis brusquement il lui murmura dans le visage, à voix basse :

« Allons, avoue que tu étais la maîtresse de Vaudrec ? »

Elle haussa les épaules : « Es-tu bête ?... Vaudrec m’aimait, je le crois, mais il ne m’a jamais eue... jamais. »

Il frappa du pied : « Tu mens, ce n’est pas possible. »

Elle dit tranquillement : « C’est comme ça, pourtant. »

Et il se remit à marcher, puis, s’arrêtant de nouveau : « Explique-moi, alors, pourquoi il te laisse toute sa fortune, à toi... »

Elle prononça avec nonchalance : « C’est tout simple. Comme tu le disais tantôt, il n’avait que nous d’amis, il vivait autant chez nous que chez lui, et au moment de faire son testament c’est à nous qu’il a songé. Puis, par galanterie, il a mis mon nom sur le papier, parce que mon nom lui est venu sous la plume, naturellement, de même que c’est à moi qu’il faisait des cadeaux, et non à toi, n’est-ce pas ? Il avait l’habitude de m’apporter des fleurs, de me donner tous les mois, le cinq, un bibelot, parce que c’était un cinq juin que nous avions fait connaissance. Tu le sais bien. Toi il ne te donnait presque jamais rien, il n’y pensait pas. C’est aux femmes qu’on offre des souvenirs, et non pas aux maris ! Eh bien, c’est à moi qu’il a offert son dernier souvenir, et non pas à toi, rien de plus simple. »

Elle était si tranquille, si naturelle que Serbois hésitait.

Il reprit : « C’est égal, ce serait d’un très mauvais effet. Tout le monde croirait la chose. Nous ne pouvons pas accepter.

— Eh bien, n’acceptons pas, mon ami. Ce sera un million de moins dans notre poche, voilà tout. »

Il se mit à parler, comme on parle en pendant tout haut, sans s’adresser vraiment à sa femme.

« Oui, un million – c’est impossible – nous serions perdus de réputation – tant pis – il aurait fallu qu’il m’en donnât la moitié, à moi, ça arrangeait tout. »

Et il s’assit, croisa ses jambes et se mit à tripoter ses favoris comme il faisait aux heures de grande méditation.

Mme Serbois avait ouvert son panier à ouvrage ; elle en tira un bout de broderie, et elle dit en se mettant au travail :

« Moi, je n’y tiens pas. C’est à toi de réfléchir. »

Il fut longtemps sans répondre, puis hésitant :

« Voilà, il y aurait peut-être un moyen, c’est de me céder la moitié de l’héritage, par donation entre vifs. Nous n’avons pas d’enfants, tu le peux. De cette façon, ça fermera la bouche au monde. »

Elle demanda avec gravité : « Je ne vois pas trop comment ça lui fermera la bouche ! »

Il se fâcha brusquement : « Il faut que tu sois stupide. Nous dirons que nous avons hérité par moitié ; et ce sera vrai. Nous n’avons pas besoin d’expliquer que le testament était à son nom. »

Elle le regarda encore, d’un regard perçant : « Comme tu voudras, je suis prête. »

Alors, il se leva et se remit à marcher. Il paraissait hésiter de nouveau, bien que son visage fût radieux : « Non... peut-être vaut-il mieux y renoncer tout à fait... c’est plus digne... pourtant... de cette façon on n’aurait rien à dire... Les gens les plus scrupuleux seraient forcés de s’incliner... Oui, ça arrange tout... »

Il s’arrêta devant sa femme : « Eh bien, si tu veux, Bichette, je vais retourner tout seul chez maître Lamaneur pour le consulter et lui expliquer la chose. Je lui dirai que tu as préféré ça, par convenance, pour qu’on ne puisse pas jaboter. Du moment que j’accepte la moitié de cet héritage, il est bien évident que je suis sûr de mon fait, que je suis au courant de la situation, que je la sais bien nette, bien honnête. C’est comme si je te disais : « Accepte aussi, ma chère, puisque j’accepte, moi, ton mari. » Autrement, vrai, ça n’était pas digne.

Mme Serbois prononça simplement : « Comme tu voudras. »

Il reprit, parlant maintenant avec abondance : « Oui, ça s’explique très facilement en partageant l’héritage. Nous héritons d’un ami qui n’a pas voulu faire de différence entre nous, qui n’a pas voulu établir de distinction, qui n’a pas voulu avoir l’air de dire : « Je préfère l’un ou l’autre après ma mort, comme je l’ai préféré pendant ma vie. Et sois certaine que, s’il y avait songé, c’est ce qu’il aurait fait. Il n’a pas réfléchi, il n’a pas prévu les conséquences. Comme tu le disais fort bien, c’est à toi qu’il faisait toujours des cadeaux. C’est à toi qu’il a voulu offrir un dernier souvenir... »

Elle l’arrêta, avec une nuance d’impatience. « C’est entendu. J’ai compris. Tu n’as pas besoin de tant d’explications. Va tout de suite chez le notaire. »

Il balbutia, rougissant, confus soudain : « Tu as raison. J’y vais. »

Il prit son chapeau, et s’approchant d’elle tendit ses lèvres pour l’embrasser en murmurant :

« A bientôt, chérie. »

Elle offrit son front et reçut un gros baiser pendant que les grands favoris lui chatouillaient les joues.

Puis il sortit d’un air joyeux.

Et Mme Serbois, laissant tomber son ouvrage, se mit à pleurer.

23 septembre 1884

FIN

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