Guy de Maupassant - Contes divers (1884)

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Contes divers (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Je ne trouvais rien à dire. Je murmurai :

« Quelle horrible chose !... »

Puis, après une minute, j’ajoutai :

« Si nous rentrions, il me semble qu’il fait frais. »

Et nous retournâmes vers l’hôtel.

14 juillet 1884

La peur

Le train filait, à toute vapeur, dans les ténèbres.

Je me trouvais seul, en face d’un vieux monsieur qui regardait par la portière. On sentait fortement le phénol dans ce wagon du P.-L.-M., venu sans doute de Marseille.

C’était par une nuit sans lune, sans air, brûlante. On ne voyait point d’étoiles, et le souffle du train lancé nous jetait quelque chose de chaud, de mou, d’accablant, d’irrespirable.

Partis de Paris depuis trois heures, nous allions vers le centre de la France sans rien voir des pays traversés.

Ce fut tout à coup comme une apparition fantastique. Autour d’un grand feu, dans un bois, deux hommes étaient debout.

Nous vîmes cela pendant une seconde : c’était, nous sembla-t-il, deux misérables en haillons, rouges dans la lueur éclatante du foyer, avec leurs faces barbues tournées vers nous, et autour d’eux, comme un décor de drame, les arbres verts, d’un vert clair et luisant, les troncs frappés par le vif reflet de la flamme, le feuillage traversé, pénétré, mouillé par la lumière qui coulait dedans.

Puis tout redevint noir de nouveau.

Certes, ce fut une vision fort étrange ! Que faisaient-ils dans cette forêt, ces deux rôdeurs ? Pourquoi ce feu dans cette nuit étouffante ?

Mon voisin tira sa montre et me dit :

« Il est juste minuit, Monsieur, nous venons de voir une singulière chose. »

J’en convins et nous commençâmes à causer, à chercher ce que pouvaient être ces personnages : des malfaiteurs qui brûlaient des preuves ou des sorciers qui préparaient un philtre ! On n’allume pas un feu pareil, à minuit, en plein été, dans une forêt, pour cuire la soupe ! Que faisaient-ils donc ? Nous ne pûmes rien imaginer de vraisemblable.

Et mon voisin se mit à parler... C’était un vieil homme, dont je ne parvins point à déterminer la profession. Un original assurément, fort instruit, et qui semblait peut-être un peu détraqué.

Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous, dans cette vie où la raison devrait souvent s’appeler sottise et la folie s’appeler génie ?

Il disait :

Je suis content d’avoir vu cela. J’ai éprouvé pendant quelques minutes une sensation disparue !

Comme la terre devait être troublante autrefois, quand elle était si mystérieuse ?

A mesure qu’on lève les voiles de l’inconnu, on dépeuple l’imagination des hommes. Vous ne trouvez pas, Monsieur, que la nuit est bien vide et d’un noir bien vulgaire depuis qu’elle n’a plus d’apparitions.

On se dit : « Plus de fantastique, plus de croyances étranges, tout l’inexpliqué est explicable. Le surnaturel baisse comme un lac qu’un canal épuise ; la science, de jour en jour, recule les limites du merveilleux. »

Eh bien, moi, Monsieur, j’appartiens à la vieille race, qui aime à croire. J’appartiens à la vieille race naïve accoutumée à ne pas comprendre, à ne pas chercher, à ne pas savoir, faite aux mystères environnants et qui se refuse à la simple et nette vérité.

Oui, Monsieur, on a dépeuplé l’imagination en surprenant l’invisible. Notre terre m’apparaît aujourd’hui comme un monde abandonné, vide et nu. Les croyances sont parties qui la rendaient poétique. Quand je sors la nuit, comme je voudrais frissonner de cette angoisse qui fait se signer les vieilles femmes le long des murs des cimetières et se sauver les derniers superstitieux devant les vapeurs étranges des marais et les fantasques feux follets ! Comme je voudrais croire à ce quelque chose de vague et de terrifiant qu’on s’imaginait sentir passer dans l’ombre.

Comme l’obscurité des soirs devait être sombre, terrible, autrefois, quand elle était pleine d’êtres fabuleux, inconnus, rôdeurs méchants, dont on ne pouvait deviner les formes, dont l’appréhension glaçait le cœur, dont la puissance occulte passait les bornes de notre pensée, et dont l’atteinte était inévitable !

Avec le surnaturel, la vraie peur a disparu de la terre, car on n’a vraiment peur que de ce qu’on ne comprend pas. Les dangers visibles peuvent émouvoir, troubler, effrayer ! Qu’est cela auprès de la convulsion que donne à l’âme la pensée qu’on va rencontrer un spectre errant, qu’on va subir l’étreinte d’un mort, qu’on va voir accourir une de ces bêtes effroyables qu’inventa l’épouvante des hommes ? Les ténèbres me semblent claires depuis qu’elles ne sont plus hantées.

Et la preuve de cela, c’est que si nous nous trouvions seuls tout à coup dans ce bois, nous serions poursuivis par l’image des deux êtres singuliers qui viennent de nous apparaître dans l’éclair de leur foyer, bien plus que par l’appréhension d’un danger quelconque et réel.

Il répéta : « On n’a vraiment peur que de ce qu’on ne comprend pas. »

Et tout à coup un souvenir me vint, le souvenir d’une histoire que nous conta Tourgueneff, un dimanche, chez Gustave Flaubert.

L’a-t-il écrite quelque part, je n’en sais rien.

Personne plus que le grand romancier russe ne sut faire passer dans l’âme ce frisson de l’inconnu voilé, et, dans la demi-lumière d’un conte étrange, laisser entrevoir tout un monde de choses inquiétantes, incertaines, menaçantes.

Avec lui, on la sent bien, la peur vague de l’Invisible, la peur de l’inconnu qui est derrière le mur, derrière la porte, derrière la vie apparente. Avec lui, nous sommes brusquement traversés par des lumières douteuses qui éclairent seulement assez pour augmenter notre angoisse.

Il semble nous montrer parfois la signification de coïncidences bizarres, de rapprochements inattendus de circonstances en apparence fortuites, mais que guiderait une volonté cachée et sournoise. On croit sentir, avec lui ; un fil imperceptible qui nous guide d’une façon mystérieuse à travers la vie, comme à travers un rêve nébuleux dont le sens nous échappe sans cesse.

Il n’entre point hardiment dans le surnaturel, comme Edgar Poe ou Hoffmann, il raconte des histoires simples où se mêlent seulement quelque chose d’un peu vague et d’un peu troublant.

Il nous dit aussi, ce jour-là : « On n’a vraiment peur que de ce qu’on ne comprend point. »

Il était assis, ou plutôt affaissé dans un grand fauteuil, les bras pendants, les jambes allongées et molles, la tête toute blanche, noyé dans ce grand flot de barbe et de cheveux d’argent qui lui donnait l’aspect d’un Père éternel ou d’un Fleuve d’Ovide.

Il parlait lentement, avec une certaine paresse qui donnait du charme aux phrases et une certaine hésitation de la langue un peu lourde qui soulignait la justesse colorée des mots. Son œil pâle, grand ouvert, reflétait, comme un œil d’enfant, toutes les émotions de sa pensée.

Il nous raconta ceci :

Il chassait, étant jeune homme, dans une forêt de Russie. Il avait marché tout le jour et il arriva, vers la fin de l’après-midi, sur le bord d’une calme rivière.

Elle coulait sous les arbres, dans les arbres, pleine d’herbes flottantes, profonde, froide et claire.

Un besoin impérieux saisit le chasseur de se jeter dans cette eau transparente. Il se dévêtit et s’élança dans le courant. C’était un très grand et très fort garçon, vigoureux et hardi nageur.

Il se laissait flotter doucement, l’âme tranquille, frôlé par les herbes et les racines, heureux de sentir contre sa chair le glissement léger des lianes.

Tout à coup une main se posa sur son épaule.

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