Guy de Maupassant - Contes divers (1884)

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Contes divers (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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« Nom d’un nom, mon commandant, c’est une femme ! »

Je ne saurais vous dire quelle étrange et poignante sensation d’angoisse me remua le cœur. Je ne le pouvais croire, et je m’agenouillai dans la neige, devant cette bouillie informe, pour voir : c’était une femme ;

Les deux gendarmes, interdits et démoralisés, attendaient que j’émisse un avis.

Mais je ne savais que penser, que supposer.

Alors le brigadier prononça lentement :

« Peut-être qu’elle venait chercher son enfant qu’était soldat d’artillerie et dont elle n’avait pas de nouvelles. »

Et l’autre répondit :

« P’t’être ben que oui tout de même. »

Et moi qui avais vu des choses bien terribles, je me mis à pleurer. Et je sentis, en face de cette morte, dans cette nuit glacée, au milieu de cette plaine noire, devant ce mystère, devant cette inconnue assassinée, ce que veut dire ce mot : « Horreur ».

Or, j’ai eu cette même sensation, l’an dernier, en interrogeant un des survivants de la mission Flatters, un tirailleur algérien.

Vous savez les détails de ce drame atroce. Il en est un cependant que vous ignorez peut-être.

Le colonel allait au Soudan par le désert et traversait l’immense territoire des Touareg, qui sont, dans tout cet océan de sable qui va de l’Atlantique à l’Egypte et du Soudan à l’Algérie, des espèces de pirates comparables à ceux qui ravageaient les mers autrefois.

Les guides qui conduisaient la colonne appartenaient à la tribu des Chambaa, de Ouargla.

Or, un jour on établit le camp en plein désert, et les Arabes déclarèrent que, la source étant encore un peu loin, ils iraient chercher de l’eau avec tous les chameaux.

Un seul homme prévint le colonel qu’il était trahi : Flatters n’en crut rien et accompagna le convoi avec les ingénieurs, les médecins et presque tous ses officiers.

Ils furent massacrés autour de la source, et tous les chameaux capturés.

Le capitaine du bureau arabe de Ouargla, demeuré au camp, prit le commandement des survivants, spahis et tirailleurs, et on commença la retraite, en abandonnant les bagages et les vivres, faute de chameaux pour les porter.

Ils se mirent donc en route dans cette solitude sans ombre et sans fin, sous le soleil dévorant qui les brûlait du matin au soir.

Une tribu vint faire sa soumission et apporta des dattes. Elles étaient empoisonnées. Presque tous les Français moururent et, parmi eux, le dernier officier.

Il ne restait plus que quelques spahis, dont le maréchal des logis Pobéguin, plus des tirailleurs indigènes de la tribu de Chambaa. On avait encore deux chameaux. Ils disparurent une nuit avec deux Arabes.

Alors les survivants comprirent qu’il allait falloir s’entre-dévorer, et, sitôt découverte la fuite des deux hommes avec les deux bêtes, ceux qui restaient se séparèrent et se mirent à marcher un à un dans le sable mou, sous la flamme aiguë du ciel, à plus d’une portée de fusil l’un de l’autre.

Ils allaient ainsi tout le jour, soulevant de place en place, dans l’étendue brûlée et plate, ces petites colonnes de poussière qui indiquent de loin les marcheurs dans le désert.

Mais un matin, un des voyageurs brusquement obliqua, se rapprochant de son voisin. Et tous s’arrêtèrent pour regarder.

L’homme vers qui marchait le soldat affamé ne s’enfuit pas, mais il s’aplatit par terre, il mit en joue celui qui s’en venait. Quand il le crut à distance, il tira. L’autre ne fut point touché et il continua d’avancer puis, épaulant à son tour, il tua net son camarade.

Alors de tout l’horizon, les autres accoururent pour chercher leur part. Et celui qui avait tué, dépeçant le mort, le distribua.

Et ils s’espacèrent de nouveau, ces alliés irréconciliables, pour jusqu’au prochain meurtre qui les rapprocherait.

Pendant deux jours ils vécurent de cette chair humaine partagée. Puis la famine étant revenue, celui qui avait tué le premier tua de nouveau. Et de nouveau, comme un boucher, il coupa le cadavre et l’offrit à ses compagnons, en ne conservant que sa portion.

Et ainsi continua cette retraite d’anthropophages.

Le dernier Français, Pobéguin, fut massacré au bord d’un puits, la veille du jour où les secours arrivèrent.

Comprenez-vous maintenant ce que j’entends par l’Horrible ;

Voilà ce que nous raconta, l’autre soir, le général de G...

18 mai 1884

Le tic

Les dîneurs entraient lentement dans la grande salle de l’hôtel et s’asseyaient à leurs places. Les domestiques commencèrent le service tout doucement pour permettre aux retardataires d’arriver et pour n’avoir point à rapporter les plats ; et les anciens baigneurs, les habitués, ceux dont la saison avançait, regardaient avec intérêt la porte chaque fois qu’elle s’ouvrait, avec le désir de voir paraître de nouveaux visages.

C’est là la grande distraction des villes d’eaux. On attend le dîner pour inspecter les arrivés du jour, pour deviner ce qu’ils sont, ce qu’ils font, ce qu’ils pensent. Un désir rôde dans notre esprit, le désir de rencontres agréables, de connaissances aimables, d’amours peut-être. Dans cette vie de coudoiements, les voisins, les inconnus, prennent une importance extrême. La curiosité est en éveil, la sympathie en attente et la sociabilité en travail.

On a des antipathies d’une semaine et des amitiés d’un mois, on voit les gens avec des yeux différents, sous l’optique spéciale de la connaissance de ville d’eaux. On découvre aux hommes, subitement, dans une causerie d’une heure, le soir, après dîner, sous les arbres du parc où bouillonne la source guérisseuse, une intelligence supérieure et des mérites surprenants, et, un mois plus tard, on a complètement oublié ces nouveaux amis, si charmants aux premiers jours.

Là aussi se forment des liens durables et sérieux, plus vite que partout ailleurs. On se voit tout le jour, on se connaît très vite ; et dans l’affection qui commence se mêle quelque chose de la douceur et de l’abandon des intimités anciennes. On garde plus tard le souvenir cher et attendri de ces premières heures d’amitié, le souvenir de ces premières causeries par qui se fait la découverte de l’âme, de ces premiers regards qui interrogent et répondent aux questions et aux pensées secrètes que la bouche ne dit point encore, le souvenir de cette première confiance cordiale, le souvenir de cette sensation charmante d’ouvrir son cœur à quelqu’un qui semble aussi vous ouvrir le sien.

Et la tristesse de la station de bains, la monotonie des jours tous pareils, rendent plus complète d’heure en heure cette éclosion d’affection.

Donc, ce soir-là, comme tous les soirs, nous attendions l’entrée de figures inconnues.

Il n’en vint que deux, mais très étranges, un homme et une femme : le père et la fille. Ils me firent l’effet, tout de suite, de personnages d’Edgar Poe ; et pourtant il y avait en eux un charme, un charme malheureux ; je me les représentai comme des victimes de la fatalité. L’homme était très grand et maigre, un peu voûté, avec des cheveux tout blancs, trop blancs pour sa physionomie jeune encore ; et il avait dans son allure et dans sa personne quelque chose de grave, cette tenue austère que gardent les protestants. La fille, âgée peut-être de vingt-quatre ou vingt-cinq ans, était petite, fort maigre aussi, fort pâle, avec un air las, fatigué, accablé. On rencontre ainsi des gens qui semblent trop faibles pour les besognes et les nécessités de la vie, trop faibles pour se remuer, pour marcher, pour faire tout ce que nous faisons tous les jours. Elle était assez jolie, cette enfant, d’une beauté diaphane d’apparition ; et elle mangeait avec une extrême lenteur, comme si elle eût été presque incapable de mouvoir ses bras.

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