Guy de Maupassant - Contes divers (1884)

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Contes divers (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Je me sentais moi-même engourdi, étourdi, ainsi qu’on l’est lorsqu’on monte en barque. Je voyais se pencher les meubles, remuer les murs. Je balbutiai : « Assez, Jacques, assez. » Mais il ne m’écoutait plus, il regardait Mirza d’une façon continue, effrayante. Elle fermait les yeux maintenant et laissait tomber sa tête comme on fait en s’endormant. Il se tourna vers moi.

— C’est fait, dit-il, vois maintenant.

Et jetant son mouchoir de l’autre côté de l’appartement, il cria : « Apporte ! »

La bête alors se souleva et chancelant, trébuchant comme si elle eût été aveugle, remuant ses pattes comme les paralytiques remuent leurs jambes, elle s’en alla vers le linge qui faisait une tache blanche contre le mur. Elle essaya plusieurs fois de le prendre dans sa gueule, mais elle mordait à côté comme si elle ne l’eût pas vu. Elle le saisit enfin, et revint de la même allure ballottée de chien somnambule.

C’était une chose terrifiante à voir. Il commanda : « Couche-toi. » Elle se coucha. Alors, lui touchant le front, il dit : « Un lièvre, pille, pille. » Et la bête, toujours sur le flanc, essaya de courir, s’agita comme font les chiens qui rêvent, et poussa, sans ouvrir la gueule, des petits aboiements étranges, des aboiements de ventriloque.

Jacques semblait devenu fou. La sueur coulait de son front. Il cria : « Mords-le, mords ton maître. » Elle eut deux ou trois soubresauts terribles. On eût juré qu’elle résistait, qu’elle luttait. Il répéta : « Mordsle. » Alors, se levant, ma chienne s’en vint vers moi, et moi je reculais vers la muraille, frémissant d’épouvante, le pied levé pour la frapper, pour la repousser.

Mais Jacques ordonna : « Ici, tout de suite. » Elle se retourna vers lui. Alors, de ses deux grandes mains, il se mit à lui frotter la tête comme s’il l’eût débarrassée de liens invisibles.

Mirza rouvrit les yeux : « C’est fini », dit-il.

Je n’osais point la toucher et je poussai la porte pour qu’elle s’en allât. Elle partit lentement, tremblante, épuisée, et j’entendis de nouveau ses griffes frapper les marches.

Mais Jacques revint vers moi : « Ce n’est pas tout. Ce qui m’effraie le plus, c’est ceci, tiens. Les objets m’obéissent. »

Il y avait sur ma table une sorte de couteau-poignard dont je me servais pour couper les feuillets des livres. Il allongea sa main vers lui. Elle semblait ramper, s’approchait lentement ; et tout d’un coup je vis, oui, je vis le couteau lui-même tressaillir, puis il remua, puis il glissa doucement, tout seul, sur le bois vers la main arrêtée qui l’attendait, et il vint se placer sous ses doigts.

Je me mis à crier de terreur. Je crus que je devenais fou moi-même, mais le son aigu de ma voix me calma soudain.

Jacques reprit :

— Tous les objets viennent ainsi vers moi. C’est pour cela que je cache mes mains. Qu’est cela ? Du magnétisme, de l’électricité, de l’aimant ? Je ne sais pas, mais c’est horrible.

Et comprends-tu pourquoi c’est horrible ? Quand je suis seul, aussitôt que je suis seul, je ne puis m’empêcher d’attirer tout ce qui m’entoure.

Et je passe des jours entiers à changer des choses de place, ne me lassant jamais d’essayer ce pouvoir abominable, comme pour voir s’il ne m’a pas quitté.

Il avait enfoui ses grandes mains dans ses poches et il regardait dans la nuit. Un petit bruit, un frémissement léger semblait passer dans les arbres.

C’était la pluie qui commençait à tomber.

Je murmurai : « C’est effrayant ! »

Il répéta : « C’est horrible. »

Une rumeur accourut dans ce feuillage, comme un coup de vent. C’était l’averse, l’ondée épaisse, torrentielle.

Jacques se mit à respirer par grands souffles qui soulevaient sa poitrine.

— Laisse-moi, dit-il, la pluie va me calmer. Je désire être seul à présent.

1er septembre 1884

Le bûcher

Lundi dernier est mort à Etretat un prince indien, Bapu Sahib Khanderao Ghatgay, parent de Sa Hautesse le Maharaja Gaikwar, prince de Baroda, dans la province de Gujarath, présidence de Bombay.

Depuis trois semaines environ, on voyait passer par les rues une dizaine de jeunes indiens, petits, souples, tout noirs de peau, vêtus de complets et coiffés de toques de palefreniers anglais. C’étaient de hauts seigneurs, venus en Europe pour étudier les institutions militaires des principales nations de l’Occident. La petite troupe se composait de trois princes, d’un noble ami, d’un interprète et de trois serviteurs.

Le chef de la mission était celui qui vient de mourir, vieillard de quarante-deux ans et beau-père de Sampatrao Kashivao Gaikwar, frère de sa Hautesse le Gaikwar de Baroda.

Le gendre accompagnait le beau-père.

Les autres Indiens s’appelaient Ganpatrao Shrâvanrao Gaikwar, cousin de Sa Hautesse Khâsherao Gadhav ; Vasuded Madhav Samarth, interprète et secrétaire.

Les esclaves : Râmchandra Bajâji, Ganu bin Pukâram Kokate, Rhambhaji bin Favji.

Au moment de quitter sa patrie, celui qui est mort l’autre jour fut saisi d’une crise affreuse de chagrin, et persuadé qu’il ne reviendrait pas, il voulut renoncer à ce voyage, mais il dut obéir aux volontés de son noble parent, le prince de Baroda, et il partit.

Ils vinrent passer la fin de l’été à Etretat, et on allait les voir curieusement, chaque matin, prendre leur bain à l’établissement des RosesBlanches.

Voici cinq ou six jours, Bapu Sahib Khanderao Ghatgay fut atteint de douleurs aux gencives ; puis l’inflammation gagna la gorge et devint ulcération. La gangrène s’y mit, et, lundi, les médecins déclarèrent à ses jeunes compagnons que leur parent allait mourir. L’agonie commença presque aussitôt, et comme le malheureux ne respirait plus qu’à peine, ses amis le saisirent, l’arrachèrent de son lit et le déposèrent sur les pavés de la chambre, afin qu’il rendît l’âme étendu sur la terre, notre mère, selon les ordres de Brahma.

Puis ils firent demander au maire, M. Boissaye, l’autorisation de brûler, le jour même, le cadavre pour obéir toujours aux formelles prescriptions de la religion hindoue. Le maire, hésitant, télégraphia à la préfecture pour solliciter des instructions, en annonçant, toutefois, qu’une absence de réponse équivaudrait pour lui à un consentement. Aucune réponse n’étant venue à 9 heures du soir, il fut donc décidé, en raison de la nature infectieuse du mal qui avait emporté l’Indien, que la crémation du corps aurait lieu la nuit même, sous la falaise, au bord de la mer, à la marée descendante.

On reproche aujourd’hui cette décision au maire qui a agi en homme intelligent, résolu et libéral, soutenu d’ailleurs et conseillé par les trois médecins qui avaient suivi la maladie et constaté le décès.

On dansait au Casino, ce soir-là. C’était un soir d’automne prématuré, un peu froid. Un vent assez fort soufflait du large sans que la mer fût encore soulevée, et des nuages rapides couraient déchiquetés, effiloqués. Ils arrivaient du bout de l’horizon, sombres sur le fond du ciel, puis à mesure qu’ils approchaient de la lune ils blanchissaient, et, passant vivement sur elle, la voilaient quelques instants sans la cacher tout à fait.

Les grandes falaises droites qui forment la plage arrondie d’Etretat et se terminent aux deux célèbres arcades qu’on nomme Les Portes, restaient dans l’ombre et faisaient deux grandes taches noires dans le paysage doucement éclairé.

Il avait plu toute la journée.

L’orchestre du Casino jouait des valses, des polkas et des quadrilles. Un bruit passa tout à coup dans les groupes. On racontait qu’un prince indien venait de mourir à l’hôtel des Bains, et qu’on avait demandé au Ministre l’autorisation de le brûler. On n’en crut rien, ou du moins on ne supposa pas la chose prochaine tant cet usage est encore contraire à nos mœurs, et, comme la nuit s’avançait, chacun rentra chez soi.

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