Guy de Maupassant - Contes divers (1884)

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Contes divers (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Elle reprit : « Allons, ramez. » Et je m’emparai de nouveau des avirons. Je commençais à trouver longue la nuit et ridicule mon attitude. Ma compagne me demanda : « Voulez-vous me faire une promesse ;

— Oui. Laquelle ;

— Celle de demeurer tranquille, convenable et discret si je vous permets...

— Quoi ; dites.

— Voilà. Je voudrais rester couchée sur le dos, au fond de la barque à côté de vous, en regardant les étoiles."

Je m’écriai : « J’en suis. »

Elle reprit : « Vous ne me comprenez pas. Nous allons nous étendre côte à côte. Mais je vous défends de me toucher, de m’embrasser, enfin de... de... me... caresser. »

Je promis. Elle annonça : « Si vous remuez, je chavire. »

Et nous voici couchés côte à côte, les yeux au ciel, allant au fil de l’eau. Les vagues mouvements du canot nous berçaient. Les légers bruits de la nuit nous arrivaient maintenant plus distincts dans le fond de l’embarcation, nous faisaient parfois tressaillir. Et je sentais grandir en moi une étrange et poignante émotion, un attendrissement infini quelque chose comme un besoin d’ouvrir mes bras pour étreindre et d’ouvrir mon cœur pour aimer, de me donner, de donner mes pensées mon corps, ma vie, tout mon être à quelqu’un ;

Ma compagne murmura, comme dans un songe : « Où sommes nous ; Où allons-nous ; Il me semble que je quitte la terre ; Comme c’est doux ; Oh ; si vous m’aimiez... un peu ! »

Mon cœur se mit à battre. Je ne pus répondre ; il me sembla que je l’aimais. Je n’avais plus aucun désir violent. J’étais bien ainsi, à côté d’elle, et cela me suffisait.

Et nous sommes restés longtemps, longtemps sans bouger. Nous nous étions pris la main ; une force délicieuse nous immobilisait : une force inconnue, supérieure, une Alliance, chaste, intime, absolue de nos êtres voisins qui s’appartenaient, sans se toucher ; Qu’était cela ; Le sais-je ; L’amour, peut-être ;

Le jour naissait peu à peu. Il était trois heures du matin. Lentement une grande clarté envahissait le ciel. Le canot heurta quelque chose. Je me dressai. Nous avions abordé un petit îlot.

Mais je demeurai ravi, en extase. En face de nous toute l’étendue du firmament s’illuminait rouge, rose, violette, tachetée de nuages embrasés pareils à des fumées d’or. Le fleuve était de pourpre et trois maisons sur une côte semblaient brûler.

Je me penchai vers ma compagne. J’allais lui dire : « Regardez donc. » Mais je me tus, éperdu, et je ne vis plus qu’elle. Elle aussi était rose d’un rose de chair sur qui aurait coulé un peu de la couleur du ciel. Ses cheveux étaient roses, ses yeux roses, ses dents roses, sa robe, ses dentelles, son sourire, tout était rose. Et je crus vraiment, tant je fus affolé, que j’avais l’aurore devant moi.

Elle se relevait tout doucement, me tendant ses lèvres ; et j’allais vers elles frémissant, délirant, sentant bien que j’allais baiser le ciel, baiser le bonheur, baiser le rêve devenu femme, baiser l’idéal descendu dans la chair humaine.

Elle me dit : « Vous avez une chenille dans les cheveux ! » C’était pour cela qu’elle souriait ;

Il me sembla que je recevais un coup de massue sur la tête. Et je me sentis triste soudain comme si j’avais perdu tout espoir dans la vie.

C’est tout Madame. C’est puéril, niais, stupide. Mais je crois depuis ce jour que je n’aimerai jamais. Pourtant... qui sait ;

Le jeune homme sur qui cette lettre fut trouvée a été repêché hier dans la Seine, entre Bougival et Marly. Un marinier obligeant, qui l’avait fouillé pour savoir son nom, apporta ce papier.

8 janvier 1884

Misti

Souvenir d’un garçon

J’avais alors pour maîtresse une drôle de petite femme. Elle était mariée, bien entendu, car j’ai une sainte horreur des filles. Quel plaisir peut-on éprouver, en effet, à prendre une femme qui a ce double inconvénient de n’appartenir à personne et d’appartenir à tout le monde ; Et puis, vraiment, toute morale mise de côté, je ne comprends pas l’amour comme gagne-pain. Cela me dégoûte un peu. C’est une faiblesse, je le sais, et je l’avoue.

Ce qu’il y a surtout de charmant pour un garçon à avoir comme maîtresse une femme mariée, c’est qu’elle lui donne un intérieur, un intérieur doux, aimable, où tous vous soignent et vous gâtent, depuis le mari jusqu’aux domestiques. On trouve là tous les plaisirs réunis, l’amour, l’amitié, la paternité même, le lit et la table, ce qui constitue enfin le bonheur de la vie, avec cet avantage incalculable de pouvoir changer de famille de temps en temps, de s’installer tour à tour dans tous les mondes, l’été, à la campagne, chez l’ouvrier qui vous loue une chambre dans sa maison, et l’hiver chez le bourgeois, ou même la noblesse, si on a de l’ambition.

J’ai encore un faible, c’est d’aimer les maris de mes maîtresses. J’avoue même que certains époux communs ou grossiers me dégoûtent de leurs femmes, quelque charmantes qu’elles soient. Mais quand le mari a de l’esprit ou du charme, je deviens infailliblement amoureux fou. J’ai soin, si je romps avec la femme, de ne pas rompre avec l’époux. Je me suis fait ainsi mes meilleurs amis ; et c’est de cette façon que j’ai constaté, maintes fois, l’incontestable supériorité du mâle sur la femelle dans la race humaine. Celle-ci vous procure tous les embêtements possibles, vous fait des scènes, des reproches, etc. ; celui-là qui aurait tout autant le droit de se plaindre, vous traite au contraire comme si vous étiez la providence de son foyer.

Donc, j’avais pour maîtresse une drôle de petite femme, une brunette, fantasque, capricieuse, dévote, superstitieuse, crédule comme un moine mais charmante. Elle avait surtout une manière d’embrasser que je n’ai jamais trouvée chez une autre ;... mais ce n’est pas le lieu... Et une peau si douce ; J’éprouvais un plaisir infini, rien qu’à lui tenir les mains... Et un œil... Son regard passait sur vous comme une caresse lente savoureuse et sans fin. Souvent je posais ma tête sur ses genoux ; et nous demeurions immobiles, elle penchée vers moi avec ce petit sourire fin, énigmatique et si troublant qu’ont les femmes, moi les yeux levés vers elle, recevant ainsi qu’une ivresse versée en mon cœur, doucement et délicieusement, son regard clair et bleu, clair comme s’il eût été plein de pensées d’amour, bleu comme s’il eût été un ciel plein de délices.

Son mari, inspecteur d’un grand service public, s’absentait souvent nous laissant libres de nos soirées. Tantôt je les passais chez elle, étendu sur le divan, le front sur une de ses jambes, tandis que sur l’autre dormait un énorme chat noir, nommé « Misti », qu’elle adorait. Nos doigts se rencontraient sur le dos nerveux de la bête, et se caressaient dans son poil de soie. Je sentais contre ma joue le flanc chaud qui frémissait d’un éternel « ron-ron », et parfois une patte allongée posait sur ma bouche ou sur ma paupière cinq griffes ouvertes, dont les pointes me piquaient les yeux et qui se refermaient aussitôt.

Tantôt nous sortions pour faire ce qu’elle appelait nos escapades. Elles étaient bien innocentes d’ailleurs. Cela consistait à aller souper dans une auberge de banlieue, ou bien, après avoir dîné chez elle ou chez moi, à courir les cafés borgnes, comme des étudiants en goguette.

Nous entrions dans les caboulots populaires et nous allions nous asseoir dans le fond du bouge enfumé, sur des chaises boiteuses, devant une vieille table de bois. Un nuage de fumée âcre, où restait une odeur de poisson frit du dîner, emplissait la salle ; des hommes en blouse gueulaient buvant des petits verres ; et le garçon étonné posait devant nous deux cerises à l’eau-de-vie.

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