Guy de Maupassant - Contes du jour et de la nuit (1885)

Здесь есть возможность читать онлайн «Guy de Maupassant - Contes du jour et de la nuit (1885)» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Contes du jour et de la nuit (1885): краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Contes du jour et de la nuit (1885)»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Contes du jour et de la nuit est un recueil de contes de Guy de Maupassant paru en 1885 aux éditions Marpon-Flammarion, coll. Bibliothèque illustrée.

Contes du jour et de la nuit (1885) — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Contes du jour et de la nuit (1885)», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Comme je l’aimais, elle ! Et comme elle était belle, gracieuse et jeune ! C’était la jeunesse, l’élégance et la fraîcheur même. Jamais je n’avais senti de cette façon comme la femme est un être joli, fin, distingué, délicat, fait de charme et de grâce. Jamais je n’avais compris ce qu’il y a de beauté séduisante dans la courbe d’une joue, dans le mouvement d’une lèvre, dans les plis ronds d’une petite oreille, dans la forme de ce sot organe qu’on nomme le nez.

Cela dura trois mois, puis je partis pour l’Amérique, le cœur broyé de désespoir. Mais sa pensée demeura en moi, persistante, triomphante. Elle me possédait de loin comme elle m’avait possédé de près. Des années passèrent. Je ne l’oubliais point. Son image charmante restait devant mes yeux et dans mon cœur. Et ma tendresse lui demeurait fidèle, une tendresse tranquille, maintenant, quelque chose comme le souvenir aimé de ce que j’avais rencontré de plus beau et de plus séduisant dans la vie.

* * *

Douze ans sont si peu de chose dans l’existence d’un homme ! On ne les sent point passer ! Elles vont l’une après l’autre, les années, doucement et vite, lentes et pressées, chacune est longue et si tôt finie ! Et elles s’additionnent si promptement, elles laissent si peu de trace derrière elles, elles s’évanouissent si complètement qu’en se retournant pour voir le temps parcouru on n’aperçoit plus rien, et on ne comprend pas comment il se fait qu’on soit vieux.

Il me semblait vraiment que quelques mois à peine me séparaient de cette saison charmante sur le galet d’Étretat.

J’allais au printemps dernier dîner à Maisons-Laffitte, chez des amis.

Au moment où le train partait, une grosse dame monta dans mon wagon, escortée de quatre petites filles. Je jetai à peine un coup d’œil sur cette mère poule très large, très ronde, avec une face de pleine lune qu’encadrait un chapeau enrubanné.

Elle respirait fortement, essoufflée d’avoir marché vite. Et les enfants se mirent à babiller. J’ouvris mon journal et je commençai à lire.

Nous venions de passer Asnières, quand ma voisine me dit tout à coup :

— Pardon, Monsieur, n’êtes-vous pas Monsieur Carnier ?

— Oui, Madame.

Alors elle se mit à rire, d’un rire content de brave femme, et un peu triste pourtant.

— Vous ne me reconnaissez pas ?

J’hésitais. Je croyais bien en effet avoir vu quelque part ce visage ; mais où ? Mais quand ? Je répondis :

— Oui… et non… Je vous connais certainement, sans retrouver votre nom.

Elle rougit un peu.

— Madame Julie Lefèvre.

Jamais je ne reçus un pareil coup. Il me sembla en une seconde que tout était fini pour moi ! Je sentais seulement qu’un voile s’était déchiré devant mes yeux et que j’allais découvrir des choses affreuses et navrantes.

C’était elle ! Cette grosse femme commune, elle ? Et elle avait pondu ces quatre filles depuis que je ne l’avais vue. Et ces petits êtres m’étonnaient autant que leur mère elle-même. Ils sortaient d’elle ; ils étaient grands déjà, ils avaient pris place dans la vie. Tandis qu’elle ne comptait plus, elle, cette merveille de grâce coquette et fine. Je l’avais vue hier, me semblait-il, et je la retrouvais ainsi ! Était-ce possible ? Une douleur violente m’étreignait le cœur, et aussi une révolte contre la nature même, une indignation irraisonnée, contre cette œuvre brutale, infâme de destruction.

Je la regardais effaré. Puis je lui pris la main ; et des larmes me montèrent aux yeux. Je pleurais sa jeunesse, je pleurais sa mort. Car je ne connaissais point cette grosse dame.

Elle, émue aussi, balbutia :

— Je suis bien changée, n’est-ce pas ? Que voulez-vous, tout passe. Vous voyez, je suis devenue une mère, rien qu’une mère, une bonne mère. Adieu le reste, c’est fini. Oh ! Je pensais bien que vous ne me reconnaîtriez pas, si nous nous rencontrions jamais. Vous aussi, d’ailleurs, vous êtes changé ; il m’a fallu quelque temps pour être sûre de ne me point tromper. Vous êtes devenu tout blanc. Songez. Voici douze ans ! Douze ans ! Ma fille aînée a dix ans déjà.

Je regardai l’enfant. Et je retrouvai en elle quelque chose du charme ancien de sa mère, mais quelque chose d’indécis encore, de peu formé, de prochain. Et la vie m’apparut rapide comme un train qui passe.

Nous arrivions à Maisons-Laffitte. Je baisai la main de ma vieille amie. Je n’avais rien trouvé à lui dire que d’affreuses banalités. J’étais trop bouleversé pour parler.

Le soir, tout seul, chez moi, je me regardai longtemps dans ma glace, très longtemps. Et je finis par me rappeler ce que j’avais été, par revoir en pensée, ma moustache brune et mes cheveux noirs, et la physionomie jeune de mon visage. Maintenant j’étais vieux. Adieu.

Souvenir

Comme il m’en vient des souvenirs de jeunesse sous la douce caresse du premier soleil ! Il est un âge où tout est bon, gai, charmant, grisant. Qu’ils sont exquis les souvenirs des anciens printemps !

Vous rappelez-vous, vieux amis, mes frères, ces années de joie où la vie n’était qu’un triomphe et qu’un rire ? Vous rappelez-vous les jours de vagabondage autour de Paris, notre radieuse pauvreté, nos promenades dans les bois reverdis, nos ivresses d’air bleu dans les cabarets au bord de la Seine, et nos aventures d’amour si banales et si délicieuses ?

J’en veux dire une de ces aventures. Elle date de douze ans et me paraît déjà si vieille, si vieille, qu’elle me semble maintenant à l’autre bout de ma vie, avant le tournant, ce vilain tournant d’où j’ai aperçu tout à coup la fin du voyage.

J’avais alors vingt-cinq ans. Je venais d’arriver à Paris ; j’étais employé dans un ministère, et les dimanches m’apparaissaient comme des fêtes extraordinaires, pleines d’un bonheur exubérant, bien qu’il ne se passât jamais rien d’étonnant.

C’est tous les jours dimanche, aujourd’hui. Mais je regrette le temps où je n’en avais qu’un par semaine. Qu’il était bon ! J’avais six francs à dépenser !

* * *

Je m’éveillai tôt, ce matin-là, avec cette sensation de liberté que connaissent si bien les employés, cette sensation de délivrance, de repos, de tranquillité, d’indépendance.

J’ouvris ma fenêtre. Il faisait un temps admirable. Le ciel tout bleu s’étalait sur la ville, plein de soleil et d’hirondelles.

Je m’habillai bien vite et je partis, voulant passer la journée dans les bois, à respirer les feuilles ; car je suis d’origine campagnarde, ayant été élevé dans l’herbe et sous les arbres.

Paris s’éveillait, joyeux, dans la chaleur et la lumière. Les façades des maisons brillaient ; les serins des concierges s’égosillaient dans leurs cages, et une gaieté courait la rue, éclairait les visages, mettait un rire partout, comme un contentement mystérieux des êtres et des choses sous le clair soleil levant.

Je gagnai la Seine pour prendre l’Hirondelle qui me déposerait à Saint-Cloud.

Comme j’aimais cette attente du bateau sur le ponton. Il me semblait que j’allais partir pour le bout du monde, pour des pays nouveaux et merveilleux. Je le voyais apparaître, ce bateau, là-bas, là-bas, sous l’arche du second pont, tout petit, avec son panache de fumée, puis plus gros, plus gros, grandissant toujours ; et il prenait en mon esprit des allures de paquebot.

Il accostait et je montais.

Des gens endimanchés étaient déjà dessus, avec des toilettes voyantes, des rubans éclatants et de grosses figures écarlates. Je me plaçais tout à l’avant, debout, regardant fuir les quais, les arbres, les maisons, les ponts. Et soudain j’apercevais le grand viaduc du Point-du-Jour qui barrait le fleuve. C’était la fin de Paris, le commencement de la campagne, et la Seine soudain, derrière la double ligne des arches, s’élargissait comme si on lui eût rendu l’espace et la liberté, devenait tout à coup le beau fleuve paisible qui va couler à travers les plaines, au pied des collines boisées, au milieu des champs, au bord des forêts.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Contes du jour et de la nuit (1885)»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Contes du jour et de la nuit (1885)» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Guy de Maupassant - Contes divers (1889)
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant - Contes divers (1887)
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant - Contes divers (1886)
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant - Contes divers (1885)
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant - Contes divers (1884)
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant - Contes divers (1883)
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant - Contes divers (1882)
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant - Contes divers (1881)
Guy de Maupassant
Guy Maupassant - Contes de la Becasse
Guy Maupassant
Отзывы о книге «Contes du jour et de la nuit (1885)»

Обсуждение, отзывы о книге «Contes du jour et de la nuit (1885)» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x