Guy de Maupassant - Contes du jour et de la nuit (1885)

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Contes du jour et de la nuit (1885): краткое содержание, описание и аннотация

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Contes du jour et de la nuit est un recueil de contes de Guy de Maupassant paru en 1885 aux éditions Marpon-Flammarion, coll. Bibliothèque illustrée.

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J’avais fait sortir, par trois portes différentes, trois petites troupes qui devaient se rejoindre auprès de la vigne suspecte et la cerner. Pour couper la retraite à l’espion, un de ces détachements avaient à faire une marche d’une heure au moins. Un homme resté en observation sur les murs m’indiqua par signe que l’être aperçu n’avait point quitté le champ. Nous allions en grand silence, rampant, presque couchés dans les ornières. Enfin, nous touchons au point désigné ; je déploie brusquement mes soldats, qui s’élancent dans la vigne, et trouvent… Tombouctou voyageant à quatre pattes au milieu des ceps et mangeant, du raisin, ou plutôt happant du raisin comme un chien qui mange sa soupe, à pleine bouche, à la plante même, en arrachant la grappe d’un coup de dent.

Je voulus le faire relever ; il n’y fallait pas songer, et je compris alors pourquoi il se traînait ainsi sur les mains et sur les genoux. Dès qu’on l’eût planté sur ses jambes, il oscilla quelques secondes, tendit les bras et s’abattit sur le nez. Il était gris comme je n’ai jamais vu un homme être gris.

On le rapporta sur deux échalas. Il ne cessa de rire tout le long de la route en gesticulant des bras et des jambes.

C’était là tout le mystère. Mes gaillards buvaient au raisin lui-même. Puis, lorsqu’ils étaient saouls à ne plus bouger, ils dormaient sur place.

Quant à Tombouctou, son amour de la vigne passait toute croyance et toute mesure. Il vivait là-dedans à la façon des grives, qu’il haïssait d’ailleurs d’une haine de rival jaloux. Il répétait sans cesse :

— Les gives mangé tout le aisin, capules !

* * *

Un soir on vint me chercher. On apercevait par la plaine quelque chose arrivant vers nous. Je n’avais point pris ma lunette, et je distinguais fort mal. On eût dit un grand serpent qui se déroulait, un convoi, que sais-je ?

J’envoyai quelques hommes au-devant de cette étrange caravane qui fit bientôt son entrée triomphale. Tombouctou et neuf de ses compagnons portaient sur une sorte d’autel, fait avec des chaises de campagne, huit têtes coupées, sanglantes et grimaçantes. Le dixième turco traînait un cheval à la queue duquel un autre était attaché, et six autres bêtes suivaient encore, retenues de la même façon.

Voici ce que j’appris. Étant partis aux vignes, mes Africains avaient aperçu tout à coup un détachement prussien s’approchant d’un village. Au lieu de fuir, ils s’étaient cachés ; puis, lorsque les officiers eurent mis pied à terre devant une auberge pour se rafraîchir, les onze gaillards s’élancèrent, mirent en fuite les uhlans qui se crurent attaqués, tuèrent les deux sentinelles, plus le colonel et les cinq officiers de son escorte.

Ce jour-là, j’embrassai Tombouctou. Mais je m’aperçus qu’il marchait avec peine. Je le crus blessé ; il se mit à rire et me dit :

— Moi, povisions pou pays.

C’est que Tombouctou ne faisait point la guerre pour l’honneur, mais bien pour le gain. Tout ce qu’il trouvait, tout ce qui lui paraissait avoir une valeur quelconque, tout ce qui brillait surtout, il le plongeait dans sa poche. Quelle poche ! Un gouffre qui commençait à la hanche et finissait aux chevilles. Ayant retenu un terme de troupier, il l’appelait sa « profonde », et c’était sa profonde, en effet !

Donc il avait détaché l’or des uniformes prussiens, le cuivre des casques, les boutons, etc., et jeté le tout dans sa « profonde » qui était pleine à déborder.

Chaque jour, il précipitait là-dedans tout objet luisant qui lui tombait sous les yeux, morceaux d’étain ou pièces d’argent, ce qui lui donnait parfois une tournure infiniment drôle.

Il comptait remporter cela au pays des autruches, dont il semblait bien le frère, ce fils de roi torturé par le besoin d’engloutir les corps brillants. S’il n’avait pas eu sa profonde, qu’aurait-il fait ? Il les aurait sans doute avalés.

Chaque matin sa poche était vide. Il avait donc un magasin général où s’entassaient ses richesses. Mais où ? Je ne l’ai pu découvrir.

Le général, prévenu du haut fait de Tombouctou, fit bien vite enterrer les corps demeurés au village voisin, pour qu’on ne découvrît point qu’ils avaient été décapités. Les Prussiens y revinrent le lendemain. Le maire et sept habitants notables furent fusillés sur-le-champ, par représailles, comme ayant dénoncé la présence des Allemands.

* * *

L’hiver était venu. Nous étions harassés et désespérés. On se battait maintenant tous les jours. Les hommes affamés ne marchaient plus. Seuls les huit turcos (trois avaient été tués) demeuraient gras et luisants, vigoureux et toujours prêts à se battre. Tombouctou engraissait même. Il me dit un jour :

— Toi beaucoup faim, moi bon viande.

Et il m’apporta en effet un excellent filet. Mais de quoi ? Nous n’avions plus ni bœufs, ni moutons, ni chèvres, ni ânes, ni porcs. Il était impossible de se procurer du cheval. Je réfléchis à tout cela après avoir dévoré ma viande. Alors une pensée horrible me vint. Ces nègres étaient nés bien près du pays où l’on mange des hommes ! Et chaque jour tant de soldats tombaient autour de la ville ! J’interrogeai Tombouctou. Il ne voulut pas répondre. Je n’insistai point, mais je refusai désormais ses présents.

Il m’adorait. Une nuit, la neige nous surprit aux avant-postes. Nous étions assis par terre. Je regardais avec pitié les pauvres nègres grelottant sous cette poussière blanche et glacée. Comme j’avais grand froid, je me mis à tousser. Je sentis aussitôt quelque chose s’abattre sur moi, comme une grande et chaude couverture. C’était le manteau de Tombouctou qu’il me jetait sur les épaules.

Je me levai et, lui rendant son vêtement :

— Garde ça, mon garçon ; tu en as plus besoin que moi.

Il répondit :

— Non, mon lieutenant, pou toi, moi pas besoin, moi chaud, chaud.

Et il me contemplait avec des yeux suppliants.

Je repris :

— Allons, obéis, garde ton manteau, je le veux.

Le nègre alors se leva, tira son sabre qu’il savait rendre coupant comme une faulx, et tenant de l’autre main sa large capote que je refusais :

— Si toi pas gardé manteau, moi coupé ; pésonne manteau.

Il l’aurait fait. Je cédai.

* * *

Huit jours plus tard, nous avions capitulé. Quelques-uns d’entre nous avaient pu s’enfuir. Les autres allaient sortir de la ville et se rendre aux vainqueurs.

Je me dirigeais vers la place d’Armes où nous devions nous réunir, quand je demeurai stupide d’étonnement devant un nègre géant vêtu de coutil blanc et coiffé d’un chapeau de paille. C’était Tombouctou. Il semblait radieux et se promenait, les mains dans ses poches, devant une petite boutique où l’on voyait en montre deux assiettes et deux verres.

Je lui dis :

— Qu’est-ce que tu fais ?

Il répondit :

— Moi pas pati, moi bon cuisinié, moi fait mangé colonel, Algéie ; moi mangé Pussiens, beaucoup volé, beaucoup.

Il gelait à dix degrés. Je grelottais devant ce nègre en coutil. Alors il me prit par le bras et me fit entrer. J’aperçus une enseigne démesurée qu’il allait pendre devant sa porte sitôt que nous serions partis, car il avait quelque pudeur.

Et je lus, tracé par la main de quelque complice, cet appel :

« Cuisine militaire de M. Tombouctou

ancien cuisinier de S. M. l’empereur

Artiste de Paris. – Prix modérés. »

Malgré le désespoir qui me rongeait le cœur, je ne pus m’empêcher de rire, et je laissai mon nègre à son nouveau commerce.

Cela ne valait-il pas mieux que de le faire emmener prisonnier ?

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