Guy de Maupassant - La petite Roque (1886)

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La petite Roque (1886): краткое содержание, описание и аннотация

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La Petite Roque est une nouvelle de Maupassant, parue en 1885.
La Petite Roque est d'abord publiée dans Gil Blas du 18 au 23 décembre 1885, puis reprise dans le recueil La Petite Roque paru le 10 mai 18861.
La nouvelle de Maupassant a été adaptée à la télévision en 1986 par Claude Santelli.

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Alors le père s’était fâché. Pourquoi ? Par moralité ? Non sans doute. La vertu d’une fille n’a guère d’importance aux champs. Mais son avarice, son instinct profond, féroce, d’épargne, s’était révolté à l’idée que son fils élèverait un enfant qu’il n’avait pas fait lui-même. Il avait pensé tout à coup, en une seconde, à toutes les soupes qu’avalerait le petit avant de pouvoir être utile dans la ferme ; il avait calculé toutes les livres de pain, tous les litres de cidre que mangerait et que boirait ce galopin jusqu’à son âge de quatorze ans ; et une colère folle s’était déchaînée en lui contre Césaire qui ne pensait pas à tout ça.

Et il avait répondu, avec une force de voix inusitée :

— C’est-il que t’as perdu le sens ?

Alors Césaire s’était mis à énumérer ses raisons, à dire les qualités de Céleste, à prouver qu’elle gagnerait cent fois ce que coûterait l’enfant. Mais le vieux doutait de ces mérites, tandis qu’il ne pouvait douter de l’existence du petit ; et il répondait, coup sur coup, sans s’expliquer davantage :

— J’ veux point ! J’ veux point ! Tant que j’ vivrai ça n’ se f’ra point !

Et depuis trois mois ils en restaient là, sans en démordre l’un et l’autre, reprenant, une fois par semaine au moins, la même discussion, avec les mêmes arguments, les mêmes mots, les mêmes gestes, et la même inutilité.

C’est alors que Céleste avait conseillé à Césaire d’aller demander l’aide de leur curé.

En rentrant chez lui le paysan trouva son père attablé déjà, car il s’était mis en retard par sa visite au presbytère. Ils dînèrent en silence, face à face, mangèrent un peu de beurre sur leur pain, après la soupe en buvant un verre de cidre ; puis ils demeurèrent immobiles sur leurs chaises, à peine éclairés par la chandelle que la petite servante avait emportée pour laver les cuillers, essuyer les verres, et tailler à l’avance les croûtes pour le déjeuner de l’aurore.

Un coup retentit contre la porte qui s’ouvrit aussitôt ; et le prêtre parut. Le vieux leva sur lui ses yeux inquiets, pleins de soupçons, et, prévoyant un danger, il se disposait à grimper son échelle, quand l’abbé Raffin lui mit la main sur l’épaule et lui hurla contre la tempe :

— J’ai à vous causer, père Amable.

Césaire avait disparu, profitant de la porte restée ouverte. Il ne voulait pas entendre, tant il avait peur ; il ne voulait pas que son espoir s’émiettât à chaque refus obstiné de son père ; il aimait mieux apprendre d’un seul coup la vérité, bonne ou mauvaise, plus tard ; et il s’en alla dans la nuit. C’était un soir sans lune, un soir sans étoiles, un de ces soirs brumeux où l’air semble gras d’humidité. Une odeur vague de pommes flottait auprès des cours, car c’était l’époque où on ramassait les plus précoces, les pommes « euribles » comme on dit au pays du cidre. Les étables, quand Césaire longeait leurs murs, soufflaient par leurs étroites fenêtres leur odeur chaude de bêtes vivantes endormies sur le fumier ; et il entendait au pied des écuries le piétinement des chevaux restés debout, et le bruit de leurs mâchoires tirant et broyant le foin des râteliers.

Il allait devant lui en pensant à Céleste. Dans cet esprit simple, chez qui les idées n’étaient guère encore que des images nées directement des objets, les pensées d’amour ne se formulaient que par l’évocation d’une grande fille rouge, debout dans un chemin creux, et riant, les mains sur les hanches.

C’est ainsi qu’il l’avait aperçue le jour où commença son désir pour elle. Il la connaissait cependant depuis l’enfance, mais jamais, comme ce matin-là, il n’avait pris garde à elle. Ils avaient causé quelques minutes ; puis il était parti ; et tout en marchant il répétait : — Cristi, c’est une belle fille tout de même. C’est dommage qu’elle ait fauté avec Victor.

Jusqu’au soir il y songea ; et le lendemain aussi.

Quand il la revit, il sentit quelque chose qui lui chatouillait le fond de la gorge, comme si on lui eût enfoncé une plume de coq par la bouche dans la poitrine ; et depuis lors, toutes les fois qu’il se trouvait près d’elle, il s’étonnait de ce chatouillement nerveux qui recommençait toujours.

En trois semaines il se décida à l’épouser, tant elle lui plaisait. Il n’aurait pu dire d’où venait cette puissance sur lui, mais il l’exprimait par ces mots : « J’en sieus possédé », comme s’il eût porté en lui l’envie de cette fille aussi dominatrice qu’un pouvoir d’enfer. Il ne s’inquiétait guère de sa faute. Tant pis après tout ; cela ne la gâtait point ; et il n’en voulait pas à Victor Lecoq.

Mais si le curé allait ne pas réussir, que ferait-il ? Il n’osait y penser tant cette inquiétude le torturait.

Il avait gagné le presbytère, et il s’était assis auprès de la petite barrière de bois pour attendre la rentrée du prêtre. Il était là depuis une heure peut-être quand il entendit des pas sur le chemin, et il distingua bientôt, quoique la nuit fût très sombre, l’ombre plus noire encore de la soutane.

Il se dressa, les jambes cassées, n’osant plus parler, n’osant point savoir.

L’ecclésiastique l’aperçut et dit gaiement :

— Eh bien ! Mon garçon, ça y est.

Césaire balbutia :

— Ça y est… Pas possible !

— Oui, mon gars, mais point sans peine. Quelle vieille bourrique que ton père !

Le paysan répétait :

— Pas possible !

— Mais oui. Viens-t’en me trouver demain, midi, pour décider la publication des bans.

L’homme avait saisi la main de son curé. Il la serrait, la secouait, la broyait en bégayant : — Vrai… Vrai… Vrai… m’sieur l’curé… Foi d’honnête homme… vous m’verrez dimanche… à vot’ sermon.

II

La noce eut lieu vers la mi-décembre. Elle fut simple, les mariés n’étant pas riches. Césaire, vêtu de neuf, se trouva prêt dès huit heures du matin pour aller quérir sa fiancée et la conduire à la mairie ; mais comme il était trop tôt, il s’assit devant la table de la cuisine et attendit ceux de la famille et les amis qui devaient venir le prendre.

Depuis huit jours il neigeait, et la terre brune, la terre déjà fécondée par les semences d’automne était devenue livide, endormie sous un grand drap de glace.

Il faisait froid dans les chaumières coiffées d’un bonnet blanc ; et les pommiers ronds dans les cours semblaient fleuris, poudrés comme au joli mois de leur épanouissement.

Ce jour-là, les gros nuages du nord, les nuages gris chargés de cette pluie mousseuse avaient disparu, et le ciel bleu se déployait au-dessus de la terre blanche sur qui le soleil levant jetait des reflets d’argent.

Césaire regardait devant lui, par la fenêtre, sans penser à rien, heureux.

La porte s’ouvrit, deux femmes entrèrent, des paysannes endimanchées, la tante et la cousine du marié, puis trois hommes, ses cousins, puis une voisine. Ils s’assirent sur des chaises, et ils demeurèrent immobiles et silencieux, les femmes d’un côté de la cuisine, les hommes de l’autre, saisis soudain de timidité, de cette tristesse embarrassée qui prend les gens assemblés pour une cérémonie. Un des cousins demanda bientôt :

— C’est-il point l’heure ?

Césaire répondit :

— Je crais ben que oui.

— Allons, en route, dit un autre.

Ils se levèrent. Alors Césaire, qu’une inquiétude venait d’envahir, grimpa l’échelle du grenier pour voir si son père était prêt. Le vieux, toujours matinal d’ordinaire, n’avait point encore paru. Son fils le trouva sur sa paillasse, roulé dans sa couverture, les yeux ouverts, et l’air méchant.

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