Guy de Maupassant - La petite Roque (1886)

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La Petite Roque est une nouvelle de Maupassant, parue en 1885.
La Petite Roque est d'abord publiée dans Gil Blas du 18 au 23 décembre 1885, puis reprise dans le recueil La Petite Roque paru le 10 mai 18861.
La nouvelle de Maupassant a été adaptée à la télévision en 1986 par Claude Santelli.

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Et il regardait, sans haine, le profil lointain de l’homme qui poussait sa charrue sur le bord de l’horizon.

Mais le père Amable ne voulait pas de ce mariage. Il s’y opposait avec un entêtement de sourd, avec un entêtement furieux.

Césaire avait beau lui crier dans l’oreille, dans celle qui entendait encore quelques sons :

— J’vous soignerons ben, mon pé. J’vous dis que c’est une bonne fille et pi vaillante, et pi d’épargne.

Le vieux répétait :

— Tant que j’ vivrai, j’ verrai point ça.

Et rien ne pouvait le vaincre, rien ne pouvait fléchir sa rigueur. Un seul espoir restait à Césaire. Le père Amable avait peur du curé par appréhension de la mort qu’il sentait approcher. Il ne redoutait pas beaucoup le bon Dieu, ni le diable, ni l’enfer, ni le purgatoire, dont il n’avait aucune idée, mais il redoutait le prêtre, qui lui représentait l’enterrement, comme on pourrait redouter les médecins par horreur des maladies. Depuis huit jours, Céleste, qui connaissait cette faiblesse du vieux, poussait Césaire à aller trouver le curé ; mais Césaire hésitait toujours, parce qu’il n’aimait point beaucoup non plus les robes noires qui lui représentaient, à lui, des mains toujours tendues pour des quêtes ou pour le pain bénit.

Il venait pourtant de se décider et il s’en allait vers le presbytère, en songeant à la façon dont il allait conter son affaire.

L’abbé Raffin, un petit prêtre vif, maigre et jamais rasé, attendait l’heure de son dîner en se chauffant les pieds au feu de sa cuisine.

Dès qu’il vit entrer le paysan, il demanda, en tournant seulement la tête :

— Eh bien ! Césaire, qu’est-ce que tu veux ?

— J’voudrais vous causer, m’sieu lcuré.

L’homme restait debout, intimidé, tenant sa casquette d’une main et son fouet de l’autre.

— Eh bien ! Cause.

Césaire regardait la bonne, une vieille qui traînait ses pieds en mettant le couvert de son maître sur un coin de table, devant la fenêtre. Il balbutia :

— C’est que, c’est quasiment une confession.

Alors l’abbé Raffin considéra avec soin son paysan ; il vit sa mine confuse, son air gêné, ses yeux errants, et il ordonna :

— Maria, va-t’en cinq minutes à ta chambre, que je cause avec Césaire.

La servante jeta sur l’homme un regard colère, et s’en alla en grognant.

L’ecclésiastique reprit :

— Allons, maintenant, défile ton chapelet.

Le gars hésitait toujours, regardait ses sabots, remuait sa casquette ; puis, tout à coup, il se décida :

— V’là : j’voudrais épouser Céleste Lévesque.

— Eh bien ! Mon garçon, qui est-ce qui t’en empêche ?

— C’est l’pé qui n’veut point.

— Ton père ?

— Oui, mon pé.

— Qu’est-ce qu’il dit, ton père ?

— I dit qu’alle a eu un éfant.

— Elle n’est pas la première à qui ça arrive, depuis notre mère Eve.

— Un éfant avec Victor, Victor Lecoq, le domestique à Anthime Loisel.

— Ah-ah !… Alors, il ne veut pas ?

— I ne veut point.

— Mais là, pas du tout ?

— Pas pu qu’une bourrique qui r’fuse d’aller, sauf vot’ respect.

— Qu’est-ce que tu lui dis, toi, pour le décider ?

— J’li dis qu’ c’est eune bonne fille, et pi vaillante, et pi d’épargne.

— Et ça ne le décide pas. Alors tu veux que je lui parle.

— Tout juste. Vous l’ dites !

— Et qu’est-ce que je lui raconterai, moi, à ton père ?

— Mais… c’que vous racontez au sermon pour faire donner des sous.

Dans l’esprit du paysan tout l’effort de la religion consistait à desserrer les bourses, à vider les poches des hommes pour emplir le coffre du ciel. C’était une sorte d’immense maison de commerce dont les curés étaient les commis, commis sournois, rusés, dégourdis comme personne, qui faisaient les affaires du bon Dieu au détriment des campagnards.

Il savait fort bien que les prêtres rendaient des services, de grands services aux plus pauvres, aux malades, aux mourants, assistaient, consolaient, conseillaient, soutenaient, mais tout cela moyennant finances, en échange de pièces blanches, de bel argent luisant dont on payait les sacrements et les messes, les conseils et la protection, le pardon des péchés et les indulgences, le purgatoire et le paradis, suivant les rentes et la générosité du pécheur.

L’abbé Raffin, qui connaissait son homme et qui ne se fâchait jamais, se mit à rire.

— Eh bien ! Oui, je lui raconterai ma petite histoire, à ton père, mais toi, mon garçon, tu y viendras, au sermon. Houlbrèque tendit la main pour jurer :

— Foi d’pauvre homme, si vous faites ça pour mé, j’ le promets.

— Allons, c’est bien. Quand veux-tu que j’aille le trouver, ton père ?

— Mais l’ pu tôt s’ra le mieux, anuit si vous le pouvez.

— Dans une demi-heure alors, après souper.

— Dans une demi-heure.

— C’est entendu. A bientôt, mon garçon.

— A la revoyure, m’sieu l’curé ; merci ben.

— De rien, mon garçon.

Et Césaire Houlbrèque rentra chez lui, le cœur allégé d’un grand poids.

Il tenait à bail une petite ferme, toute petite, car ils n’étaient pas riches, son père et lui. Seuls avec une servante, une enfant de quinze ans qui leur faisait la soupe, soignait les poules, allait traire les vaches et battait le beurre, ils vivaient péniblement, bien que Césaire fût un bon cultivateur. Mais ils ne possédaient ni assez de terres, ni assez de bétail pour gagner plus que l’indispensable.

Le vieux ne travaillait plus. Triste comme tous les sourds, perclus de douleurs, courbé, tordu, il s’en allait par les champs, appuyé sur son bâton, en regardant les bêtes et les hommes d’un œil dur et méfiant. Quelquefois il s’asseyait sur le bord d’un fossé et demeurait là, sans remuer, pendant des heures, pensant vaguement aux choses qui l’avaient préoccupé toute sa vie, au prix des œufs et des grains, au soleil et à la pluie qui gâtent ou font pousser les récoltes. Et, travaillés par les rhumatismes, ses vieux membres buvaient encore l’humidité du sol, comme ils avaient bu depuis soixante-dix ans la vapeur des murs de sa chaumière basse, coiffée aussi de paille humide.

Il rentrait à la tombée du jour, prenait sa place au bout de la table, dans la cuisine, et, quand on avait posé devant lui le pot de terre brûlé qui contenait sa soupe, il l’enfermait dans ses doigts crochus qui semblaient avoir gardé la forme ronde du vase, et il se chauffait les mains hiver comme été, avant de se mettre à manger, pour ne rien perdre, ni une parcelle de chaleur qui vient du feu, lequel coûte cher, ni une goutte de soupe où on a mis de la graisse et du sel, ni une miette de pain qui vient du blé.

Puis il grimpait, par une échelle, dans un grenier où il avait sa paillasse, tandis que le fils couchait en bas, au fond d’une sorte de niche près de la cheminée, et que la servante s’enfermait dans une espèce de cave, un trou noir qui servait autrefois à emmagasiner les pommes de terre.

Césaire et son père ne causaient presque jamais. De temps en temps seulement, quand il s’agissait de vendre une récolte ou d’acheter un veau, le jeune homme prenait l’avis du vieux, et, formant un porte-voix de ses deux mains, il lui criait ses raisons dans la tête ; et le père Amable les approuvait ou les combattait d’une voix lente et creuse venue du fond de son ventre.

Un soir donc Césaire, s’approchant de lui comme s’il s’agissait de l’acquisition d’un cheval ou d’une génisse, lui avait communiqué, à pleins poumons, dans l’oreille, son intention d’épouser Céleste Lévesque.

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