Guy de Maupassant - La petite Roque (1886)

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La petite Roque (1886): краткое содержание, описание и аннотация

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La Petite Roque est une nouvelle de Maupassant, parue en 1885.
La Petite Roque est d'abord publiée dans Gil Blas du 18 au 23 décembre 1885, puis reprise dans le recueil La Petite Roque paru le 10 mai 18861.
La nouvelle de Maupassant a été adaptée à la télévision en 1986 par Claude Santelli.

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Elle hésitait. Je pris ses mains, ses pauvres petites mains si maigres, si froides, et je les baisai l’une après l’autre, plusieurs fois, comme ils faisaient jadis, eux. Elle fut émue. Elle hésitait.

— Vous me promettez de ne pas rire ?

— Oui, je le jure.

— Eh bien ! Venez.

Elle se leva. Et comme le petit domestique, gauche dans sa livrée verte, éloignait la chaise derrière elle, elle lui dit quelques mots à l’oreille, très bas, très vite. Il répondit :

— Oui, Madame, tout de suite.

Elle prit mon bras et m’emmena sous la véranda.

L’allée d’orangers était vraiment admirable à voir. La lune, déjà levée, la pleine lune, jetait au milieu un mince sentier d’argent, une longue ligne de clarté qui tombait sur le sable jaune, entre les têtes rondes et opaques des arbres sombres.

Comme ils étaient en fleurs, ces arbres, leur parfum violent et doux emplissait la nuit. Et dans leur verdure noire on voyait voltiger des milliers de lucioles, ces mouches de feu qui ressemblent à des graines d’étoiles.

Je m’écriai :

— Oh ! Quel décor pour une scène d’amour !

Elle sourit.

— N’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Vous allez voir. Et elle me fit asseoir à côté d’elle.

Elle murmura :

— Voilà ce qui fait regretter la vie. Mais vous ne songez guère à ces choses-là, vous autres, les hommes d’aujourd’hui. Vous êtes des boursiers, des commerçants et des pratiques. Vous ne savez même plus nous parler. Quand je dis « nous » j’entends les jeunes. Les amours sont devenues des liaisons qui ont souvent pour début une note de couturière inavouée. Si vous estimez la note plus chère que la femme, vous disparaissez ; mais si vous estimez la femme plus haute que la note, vous payez. Jolies mœurs… et jolies tendresses !…

Elle me prit la main.

— Regardez…

Je demeurais stupéfait et ravi… Là-bas, au bout de l’allée, dans le sentier de lune, deux jeunes gens s’en venaient en se tenant par la taille. Ils s’en venaient, enlacés, charmants, à petits pas, traversant les flaques de lumière qui les éclairaient tout à coup et rentrant dans l’ombre aussitôt. Il était vêtu, lui, d’un habit de satin blanc, comme au siècle passé, et d’un chapeau couvert d’une plume d’autruche. Elle portait une robe à paniers et la haute coiffure poudrée des belles dames au temps du régent.

A cent pas de nous, ils s’arrêtèrent et, debout au milieu de l’allée, s’embrassèrent en faisant des grâces.

Et je reconnus soudain les deux petits domestiques. Alors une de ces gaietés terribles qui vous dévorent les entrailles me tordit sur mon siège. Je ne riais pas, cependant. Je résistais, malade, convulsé, comme l’homme à qui on coupe une jambe résiste au besoin de crier qui lui ouvre la gorge et la mâchoire.

Mais les enfants s’en retournèrent vers le fond de l’allée ; et ils redevinrent délicieux. Ils s’éloignaient, s’en allaient, disparaissaient, comme disparaît un rêve. On ne les voyait plus. L’allée vide semblait triste.

Moi aussi, je partis, je partis pour ne pas les revoir ; car je compris que ce spectacle-là devait durer fort longtemps, qui réveillait tout le passé, tout ce passé d’amour et de décor, le passé factice, trompeur et séduisant, faussement et vraiment charmant, qui faisait battre encore le cœur de la vieille cabotine et de la vieille amoureuse !

20 mars 1886

Le père Amable

I

Le ciel humide et gris semblait peser sur la vaste plaine brune.

L’odeur de l’automne, odeur triste des terres nues et mouillées, des feuilles tombées, de l’herbe morte, rendait plus épais et plus lourd l’air stagnant du soir. Les paysans travaillaient encore, épars dans les champs, en attendant l’heure de l’Angélus qui les rappellerait aux fermes dont on apercevait, çà et là, les toits de chaume à travers les branches des arbres dépouillés qui garantissaient contre le vent les clos de pommiers.

Au bord d’un chemin, sur un tas de hardes, un tout petit enfant, assis les jambes ouvertes, jouait avec une pomme de terre qu’il laissait parfois tomber dans sa robe, tandis que cinq femmes, courbées et la croupe en l’air, piquaient des brins de colza dans la plaine voisine. D’un mouvement leste et continu, tout le long du grand bourrelet de terre que la charrue venait de retourner, elles enfonçaient une pointe de bois, puis jetaient aussitôt dans ce trou la plante un peu flétrie déjà qui s’affaissait sur le côté ; puis elles recouvraient la racine et continuaient leur travail. Un homme qui passait, un fouet à la main et les pieds nus dans des sabots, s’arrêta près de l’enfant, le prit et l’embrasse. Alors une des femmes se redressa et vint à lui. C’était une grande fille rouge, large du flanc, de la taille et des épaules, une haute femelle normande, aux cheveux jaunes, au teint de sang.

Elle dit, d’une voix résolue :

— Te v’là, Césaire, eh ben ?

L’homme, un garçon maigre à l’air triste, murmura :

— Eh ben, rien de rien, toujou d’même !

— I ne veut pas ?

— I ne veut pas.

— Qué que tu vas faire ?

— J’sais-ti ?

— Va-t’en vé l’curé.

— J’veux ben.

— Vas-y à c’t’heure.

— J’veux ben.

Et ils se regardèrent. Il tenait toujours l’enfant dans ses bras. Il l’embrassa de nouveau et le remit sur les hardes des femmes.

A l’horizon, entre deux fermes, on apercevait une charrue que traînait un cheval et que poussait un homme. Ils passaient tout doucement, la bête, l’instrument et le laboureur, sur le ciel terne du soir.

La femme reprit :

— Alors, qué qu’i dit, ton pé ?

— I dit qu’i n’ veut point.

— Pourquoi ça qu’i ne veut point ?

Le garçon montra d’un geste l’enfant qu’il venait de remettre à terre, puis, d’un regard il indiqua l’homme qui poussait la charrue, là-bas.

Et il prononça :

— Parce que c’est à li, ton éfant.

La fille haussa les épaules, et d’un ton colère :

— Pardi, tout l’monde le sait ben, qu’c’est à Victor. Et pi après ? J’ai fauté ! J’suis-ti la seule ? Ma mé aussi avait fauté, avant mé, et pi la tienne itou, avant d’épouser ton pé ! Qui ça qui n’a point fauté dans l’pays ? J’ai fauté avec Victor, vu qu’i m’a prise dans la grange comme j’dormais, ça, c’est vrai ; et pi j’ai r’fauté que je n’dormais point. J’l’aurais épousé pour sûr, n’eût-il point été un serviteur. J’suis-ti moins vaillante pour ça ?

L’homme dit simplement :

— Mé, j’ te veux ben telle que t’es, avec ou sans l’éfant. N’y a que mon pé qui m’oppose. J’verrons tout d’même à régler ça.

Elle reprit :

— Va t’en vé l’curé à c’t’heure.

— J’y vas.

Et il se mit en route de son pas lourd de paysan ; tandis que la fille, les mains sur les hanches, retournait piquer son colza.

En effet l’homme qui s’en allait ainsi, Césaire Houlbrèque, le fils du vieux sourd Amable Houlbrèque, voulait épouser, malgré son père, Céleste Lévesque qui avait eu un enfant de Victor Lecoq, simple valet employé alors dans la ferme de ses parents et mis dehors pour ce fait. Aux champs, d’ailleurs, les hiérarchies de caste n’existent point, et si le valet est économe, il devient, en prenant une ferme à son tour, l’égal de son ancien maître. Césaire Houlbrèque s’en allait donc, un fouet sous le bras, ruminant ses idées, et soulevant l’un après l’autre ses lourds sabots englués de terre. Certes il voulait épouser Céleste Lévesque, il la voulait avec son enfant, parce que c’était la femme qu’il lui fallait. Il n’aurait pas su dire pourquoi ; mais il le savait, il en était sûr. Il n’avait qu’à la regarder pour en être convaincu, pour se sentir tout drôle, tout remué, comme abêti de contentement. Ça lui faisait même plaisir d’embrasser le petit, le petit de Victor, parce qu’il était sorti d’elle.

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