Guy de Maupassant - Sur l'eau (1888)

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Sur l'eau (1888): краткое содержание, описание и аннотация

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Sur l'eau est un récit de voyage écrit par Guy de Maupassant en 1888.
Sur l’eau est le récit d’une croisière que fit l’auteur sur son yacht personnel le long de la côte d’Azur et en particulier à Saint-Tropez. C’est une Côte d’Azur encore inviolée qui n’est encore qu’une destination pour tuberculeux et un lieu de rencontre de têtes couronnées. L’auteur alterne le récit de sa croisière avec celui d’excursions menées à terre (en particulier à la chartreuse de la Verne) et de longues digressions sur la société de son époque, l’Histoire…
Sur l'eau est aussi le titre d'un conte fantastique de Maupassant, publié initialement en 1876 sous le titre En canot, et intégré en 1881, sous ce nouveau titre, dans le recueil qui contient La Maison Tellier (voir Sur l'eau, 1876).

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Est-ce que les mères possèdent leurs enfants ? Est-ce que le petit être, à peine sorti du ventre, ne se met pas à crier pour dire ce qu'il veut, pour annoncer son isolement et affirmer son indépendance ?

Est-ce qu'une femme vous appartient jamais ? Savez-vous ce qu'elle pense, même si elle vous adore ? Baisez sa chair, pâmez-vous sur ses lèvres. Un mot sorti de votre bouche ou de la sienne, un seul mot suffira pour mettre entre vous une implacable haine !

Tous les sentiments affectueux perdent leur charme, s'ils deviennent autoritaires. De ce qu'il me plaît de voir quelqu'un et de lui parler, s'ensuit-il qu'il me soit permis de savoir ce qu'il fait et ce qu'il aime ?

L'agitation des villes grandes et petites de tous les groupes de la société, la curiosité méchante, envieuse, médisante, calomniatrice, le souci incessant des relations, des affections d'autrui, des commérages et des scandales, ne viennent-ils pas de cette prétention que nous avons de contrôler la conduite des autres, comme si tous nous appartenaient à des degrés différents. Et nous nous imaginons en effet que nous avons des droits sur eux, sur leur vie, car nous la voulons réglée selon la nôtre, sur leurs pensées, car nous les réclamons de même ordre que les nôtres, sur leurs opinions, car nous ne les tolérons pas différentes des nôtres, sur leur réputation, car nous l'exigeons selon nos principes, sur leurs moeurs, car nous nous indignons quand elles ne sont pas soumises à notre morale.

Je déjeunai au bout d'une longue table dans l'Hôtel du Bailli de Suffren, et je continuais à lire mes lettres et mes journaux, quand je fus distrait par les propos bruyants d'une demi-douzaine d'hommes assis à l'autre extrémité.

C'étaient des commis voyageurs. Ils parlèrent de tout avec conviction, avec autorité, avec blague, avec dédain, et ils me donnèrent nettement la sensation de ce qu'est l'âme française, c'est-à-dire la moyenne de l'intelligence, de la raison, de la logique et de l'esprit en France. Un d'eux, un grand à tignasse rousse, portait la médaille militaire et une médaille de sauvetage – un brave. Un petit gros faisait des calembours sans répit et en riant lui-même à pleine gorge, avant d'avoir laissé aux autres le temps de comprendre. Un homme à cheveux ras réorganisait l'armée et la magistrature, réformait les lois et la Constitution, définissait une République idéale, pour son âme de placeur de vins. Deux voisins s'amusaient beaucoup en se racontant leurs bonnes fortunes, des aventures d'arrière-boutique ou des conquêtes de servantes.

Et je voyais en eux toute la France, la France légendaire, spirituelle, mobile, brave et galante.

Ces hommes étaient des types de la race, types vulgaires qu'il me suffirait de poétiser un peu pour retrouver le Français tel que nous le montre l'histoire, cette vieille dame exaltée et menteuse.

Et c'est vraiment une race amusante que la nôtre, par des qualités très spéciales qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.

C'est d'abord notre mobilité qui diversifie si allègrement nos moeurs et nos institutions. Elle fait ressembler le passé de notre pays à un surprenant roman d'aventures dont la suite à demain est toujours pleine d'imprévu, de drame et de comédie, de choses terribles ou grotesques. Qu'on se fâche et qu'on s'indigne, suivant les opinions qu'on a, il est bien certain que nulle histoire au monde n'est plus amusante et plus mouvementée que la nôtre.

Au point de vue de l'art pur – et pourquoi n'admettrait-on pas ce point de vue spécial et désintéressé en politique comme en littérature ? – elle demeure sans rivale. Quoi de plus curieux et de plus surprenant que les événements accomplis seulement depuis un siècle ?

Que verrons-nous demain ? Cette attente de l'imprévu n'est-elle pas, au fond, charmante ? Tout est possible chez nous, même les plus invraisemblables drôleries et les plus tragiques aventures.

De quoi nous étonnerions-nous ? Quand un pays a eu des Jeanne d'Arc et des Napoléon, il peut être considéré comme un sol miraculeux.

Et puis nous aimons les femmes, nous les aimons bien, avec fougue et avec légèreté, avec esprit et avec respect.

Notre galanterie ne peut être comparée à rien dans aucun autre pays.

Celui qui garde au coeur la flamme galante des derniers siècles, entoure les femmes d'une tendresse profonde, douce, émue et alerte en même temps. Il aime tout ce qui est d'elles, tout ce qui vient d'elles, tout ce qu'elles sont, et tout ce qu'elles font. Il aime leurs toilettes, leurs bibelots, leurs parures, leurs ruses, leurs naïvetés, leurs perfidies, leurs mensonges et leurs gentillesses. Il les aime toutes, les riches comme les pauvres, les jeunes et même les vieilles, les brunes, les blondes, les grasses, les maigres. Il se sent à son aise près d'elles, au milieu d'elles. Il y demeurerait indéfiniment, sans fatigue, sans ennui, heureux de leur seule présence.

Il sait, dès les premiers mots, par un regard, par un sourire, leur montrer qu'il les aime, éveiller leur attention, aiguillonner leur plaisir de plaire, leur faire déployer pour lui toutes leurs séductions. Entre elles et lui s'établit aussitôt une sympathie vive, une camaraderie d'instinct, comme une parenté de caractère et de nature.

Entre elles et lui commence une sorte de combat, de coquetterie et de galanterie, se noue une amitié mystérieuse et guerroyeuse, se resserre une obscure affinité de coeur et d'esprit.

Il sait leur dire ce qui leur plaît, leur faire comprendre ce qu'il pense, leur montrer sans les choquer jamais, sans jamais froisser leur frêle et mobile pudeur, un désir discret et vif, toujours éveillé dans ses yeux, toujours frémissant sur sa bouche, toujours allumé dans ses veines. Il est leur ami et leur esclave, le serviteur de leurs caprices et l'admirateur de leur personne. Il est prêt à leur appel, à les aider, à les défendre comme des alliés secrets. Il aimerait se dévouer pour elles, pour celles qu'il connaît peu, pour celles qu'il ne connaît pas, pour celles qu'il n'a jamais vues.

Il ne leur demande rien qu'un Peu de gentille affection, un peu de confiance ou un peu d'intérêt, un peu de bonne grâce ou même de perfide malice.

Il aime, dans la rue, la femme qui passe et dont le regard le frôle. Il aime la fillette en cheveux qui va, un noeud bleu sur la tête, une fleur sur le sein, l'oeil timide ou hardi, d'un pas lent ou pressé, à travers la foule des trottoirs. Il aime les inconnues coudoyées, la petite marchande qui rêve sur sa porte, la belle nonchalante étendue dans sa voiture découverte.

Dès qu'il se trouve en face d'une femme il a le coeur ému et l'esprit en éveil. Il pense à elle, parle pour elle, tâche de lui plaire et de lui faire comprendre qu'elle lui plaît. Il a des tendresses qui lui viennent aux lèvres, des caresses dans le regard, une envie de lui baiser la main, de toucher l'étoffe de sa robe. Pour lui, les femmes parent le monde et rendent séduisante la vie. Il aime s'asseoir à leurs pieds pour le seul plaisir d'être là ; il aime rencontrer leur oeil, rien que pour y chercher leur pensée fuyante et voilée ; il aime écouter leur voix uniquement parce que c'est une voix de femme.

C'est par elles et pour elles que le Français a appris à causer, et avoir de l'esprit toujours.

Causer, qu'est cela ? Mystère ! C'est l'art de ne jamais paraître ennuyeux, de savoir tout dire avec intérêt, de plaire avec n'importe quoi, de séduire avec rien du tout.

Comment définir ce vif effleurement des choses par les mots, ce jeu de raquette avec des paroles souples, cette espèce de sourire léger des idées, que doit être la causerie.

Seul au monde, le Français a de l'esprit, et seul il le goûte et le comprend.

Il a l'esprit qui passe et l'esprit qui reste, l'esprit, des rues et l'esprit des livres.

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