Guy de Maupassant - Sur l'eau (1888)

Здесь есть возможность читать онлайн «Guy de Maupassant - Sur l'eau (1888)» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, Публицистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Sur l'eau (1888): краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Sur l'eau (1888)»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Sur l'eau est un récit de voyage écrit par Guy de Maupassant en 1888.
Sur l’eau est le récit d’une croisière que fit l’auteur sur son yacht personnel le long de la côte d’Azur et en particulier à Saint-Tropez. C’est une Côte d’Azur encore inviolée qui n’est encore qu’une destination pour tuberculeux et un lieu de rencontre de têtes couronnées. L’auteur alterne le récit de sa croisière avec celui d’excursions menées à terre (en particulier à la chartreuse de la Verne) et de longues digressions sur la société de son époque, l’Histoire…
Sur l'eau est aussi le titre d'un conte fantastique de Maupassant, publié initialement en 1876 sous le titre En canot, et intégré en 1881, sous ce nouveau titre, dans le recueil qui contient La Maison Tellier (voir Sur l'eau, 1876).

Sur l'eau (1888) — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Sur l'eau (1888)», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

A l'heure où le soleil se couche, le marais m'enivre et m'affole. Après avoir été tout le jour le grand étang silencieux, assoupi sous la chaleur, il devient, au moment du crépuscule, un pays féerique et surnaturel. Dans son miroir calme et démesuré tombent les nuées, les nuées d'or, les nuées de sang, les nuées de feu ; elles y tombent, s'y mouillent, s'y noient, s'y traînent. Elles sont là-haut, dans l'air immense, et elles sont en bas, sous nous, si près et insaisissables dans cette mince flaque d'eau que percent, comme des poils, les herbes pointues.

Toute la couleur donnée au monde, charmante, diverse et grisante, nous apparaît délicieusement finie, admirablement éclatante, infiniment nuancée, autour d'une feuille de nénuphar. Tous les rouges, tous les roses, tous les jaunes, tous les bleus, tous les verts, tous les violets sont là, dans un peu d'eau qui nous montre tout le ciel, tout l'espace, tout le rêve, et où passent les vols d'oiseaux. Et puis il y a autre chose encore, je ne sais quoi, dans les marais, au soleil couchant. J'y sens comme la révélation confuse d'un mystère inconnaissable, le souffle originel de la vie primitive qui était peut-être une bulle de gaz sortie d'un marécage à la tombée du jour.

VI.

Saint-Tropez, 13 avril

Nous sommes partis ce matin, vers huit heures, de Saint-Raphaël, par une forte brise de nord-ouest.

La mer sans vagues dans le golfe était blanche d'écume, blanche comme une nappe de savon, car le vent, ce terrible vent de Fréjus, qui souffle presque chaque matin, semblait se jeter dessus pour lui arracher la peau, qu'il soulevait et roulait en petites lames de mousse éparpillée ensuite, puis reformées tout aussitôt.

Les gens du port nous ayant affirmé que cette rafale tomberait vers onze heures, nous nous décidâmes à nous mettre en route avec trois ris et le petit foc.

Le youyou fut embarqué sur le pont, au pied du mât, et le Bel-Ami sembla s'envoler dès sa sortie de la jetée. Bien qu'il ne portât presque point de toile, je ne l'avais jamais senti courir ainsi.

On eût dit qu'il ne touchait point l'eau, et on ne se fût guère douté qu'il portait au bas de sa large quille, profonde de deux mètres, une barre de plomb de dix-huit cents kilogrammes, sans compter les deux mille kilogrammes de lest dans sa cale et tout ce que nous avons à bord en gréement, ancres, chaînes, amarres et mobilier.

J'eus bien vite traversé le golfe au fond duquel se jette l'Argens, et, dès que je fus à l'abri des côtes, la brise cessa presque complètement. C'est là que commence cette région sauvage, sombre et superbe, qu'on appelle encore le pays des Maures. C'est une longue presqu'île de montagnes dont les rivages seuls ont un développement de plus de cent kilomètres.

Saint-Tropez, à l'entrée de l'admirable golfe nommé jadis golfe de Grimaud, est la capitale de ce petit royaume sarrasin dont presque tous les villages, bâtis au sommet de pics qui les mettaient à l'abri des attaques, sont encore pleins de maisons mauresques avec leurs arcades, leurs étroites fenêtres et leurs cours intérieures où ont poussé de hauts palmiers qui dépassent à présent les toits.

Si l'on pénètre à pied dans les vallons inconnus de cet étrange massif de montagnes, on découvre une contrée invraisemblablement sauvage, sans routes, sans chemins, même sans sentiers, sans hameaux, sans maisons.

De temps en temps, après sept ou huit heures de marche, on aperçoit une masure, souvent abandonnée, et parfois habitée par une misérable famille de charbonniers.

Les monts des Maures ont, parait-il, tout un système géologique particulier, une flore incomparable, la plus variée de l'Europe, dit-on, et d'immenses forêts de pins, de chênes-lièges et de châtaigniers.

J'ai fait, voici trois ans maintenant, au coeur de ce pays, une excursion aux ruines de la chartreuse de la Veme, dont j'ai gardé un inoubliable souvenir. S'il fait beau demain, j'y retournerai.

Une route nouvelle suit la mer, allant de Saint-Raphaël à Saint-Tropez. Tout le long de cette avenue magnifique, ouverte à travers les forêts sur un incomparable rivage, on essaie de créer des stations hivernales. La première en projet est Saint-Aygulf.

Celle-ci offre un caractère particulier. Au milieu du bois de sapins qui descend jusqu'à la mer s'ouvrent, dans tous les sens, de larges chemins. Pas une maison, rien que le tracé des rues traversant des arbres. Voici les places, les carrefours, les boulevards. Leurs noms sont même inscrits sur des plaques de métal : boulevard Ruysdaël, boulevard Rubens, boulevard Van Dick, boulevard Claude Lorrain. On se demande pourquoi tous ces peintres ? Ah ! pourquoi ? C'est que la Société s'est dit, comme Dieu lui-même avant d'allumer le soleil. « Ceci sera une station d'artistes ! »

La Société ! On ne sait pas dans le reste du monde tout ce que ce mot signifie d'espérances, de dangers, d'argent gagné et perdu sur les bords de la Méditerranée ! La Société ! terme mystérieux, fatal, profond, trompeur.

En ce lieu, pourtant, la Société semble réaliser ses espérances, car elle a déjà des acheteurs, et des meilleurs, parmi les artistes. On lit de place en place : « Lot acheté par M. Carolus Duran ; lot de M. Clairin ; lot de Mlle Croisette, etc. » Cependant... qui sait ?... Les sociétés de la Méditerranée ne sont pas en veine.

Rien de plus drôle que cette spéculation furieuse qui aboutit à des faillites formidables. Quiconque a gagné dix mille francs sur un champ achète pour dix millions de terrains à vingt sous le mètre pour les revendre à vingt francs. On trace les boulevards, on amène l'eau, on prépare l'usine à gaz et on attend l'amateur. L'amateur ne vient pas mais la débâcle arrive.

J'aperçois, loin devant moi, des tours et des bouées qui indiquent les brisants des deux rivages à la bouche du golfe de Saint-Tropez.

La première tour se nomme tour des Sardinaux et signale un vrai banc de roches à fleur d'eau, dont quelques-unes montrent leurs têtes brunes, et la seconde a été baptisée Balise de la Sèche à l'huile.

Nous arrivons maintenant à l'entrée du golfe, qui s'enfonce au loin entre deux berges de montagnes et de forêts jusqu'au village de Grimaud, bâti sur une cime, tout au bout. L'antique château des Grimaldi, haute ruine qui domine le village, apparaît là-bas dans la brume comme une évocation de conte de fées.

Plus de vent. Le golfe a l'air d'un lac immense et calme où nous pénétrons doucement en profitant des derniers souffles de cette bourrasque matinale. A droite du passage, Sainte-Maxime, petit port blanc, se mire dans l'eau, où le reflet des maisons les reproduit, la tête en bas, aussi nettes que sur la berge. En face, Saint-Tropez apparaît, protégé par un vieux fort.

A onze heures, le Bel-Ami s'amarre au quai, à côté du petit vapeur qui fait le service de Saint-Paphaël. Seul, en effet, avec une vieille diligence qui porte les lettres et part la nuit par l'unique route qui traverse ces monts, le Lion-de-Mer, ancien yacht de plaisance, met les habitants de ce petit port isolé en communication avec le reste du monde.

C'est là une de ces charmantes et simples filles de la mer, une de ces bonnes petites villes modestes, poussées dans l'eau comme un coquillage, nourries de poissons et d'air marin et qui produisent des matelots. Sur le port se dresse en bronze la statue du bailli de Suffren.

On y sent la pêche et le goudron qui flambe, la saumure et la coque des barques. On y voit, sur les pavés des rues, briller comme des perles, des écailles de sardines, et le long des murs du port le peuple boiteux et paralysé des vieux marins qui se chauffe au soleil sur les bancs de pierre. Ils parlent de temps en temps des navigations passées et de ceux qu'ils ont connus jadis, des grands-pères de ces gamins qui courent là-bas. Leurs visages et leurs mains sont ridés, tannés, brunis, séchés par les vents, les fatigues, les embruns, les chaleurs de l'équateur et les glaces des mers du Nord, car ils ont vu, en rôdant par les océans, les dessus et les dessous du monde, et l'envers de toutes les terres et de toutes les latitudes. Devant eux passe, calé sur une canne, l'ancien capitaine au long cours, qui commanda les Trois-Soeurs, ou les Deux-Amis, ou la Marie-Louise, ou la Jeune-Clémentine.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Sur l'eau (1888)»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Sur l'eau (1888)» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Sur l'eau (1888)»

Обсуждение, отзывы о книге «Sur l'eau (1888)» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x