Guy de Maupassant - Sur l'eau (1888)

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Sur l'eau (1888): краткое содержание, описание и аннотация

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Sur l'eau est un récit de voyage écrit par Guy de Maupassant en 1888.
Sur l’eau est le récit d’une croisière que fit l’auteur sur son yacht personnel le long de la côte d’Azur et en particulier à Saint-Tropez. C’est une Côte d’Azur encore inviolée qui n’est encore qu’une destination pour tuberculeux et un lieu de rencontre de têtes couronnées. L’auteur alterne le récit de sa croisière avec celui d’excursions menées à terre (en particulier à la chartreuse de la Verne) et de longues digressions sur la société de son époque, l’Histoire…
Sur l'eau est aussi le titre d'un conte fantastique de Maupassant, publié initialement en 1876 sous le titre En canot, et intégré en 1881, sous ce nouveau titre, dans le recueil qui contient La Maison Tellier (voir Sur l'eau, 1876).

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Voici un passage d'une lettre de lord Chesterfield à son fils (1751), qui constate avec une rare humilité cette subite élimination des qualités actives de l'esprit dans toute nombreuse réunion :

Lord Macclesfield qui a eu la plus grande part dans la préparation du bill et qui est l'un des plus grands mathématiciens et astronomes de l'Angleterre, parle ensuite avec une connaissance approfondie de la question, et avec toute la clarté qu'une matière aussi embrouillée pouvait comporter. Mais comme ses mots, ses périodes et son élocution étaient loin de valoir les miens, la préférence me fut donnée à l'unanimité, bien injustement, je l'avoue.

Ce sera toujours ainsi. Toute assemblée nombreuse est foule, quelles que soient les individualités qui la composent, il ne faut jamais tenir à une foule le langage de la raison pure. C'est seulement à ses passions, à ses sentiments et à ses intérêts apparents qu'il faut s'adresser.

Une collectivité d'individus n'a plus de faculté de compréhension, etc...

Cette profonde observation de lord Chesterfield, observation faite souvent d'ailleurs et notée avec intérêt par les philosophes de l'école scientifique, constitue un des arguments les plus sérieux contre les gouvernements représentatifs.

Le même phénomène, phénomène surprenant, se produit chaque fois qu'un grand nombre d'hommes est réuni. Toutes ces personnes, côte à côte, distinctes, différentes d'esprit, d'intelligence, de passions, d'éducation, de croyances, de préjugés, tout à coup, par le seul fait de leur réunion, forment un être spécial, doué d'une âme propre, d'une manière de penser nouvelle, commune, qui est une résultante inanalysable de la moyenne des opinions individuelles.

C'est une foule, et cette foule est quelqu'un, un vaste individu collectif, aussi distinct d'une autre foule qu'un homme est distinct d'un autre homme.

Un dicton populaire affirme que « la foule ne raisonne pas ». Or pourquoi la foule ne raisonne-t-elle pas, du moment que chaque particulier dans la foule raisonne ? Pourquoi une foule fera-t-elle spontanément ce qu'aucune des unités de cette foule n'aurait fait ? Pourquoi une foule a-t-elle des impulsions irrésistibles, des volontés féroces, des entraînements stupides que rien n'arrête, et emportée par ces entraînements irréfléchis, accomplit-elle des actes qu'aucun des individus qui la composent n'accomplirait ?

Un inconnu jette un cri, et voilà qu'une sorte de frénésie s'empare de tous, et tous, d'un même élan auquel personne n'essaie de résister, emportés par une même pensée qui, instantanément, leur devient commune, malgré les castes, les opinions, les croyances, les moeurs différentes, se précipiteront sur un homme, le massacreront, le noieront sans raison, presque sans prétexte, alors que chacun, s'il eût été seul, se serait précipité, au risque de sa vie, pour sauver celui qu'il tue.

Et le soir, chacun rentré chez soi, se demandera quelle rage ou quelle folie l'a saisi, l'a jeté brusquement hors de sa nature et de son caractère, comment il a pu céder à cette impulsion féroce ?

C'est qu'il avait cessé d'être un homme pour faire partie d'une foule. Sa volonté individuelle s'était mêlée à la volonté commune comme une goutte d'eau se mêle à un fleuve.

Sa personnalité avait disparu, devenant une infime parcelle d'une vaste et étrange personnalité, celle de la foule. Les paniques qui saisissent une armée et ces ouragans d'opinions qui entraînent un peuple entier, et la folie des danses macabres, ne sont-ils pas encore des exemples saisissants de ce même phénomène.

En somme, il n'est pas plus étonnant de voir les individus réunis former un tout que de voir des molécules rapprochées former un corps.

C'est à ce mystère qu'on doit attribuer la morale si spéciale des salles de spectacles et les variations de jugement si bizarres du public des répétitions générales au public des premières et du public des premières à celui des représentations suivantes, et les déplacements d'effets d'un soir à l'autre, et les erreurs de l'opinion qui condamne des oeuvres comme Carmen, destinées plus tard à un immense succès.

Ce que j'ai dit des foules doit s'appliquer d'ailleurs à la société tout entière, et celui qui voudrait garder l'intégrité absolue de sa pensée, l'indépendance fière de son jugement, voir la vie, l'humanité et l'univers en observateur libre, au-dessus de tout préjugé, de toute croyance préconçue et de toute religion, c'est-à-dire de toute crainte, devrait s'écarter absolument de ce qu'on appelle les relations mondaines, car la bêtise universelle est si contagieuse qu'il ne pourra fréquenter ses semblables, les voir et les écouter sans être, malgré lui, entamé de tous les côtés par leurs convictions, leurs idées, leurs superstitions, leurs traditions, leurs préjugés qui font ricocher sur lui leurs usages, leurs lois et leur morale surprenante d'hypocrisie et de lâcheté.

Ceux qui tentent de résister à ces influences amoindrissantes et incessantes se débattent en vain au milieu de liens menus, irrésistibles, innombrables et presque imperceptibles. Puis on cesse bientôt de lutter, par fatigue.

Mais un remous eut lieu dans le public, les mariés allaient sortir. Et soudain, je fis, comme tout le monde, je me dressai sur la pointe des pieds pour voir, et j'avais envie de voir, une envie bête, basse, répugnante, une envie de peuple. La curiosité de mes voisins m'avait gagné comme une ivresse ; je faisais partie de cette foule.

Pour occuper le reste de ma journée, je me décidai à faire une promenade en canot sur l'Argens. Ce fleuve, presque inconnu et ravissant, sépare la plaine de Fréjus des sauvages montagnes des Maures. Je pris Raymond, qui me conduisit à l'aviron en longeant une grande plage basse jusqu'à l'embouchure, que nous trouvâmes impraticable et ensablée en partie. Un seul canal communiquait avec la mer, mais si rapide, si plein d'écume, de remous et de tourbillons, que nous ne pûmes le franchir.

Nous dûmes alors tirer le canot à terre et le porter à bras par-dessus les dunes jusqu'à cet espèce de lac admirable que forme l'Argens en cet endroit.

Au milieu d'une campagne marécageuse et verte, de ce vert puissant des arbres poussés dans l'eau, le fleuve s'enfonce entre deux rives tellement couvertes de verdure, de feuillages impénétrables et hauts, qu'on aperçoit à peine les montagnes voisines ; il s'enfonce tournant toujours, gardant toujours un air de lac paisible, sans jamais laisser voir ou deviner qu'il continue sa route à travers ce calme pays désert et superbe.

Autant que dans ces plaines basses du Nord, où les sources suintent sous les pieds, coulent et vivifient la terre comme du sang, le sang clair et glacé du sol, on retrouve ici la sensation bizarre de vie abondante qui flotte sur les pays humides.

Des oiseaux aux grands pieds pendants s'élancent des roseaux, allongent sur le ciel leur bec pointu ; d'autres, larges et lourds, passent d'une berge à l'autre d'un vol pesant ; d'autres encore, plus petits et rapides, fuient au ras du fleuve, lancés comme une pierre qui fait des ricochets. Les tourterelles, innombrables, roucoulent dans les cimes ou tournoient, vont d'un arbre à l'autre, semblent échanger des visites d'amour. On sent que partout autour de cette eau profonde, dans toute cette plaine jusqu'au pied des montagnes, il y a encore de l'eau, l'eau trompeuse, endormie et vivante des marais, les grandes nappes claires où se mire le ciel, où glissent les nuages et d'où sortent des foules éparses de joncs bizarres, l'eau limpide et féconde où pourrit la vie, Où fermente la mort, l'eau qui nourrit les fièvres et les miasmes, qui est en même temps une sève et un poison, qui s'étale, attirante et jolie, sur les putréfactions mystérieuses. L'air qu'on respire est délicieux, amollissant et redoutable. Sur tous ces talus qui séparent ces vastes mares tranquilles, dans toutes ces herbes épaisses grouille, se traîne, sautille et rampe, le peuple visqueux et répugnant des animaux dont le sang est glacé. J'aime ces bêtes froides et fuyantes qu'on évite et qu'on redoute ; elles ont pour moi quelque chose de sacré.

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