Guy de Maupassant - Sur l'eau (1888)

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Sur l'eau (1888): краткое содержание, описание и аннотация

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Sur l'eau est un récit de voyage écrit par Guy de Maupassant en 1888.
Sur l’eau est le récit d’une croisière que fit l’auteur sur son yacht personnel le long de la côte d’Azur et en particulier à Saint-Tropez. C’est une Côte d’Azur encore inviolée qui n’est encore qu’une destination pour tuberculeux et un lieu de rencontre de têtes couronnées. L’auteur alterne le récit de sa croisière avec celui d’excursions menées à terre (en particulier à la chartreuse de la Verne) et de longues digressions sur la société de son époque, l’Histoire…
Sur l'eau est aussi le titre d'un conte fantastique de Maupassant, publié initialement en 1876 sous le titre En canot, et intégré en 1881, sous ce nouveau titre, dans le recueil qui contient La Maison Tellier (voir Sur l'eau, 1876).

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— Et vous n'avez jamais entendu parler de personne de votre famille, ni de votre père, ni de votre mère ?

— Oh non ! Maman était morte.

Cette femme avait gardé quelque chose d'enfantin, l'air naïf de celles qui se jettent dans l'amour comme dans un précipice.

Il demanda encore :

— Vous n'avez jamais raconté cela à personne.

— Oh non ! Je le dis maintenant parce que Maurice est sourd. Tant qu'il entendait, je n'aurais pas osé en parler. Et puis, je n'ai jamais vu que des paysans depuis que je me suis sauvée.

— Avez-vous été heureuse, au moins ?

— Oh ! Oui, très heureuse. Il m'a rendue très heureuse. Je n'ai jamais rien regretté.

Et j'avais été voir à mon tour, l'année précédente, cette femme, ce couple, comme on va visiter une relique miraculeuse.

J'avais contemplé, triste, surpris, émerveillé et dégoûté, cette fille qui avait suivi cet homme, ce rustre, séduite par son uniforme de hussard cavalcadeur, et qui plus tard, sous ses haillons de paysan, avait continué de le voir avec le dolman bleu sur le dos, le sabre au flanc, et chaussé de la botte éperonnée qui sonne.

Cependant elle était devenue elle-même une paysanne. Au fond de ce désert, elle s'était faite à cette vie sans charmes, sans luxe, saris délicatesse d'aucune sorte, elle s'était pliée à ces habitudes simples. Et elle l'aimait encore. Elle était devenue une femme du peuple, en bonnet, en jupe de toile. Elle mangeait dans un plat de terre sur une table de bois, assise sur une chaise de paille, une bouillie de choux et de pommes de terre au lard. Elle couchait sur une paillasse à son côté.

Elle n'avait jamais pensé à rien, qu'à lui ! Elle n'avait regretté ni les parures, ni les étoffes, ni les élégances, ni la mollesse des sièges, ni la tiédeur parfumée des chambres enveloppées de tentures, ni la douceur des duvets où plongent les corps pour le repos. Elle n'avait eu jamais besoin que de lui ! Pourvu qu'il fût là, elle ne désirait rien.

Elle avait abandonné la vie, toute jeune, et le monde, et ceux qui l'avaient élevée, aimée. Elle était venue, seule avec lui, en ce sauvage ravin. Et il avait été tout pour elle, tout ce qu'on désire, tout ce qu'on rêve, tout ce qu'on attend sans cesse, tout ce qu'on espère sans fin. Il avait empli de bonheur son existence d'un bout à l'autre. Elle n'aurait pas pu être plus heureuse.

Maintenant j'allais, pour la seconde fois, la revoir avec l'étonnement et le vague mépris que je sentais en moi pour elle.

Elle habitait de l'autre côté du mont qui porte la chartreuse de La Verne, près de la route d'Hyères, où une autre voiture m'attendait, car l'ornière que nous avions suivie cessait tout à coup et devenait un simple sentier accessible seulement aux piétons et aux mulets.

Je me mis donc à monter, seul, à pied et à pas lents. J'étais dans une forêt délicieuse, un vrai maquis corse, un bois de contes de fées fait de lianes fleuries, de plantes aromatiques aux odeurs puissantes et de grands arbres magnifiques.

Les granits dans le chemin brillaient et roulaient, et par les jours entre les branches j'apercevais soudain de larges vallées sombres, s'allongeant à perte de vue, pleines de verdure.

J'avais chaud, mon sang vif coulait à travers ma chair, je le sentais courir dans mes veines, un peu brûlant, rapide, alerte, rythmé, entraînant comme une chanson, la grande chanson bête et gaie de la vie qui s'agite au soleil. J'étais content, j'étais fort, j'accélérais ma marche, escaladant les rocs, sautant, courant, découvrant de minute en minute un pays plus large, un gigantesque filet de vallons déserts où ne montait pas la fumée d'un seul toit.

Puis, je gagnai la cime, que d'autres cimes, plus hautes dominaient, et après quelques détours j'aperçus sur le flanc de la montagne en face, derrière une châtaigneraie immense qui allait du sommet au fond d'une vallée, une ruine noire, un amas de pierres sombres et de bâtiments anciens supportés par de hautes arcades. Pour l'atteindre, il fallut contourner un large ravin et traverser la châtaigneraie. Les arbres, vieux comme l'abbaye, survivent à cette morte, énormes, mutilés, agonisants. Les uns sont tombés ne pouvant plus porter leur âge, d'autres décapités, n'ont plus qu'un tronc creux où se cacheraient dix hommes. Et ils ont l'air d'une armée formidable de géants antiques et foudroyés qui montent encore à l'assaut du ciel. On sent les siècles et la moisissure, l'antique vie des racines pourries dans ce bois fantastique où rien ne fleurit plus au pied de ces colosses. C'est, entre les troncs gris, un sol dur de pierres et d'herbe rare.

Voici deux sources captées ou des fontaines pour faire boire les vaches.

J'approche de l'abbaye et je découvre tous les vieux bâtiments dont les plus anciens datent du XIIe siècle et dont les plus récents sont habités par une famille de pâtres.

Dans la première cour on voit aux traces des animaux, qu'un reste de vie hante encore ces lieux, puis après avoir traversé des salles croulantes pareilles à celles de toutes les ruines, on arrive dans le cloître, long et bas promenoir encore couvert, entourant un préau de ronces et de hautes herbes. Nulle part au monde je n'ai senti sur mon cœur un poids de mélancolie aussi lourd qu'en cet antique et sinistre marchoir de moines. Certes, la forme des arcades et la proportion du lieu contribuent à cette émotion, à ce serrement de cœur, et attristent l'âme par l'œil, comme la ligne heureuse d'un monument gai réjouit la vue. L'homme qui a construit cette retraite devait être un désespéré pour avoir su créer cette promenade de désolation. On a envie de pleurer entre ces murs et de gémir, on a envie de souffrir, d'aviver les plaies de son cœur, d'agrandir, d'élargir jusqu'à l'infini tous les chagrins comprimés en nous.

Je grimpai par une brèche pour voir le paysage au dehors et je compris. – Rien autour de nous, que la mort. – Derrière l'abbaye une montagne allant au ciel, autour des ruines la châtaigneraie, et devant, une vallée, et plus loin, d'autres vallées – des pins, des pins, un océan de pins et tout à l'horizon, encore des pins sur des sommets.

Et je m'en allai. Je traversai ensuite un bois de chênes-lièges où j'avais eu l'autre année une surprise émouvante et forte.

C'était par un jour gris, en octobre, au moment où l'on vient arracher l'écorce de ces arbres pour en faire des bouchons. On les dépouille ainsi depuis le pied jusqu'aux premières branches, et le tronc dénudé devient rouge, d'un rouge de sang comme un membre d'écorché. Ils ont des formes bizarres, contournées, des allures d'êtres estropiés, épileptiques qui se tordent, et je me crus soudain jeté dans une forêt de suppliciés, dans une forêt sanglante de l'enfer où les hommes avaient des racines, où les corps déformés par les supplices ressemblaient à des arbres, où la vie coulait sans cesse, dans une souffrance sans fin, par ces plaies saignantes et qui mettaient en moi cette crispation et cette défaillance que produisent sur les nerveux la vue brusque du sang, la rencontre imprévue d'un homme écrasé ou tombé d'un toit. Et cette émotion fut si vive, et cette sensation fut si forte que je crus entendre des plaintes, des cris déchirants, lointains, innombrables, et qu'ayant touché, pour raffermir mon cœur, un de ces arbres, je crus voir, je vis, en la retournant vers moi, ma main toute rouge.

Aujourd'hui ils sont guéris – jusqu'au prochain écorchement.

Mais j'aperçois enfin la route qui passe auprès de la ferme où s'abrita le long bonheur du sous-officier de hussards et la fille du colonel.

De loin, je reconnais l'homme qui se promène dans ses vignes. Tant mieux : la femme sera seule à la maison.

La servante lave devant la porte.

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