Guy de Maupassant - Pièces de théâtre

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Et lève-toi !

Scene VI

LES MÊMES. JACQUES DE VALDEROSE entre brusquement, puis s’arrête tout à coup en apercevant la comtesse et Suzanne d’Églou.

JACQUES DE VALDEROSE, se retirant.

Pardon.

LA COMTESSE, lui faisant signe d’approcher.

Mais entrez. J’imagine

Que vous n’avez point peur de ma belle cousine.

Moi, quand j’ai le cœur plein de pensers affligeants,

J’aime ouïr prés de moi causer des jeunes gens.

Causez tous deux, et si mon air morne vous gêne,

Ne me regardez point, j’écoute et me promène.

SUZANNE D’ÉGLOU, suppliante.

Oh ! reste !

LA COMTESSE, s’éloignant.

Envoyez-moi vos rêves étourdis.

La douleur est muette à mon âge, tandis

Qu’au vôtre on a toujours quelque folie à dire.

Jetez sur ma pensée un peu de votre rire ;

Et faites que je sente en mon cœur attristé

Descendre à votre choix un rayon de gaieté.

Elle va dans l’embrasure d’une fenêtre et regarde tantôt les jeunes gens, tantôt en dehors.

JACQUES DE VALDEROSE, à Suzanne d’Églou.

Le ciel me soit en aide. Et que Dieu vous bénisse,

Mademoiselle. II m’est en ce jour bien propice,

Et je lui veux ce soir rendre grâce à genoux

De ce qu’il m’est permis de rester près de vous,

C’est le plus grand ,bonheur où je puisse prétendre.

SUZANNE D’ÉGLOU

Monsieur, je ne suis point d’humeur à vous entendre ;

Gardez tous vos propos aimables ou joyeux.

J’ai l’amertume au cœur et des larmes aux yeux.

JACQUES DE VALDEROSE

Hélas ! vous n’êtes point plus triste que moi-même.

Mais, prés des déplaisirs, le ciel bienfaisant sème

Les consolations, et le chagrin que j’ai

Rien qu’en vous approchant me parait soulagé.

SUZANNE D’ÉGLOU

Le mien n’est point de ceux qu’un compliment allège.

JACQUES DE VALDEROSE

Le malheur prés de vous fond comme de la neige,

Car l’œil clair d’une femme est le soleil des cœurs.

SUZANNE D’ÉGLOU

En cet instant, monsieur, votre place est ailleurs.

JACQUES DE VALDEROSE

Je ne sais qu’une place, et c’est la seule bonne :

Celle qu’à ses côtés une femme nous donne.

SUZANNE D’ÉGLOU

J’en sais d’autres encore, et ce n’est point ici.

L’amitié d’une femme est un moindre souci

Pour un cœur noble et fort que l’amour de la France.

JACQUES DE VALDEROSE

Quand l’amour du pays est une âpre souffrance,

Que le fer le ravage et que la flamme y luit,

Et que l’on n’y peut rien que de pleurer sur lui,

L’amitié d’une femme un instant nous console.

SUZANNE D’ÉGLOU

L’homme qui s’y repose a l’âme vile et molle

Et trouve son plaisir plus cher que son devoir.

Acte deuxieme

Scene premiere

LA COMTESSE, JACQUES DE VALDEROSE

Le théâtre représente une salle du château de Rhune qui sert d’oratoire à la Comtesse. Sorte de chapelle à gauche. Portes des deux cités de la scène ; fenêtres au fond.

Valderose est aux genoux de la Comtesse assise dans un fauteuil et tient une main dans les siennes en la regardant avec amour.

JACQUES DE VALDEROSE

Oh ! je voudrais rester ainsi ma vie entière.

Vous m’aimez ! c’est donc vrai ! vous, ma maîtresse altière,

Puissante et noble, à l’œil sévère et redouté ;

Vous dont je contemplais la sereine beauté

Ainsi que l’on regarde une étoile lointaine ;

Vous dont je redoutais la parole hautaine.

LA COMTESSE

Savez-vous maintenant ce que c’est que l’amour ?

JACQUES DE VALDEROSE

On ne le sait jamais, on l’apprend chaque jour.

LA COMTESSE

Comment l’apprenez-vous ?

JACQUES DE VALDEROSE

En vous voyant sans cesse.

LA COMTESSE

Et cela vous suffit ?

JACQUES DE VALDEROSE

C’est trop pour ma bassesse.

LA COMTESSE

L’amour ne connaît point bassesse ni grandeur.

S’aimer, c’est être égal.

JACQUES DE VALDEROSE

Je vous aime.

LA COMTESSE

Candeur

D’enfant ; un mot n’est rien ; mais l’amour est immense,

Qu’est-ce que c’est ?

JACQUES DE VALDEROSE

Le ciel espéré qui commence.

Un bonheur si parfait qu’on ne le comprend point.

LA COMTESSE

Non, ce n’est pas cela, qu’est-ce donc ?

JACQUES DE VALDEROSE

Un besoin

De tenir dans ma main votre main qui la touche,

De respirer l’air pur qui vient de votre bouche,

D’écouter votre robe en vous voyant passer,

De sentir tout à coup votre œil me caresser,

M’emplissant de chaleurs et de clartés d’aurore,

Superbe et doux, tout noir de choses que j’ignore,

Que je voudrais comprendre et que je crains un peu.

LA COMTESSE

Non. Ce n’est point cela. Qu’est-ce que c’est ?

JACQUES DE VALDEROSE

Un feu

Qui change la poitrine en un brasier de forge,

Un volcan de baisers qui montent à la gorge

Prêts à jaillir.

LA COMTESSE

Non.

JACQUES DE VALDEROSE

C’est l’âme du bonheur.

LA COMTESSE

Non.

JACQUES DE VALDEROSE

C’est l’infini qui s’ouvre ainsi qu’un horizon.

LA COMTESSE

Non. C’est le dévouement sublime et la souffrance ;

Le moment de la vie où finit l’espérance.

On aime, c’est assez. Aimer, c’est l’abandon

Complet de soi, l’entier sacrifice, le don

De son corps, de son sang, de son cœur, de son être,

De tout rêve, de tout désir qui nous pénètre,

Et de l’honneur humain pour un autre plus grand :

Un besoin de donner plus encor qu’on ne prend,

De vivre l’un pour l’autre et de mourir de même ;

Comprenez-vous cela ? Mourir pour qui l’on aime !

JACQUES DE VALDEROSE

Je ne vois, je ne sens, je ne comprends enfin

Que ceci : « Je vous aime. » Ô maîtresse, j’ai faim

De votre voix, j’ai soif de vos regards ; j’adore

Votre être tout entier. Je vous aime. J’ignore,

Je méprise, je hais tout ce qui n’est pas vous.

Oui, je voudrais mourir d’amour à vos genoux.

LA COMTESSE, impatientée.

Oh ! que tu comprends mal l’amour, enfant timide !

Tu parles de tendresse avec ton œil humide

Et des roucoulements d’oisel. Qu’est tout cela

Près de l’emportement terrible que j’ai là ?

As-tu pendant des nuits senti ta chair se tordre

Et ton corps sangloter, et la rage te mordre

A la gorge, et sonner dans ton sein, comme un glas,

Le dégoût d’un passé qui ne s’efface pas.

Dans ton cœur déchiré que le désir affame

As-tu jamais songé que, moi, je fus la femme

D’un autre, qu’il m’aima d’amour, qu’il me fut cher,

Et qu’on n’arrache pas ses baisers de ma chair,

Que l’âme comme un corps se flétrit aux caresses,

Et qu’elle est moins entière aux secondes tendresses.

Es-tu jaloux ?

JACQUES DE VALDEROSE

Jaloux de qui ?

LA COMTESSE

De mon passé.

JACQUES DE VALDEROSE

Non, puisque vous m’aimez.

LA COMTESSE

Songe qu’il a laissé

Sa trace dans mon cœur ainsi que sur ma lèvre.

JACQUES DE VALDEROSE

Taisez-vous ; chaque mot me brûle d’une fièvre

Atroce, je ne veux rien savoir.

LA COMTESSE

Me crois-tu,

Enfant faible et craintif, de si courte vertu

Que je cède au premier empressement d’un homme,

Ainsi qu’au son du cor une ville qu’on somme ?

Pour entrer dans la place, il faut être vainqueur,

Il faut avoir souffert pour entrer dans mon cœur.

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