Guy de Maupassant - Pièces de théâtre

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Kersac, point de pitié pour ces gueux. Ils vous ont,

Pour aller au combat, des pattes de tortue,

Et des jambes de cerf pour s’enfuir. On les tue

Comme des chiens. L’exemple est utile en ce temps.

Nous avons des fuyards au lieu de combattants,

Et l’Anglais va venir. Qu’on apporte une corde.

LE SOLDAT, tendant les mains vers la comtesse.

Oh ! grâce !

LA COMTESSE

Ayons au cœur plus de miséricorde.

Elle prend la cruche de vin et en présente elle-même un verre au soldat, qui le boit. Puis elle lui fait signe de sortir ; il s’en va avec les gardes.

Certes, mon âme est forte et sait tout endurer,

Mais je sens que mes yeux ont besoin de pleurer.

Quand on est femme, on a toujours cette faiblesse

De pleurer aussitôt que le malheur vous blesse :

C’est vrai. Mais nous avons cette fierté du moins

De ne jamais montrer nos pleurs à des témoins.

Allez, messieurs.

Ils sortent tous en s’inclinant.

Scene V

LA COMTESSE ; SUZANNE D’ÉGLOU.

LA COMTESSE

Je puis enfin rire à mon aise !

Ah ! comme j’ai joué leur naïveté niaise !

Comme une femme est forte et vaut mieux qu’un soldat

Comme la ruse est grande à côté du combat !

C’est de moi qu’est venu ce que tu viens d’entendre.

C’est un piège profond que mes mains ont su tendre.

Écoute... je me fie à ta fidélité ;

Le comte est bien vivant : voilà la vérité.

Mais, en le disant mort, je deviens la maîtresse,

Et je garde les clefs de cette forteresse

Pour celui que j’attends et que j’aime, celui

Dont le nom comme un feu dans mon souvenir luit,

L’Anglais Gautier Romas !

SUZANNE D’ÉGLOU

Qu’as-tu fait là, cousine ?

Tu ne redoutes point la colère divine

Qui punit le parjure et l’infidélité ?

LA COMTESSE

Eh ! que veux-tu ? Pendant longtemps j’ai résisté,

Mais l’amour m’a saisie, a tordu ma pensée,

Comme un lutteur tombé je me sens terrassée.

SUZANNE D’ÉGLOU

Oh ! c’est très mal, cousine.

LA COMTESSE

Ah ! c’est mal. Et pourquoi ?

Avant de l’épouser, j’avais donné ma foi.

Mon père m’a jetée à lui ; lui, vieux, m’a prise,

Comme un objet quelconque et presque par surprise

Et parce qu’avec moi j’apportais un cadeau

Royal, trois grands châteaux et ma jeunesse en dot !

Moi, j’avais peur de lui, j’avais peur de mon père,

Je n’osai dire « non », mais est-ce qu’il espère

Qu’on est maître d’un cœur et qu’on prend un esprit

A cheval et l’épée au flanc comme il me prit,

De même qu’un butin qu’on rapporte ?

SUZANNE D’ÉGLOU

Oh ! prends garde...

Mais, ce soldat qui t’a servi, si quelque garde,

L’enivrant, apprenait par lui ta trahison ?

Un peu de vin suffit pour perdre la raison.

LA COMTESSE, montrant la cruche de vin.

Un peu de vin suffit pour perdre la mémoire,

Et je verse l’oubli lorsque je verse à boire.

Il est mort !

SUZANNE D’ÉGLOU

Ton mari, tu le hais. Mais, sinon

Pour lui, pitié du moins pour son nom.

LA COMTESSE

Quoi, son nom ?

Qui connaît hors d’ici sa splendeur dérisoire ?

C’est moi qui lui ferai sa place dans l’Histoire.

SUZANNE D’ÉGLOU

Oui, cousine, c’est vrai, mais par la trahison.

LA COMTESSE

Trahir ! Qui donc trahit dans cette guerre ? Ils ont

Tous trahi ! Jean de France et duc de Normandie

Livra-t-il pas Montfort au Roi par perfidie ?

Et Landerneau ? Guingamp ? Henry de Spinefort,

Traître, a-t-il ouvert Hennebont à Montfort ?

Livra-t-on pas Jugon pour cent deniers de rentes ?

Mais ils ont tous trahi de façons différentes !

L’évêque de Léon ? Laval ? et Malestroit ?

Et d’Harcourt ? Et Clisson, que fit périr le Roi

Par le bras du bourreau ? Cependant, leur mémoire

Est encor respectée et brillante de gloire.

Trahir ?... Ah ! j’ai trahi celui seul que j’aimais,

L’Anglais Gautier Romas, et je veux désormais

Lui demeurer fidèle et lui livrer le comte.

La vengeance est permise et n’est point une honte.

Entre les deux, mon cœur n’eut pas droit de choisir ;

J’étais à lui ; mais l’autre est venu me saisir.

Aujourd’hui, je me rends à mon bien-aimé maître.

Quand on a de l’audace, on cesse d’être un traître !

SUZANNE D’ÉGLOU

Malgré l’audace, on est infidèle et trompeur ;

Puis je t’aime, cousine, et je sens que j’ai peur.

J’ai peur de tout, de moi, de nous, d’un mot, d’un geste.

Un regard qu’on échange, un rien, tout est funeste

Quand on cache en son cœur un périlleux secret.

Un soupçon peut venir.

LA COMTESSE

Qui me soupçonnerait ?

SUZANNE D’ÉGLOU

Si l’on apprend soudain que le comte est à Nantes ?

LA COMTESSE

Qui pourrait en trouver la nouvelle étonnante ?

La ruse est bien ourdie, elle vient du Montfort

Qui voulait s’en servir pour entrer dans ce fort.

SUZANNE D’ÉGLOU

Mais si le comte, enfin, sait sa mort répandue

Avant qu’à ton Anglais ta porte soit rendue,

Pour garder son château, sans doute il reviendra.

Alors, que feras-tu ?...

LA COMTESSE

Rien. Quelqu’un m’aimera.

SUZANNE D’ÉGLOU

Un autre amant ?

LA COMTESSE

Tout homme appartient à la femme.

C’est notre esclave-né, soumis de corps et d’âme.

Ou qu’il soit notre époux bu qu’il soit notre amant,

C’est un jouet d’amour ou terrible ou charmant.

Le Ciel nous l’abandonne. Il reçut en partage

Ce mépris de la mort qu’on appelle courage,

La faiblesse du cœur et la force du bras,

Cette audace qui fait les immenses combats,

Les muscles vigoureux qui supportent les armes ;

Mais nous avons pour nous la puissance des charmes,

L’amour ! et par cela l’homme nous fut livré.

Fauchons ses volontés comme l’herbe d’un pré ;

Tendons nos yeux sur lui comme un filet perfide ;

Avec des mots d’espoir courbons son cœur rigide ;

Poursuivons-le sans cesse, et, quand nous l’avons pris,

Faisons comme le chat qui tient une souris,

Jouons et gardons-le. Dans un péril extrême,

Ayons toujours dans l’ombre un homme qui nous aime.

Il nous importe peu qu’il soit charmant ou laid ;

Il nous importe peu qu’il soit duc ou valet ;

Mais qu’il nous aime assez.

SUZANNE D’ÉGLOU

Quoi ! tu veux un complice ?

LA COMTESSE

Non, un esclave prêt à tout, jusqu’au supplice,

A commettre tout crime, à trahir toute foi,

A mourir, s’il le faut, sur un regard de moi.

SUZANNE D’ÉGLOU

Mais qui ce sera-t-il ?

LA COMTESSE

Je cherchais tout à l’heure.

SUZANNE D’ÉGLOU

Où donc ?

LA COMTESSE

Ici ; j’ai vu que mon sourire effleure,

Sans les faire vibrer, tous ces grossiers soudards.

Ni tumulte en leur cœur, ni feu dans leurs regards.

La foi stupide, seule, en leur poitrine habite,

Et sous aucun amour leur âme ne palpite.

Ils sont finis, ils sont trop bêtes et trop vieux ;

Et, quoique des enfants, les pages valent mieux.

SUZANNE D’ÉGLOU, se mettant à genoux et prenant les mains de la comtesse.

Oh ! cousine, je te supplie et je t’implore,

Oh ! ne fais point cela, puisqu’il est temps encore ;

C’est pour toi que je pleure et pour toi que je crains,

Car je t’aime, toi seule.

LA COMTESSE, la relevant.

Allons, plus de chagrins,

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