[78]Ces deux frères, le premier abbé, le second député, semblent bien avoir été autant de droite l'un que l'autre.
[79]Ce Pelicier, s'il n'a jamais édité Voltaire, a en revanche été le premier éditeur des Odes de V. Hugo, sans y mettre d'enthousiasme à en croire Adèle Hugo (voir le Victor Hugo raconté… , ouv. cit., p. 358).
[80]Ce lauréat de l'accessit académique – voir note 68 -, piètre albatros, incarne pour Hugo ce que la Restauration est à la société après la Révolution et l'Empire: une parodie. De même le vers qui suit inverse les termes de celui de Lemierre: «Même quand l'oiseau marche on sent qu'il a des ailes». (Voir Victor Hugo raconté… , p. 302.)
[81]Le cardinal Fesch, oncle de Napoléon, réfugié à Rome après 1815, avait refusé de se démettre de son archiépiscopat.
[82]Déjà connu en effet par quelques articles littéraires français et quelques traductions. Mais sa vraie vogue est plus tardive.
[83]Un peu plus âgé que Hugo, ce sculpteur qui fut son ami avait 28 ans en 1817 et exposait pour la première fois. Il entre dans la série – Fourier, Saint-Simon, Byron, Lamennais, le bateau à vapeur, Hugo lui-même – des signes annonciateurs, encore ignorés, du siècle qui vient.
[84]Autre souvenir recueilli par le Victor Hugo raconté … (ouv. cit., p. 128), c'est en 1821 que Hugo, introduit par le duc de Rohan, revint sur les lieux de son enfance pour y rencontrer Lamennais.
L'Institut des nobles orphelins dirigé par l'abbé Caron, qui était installé lui aussi aux Feuillantines, offre, ne serait-ce que par son nom, un singulier maillon entre le collège des Nobles, la maison d'enfance de Hugo et le couvent qui recueillera Cosette orpheline.
[85]Lancée sur la Seine en août 1816, cette invention de Jouffroy semble n'avoir rencontré qu'indifférence et se solda par un échec financier. Ce thème sera repris très largement par Hugo dans Les Travailleurs de la mer .
[86]«M. de Vaublanc, alors ministre, qui avait fait des académiciens par ordonnance, voulut être académicien par l'Académie. Il avait publié un gros lourd poème qu'il appelait Le Dernier des Césars . Il se présenta, fit des visites, etc. Au premier tour du scrutin, il n'eut que quatorze voix contre seize. M. de Roquelaure, qui avait voté pour lui, dit à haute voix: Donnez-moi un autre nom. Un ministre qui ne passe pas au premier tour ne passe pas du tout .» ( Choses vues , édité par H. Juin, Gallimard, «Folio»› 1830-1846, p. 483).
[87]Métaphore désignant le locataire: le comte d'Artois, comme plus tard le «château» désignera le roi Louis-Philippe et son entourage.
[88]Le Victor Hugo raconté … a consigné l'entrevue, très encourageante et fleurie de vers, que cet académicien accorda au jeune Hugo (p. 303). Comme on sait, cette tendresse protectrice aboutit à une «collaboration» de V. Hugo aux œuvres de M. de Neuchâteau, ici reportée sur Marius (III, 6, 4).
[89]C'est en fait comme «indigne», et non «infâme», que l'élection de l'abbé Grégoire à la Chambre en 1819 fut annulée par le ministère.
[90]Royer-Collard ne sera élu à l'Académie qu'en 1827. En 1817, il est plus célèbre comme orateur à la Chambre que comme grammairien puriste.
[91]Cet établissement réapparaîtra dans Mille Francs de récompense sous le nom de «Bal des Neuf Muses, ancien Tripot Sauvage», orné, au grand plaisir de Glapieu, du buste de Napoléon, chose étonnante sous la Restauration.
[92]Village voisin de Nivelles, un des lieux de Waterloo, voir II, 1.
[93]«Prière de boutonner votre culotte avant de sortir.»
[94]Chanson anonyme, dans le goût oriental:
Chantez, enfants du rivage d'Asie.
Des mains d'Oscar j'ai reçu le mouchoir;
Brûlez pour lui les.parfums d'Arabie,
Oscar s'avance, Oscar, je vais le voir.
Autre signe de la vogue de ce prénom, Glapieu, dans Mille Francs de récompense , pour se faire ouvrir par Cyprienne, lance d'abord «Alfred», puis «Oscar». Oscar est aussi un des personnages de La Forêt mouillée .
[95]D'abord prénommée Marguerite Louet (voir plus loin «marguerite ou perle», en latin margarita signifie perle – texte annoté 62), Fantine semble l'écho décapité de «enfantine». Hugo se souvient peut-être aussi de ces fées protectrices de l'enfance, nommées Fantine par les Vaudois d'Arras, ainsi qu'aurait pu le lui apprendre, par Michelet interposé, un livre du pasteur Muston, paru en 1834, selon une hypothèse soutenue par J. Gaulmier. Sur l'onomastique des Misérables , voir d'Anne Ubersfeld, «Nommer la misère», Revue des Sciences Humaines , oct.-déc. 1974.
[96]Ce qualificatif anticipa sur 1830. C 'est en effet à la première d'Hernani que fut jeté le fameux cri: «à la guillotine, les genoux». Voir Th. Gautier, Le Gilet rouge . Ce portrait peu séduisant se complète par l'étymologie grecque du nom de Tholomyès où l'on peut lire «initié – ou initiateur – à la merde».
[97]Célèbre empoisonneur, déjà cité dans Le Dernier Jour d'un condamné (chap. XI et XII) et qui se retrouvera, parmi d'autres criminels connus, en III, 1, 7.
[98]Sur le même thème, le poème XXIII des Feuilles d'automne commence par les mêmes mots. Mais la nostalgie n'est plus ce qu'elle était car l'avenir réservé à Fantine, et la «fin» choisie par Tholomyès et ses amis, enlèvent de leur innocence à ces souvenirs.
[99]Voir, dans La Foret mouillée (1854):
BALMINETTE
Bigre de bigre!
Je me mouille les pieds! Nous sommes embourbés.
Mes brodequins tout neufs de dix francs sont flambés.
[100]Recueils de textes souvent sentimentaux, précieux par la reliure et les gravures. Madame Bovary stigmatise l'effet dévastateur sur la sensibilité féminine, et sur le goût, de cette mode venue d'Angleterre.
[101]Ce professeur de droit (1784-1854) servira encore en III, 4, 2: Oraison funèbre de Blondeau , par Bossuet , texte annoté 17.
[102]Châle fabriqué en France par la maison Ternaux, imitant le cachemire. «Boiteux»: qui n'a de palmes que d'un côté. Pour leur mariage, Victor offrit à Adèle un «cachemire français». Était-ce un «ternaux boiteux»?
[103]Il faut peut-être rapprocher ce mot de celui de Gavroche appelant Cosette «mamselle Chosette» (IV, 15, 2).
[104]«Je suis de Badajoz; l'amour m'appelle. Toute mon âme est dans mes yeux parce que tu montres tes jambes.» On ignore si cette chanson est authentique ou l'oeuvre de Hugo: indécision qui est l'effet volontaire du texte.
[105]Cet épisode rappelle à la fois l'été 1819 où les Hugo rendaient visite aux Foucher alors en villégiature à Issy, et la balançoire des Feuillantines. Double image d'Adèle qui, comme Fantine, n'aimait pas trop être balancée (voir Victor Hugo raconté …, ouv. cit., p. 134).
[106]Le jardin Beaujon, ancienne propriété du financier Beaujon, était une sorte de Luna-Park, et les «montagnes russes» y furent inaugurées le 8 juillet 1817.
[107]Molière dit, plus exactement:
… Vous faisiez sous la table
Un bruit, un triquetrac de pieds épouvantable.
( L'Étourdi , IV, 4.)
[108]Les trois fils Hugo avaient été décorés du Lys d'argent en avril 1814, peut-être en remerciement indirect à Sophie pour son rôle dans la conspiration Malet. Le Victor Hugo raconté … mentionne ce «lys d'argent suspendu à un ruban de moire blanche» (p. 259).
[109]Rue joignant la rue Saint-Martin à la rue Montorgueil, où Blanqui et Barbes résistèrent héroïquement lors de l'insurrection de la Société des Saisons, en mai 1839.
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