Victor Hugo - Quatrevingt-Treize

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Initialement prévu pour une trilogie qui aurait compris, outre L'homme qui rit, roman consacré à l'aristocratie, un volume sur la monarchie, Quatrevingt-Treize, écrit à Guernesey de décembre 1872 à juin 1873, après l'échec de Hugo aux élections de janvier 1872, achève la réflexion de l'écrivain sur la Révolution à la lumière de la Commune et tente de répondre à ces questions: à quelles conditions une révolution peut-elle créer un nouvel ordre des choses? 1793 était-il, est-il toujours nécessaire? Le roman valut à son auteur la haine des conservateurs.
En mai 1793, le marquis de Lantenac, âme de l'insurrection vendéenne, arrive en Bretagne sur la Claymore, une corvette anglaise. À bord, il n'a pas hésité à décorer puis à faire exécuter un matelot qui n'avait pas arrimé assez solidement un canon. La consigne du marquis est claire: il faut tout mettre à feu et à sang. D'horribles combats s'ensuivent. Lantenac massacre des Bleus et capture trois enfants…

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Tellmarch était plus qu’un homme isolé, c’était un homme évité.

On ne lui faisait point de questions, et on ne lui faisait guère de réponses. Il n’avait donc pu se renseigner autant qu’il l’aurait voulu. La guerre s’était répandue ailleurs, on était allé se battre plus loin, le marquis de Lantenac avait disparu de l’horizon, et dans l’état d’esprit où était Tellmarch, pour qu’il s’aperçût de la guerre, il fallait qu’elle mît le pied sur lui.

Après ce mot, – mes enfants , – Tellmarch avait cessé de sourire, et la mère s’était mise à penser. Que se passait-il dans cette âme? Elle était comme au fond d’un gouffre. Brusquement elle regarda Tellmarch, et cria de nouveau et presque avec un accent de colère:

– Mes enfants!

Tellmarch baissa la tête comme un coupable.

Il songeait à ce marquis de Lantenac qui certes ne pensait pas à lui, et qui, probablement, ne savait même plus qu’il existât. Il s’en rendait compte, il se disait: – Un seigneur, quand c’est dans le danger, ça vous connaît; quand c’est dehors, ça ne vous connaît plus.

Et il se demandait: – Mais alors pourquoi ai-je sauvé ce seigneur?

Et il se répondait: – Parce que c’est un homme.

Il fut là-dessus quelque temps pensif, et il reprit en lui-même: – En suis-je bien sûr?

Et il se répéta son mot amer: – Si j’avais su! Toute cette aventure l’accablait; car dans ce qu’il avait fait, il voyait une sorte d’énigme. Il méditait douloureusement. Une bonne action peut donc être une mauvaise action. Qui sauve le loup tue les brebis. Qui raccommode l’aile du vautour est responsable de sa griffe.

Il se sentait en effet coupable. La colère inconsciente de cette mère avait raison.

Pourtant, avoir sauvé cette mère le consolait d’avoir sauvé ce marquis.

Mais les enfants?

La mère aussi songeait. Ces deux pensées se côtoyaient et, sans se le dire, se rencontraient peut-être, dans les ténèbres de la rêverie.

Cependant son regard, au fond duquel était la nuit, se fixa de nouveau sur Tellmarch.

– Ça ne peut pourtant pas se passer comme ça, dit-elle.

– Chut! fit Tellmarch, et il mit le doigt sur sa bouche.

Elle poursuivit:

– Vous avez eu tort de me sauver, et je vous en veux. J’aimerais mieux être morte, parce que je suis sûre que je les verrais. Je saurais où ils sont. Ils ne me verraient pas, mais je serais près d’eux. Une morte, ça doit pouvoir protéger.

Il lui prit le bras et lui tâta le pouls.

– Calmez-vous, vous vous redonnez la fièvre.

Elle lui demanda presque durement:

– Quand pourrai-je m’en aller?

– Vous en aller?

– Oui. Marcher.

– Jamais, si vous n’êtes pas raisonnable. Demain, si vous êtes sage.

– Qu’appelez-vous être sage?

– Avoir confiance en Dieu.

– Dieu! où m’a-t-il mis mes enfants?

Elle était comme égarée. Sa voix devint très douce.

– Vous comprenez, lui dit-elle, je ne peux pas rester comme cela. Vous n’avez pas eu d’enfants, moi j’en ai eu. Cela fait une différence. On ne peut pas juger d’une chose quand on ne sait pas ce que c’est. Vous n’avez pas eu d’enfants, n’est-ce pas?

– Non, répondit Tellmarch.

– Moi, je n’ai eu que ça. Sans mes enfants, est-ce que je suis? Je voudrais qu’on m’expliquât pourquoi je n’ai pas mes enfants. Je sens bien qu’il se passe quelque chose, puisque je ne comprends pas. On a tué mon mari, on m’a fusillée, mais c’est égal, je ne comprends pas.

– Allons, dit Tellmarch, voilà que la fièvre vous reprend. Ne parlez plus.

Elle le regarda, et se tut.

À partir de ce jour, elle ne parla plus.

Tellmarch fut obéi plus qu’il ne voulait. Elle passait de longues heures accroupie au pied du vieux arbre, stupéfaite. Elle songeait et se taisait. Le silence offre on ne sait quel abri aux âmes simples qui ont subi l’approfondissement sinistre de la douleur. Elle semblait renoncer à comprendre. À un certain degré le désespoir est inintelligible au désespéré.

Tellmarch l’examinait, ému. En présence de cette souffrance, ce vieux homme avait des pensées de femme. – Oh oui, se disait-il, ses lèvres ne parlent pas, mais ses yeux parlent, je vois bien ce qu’elle a, une idée fixe. Avoir été mère, et ne plus l’être! avoir été nourrice, et ne plus l’être! Elle ne peut pas se résigner. Elle pense à la toute petite qu’elle allaitait il n’y a pas longtemps. Elle y pense, elle y pense, elle y pense. Au fait, ce doit être si charmant de sentir une petite bouche rose qui vous tire votre âme de dedans le corps et qui avec votre vie à vous se fait une vie à elle!

Il se taisait de son côté, comprenant, devant un tel accablement, l’impuissance de la parole. Le silence d’une idée fixe est terrible. Et comment faire entendre raison à l’idée fixe d’une mère? La maternité est sans issue; on ne discute pas avec elle. Ce qui fait qu’une mère est sublime, c’est que c’est une espèce de bête. L’instinct maternel est divinement animal. La mère n’est plus femme, elle est femelle.

Les enfants sont des petits.

De là dans la mère quelque chose d’inférieur et de supérieur au raisonnement. Une mère a un flair. L’immense volonté ténébreuse de la création est en elle, et la mène. Aveuglement plein de clairvoyance.

Tellmarch maintenant voulait faire parler cette malheureuse; il n’y réussissait pas. Une fois, il lui dit:

– Par malheur, je suis vieux, et je ne marche plus. J’ai plus vite trouvé le bout de ma force que le bout de mon chemin. Après un quart d’heure, mes jambes refusent, et il faut que je m’arrête; sans quoi je pourrais vous accompagner. Au fait, c’est peut-être un bien que je ne puisse pas. Je serais pour vous plus dangereux qu’utile; on me tolère ici; mais je suis suspect aux bleus comme paysan et aux paysans comme sorcier.

Il attendit ce qu’elle répondrait. Elle ne leva même pas les yeux.

Une idée fixe aboutit à la folie ou à l’héroïsme. Mais de quel héroïsme peut être capable une pauvre paysanne? d’aucun. Elle peut être mère, et voilà tout. Chaque jour elle s’enfonçait davantage dans sa rêverie. Tellmarch l’observait.

Il chercha à l’occuper; il lui apporta du fil, des aiguilles, un dé; et en effet, ce qui fit plaisir au pauvre caimand, elle se mit à coudre; elle songeait, mais elle travaillait, signe de santé; les forces lui revenaient peu à peu; elle raccommoda son linge, ses vêtements, ses souliers; mais sa prunelle restait vitreuse. Tout en cousant elle chantait à demi voix des chansons obscures. Elle murmurait des noms, probablement des noms d’enfants, pas assez distinctement pour que Tellmarch les entendît. Elle s’interrompait et écoutait les oiseaux, comme s’ils avaient des nouvelles à lui donner. Elle regardait le temps qu’il faisait. Ses lèvres remuaient. Elle se parlait bas. Elle fit un sac et elle le remplit de châtaignes. Un matin Tellmarch la vit qui se mettait en marche, l’œil fixé au hasard sur les profondeurs de la forêt.

– Où allez-vous? lui demanda-t-il.

Elle répondit:

– Je vais les chercher.

Il n’essaya pas de la retenir.

VII LES DEUX PÔLES DU VRAI

Au bout de quelques semaines pleines de tous les va-et-vient de la guerre civile, il n’était bruit dans le pays de Fougères que de deux hommes dont l’un était l’opposé de l’autre, et qui cependant faisaient la même œuvre, c’est-à-dire combattaient côte à côte le grand combat révolutionnaire.

Le sauvage duel vendéen continuait, mais la Vendée perdait du terrain. Dans l’Ille-et-Vilaine en particulier, grâce au jeune commandant qui, à Dol, avait si à propos riposté à l’audace des six mille royalistes par l’audace des quinze cents patriotes, l’insurrection était, sinon éteinte, du moins très amoindrie et très circonscrite. Plusieurs coups heureux avaient suivi celui-là, et de ces succès multipliés était née une situation nouvelle.

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