Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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Un crâne! Mais je connais cela! Mon crâne est semblable aux autres.

Cette ressemblance de moi et de tous, je n’y avais jamais pensé. Je la vois. Je vois, à travers un peu d’ombre, mes os, mes ossements. Je reconnais dans moi-même mon fantôme éternel de poussière, mon squelette, comme on reconnaît quelqu’un. Je le touche, je le palpe, le monstre morne et blanc que je suis au fond…

Mes rêves de grandeur se sont écroulés, puisque mon crâne est semblable aux autres, à tous ceux qui furent.

Combien y en a-t-il eu? Si l’humanité date de cent mille ans, ce qui est sans doute au-dessous de la vérité, comme il vit sur la Terre un milliard et demi d’habitants qui se renouvellent tous les trente ans, cela fait quatre mille cinq cent milliards de crânes qui tombent en poussière depuis les hommes.

* * *

J’irai dans la terre. J’aurai eu une maladie, ou une plaie qui feront pourrir plus vite un coin de ma chair. Je mourrai sans doute de maladie, quelque organe atrophié, rompu, arrêté – ou bien affolé, brisant tout le reste; je mourrai d’une maladie, tout le sang en dedans… (J’aimerais mieux m’en aller dans la pourpre d’une blessure…)

Et moi aussi, on m’enterrera comme les autres, quoique cela puisse paraître étrange. Déjà comme un avertissement de la boue (les paroles du poète reviennent à moi et m’accablent), j’ai cette poussière qui vient sur moi tous les jours, dont je suis obligé de me laver, dont je me défends, dont je m’arrache: c’est l’ange sombre de la terre.

Dans le frêle cercueil, mon corps deviendra la proie des insectes, du pullulement irrésistible de leurs larves. Innombrable envahissement qui se multiplie! Linné a pu dire que trois mouches consomment un cadavre aussi vite que le fait un lion.

J’ai ouvert un livre que j’ai là. Je me plonge dans le détail. J’y apprends ce qui m’attend, moi! J’y apprends mon histoire future.

Les animaux des cimetières se succèdent par périodes; chaque espèce vient en son temps, de sorte qu’on reconnaît l’âge d’un cadavre à la foule qui s’en repaît. Il y a ainsi à travers les corps abandonnés huit immigrations successives qui correspondent aux huit phases de la fermentation putride par laquelle, peu à peu, l’intérieur du corps s’extériorise.

Je veux les connaître, voir d’avance ce que je ne verrai pas – et palpiter ce que je ne ressentirai pas.

De petites mouches, les curtonèvres, hantent le corps quelques instants avant la mort… Je les entendrai. Certaines émanations leur indiquent l’imminence d’un événement qui va leur procurer avec une abondance débordante des aliments pour leurs larves, et lourdes d’œufs, elles s’acharnent déjà à pondre dans les narines, dans la bouche, et aux coins des yeux.

À peine la vie a-t-elle cessé, que d’autres mouches affluent. Dès que le pauvre souffle de corruption devient sensible, d’autres encore: la mouche bleue, la mouche verte, dont le nom scientifique est Lucilia Cœsar , et la grande mouche au thorax rayé de blanc et noir qu’on appelle «grand sarcophagien». La première génération de ces mouches accourues à l’affreux signal peut former à elle seule dans le cadavre sept à huit générations qui se prolongent et s’entassent pendant trois à six mois: «Chaque jour, dit Mégnin, les larves de la mouche bleue augmentent de deux cents fois leur poids…» La peau du cadavre est alors d’un jaune tirant légèrement sur le rose, le ventre est vert clair, le dos vert sombre. Ou du moins, telles en seraient les teintes, si cela ne se passait pas dans l’ombre.

Puis, la décomposition change de nature. C’est la fermentation butyrique, qui produit des acides gras dénommés vulgairement gras de cadavre. C’est la saison des dermestes, – insectes carnassiers qui produisent des larves munies de longs poils, – et de papillons: les aglossas. Les larves des dermestes et les chenilles des aglossas présentent cette particularité qu’elles peuvent vivre dans les matières grasses «qui se moulent, comme du suif, au fond des bières»; quelques-unes de ces matières cristalliseront et luiront comme des paillettes, plus tard, dans la poussière définitive.

Voici maintenant la quatrième escouade. Elle accompagne la fermentation caséïque, et elle est composée: de mouches, les pyophilas, qui donnent ses vers au fromage – vers reconnaissables aux sauts caractéristiques qu’ils exécutent – et de coléoptères, les corynètes.

La fermentation ammoniacale, la liquéfaction noire des chairs, appelle un cinquième envahissement: il y a là des mouches, les lonchéas, les ophyras et les phoras, si nombreuses que, sur les cadavres exhumés au cours de cette période, les débris noirâtres de leurs chrysalides apparaissent, selon l’expression d’un médecin légiste, «comme de la chapelure sur les jambonneaux» et que des nuées de mouches s’échappent de la bière quand il arrive qu’on la remonte et qu’on l’ouvre pendant cette phase. La décomposition déliquescente noire est préférée aussi par des coléoptères: les silphides, et les neuf espèces de nécrophores.

Maintenant, la putréfaction a à peu près accompli son œuvre. La période qui s’ouvre est celle de la dessiccation et de la momification du cadavre sous les linceuls et les vêtements empesés par les liquides gélatineux de la période précédente. Tout ce qui reste de la matière molle, de pâte organique, farineuse et friable, et de savons ammoniacaux, est dévoré par une autre espèce de bêtes: des acariens, ronds et crochus, à peine visibles à l’œil nu. De quinze jours en quinze jours, leur nombre décuple: au commencement, il y en avait vingt; au bout de deux mois et demi, il y en a deux millions.

Aux acariens succède une septième immigration. Ce sont des sortes de mites, les aglossas, qui étaient déjà venues au moment de l’écoulement des acides gras, puis avaient disparu. Celles-là rongent, scient, émiettent les tissus parcheminés, les ligaments et tendons, transformés en une matière dure, d’apparence résineuse – ainsi que les poils, les cheveux et les étoffes. Le corps est d’une couleur dorée, bronzée, et répand une forte odeur de cire.

Enfin, au bout de trois ans, la dernière nuée de travailleurs. Que dévorent-ils, ceux-là? Tout ce qui reste, tout, jusqu’aux débris des insectes qui à l’état larvaire se sont succédé sur le cadavre. L’effaceur suprême est un petit coléoptère noir dont le nom scientifique est tenebrio obscurus .

Après lui, il ne reste plus rien que, malgré lui, quelques débris de débris autour des os blanchis, et une petite masse compacte au fond de la boîte crânienne. Cette sorte de terreau brun, granuleux, qui poudre la pierre humaine et qu’on croirait être le dernier résidu des chairs, n’est même pas cela. C’est l’accumulation des carapaces, des pupes, des chrysalides et des excréments des dernières générations d’insectes dévorateurs.

Trois ans se sont passés. Tout est fini. La créature qui a été adorée et a adoré est retournée tout entière en trois ans au règne minéral. La puanteur a disparu; c’était la dernière marque de vie; elle s’anéantit, hélas, et il n’y a même plus de deuil.

Et tous les habitants du monde auront passé par là dans quelques années. Depuis que je médite, un quart d’heure peut-être, un millier d’êtres humains sont morts sur la surface du monde.

Leurs corps, agglomérations de cellules, leurs cellules, agglomérations d’atomes (fragments indivisibles de la matière) – sont jetés à d’autres combinaisons. La cellule! Cette unité organique a une dimension qui varie entre un millième et un dix-millième de millimètre. L’atome! C’est un élément inconnu et supposé. Si on lui accorde une dimension à peu près conforme à la vraisemblance en se basant sur la petitesse des éléments anatomiques, on trouve que, dans une sphère de matière du diamètre d’une tête d’épingle, il y en aurait un nombre représenté par un huit suivi de vingt-et-un zéros, et que, pour compter tous les éléments primordiaux d’une tête d’épingle, à raison d’un par seconde et par homme, l’humanité tout entière, occupée sans relâche, mettrait deux cent mille ans.

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