Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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«Depuis, je vous ai aimée, et je vous aime. Je vous offre, comme à la souveraine et à la solitaire, l’image de la petite créature qui aura toujours dix-sept ans…»

Il soupira, et il laissa tomber cette phrase qui me montrait une fois de plus la pauvreté de la religion parmi le cœur humain:

– Je vous adore uniquement, moi qui l’ai adorée, moi qu’elle adorait. Ah! comment est-il possible qu’il y ait un paradis où on retrouve le bonheur!…

Sa voix s’élève, ses bras inertes frémissent. Il sort un instant de la profonde immobilité.

– Ah! c’est vous, c’est vous! Vous seule!

Et il a un grand appel désemparé, sans limites.

– Ah! Anna, Anna, si j’avais été vraiment marié avec vous, si nous avions vécu comme deux époux, si nous avions eu des enfants, si vous aviez été à côté de moi comme vous l’êtes ce soir, mais vraiment à côté de moi!

Il retomba. Il avait crié si fort, que, même s’il n’y avait pas eu cette fente au mur, je l’aurais entendu de ma chambre. Il disait son rêve total, il le donnait, il le donnait autour de lui, éperdûment. Cette sincérité, indifférente à tout, avait une signification définitive qui me broyait le cœur.

– Pardonnez-moi. Pardonnez-moi… C’est presque un blasphème… Je n’ai pas pu m’empêcher…

Ses paroles s’arrêtèrent: on sentait sa volonté qui lui calmait le visage, son âme qui le faisait taire; mais ses yeux semblaient gémir.

Il répéta plus bas, comme pour lui-même: «Vous… Vous!…»

Il s’assoupit dans ce mot: vous…

* * *

Il est mort, cette nuit. Je l’ai vu mourir. Par un hasard étrange, il était seul au moment où il est mort.

Il n’y a pas eu de râle, ni d’agonie proprement dite. Il n’a pas ramené ses couvertures sous ses doigts, ni parlé, ni crié. Pas de dernier soupir, pas d’illumination. Il n’y a rien eu.

Il avait demandé à Anna de lui donner à boire. Comme il n’y avait plus d’eau, et que la garde était précisément en ce moment absente, elle était sortie rapidement pour en chercher. Elle n’avait même pas fermé la porte.

La lueur de la lampe emplissait la chambre.

J’ai regardé le visage de l’homme et j’ai senti, à je ne sais quel signe, que le grand silence, en ce moment, le submergeait.

Alors, moi, instinctivement, je lui ai crié, et n’ai pu m’empêcher de lui crier pour qu’il ne fût pas seul:

– Je vous vois!

Ma voix bizarre, déshabituée de parler, a pénétré dans la chambre.

Mais il mourut au moment même où je lui donnais cette aumône de fou. Sa tête s’était raidie légèrement en arrière, et ses prunelles s’étaient révulsées.

Anna rentrait; elle avait dû m’entendre vaguement, car elle se hâtait.

Elle le vit. Elle poussa un cri effrayant, de toute sa force, de toute la puissance de sa chair saine, un cri pur et vraiment veuf. Elle se mit à genoux devant le lit.

La garde arrivait sur ses pas et leva les bras au ciel. Il régna du silence, l’éclair d’incroyable misère où, quel qu’on soit, et où qu’on soit, on s’abîme totalement devant un mort. La femme à genoux, la femme debout regardaient celui qui était étendu là, inerte comme s’il n’avait jamais été; elles étaient toutes deux presque mortes.

Puis, Anna pleura comme un enfant. Elle se leva; la garde alla chercher du monde. Anna, qui avait un corsage clair, prit instinctivement le châle noir que la vieille femme avait laissé sur un fauteuil et s’en enveloppa.

* * *

La chambre, morne ces derniers temps, s’emplit de vie et s’anima.

On alluma des bougies partout, et les étoiles qu’on voyait à travers la fenêtre disparurent.

… On s’agenouilla, on pleura, on le supplia. Il commandait; on disait: lui. Il y avait des têtes de serviteurs que je n’avais pas vues encore, mais qu’il connaissait bien, lui. Il semblait que tous ses gens mendiaient autour de lui, qu’ils souffraient, qu’ils mouraient et que lui était vivant.

– Il a dû souffrir beaucoup lorsqu’il est mort, dit le médecin à mi-voix à la garde, à un moment où il était tout près de moi.

– Il était si faible pourtant, le pauvre homme!

– Mais, dit le médecin, la faiblesse n’empêche de souffrir qu’aux yeux des autres.

* * *

Le matin, une lueur blafarde entoure ces figures et ces lumières martyrisées. La présence du jour commençant, subtil et froid, affadit l’atmosphère de la chambre, la rend plus pesante et trouble. Une voix très basse, honteuse, a dérangé un instant le silence qui durait depuis plusieurs heures.

– Il ne faut pas ouvrir la fenêtre; il s’abîmerait plus vite.

– Il fait froid, murmure-t-on…

Deux mains ont ramené et croisé une fourrure… Quelqu’un s’est levé, puis assis. Un autre a tourné la tête. Un soupir s’exhale.

On dirait qu’on a profité des quelques paroles prononcées pour se départir du calme où on se glaçait. Puis on adresse un regard renouvelé à l’homme placé dans la chapelle ardente, – immobile, inexorablement immobile, comme l’idole crucifiée qui est attachée dans les temples.

Je crois que, tout à l’heure, je me suis assoupi sur mon lit… Pourtant, il doit être très tôt… Tout à coup voici venir du ciel gris une sonnerie d’église.

Après cette nuit harassante, une détente contre l’immobilité cadavérique de notre attention agit malgré tout, et je sais quelle douceur me ramène de force, avec ces sons de cloche, à des souvenirs d’enfance… Je pense à une campagne, qui me garde étroitement, que les voix des cloches couvrent d’un ciel rapetissé et sensible, à une patrie de calme où tout est bon, où la neige signifie Noël, où le soleil est un disque attiédi qu’on peut et qu’on doit regarder… Et au milieu de tout cela, toujours au milieu de tout, l’église.

La sonnerie s’est terminée. Son retentissement de lumière doucement se tait, et l’écho de son écho… Voici une autre sonnerie: l’heure. Huit heures, huit coups sonores, détachés, d’une régularité terrible, d’un calme invincible, simples, simples. On les compte, et lorsqu’ils ont cessé de frapper l’air, on ne peut que les recompter. Le temps qui passe… Le temps informe, et l’effort humain qui le précise et le régularise et en fait comme une œuvre de destinée.

Et je pense à la grande symphonie de ces deux motifs célestes.

Les notes claires sèment de la lumière… Elles sont de plus en plus serrées, et on voit le firmament étoilé se changer en aurore. L’église rayonne de l’ample et fine vibration qui pénètre même les murs; le décor familier des chambres s’en présente aux yeux plus tendrement, la nature s’en enjolive: la pluie est, sur les feuilles, des perles, et une sorte de mousseline dans le ciel; le givre met sur les carreaux une broderie qui semble faite par des mains féminines. La sonnerie porte à demi et allège les heures et les jours; à chaque jour suffit son travail; lors du renouvellement des saisons, elle fait songer à la façon différente qu’a chacune d’elles d’être bonne; elle rassure le rêve sur son sort futur; chacun est content de sa vie, et tout le monde est consolé d’avance.

Après la foule multicolore et diverse dont la danse éthérée des cloches domine et règle la fête entière, voilà un seul cœur, dont monte le cri; ce cri est d’un mouvement simple, mais on sent qu’il n’aura pas de fin ni de bornes et qu’il a, en quelque sorte, la forme de l’azur. Il confond son vol avec celui de la voix religieuse; il monte en même temps qu’elle à chaque sursaut de ses trois coups d’ailes, ou dans un frémissement d’innombrables battements lorsqu’elle s’épanouit en carillons.

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