Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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«J’ai vécu. J’ai travaillé. J’ai essayé de faire une œuvre. J’écrivis des drames et des poèmes; mais rien ne me satisfaisait, et peu à peu, j’eus besoin de notre livre.

* * *

«Je savais qu’il était beau et sincère et tout vibrant des deux cœurs qui se l’étaient donné, et alors, lâchement, trois ans après, je m’efforçai de le refaire – pour le montrer aux gens. Anna, il faut avoir pitié de nous tous!… Mais je dois le dire, ce n’était pas seulement, comme pour l’artiste anglais, le désir de gloire, d’hommages, qui me poussait à fermer l’oreille à la douce voix, si forte pourtant dans son impuissance, qui sortait du passé: «Vous ne me le reprendrez pas, Philippe…»

«Ce n’était pas seulement pour m’enorgueillir aux yeux des autres par une œuvre, forte de l’irrésistible beauté de ce qui fut. C’était aussi pour me ressouvenir mieux, car tout notre amour était dans ce livre.

«Je ne parvins pas à reconstituer la suite des poèmes. L’affaiblissement de mes facultés peu après qu’ils furent écrits, les trois années écoulées pendant lesquelles j’avais mis un soin dévot à ne pas ressusciter en pensée ces poésies qui ne devaient plus vivre, tout cela avait vraiment effacé l’œuvre. C’est à peine si je pouvais retrouver, et presque toujours par suite de hasards, les titres des poèmes et quelques vers, et parfois une sorte de retentissement confus, de halo d’émerveillement. Il m’aurait fallu le manuscrit même qui était dans la tombe.

«… Et, une nuit, je me sentis y aller…

«Je me sentis y aller, après des hésitations et des combats intérieurs qu’il est inutile de raconter puisqu’ils furent inutiles… Et je pensais à l’autre, à l’Anglais, à mon frère ressemblant de misère et de crime, le long du mur du cimetière, tandis que le vent me glaçait les jambes. Je me répétais: «Ce n’est pas la même chose», et cette parole de folie suffisait à me faire poursuivre ma marche.

«Je m’étais demandé si je prendrais de la lumière: avec une lumière, ce serait rapide: je verrais tout de suite le coffret et je ne toucherais que lui – mais je verrais tout! – et je préférai le tâtonnement… J’avais appliqué sur ma figure un mouchoir ruisselant de parfum, et je n’oublierai jamais le mensonge de cette odeur. La première chose que je touchai sur elle, je ne la reconnus pas d’abord dans l’étourdissement de l’épouvante… Son collier… son collier ciselé… je le revis vivant. Le coffret! Le cadavre me le rendit avec un bruit mouillé. Quelque chose me frôla, faiblement…

«Je voulais ne vous jeter que quelques paroles, Anna. Je croyais que je n’aurais pas le loisir de dire comment les choses se passèrent. Cela vaut mieux pour moi, que vous les connaissiez complètement. La vie, qui a été si cruelle pour moi, m’est douce en ce moment, où vous m’écoutez, vous qui vivez, et ce désir d’exprimer ce que je ressentis, de faire revivre le passé, qui a fait de moi un maudit durant les jours dont je vous parle, est ce soir un bienfait qui va de moi à vous et de vous à moi.»

Et la jeune femme se penchait dans son attention vers lui; elle restait immobile et silencieuse. Qu’aurait-elle pu dire, qu’aurait-elle pu faire, de plus doux que son attention?

* * *

– Tout le reste de la nuit, je lus le manuscrit volé. N’était-ce pas mon seul secours pour oublier sa mort et penser à sa vie?…

«Je m’aperçus bien vite que ces vers n’étaient pas ce que j’avais cru.

«Les poèmes me firent l’impression grandissante d’être confus et trop longs. Le livre si longtemps adoré ne valait pas mieux que ce que j’avais fait depuis. Je me rappelais pas à pas le décor, le fait, le geste anéanti sur lesquels ces vers avaient été copiés, et malgré cette résurrection, je les trouvai d’une banalité lourde ou d’une emphase excessive.

«Un désespoir glacé m’envahit tandis que je baissais la tête devant ces restes de chant. Leur séjour dans la tombe semblait avoir déformé et inanimé mes poésies. Elles étaient aussi misérables que la main desséchée à qui je les avais prises. Elles avaient été si douces! «C’est beau, c’est beau!» avait crié tant de fois la petite voix heureuse tandis que les mains se joignaient admirablement.

«C’est que la voix et les poèmes étaient vivants alors, que l’ardeur et le délire de l’amour avaient paré mes rimes de tous leurs dons, que tout cela était du passé, et qu’en réalité l’amour n’était plus.

«C’était l’oubli que je lisais en même temps que mon livre… Oui, il y avait eu une contagion de la mort. Oui, mes vers étaient restés trop longtemps dans le silence et dans l’ombre. Hélas, hélas, elle y était restée depuis trop longtemps aussi, celle qui dormait là-bas avec son calme affreux – dans ce sépulcre où je n’aurais jamais osé entrer si mon amour l’eût faite encore vivante. Elle était vraiment morte.

«Et j’ai pensé que mon action avait été un sacrilège inutile – et que tout ce que l’on promet et tout ce qu’on jure ici-bas est un sacrilège inutile.

«Elle était vraiment morte. Ah! comme je l’ai pleurée, cette nuit-là! Cela a été ma vraie nuit de deuil… Quand on vient de perdre un être aimé, il y a un pauvre moment – après le choc brutal – où on commence à comprendre que c’est fini, et alors le désespoir se dénude, se met partout et s’immensifie. Cette nuit ce fut ainsi, sous l’empire de l’émotion de mon crime, et du désenchantement des poèmes, plus grand que le crime, plus grand que tout!

«Je la revis. Comme elle était jolie, avec les gestes vifs et clairs où elle se dépensait, la grâce animée dont elle se multipliait, son rire qui l’entourait sans cesse, l’infinité de questions qu’elle vous posait toujours… Je revis, dans un rayon de soleil sur une pelouse vert vif, le pli velouté et soyeux de sa jupe (du satin vieux rose très pâle), un jour où, penchée et aplatissant cette jupe des deux mains, elle considérait ses petits pieds (et il y avait non loin, la blancheur d’un piédestal de statue). Une fois, je m’étais amusé à regarder de tout près son teint pour y trouver un défaut: et je n’en avais pas trouvé sur ce front, cette joue, ce menton, sur tout ce visage à la peau fragile et polie, arrêté un instant dans son envolement perpétuel pour se prêter à mon expérience, et j’avais balbutié, avec un attendrissement voisin des larmes, sans savoir ce que je disais: « C’est trop… c’est trop …» Elle était la princesse de tous ceux qui la voyaient. Dans les rues du bourg, les boutiquiers s’estimaient heureux d’être sur le seuil de leur porte quand elle passait. Et tous, même les vieillards, s’approchaient d’elle avec respect. N’avait-elle pas l’air d’une reine sur le grand banc de pierre sculpté du parc, à demi-étendue, appuyée sur le dossier large – ce grand banc de pierre qui était maintenant une espèce de tombeau vide…

«J’avais gardé quelques objets à elle: un éventail, et je maniai et je fis remuer un peu devant mes yeux cet éventail mort; son petit gant, tout froid; les lettres écrites par elle et qui se laissaient voir impudiquement…

«Oh! pendant un instant au milieu des temps j’ai su combien je l’avais aimée, elle qui fut vivante et qui était morte, elle qui fut soleil et cri, et qui était maintenant sous la terre une sorte de source obscure.

«Et j’ai pleuré aussi sur le cœur humain. Cette nuit-là, j’ai compris à la hauteur de ce que j’ai senti. Puis il est venu, l’oubli logique, ils sont venus, les moments où cela ne m’a pas attristé de me souvenir que j’avais pleuré.

* * *

«Voilà la confession que je voulais vous faire, Anna… Je voulais que cette histoire d’amour, vieille d’un quart de siècle, ne finît pas encore. Cela fut si tremblant et si réel, cela fut une si grande chose, que je le raconte, en toute simplicité, à la survivante que vous êtes…

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