Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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L’homme fut secoué d’un accès de révolte. Il se dressa à demi, s’accouda, fixant l’étranger qui le regardait, lui aussi, les yeux dans les yeux.

– Pourquoi ai-je en moi l’esprit du mal? demanda-t-il.

* * *

– Tous les hommes l’ont en eux.

– Alors c’est Dieu qui le leur a donné, puisque c’est Dieu qui les a faits.

– Ah! vous êtes un discuteur, vous! À votre gré. Je répondrai. L’homme a à la fois l’esprit du bien et l’esprit du mal, c’est-à-dire la possibilité de faire l’un ou l’autre. S’il succombe au mal, il est maudit; s’il en triomphe, il est récompensé. Pour être sauvé, il faut qu’il le mérite en luttant de toutes ses forces.

– Quelles forces?

– La vertu, la foi.

– Et s’il n’a pas assez de vertu et de foi, est-ce sa faute?

– Oui, car alors c’est qu’il a trop d’iniquité et d’aveuglement dans l’âme.

L’autre répéta:

– Qu’est-ce qui a déposé dans son âme sa dose de vertu et sa dose d’iniquité?

– Dieu lui a donné la vertu, il lui a laissé aussi la possibilité de mal faire; mais il lui a donné en même temps le libre arbitre lui permettant de choisir à son gré le bien ou le mal.

– Mais s’il a plus de mauvais instincts que de bons et qu’ils soient plus forts, comment lui serait-il possible de se tourner du côté du bien?

– À cause du libre arbitre, dit le prêtre.

– Ce n’est qu’un bon instinct, le libre arbitre, et si…

– L’homme serait bon s’il voulait, voilà. Aussi bien, nous n’en finirons jamais à discuter l’indiscutable. Tout ce qu’on peut dire, c’est que les choses iraient autrement si Lucifer n’avait pas été maudit et si le premier homme n’avait pas péché.

– Il n’est pas juste, dit le malade, ranimé par cette lutte, et qui sans doute allait lourdement retomber – que nous portions la peine de Lucifer et d’Adam.

«Mais surtout, il est monstrueux que ceux-là aient été maudits et punis. S’ils ont succombé, c’est que Dieu, qui les a tirés de rien, de rien , comprenez-vous, c’est-à-dire qui leur a donné tout ce qui était en eux, leur a donné plus de vice que de vertu. Il les a punis d’être tombés là où il les a jetés!»

L’homme, toujours accoudé, et le menton dans la main, – maigre et noir, ouvrit grands ses yeux vers son interlocuteur, et l’écouta comme un sphinx.

Le prêtre répéta, comme s’il ne comprenait rien d’autre:

– Ils auraient pu être purs, s’ils avaient voulu; c’est cela le libre arbitre.

Sa voix était presque douce. Il ne paraissait pas avoir été atteint par la série de blasphèmes sortis de l’homme qu’il était venu assister. Il se désintéressait de cette discussion théologique, y contribuant avec les mots indispensables, par habitude. Mais peut-être attendait-il que le parleur fût las de parler.

Et comme celui-ci soufflait lentement, exténué, il fit entendre, il montra cette phrase nette et froide comme une inscription de pierre:

– Les méchants sont malheureux; les bons ou les repentants sont heureux, au ciel.

– Et sur terre?

– Sur terre, les bons sont malheureux comme les autres, plus que les autres, car plus on souffre ici-bas, plus on est récompensé là-haut.

L’homme se souleva à nouveau, pris d’une nouvelle colère qui l’usait comme une fièvre.

– Ah! dit-il, plus que le péché originel, plus que la prédestination, la souffrance des bons sur la terre est une abomination. Rien ne l’excuse.

Le prêtre regardait le révolté d’un œil vide… (Oui, je le voyais bien, il attendait!) Il proféra, avec un grand calme:

– Comment sans cela éprouver les âmes?

– Rien ne l’excuse! Pas même cette puérile raison basée sur l’ignorance où serait Dieu de la véritable qualité des âmes. Les bons ne devraient pas souffrir, si la justice était posée quelque part. Ils ne devraient pas souffrir, même un peu, même un instant dans l’éternité. «Il faut pâtir pour être heureux.» Comment se fait-il que personne ne se soit jamais levé pour crier contre la loi sauvage!

Il s’épuisait… Sa voix s’enrouait. Son corps malmené haletait; il y avait des trous dans ses phrases…

– Il n’y aurait rien eu à répondre à l’accusation de cette voix. Vous aurez beau tourner et retourner la bonté divine dans tous les sens, la patiner et la travailler, vous n’en effacerez pas la tache qu’y fait la souffrance imméritée.

– Mais le bonheur gagné à force de douleur, c’est l’universelle destinée, la loi commune.

– C’est parce qu’elle est la loi commune qu’elle fait douter de Dieu.

– Les desseins de Dieu sont impénétrables.

Le mourant jeta en avant ses bras maigres; ses yeux se creusèrent. Il cria:

– Mensonge!

* * *

– En voilà assez, dit le prêtre. J’ai écouté avec patience vos divagations dont j’ai pitié; mais il ne s’agit pas de tous ces raisonnements. Il faut vous apprêter à paraître devant ce Dieu loin duquel vous me semblez avoir vécu. Si vous avez souffert, vous serez consolé dans son sein. Que cela vous suffise.

Le malade était retombé étendu. Il resta quelque temps immobile sous les plis du drap blanc, comme une statue de marbre à face de bronze couchée sur un sépulcre.

Sa voix reprit vie:

– Dieu ne peut pas me consoler.

– Mon fils, mon fils, que dites-vous?

– Dieu ne peut pas me consoler parce qu’il ne peut pas me donner ce que je désire.

– Ah! mon pauvre enfant, comme vous êtes enfoui dans l’aveuglement… Et la puissance infinie de Dieu, qu’est-ce que vous en faites?

– Hélas, je ne la fais pas! dit l’homme.

– Quoi? L’homme se débattrait toute sa vie, tenaillé par la douleur, et il n’y aurait point pour lui de consolation! Qu’est-ce que vous pouvez bien répondre à cela?

– Hélas, ce n’est pas une question, dit l’homme.

– Pourquoi m’avez-vous fait appeler?

– J’espérais, j’espérais.

– Quoi? qu’espériez-vous?

– Je ne sais pas, on n’espère jamais que ce qu’on ne sait pas.

Ses mains errèrent dans l’espace, puis retombèrent.

Ils restèrent muets, invariables… Je sentais bien qu’il s’agissait, dans leurs têtes, de l’existence même de Dieu. Est-ce que Dieu n’est pas, est-ce que le passé et l’avenir sont morts… Malgré tout, malgré tout, il y eut un peu de rapprochement, le temps d’un éclair, entre ces deux êtres occupés par la même idée, entre ces deux suppliants, entre ces deux frères de dissemblance.

– Le temps passe, dit le prêtre.

Et reprenant le dialogue au point où il l’avait laissé tout à l’heure, comme si rien n’avait été dit depuis:

– Dites-moi les circonstances de votre péché de chair. Dites-moi… Lorsque vous étiez seul avec cette personne, côte à côte, tout près, est-ce que vous vous parliez ou est-ce que vous vous taisiez?

– Je ne crois pas en vous, dit l’homme.

Le prêtre fronça les sourcils.

– Repentez-vous, et dites-moi que vous croyez à la religion catholique qui vous sauvera.

Mais l’autre secoua la tête en une immense angoisse, et nia tout son bonheur:

– La religion… commença-t-il.

Le prêtre lui coupa brutalement la parole.

– Vous n’allez pas recommencer? Taisez-vous. Toutes vos arguties, je les balaye d’un geste. Commencez par croire à la religion, vous verrez après ce que c’est. Vous n’y croirez pas parce qu’elle vous plaira, je suppose? C’est pour cela que toutes vos paroles sont hors de saison, et que je suis venu, moi, pour vous forcer à croire.

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