Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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* * *

Je me suis levé, ce matin, rompu de lassitude. Je suis inquiet; j’ai une douleur sourde à la face; mes yeux, alors que je me considérais à la glace, me sont apparus sanguinolents, comme si je regardais à travers du sang. Je marche et je me meus difficilement, à demi paralysé. Je commence à être puni dans ma chair des longues heures où je reste étendu le long de ce mur, la face au trou. Et cela grandit.

Et puis, des préoccupations de tout genre m’assaillent lorsque je suis seul, délivré des visions et des scènes auxquelles je consacre ma vie. Préoccupations sur ma situation que je gâche, les démarches que je devrais faire et que je ne fais pas, acharné au contraire à écarter de moi toutes les obligations accaparantes, à remettre tout à plus tard, à repousser de toute ma force mon sort d’employé destiné à être emporté dans le rouage lent et le ronron d’une horloge de bureau.

Préoccupations de détail aussi, harassantes parce qu’elles s’ajoutent continuellement, minute par minute, l’une à l’autre: ne pas faire de bruit, ne pas allumer de lumière quand la chambre voisine n’en a pas, me cacher, me cacher toujours. L’autre soir, j’ai été suffoqué par un accès de toux pendant que je les regardais parler. J’ai saisi mon oreiller, y ai enfoui ma tête et étouffé ma bouche.

Il me semble que tout va se réunir contre moi, pour je ne sais quelle vengeance, et que je ne vais plus pouvoir tenir longtemps. Je continuerai néanmoins à regarder tant que j’aurai de santé et de courage, car cela est pire, mais cela est plus, qu’un devoir.

* * *

L’homme déclinait. La mort était évidemment dans la maison.

Il était assez tard dans la soirée. Ils se tenaient tous deux l’un en face de l’autre, chacun d’un côté de la table.

Je savais que, dans l’après-midi, leur mariage avait eu lieu. Ils avaient accompli cette union qui n’était que plus de solennité pour l’adieu prochain. Quelques corolles blanches: des lys et des azalées jonchaient la table, la cheminée, un fauteuil; et lui était aussi mourant que ces têtes de fleurs coupées.

– Nous sommes mariés, dit-il. Vous êtes ma femme. Vous êtes ma femme, Anna!

C’était pour la douceur nuptiale de prononcer ces mots qu’il avait tant espéré. Rien de plus… mais il se sentait si pauvre, avec ses rares jours, que c’était tout le bonheur.

Il la regarda, et elle leva ses yeux sur lui, – lui qui adorait sa tendresse fraternelle, elle qui s’était attachée à son adoration. Quel infini d’émotion dans ces deux silences qui se confrontaient avec un certain enlacement; dans le double silence de ces deux êtres qui, je l’avais remarqué, ne se touchaient jamais, même du bout des doigts…

La jeune fille se redressa et dit, d’une voix mal assurée:

– Il est tard. Je vais dormir.

Elle se leva. La lampe, qu’elle posa sur la cheminée, éclaira la pièce.

Elle palpitait toute. Elle semblait au milieu d’un rêve, et ne pas savoir comment obéir à ce rêve.

Debout, elle éleva le bras et retira les peignes de ses cheveux; on vit ruisseler sa chevelure qui, dans la nuit, semblait éclairée par le couchant.

Il avait fait un mouvement brusque. Il la regardait surpris. Pas un mot.

Elle ôta une épingle d’or qui fermait le haut de son corsage, et un peu de sa gorge apparut.

– Que faites-vous, Anna, que faites-vous?

– Mais… je me déshabille…

Elle avait voulu dire cela d’un ton naturel; elle n’avait pas pu. Il répondit par une interjection inarticulée, un cri de son cœur touché à vif… La stupéfaction, le regret désespéré, et aussi l’éblouissement d’un inconcevable espoir l’agitaient, l’oppressaient.

– Vous êtes mon mari…

– Ah! dit-il, vous savez que je ne suis rien.

Il bégayait d’une voix faible et tragique des phrases hachées, des mots sans lien:

– … Mariés pour la forme… Je le savais, je le savais… formalité… nos conventions…

Elle s’était arrêtée. Sa main était posée demi-flottante vers son cou, comme une fleur au corsage.

Elle dit:

– Vous êtes mon mari, vous avez le droit de me voir.

Il ébaucha un geste… Elle reprit vite:

– Non… Non, ce n’est pas votre droit, c’est moi qui le veux.

Je commençais à comprendre à quel point elle essayait d’être bonne. Elle voulait donner à cet homme, au pauvre homme qui s’éteignait à ses pieds, une récompense digne d’elle. Elle voulait lui faire la charité, le don du spectacle d’elle.

Mais c’était plus difficile encore que cela: il ne fallait pas que cela semblât l’acquittement d’une dette: il n’aurait pas consenti, malgré la fête qui grandissait dans ses yeux. Il fallait qu’il crût simplement à un acte d’épouse volontiers accompli, à une libre caresse sur sa vie. Il fallait lui cacher, comme un vice, la répulsion et la souffrance. Et pressentant tout ce qu’elle aurait à dépenser de géniale délicatesse, et de force, pour maintenir le sacrifice, elle avait peur d’elle-même.

Il résistait:

– Non… Anna… Chère Anna… pensez…

Il allait dire: «Pensez à Michel.» Mais il n’eut pas la force d’exprimer en ce moment le seul argument décisif, il n’en eut pas la force, et murmura seulement:

– Vous!… Vous!

Elle répéta:

– Je le veux.

– Je ne veux pas, non, non…

Il disait cela de plus en plus faiblement, surmonté par l’amour et par l’éperdu désir que cela fût. Il avait mis, par instinctive noblesse d’âme, sa main devant ses yeux; mais sa main peu à peu tombait, tombait, domptée.

Elle continua à se déshabiller. Ses gestes effarés ne savaient presque plus, et par moments s’arrêtaient, puis reprenaient. Elle était toute seule magnifiquement. Elle n’était aidée que par un peu de gloire.

Elle ôta son corsage noir, et son buste émergea comme le jour. Elle trembla charnellement dès que la lumière la toucha, et croisa sur sa gorge ses bras éclatants et purs. Puis, les bras en anse, avançant sa figure empourprée, les lèvres attentivement serrées comme si elle n’était appliquée qu’à ce qu’elle faisait, elle dégrafa la ceinture de sa jupe qui coula le long de ses jambes. Elle en sortit avec un bruissement doux, comparable à celui que fait le vent dans tout le jardin profond.

Elle retira le jupon noir qui endeuillait et attiédissait ses formes, le corset, cette force qui appuyait hardiment sur elle, le pantalon qui, avec sa forme et ses replis, mollement, imitait sa nudité.

Elle s’adossa à la cheminée. Elle avait des mouvements larges, majestueux et beaux, mais pourtant jolis et féminins. Elle défit un bas, retira du mince voile ténébreux une jambe polie et ample comme celle d’une statue de Michel-Ange.

À ce moment elle frissonna, immobilisée net, prise d’une répugnance. Elle se remit, et dit, pour expliquer le tressaillement qui l’avait arrêtée:

– J’ai un peu froid…

Puis elle continua, montrant, en la violant, son immense pudeur – et elle porta une main sur le ruban de sa chemise.

L’homme cria, tout bas, pour ne pas lui faire peur avec sa voix:

– Sainte Vierge!…

Et il était là, pelotonné, ratatiné, toute l’existence dans les yeux, brûlant dans l’ombre, avec son amour aussi beau qu’elle.

Il râlait: «Encore… Encore…»

Le grand instant, le vaste colloque du mutisme d’ardeur et de vertu! Les pauvres et faibles yeux du mourant la défloraient, l’abîmaient – et il lui fallait lutter contre la force même de cette supplication pour l’exaucer. Son action avait tout contre elle: lui et elle.

Pourtant, avec une douce coquetterie simple et auguste, elle fit glisser les épaulettes de sa chemise sur le marbre chaud de ses épaules, – et elle fut nue devant lui.

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