Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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Mais quelque chose est là qu’on oubliait, quelque chose de plus vaste que la joie, et qui marque à coups sourds son existence indéracinable. On le pressentait, on l’entend, on le sent. Le balancier va marteler les rêves, s’imposer parmi les illusions, insensible aux tendres caresses contraires, et chaque choc pénètre comme un clou.

Quelle que soit la grandeur du chant de l’angélus, la parole supérieure des heures l’enveloppe de son calme; elle s’amplifie en jours, en années, en générations. Elle domine le monde comme le clocher dominait le village. Le cri du cœur résiste passionnément. Il est seul: le chant pieux n’était pas soutenu par le ciel comme celui du temps par l’ombre. L’heure est un grand rythme monotone dont chaque avertissement sonore coupe l’infatigable espoir qui remonte en un mouvement perpétuel, mais ne dérange pas l’immortel motif, l’adagio définitif qui tombe de l’horloge… Et la mélodie brisée ne peut que changer la tristesse en beauté.

XIV

Je suis seul cette nuit. Je veille devant ma table. Ma lampe bourdonne comme l’été sur les champs. Je lève les yeux. Les étoiles écartent et poussent le ciel au-dessus de moi, la ville plonge à mes pieds, l’horizon s’enfuit éternellement à mes côtés. Les ombres et les lumières forment une sphère infinie, puisque je suis là.

Ce soir je ne suis pas tranquille; une vaste angoisse m’a saisi. Je me suis assis comme si j’étais tombé. Comme le premier jour, je dirige ma figure vers la glace, attiré par moi-même; je fouille mon image, et comme le premier jour, je n’ai qu’un cri: «Moi!»

Je voudrais savoir le secret de la vie. J’ai vu des hommes, des groupes, des gestes, des figures. J’ai vu briller dans le crépuscule les yeux tremblants d’êtres profonds comme des puits. J’ai vu la bouche qui, dans un épanouissement de gloire, disait: «Je suis plus sensible que les autres, moi!» J’ai vu la lutte d’aimer et de se faire comprendre: le refus mutuel des deux interlocuteurs et la mêlée de deux amants, les amants au sourire contagieux, qui ne sont amants que de nom, qui se creusent de baisers, qui s’étreignent plaie à plaie pour se guérir, qui n’ont entre eux aucun attachement, et qui, malgré leur rayonnante extase hors de l’ombre, sont aussi étrangers que la lune et le soleil. J’ai entendu ceux qui ne trouvent un peu de paix que dans l’aveu de leur honteuse misère, et les figures qui ont pleuré, pâles, avec les yeux comme des roses.

Je voudrais embrasser tout cela à la fois. Toutes les vérités n’en font qu’une (il m’a fallu venir jusqu’à ce jour pour comprendre cette chose si simple); c’est cette vérité des vérités dont j’ai besoin.

Ce n’est pas par amour des hommes. Il n’est pas vrai qu’on aime les hommes. Personne n’a aimé, n’aime et n’aimera les hommes. C’est pour moi, – uniquement pour moi, que je cherche à atteindre et à gagner cette pleine vérité qui est par-dessus l’émotion, par-dessus la paix, par-dessus même la vie, comme une espèce de morte. Je veux y puiser une direction, une foi; je veux m’en servir pour mon salut.

Je regarde les souvenirs captivés depuis que je suis ici; ils sont si nombreux que je suis devenu pour moi-même un étranger, et que je n’ai presque plus de nom; je les écoute. Je m’évoque moi-même, tendu sur le spectacle des autres, et m’en emplissant comme Dieu, hélas – et, dans une attention suprême, j’essaye de voir et d’entendre ce que je suis. Ce serait si beau de savoir qui je suis!

Je pense à tous ceux qui, jusqu’à moi, ont cherché, – savants, poètes, artistes, – à tous ceux qui ont peiné, pleuré, souri vers la réalité, près des temples carrés ou sous la voûte ogivale ou dans les jardins nocturnes, dont le sol n’est plus qu’un souple parfum noir. Je pense au poète latin qui a voulu rassurer et consoler les hommes en leur montrant la vérité sans brume comme une statue. Un fragment de son prélude me revient en mémoire, appris autrefois, puis rejeté et perdu comme presque tout ce que je me suis donné la peine d’apprendre jusqu’ici. Il dit dans sa langue lointaine, barbare au milieu de ma vie quotidienne, qu’il veille pendant les nuits sereines pour chercher dans quelles paroles, dans quel poème, il apportera aux hommes les idées qui les délivreront. Depuis deux mille ans, les hommes sont toujours à rassurer et à consoler. Depuis deux mille ans, je suis toujours à délivrer. Rien n’a changé la face des choses. L’enseignement du Christ ne l’aurait pas changée, même si les hommes ne l’avaient pas abîmée au point de ne plus pouvoir honnêtement s’en servir. Viendra-t-il, le grand poète qui délimitera et éternisera la croyance, le poète qui sera non un fou, non un ignorant éloquent, mais un sage, le grand poète inexorable? Je ne sais, bien que les hautes paroles de l’homme qui a fini là m’aient donné une vague espérance de sa venue et le droit de l’adorer déjà.

Mais moi, moi! Moi qui ne suis rien qu’un regard, comme j’en ai recueilli, de destinée? Je suis là à m’en ressouvenir. Je ressemble malgré tout à un poète au seuil d’une œuvre. Poète maudit et stérile qui ne laissera pas de gloire, auquel le hasard a prêté la vérité que le génie lui eût donnée; œuvre fragile qui passera avec moi, mortelle et fermée aux autres comme moi, mais œuvre sublime pourtant, qui montrerait les lignes essentielles de la vie et raconterait le drame des drames.

* * *

Qu’est-ce que je suis? Je suis le désir de ne pas mourir. Ce n’est pas seulement ce soir, où me pousse le besoin de construire le rêve solide et puissant que je ne quitterai plus, mais toujours. Nous sommes tous, toujours, le désir de ne pas mourir. Il est innombrable et varié comme la complexité de la vie, mais c’est, au fond, ceci: continuer à être, être de plus en plus, s’épanouir et durer. Tout ce qu’on a de force, d’énergie et de lucidité, sert à s’exalter, de quelque façon que ce soit. On s’exalte avec des impressions nouvelles, des sensations nouvelles, de nouvelles idées. On s’efforce de prendre ce qu’on n’a pas pour se l’ajouter. L’humanité, c’est le désir du nouveau sur la peur de la mort. C’est cela: je l’ai vu, moi. Les mouvements instinctifs et les cris libres étaient dirigés toujours dans le même sens comme des signaux, et, au fond, les paroles les plus dissemblables étaient pareilles.

* * *

Mais après… Où sont les mots qui éclairent la voie? Si c’est cela, l’humanité, qu’est-elle dans le monde, et qu’est-ce que le monde?

Je me souviens, je me souviens, comme on appellerait au secours… Un jalon, une borne, où la sainte inquiétude se pose: l’importance d’un être humain parmi les choses, cette importance que j’ai mis toute ma vie à comprendre…

L’immensité de chacun de nous: premier grand signe dans le noir. C’est vrai que le cœur fait son deuil ou sa fête avec toute la nature, et, aux yeux du plus humble des contemplateurs, c’est vrai que dans le ciel provençal les étoiles ont pâli lorsque Mireille est apparue à sa petite fenêtre.

Je suis au milieu du monde. Les astres me couronnent. La terre me porte et m’élève. Je me tiens au sommet des siècles. Je ramène tout à moi, les vastes ou les petites choses de l’esprit et du cœur. De ma main devant les yeux, le jour, je fais la nuit, et la nuit, je me cache la nuit; si je ferme les yeux, l’azur ne peut plus rien être. À partir de moi, toutes les grandeurs vont se rapetissant.

* * *

J’ai appuyé ma tête sur ma main.

Alors mes doigts sentent les os de mon crâne: l’orbite, la dépression de la tempe, la mâchoire. Un crâne…

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