Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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Et malgré les voix, qui, même du fond de nous, crient contre ce que je viens d’oser penser, comme une foule contre la beauté, malgré le savant qui, avouant que le monde est une hallucination, ajoute, sans preuve, que c’est une «hallucination vraie», – je dis que l’infini et l’éternité du monde sont deux faux dieux. C’est moi qui ai donné à l’univers ces vertus démesurées, que j’ai en moi (il faut bien que je les lui aie données puisque, quand bien même il les aurait, je ne pourrais constater sur lui l’inconstatable, et je les ajouterais de mon propre fonds à l’image bornée que j’ai de lui). – Rien ne prévaut contre l’absolu de dire que j’existe et que je ne puis pas sortir de moi, et que tout: espaces, temps, raisonnements, ne sont que des façons de m’imaginer la réalité, et comme de vagues pouvoirs que j’ai.

C’est avec une sorte de frisson que j’ai trouvé dans le livre austère cette traduction des cris d’humanité qui sont venus jusqu’à moi. Le cœur humain saignait et s’éployait à travers les lignes froides et calculées de l’écrivain allemand. Peut-être faut-il une certaine gravité pour s’affranchir de l’apparence et pour comprendre les formules grandioses de la vérité ainsi purifiée. Mais je dis que ces paroles sont les plus magnifiques qui aient jamais été dictées aux hommes, et qu’elles font du livre du philosophe de Kœnigsberg l’œuvre qui se rapproche le plus de la vraie bible. Les paroles de Jésus-Christ, faites pour régenter la société selon de nobles lignes, apparaissent, à côté, superficielles et utilitaires.

Cela est important, cela est solennel et capital, d’arracher au silence les vraies paroles, de mettre la raison où elle est, de replacer la vérité. Il ne s’agit pas d’une vaine discussion de formules, mais d’un effrayant problème personnel qui m’intéresse tout entier, d’une question de vie et de mort pour moi, d’un grand jugement sans appel où je suis impliqué.

* * *

Tout est en moi, et il n’y a pas de juges, et il n’y a pas de bornes, et il n’y a pas de limites à moi. Le de profundis , l’effort pour ne pas mourir, la chute du désir avec son cri qui monte, tout cela n’est pas arrêté. C’est dans l’immense liberté que s’exerce le mécanisme incessant du cœur humain (toujours autre chose, toujours!). Et c’est une telle expansion que la mort en est elle-même effacée. Car comment pourrais-je imaginer ma mort, sinon en sortant de moi-même et en me considérant comme si j’étais non moi-même, mais un autre?

On ne meurt pas… Chaque être est seul au monde. Cela paraît absurde, contradictoire, d’énoncer une phrase pareille. Et pourtant, il en est ainsi… Mais il y a plusieurs êtres comme moi… Non, on ne peut pas dire cela. Pour dire cela, on se place à côté de la vérité en une sorte d’abstraction. On ne peut dire qu’une chose: Je suis seul .

Et c’est pour cela qu’on ne meurt pas.

À ce moment, courbé dans le soir, l’homme avait dit: «Après ma mort, la vie continuera. Il y aura tous les détails du monde qui occuperont paisiblement les mêmes places. Il y aura toutes les traces de mon passage qui peu à peu mourront, mon vide qui se refermera.»

Il se trompait. Il se trompait en parlant ainsi. Il a emporté toute la vérité avec lui. Pourtant nous, nous l’avons vu mourir. Il est mort pour nous; pour lui, non. Je sens qu’il y a là une vérité effroyablement difficile à atteindre, une contradiction formidable, mais j’en tiens les deux bouts, cherchant à tâtons quel balbutiement informe traduirait cela. Quelque chose comme: «Chaque être est toute la vérité…» Je reviens à la parole de tout à l’heure: On ne meurt pas puisqu’on est seul; ce sont les autres qui meurent. Et cette phrase qui se répand en tremblant à mes lèvres, à la fois sinistre et radieuse, annonce que la mort est un faux dieu.

Mais le reste? En admettant que j’aie la sagesse toute-puissante de me débarrasser de la hantise de ma propre mort, il restera la mort des autres et la mort de tant de sentiments et de douceur. Ce n’est pas la conception de la vérité qui changera la douleur; car la douleur est comme la joie, un absolu.

Et pourtant!… La grandeur infinie de notre misère se confond avec de la gloire et presque avec du bonheur – du bonheur hautain et glacé. Est-ce d’orgueil ou de joie que je commence à sourire dans les premières blancheurs de l’aube, près de la lampe assaillie par l’azur, à mesure que je me vois seul universellement!…

XV

C’est la première fois qu’elle m’apparaît en deuil, et dans ce noir, sa jeunesse resplendit plus que jamais.

Le départ est proche. Elle regarde, de côté et d’autre, si elle n’a rien oublié dans la chambre remise en état pour d’autres, la chambre déjà informe, déjà quittée.

La porte s’est ouverte, et tandis que la jeune femme, arrêtée dans sa légère occupation, a levé la tête, un homme est apparu dans l’entre-bâillement ensoleillé.

– Michel! Michel! Michel! crie-t-elle.

Elle a tendu les bras, et, le geste flottant, toute la figure fixée sur lui, elle est restée quelques secondes immobile comme la lumière.

Puis, malgré le lieu où elle est, et la pureté de son cœur, et la pudeur de toute sa vie, ses jambes de vierge palpitent et elle va tomber.

* * *

Il a jeté son chapeau sur le lit en un large geste romantique. Il remplit la chambre de sa présence, de sa pesanteur. Ses pas font crier le parquet. Il est déjà sur elle, et la tient. Si grande qu’elle soit, il la domine de presque toute la tête. Ses traits accentués sont durs et admirables; sa figure, surmontée d’une lourde chevelure noire, est claire, nette et comme neuve. Des moustaches d’un noir profond, un peu tombantes, ombragent la bouche rouge vif, glorieuse comme une belle blessure naturelle. Il met ses mains sur les épaules de la jeune femme, il la regarde, préparant, ouvrant son étreinte affamée.

* * *

Ils se serrent, chancelants… Ils ont dit en même temps un même mot: «Enfin!» C’est tout ce qu’ils ont dit, mais, pendant un moment, ils ont répété ce mot à demi-voix, ils l’ont chanté. Leurs yeux se disent le doux cri, leurs poitrines se le communiquent. On dirait qu’ils s’attachent avec ce mot et s’en pénètrent. Enfin! leur longue séparation est finie, leur amour est vainqueur; enfin, ils sont là tous les deux!… Et je la vois trembler de la nuque aux talons, je vois combien tout son corps l’accueille, tandis que ses yeux s’ouvrent, puis se referment sur lui.

À grand’peine ils essayent de se parler, puisqu’il faut bien se parler… Les lambeaux de paroles qu’ils échangent les retiennent un instant debout.

– Quelle attente, quel espoir! bégaye-t-il, éperdu. J’ai toujours pensé à toi, je t’ai toujours vue!

Il ajoute plus bas, d’une voix plus chaude:

– Parfois, au milieu d’une conversation banale, ton nom brusquement prononcé venait me fouiller le cœur.

Sa voix, sourde, halette; elle a de brusques sonorités qui éclatent. Il semble ne pas savoir parler bas.

– Combien de fois, sur la terrasse de la maison, du côté du détroit, je m’asseyais sur la balustrade de briques, la figure dans les mains; je ne savais même pas de quel côté du monde tu étais, et si loin de toi pourtant, je ne pouvais pas ne pas te voir!

– Souvent, dans des chaudes soirées, je me suis mise, à cause de toi, à la fenêtre béante, fit-elle, en baissant la tête… Parfois, l’air était d’une douceur suffocante, – comme il y a deux mois à la villa des Roses. J’avais les larmes aux yeux.

– Tu pleurais?

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