Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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– Avec de l’inconduite… voulez-vous dire…

– Ça dépend des façons de voir… Moi, j’appelle ça de la conduite…

Elle s’amollissait… Peu à peu, son masque de dignité tombait… Je n’avais plus devant moi que l’ancienne femme de chambre, experte à toutes les canailleries… En ce moment, elle avait des yeux cochons, des gestes gras et mous, ce lapement en quelque sorte rituel de la bouche, qu’ont toutes les proxénètes et que j’avais observé aux lèvres de «Madame Rebecca Ranvet, Modes»… Elle répéta:

– Moi, j’appelle ça de la conduite.

– Ça, quoi? fis-je.

– Voyons, Mademoiselle… Vous n’êtes pas une débutante et vous connaissez la vie… On peut parler avec vous… Il s’agit d’un monsieur seul, déjà âgé… pas extrêmement loin de Paris… très riche… oui, enfin, assez riche… Vous tiendrez sa maison… quelque chose comme gouvernante… comprenez-vous?… Ce sont des places très délicates… très recherchées… d’un grand profit… Il y a là un avenir certain, pour une femme comme vous, intelligente comme vous, gentille comme vous… et qui aurait, je le répète, de la conduite…

C’était mon ambition… Bien des fois, j’avais bâti de merveilleux avenirs sur la toquade d’un vieux… et ce paradis rêvé était là, devant moi, qui souriait, qui m’appelait!… Par une inexplicable ironie de la vie… par une contradiction imbécile et dont je ne puis comprendre la cause, ce bonheur, tant de fois souhaité et qui s’offrait, enfin… je le refusai net.

– Un vieux polisson… oh non!… je sors d’en prendre… Et ils me dégoûtent trop les hommes, les vieux, les jeunes, et tous…

M mePaulhat-Durand resta, quelques secondes, interdite… Elle ne s’attendait pas à cette sortie… Retrouvant son air digne, austère, qui mettait tant de distance entre la bourgeoise correcte qu’elle voulait être et la fille bohème que je suis, elle dit:

– Ah! ça, Mademoiselle… que croyez-vous donc?… pour qui me prenez-vous donc?… qu’imaginez-vous donc?

– Je n’imagine rien… Seulement, je vous répète que les hommes, j’en ai plein le dos… voilà!

– Savez-vous bien de qui vous parlez?… Ce monsieur, Mademoiselle, est un homme très respectable… Il est membre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul… Il a été député royaliste, Mademoiselle…

J’éclatai de rire:

– Oui… oui… allez toujours!… Je les connais vos Saint-Vincent-de-Paul… et tous les saints du diable… et tous les députés… Non, merci!…

Brusquement, sans transition:

– Qu’est-ce que c’est au juste que votre vieux? demandai-je… Ma foi… un de plus… un de moins… ça n’est pas une affaire, après tout…

Mais M mePaulhat-Durand ne se dérida pas. Elle déclara d’une voix ferme:

– Inutile, Mademoiselle… Vous n’êtes pas la femme sérieuse, la personne de confiance qu’il faut à ce monsieur. Je vous croyais plus convenable… Avec vous, on ne peut pas avoir de sécurité…

J’insistai longtemps… Elle fut inflexible. Et je rentrai dans l’antichambre, l’âme toute vague… Oh, cette antichambre si triste, si obscure, toujours la même!… Ces filles étalées, écrasées sur les banquettes… ce marché de viande humaine, promise aux voracités bourgeoises… ce flux de saletés et ce reflux de misères qui vous ramènent là, épaves dolentes, débris de naufrages, éternellement ballottés…

– Quel drôle de type, je fais!… pensai-je. Je désire des choses… des choses… des choses… quand je les crois irréalisables, et, sitôt qu’elles doivent se réaliser, qu’elles m’arrivent avec des formes précises… je n’en veux plus…

Dans ce refus, il y avait cela, certes, mais il y avait aussi un désir gamin d’humilier un peu M mePaulhat-Durand… et une sorte de vengeance de la prendre, elle si méprisante et si hautaine, en flagrant délit de proxénétisme…

Je regrettai ce vieux qui, maintenant, avait, pour moi, toutes les séductions de l’inconnu, toutes les attirances d’un inaccessible idéal… Et je me plus à évoquer son image… un vieillard propret, avec des mains molles, un joli sourire dans sa face rose et rasée, et gai, et généreux, et bon enfant, pas trop passionné, pas aussi maniaque que M. Rabour, se laissant conduire par moi, comme un petit chien…

– Venez ici… Allons, venez ici…

Et il venait, caressant, frétillant, avec un bon regard de soumission.

– Faites le beau, maintenant…

Il faisait le beau, si drôle, tout droit sur son derrière, et les pattes de devant battant l’air…

– Oh! le bon toutou!

Je lui donnais du sucre… je caressais son échine soyeuse. Il ne me dégoûtait plus… et je songeais encore:

– Suis-je bête, tout de même!… Un bon chien-chien… un beau jardin… une belle maison… de l’argent, de la tranquillité, mon avenir assuré, avoir refusé tout cela!… et sans savoir pourquoi!… Et ne jamais savoir ce que je veux… et ne jamais vouloir ce que je désire!… Je me suis donnée à bien des hommes et, au fond, j’ai l’épouvante – pire que cela – le dégoût de l’homme, quand l’homme est loin de moi. Quand il est près de moi, je me laisse prendre aussi facilement qu’une poule malade… et je suis capable de toutes les folies. Je n’ai de résistance que contre les choses qui ne doivent pas arriver et les hommes que je ne connaîtrai jamais… Je crois bien que je ne serai jamais heureuse…

L’antichambre m’accablait… Il me venait de cette obscurité, de ce jour blafard, de ces créatures étalées, des idées de plus en plus lugubres… Quelque chose de lourd et d’irrémédiable planait au-dessus de moi… Sans attendre la fermeture du bureau, je partis le cœur gros, la gorge serrée… Dans l’escalier, je croisai M. Louis. S’accrochant à la rampe, il montait lentement, péniblement les marches… Nous nous regardâmes une seconde. Il ne me dit rien… moi non plus, je ne trouvai aucune parole… mais nos regards avaient tout dit… Ah! lui, aussi, n’était pas heureux… Je l’écoutai, un instant, monter les marches… puis je dégringolai l’escalier… Pauvre petit bougre!

Dans la rue je restai un moment étourdie… Je cherchai des yeux les recruteuses d’amour… le dos rond, la toilette noire de M meRebecca Ranvet, Modes… Ah! si je l’avais vue, je serais allée à elle, je me serais livrée à elle… Aucune n’était là… Des gens passaient, affairés, indifférents, qui ne faisaient point attention à ma détresse… Alors, je m’arrêtai chez un mastroquet, où j’achetai une bouteille d’eau-de-vie, et, après avoir flâné, toujours hébétée, la tête lourde, je rentrai à mon hôtel…

Vers le soir, tard, j’entendis qu’on frappait à ma porte. Je m’étais allongée, sur le lit, à moitié nue, stupéfiée par la boisson.

– Qui est là? criai-je.

– C’est moi…

– Qui toi?

– Le garçon…

Je me levai, les seins hors la chemise, les cheveux défaits et tombant sur mon épaule, et j’ouvris la porte:

– Que veux-tu?…

Le garçon sourit… C’était un grand gaillard, à cheveux roux, que j’avais plusieurs fois rencontré dans les escaliers… et qui me regardait toujours, avec d’étranges regards.

– Que veux-tu? répétai-je…

Le garçon sourit encore, embarrassé, et, roulant entre ses gros doigts le bas de son tablier bleu, taché de plaques d’huile, il bégaya:

– Mam’zelle… je…

Il considérait d’un air de morne désir, mes seins, mon ventre presque nu, ma chemise que la courbe des hanches arrêtait…

– Allons, entre… espèce de brute… criai-je tout à coup.

Et, le poussant dans ma chambre, je refermai la porte, violemment, sur nous deux…

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