Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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Avec quelle hâte j’attends Joseph!… Avec quelle impatience nerveuse j’attends le moment de savoir ce que je dois espérer ou craindre de la destinée!… Je ne puis plus vivre ainsi. Jamais je n’ai été autant écœurée de cette existence médiocre que je mène, de ces gens que je sers, de tout ce milieu de mornes fantoches où, de jour en jour, je m’abêtis davantage. Si je n’avais, pour me soutenir, l’étrange sentiment qui donne à ma vie actuelle un intérêt nouveau et puissant, je crois que je ne tarderais pas à sombrer, moi aussi, dans cet abîme de sottises et de vilenies que je vois s’élargir de plus en plus autour de moi… Ah! que Joseph réussisse ou non, qu’il change ou ne change pas d’idée sur moi, ma résolution est prise; je ne veux plus rester ici… Encore quelques heures, encore toute une nuit d’anxiété… et je serai enfin fixée sur mon avenir.

Cette nuit, je vais la passer à remuer encore d’anciens souvenirs, pour la dernière fois peut-être. C’est le seul moyen que j’aie de ne pas trop penser aux inquiétudes du présent, de ne pas trop me casser la tête aux chimères de demain. Au fond, ces souvenirs m’amusent, et ils renforcent mon mépris. Quelles singulières et monotones figures, tout de même, j’ai rencontrées sur ma route de servage!… Quand je les revois, par la pensée, elles ne me font pas l’effet d’être réellement vivantes. Elles ne vivent, du moins, elles ne donnent l’illusion de vivre, que par leurs vices… Enlevez-leur ces vices qui les soutiennent comme les bandelettes soutiennent les momies… et ce ne sont même plus des fantômes, ce n’est plus que de la poussière, de la cendre… de la mort…

Ah! par exemple, c’était une fameuse maison celle où, quelques jours après avoir refusé d’aller chez le vieux monsieur de province, je fus adressée, avec toutes sortes de références admirables, par M mePaulhat-Durand. Des maîtres tout jeunes, sans bêtes ni enfants, un intérieur mal tenu, sous le chic apparent des meubles et la lourde somptuosité des décors… Du luxe et plus encore de coulage… Un simple coup d’œil en entrant et j’avais vu tout cela… j’avais vu, parfaitement vu, à qui j’avais affaire. C’était le rêve, quoi! J’allais donc oublier là toutes mes misères, et M. Xavier que j’avais souvent encore dans la peau, la petite canaille… et les bonnes sœurs de Neuilly… et les stations crevantes dans l’antichambre du bureau de placement, et les longs jours d’angoisse et les longues nuits de solitude ou de crapule…

J’allais donc m’arranger une existence douce, de travail facile et de profits certains. Tout heureuse de ce changement, je me promis de corriger les fantaisies trop vives de mon caractère, de réprimer les élans fougueux de ma franchise, afin de rester longtemps, longtemps, dans cette place. En un clin d’œil, mes idées noires disparurent et ma haine des bourgeois, comme par enchantement, s’envola. Je redevins d’une gaieté folle et trépidante, et, reprise d’un violent amour de la vie, je trouvai que les maîtres ont du bon, quelquefois… Le personnel n’était pas nombreux, mais de choix: une cuisinière, un valet de chambre, un vieux maître d’hôtel et moi… Il n’y avait pas de cocher, les maîtres ayant, depuis peu, supprimé l’écurie et se servant de voitures de grande remise… Nous fûmes amis tout de suite. Le soir même, ils arrosèrent ma bienvenue d’une bouteille de vin de Champagne.

– Mazette!… fis-je en battant des mains… on se met bien, ici.

Le valet de chambre sourit, agita en l’air musicalement un trousseau de clés. Il avait les clés de la cave; il avait les clés de tout. C’était l’homme de confiance de la maison…

– Vous me les prêterez, dites? demandai-je, en manière de rigolade.

Il répondit, en me décochant un regard tendre:

– Oui, si vous êtes chouette avec Bibi… Il faudra être chouette avec Bibi…

Ah! c’était un chic homme et qui savait parler aux femmes… Il s’appelait William… Quel joli nom!…

Durant le repas qui se prolongea, le vieux maître d’hôtel ne dit pas un mot, but beaucoup, mangea beaucoup. On ne faisait pas attention à lui, et il semblait un peu gâteux. Quant à William, il se montra charmant, galant, empressé, me fit sous la table des agaceries délicates, m’offrit, au café, des cigarettes russes dont il avait ses poches pleines… Puis m’attirant vers lui – j’étais un peu étourdie par le tabac, un peu grise aussi et toute défrisée – il m’assit sur ses genoux, et me souffla dans l’oreille des choses d’un raide… Ah! ce qu’il était effronté!

Eugénie, la cuisinière, ne paraissait pas scandalisée de ces propos et de ces jeux. Inquiète, rêveuse, elle tendait sans cesse le cou vers la porte, dressait l’oreille au moindre bruit comme si elle eût attendu quelqu’un et, l’œil tout vague, elle lampait, coup sur coup, de pleins verres de vin… C’était une femme d’environ quarante-cinq ans, avec une forte poitrine, une bouche large aux lèvres charnues, sensuelles, des yeux langoureux et passionnés, un air de grande bonté triste. Enfin, du dehors, on frappa quelques coups discrets à la porte de service. Le visage d’Eugénie s’illumina; elle se leva d’un bond, alla ouvrir… Je voulus reprendre une position plus convenable, n’étant pas au fait des habitudes de l’office, mais William m’enlaça plus fort, et me retint contre lui, d’une solide étreinte…

– Ce n’est rien, fit-il, calmement… c’est le petit.

Pendant ce temps, un jeune homme entrait, presque un enfant. Très mince, très blond, très blanc de peau, sans une ombre de barbe – dix-huit ans à peine -, il était joli comme un amour. Il portait un veston tout neuf, élégant, qui dessinait son buste svelte et gracile, une cravate rose… C’était le fils des concierges de la maison voisine. Il venait, paraît-il, tous les soirs… Eugénie l’adorait, en était folle. Chaque jour, elle mettait de côté, dans un grand panier, des soupières pleines de bouillon, de belles tranches de viande, des bouteilles de vin, de gros fruits et des gâteaux que le petit emportait à ses parents.

– Pourquoi viens-tu si tard, ce soir? demanda Eugénie.

Le petit s’excusa d’une voix traînante:

– A fallu que j’garde la loge… maman faisait une course…

– Ta mère… ta mère… Ah! mauvais sujet, est-ce vrai au moins?…

Elle soupira et, ses yeux dans les yeux de l’enfant, les deux mains appuyées à ses épaules, elle débita d’un ton dolent:

– Quand tu tardes à venir, j’ai toujours peur de quelque chose. Je ne veux pas que tu te mettes en retard, mon chéri… Tu diras à ta mère que si cela continue… eh bien, je ne te donnerai plus rien… pour elle…

Puis, les narines frémissantes, le corps tout entier secoué d’un frisson:

– Que tu es joli, mon amour!… Oh! ta petite frimousse… ta petite frimousse… Je ne veux pas que les autres en aient… Pourquoi n’as-tu pas mis tes beaux souliers jaunes?… Je veux que tu sois joli de partout, quand tu viens… Et ces yeux-là… ces grands yeux polissons, petit brigand?… Ah! je parie qu’ils ont encore regardé une autre femme! Et ta bouche… ta bouche!… qu’est-ce qu’elle a fait cette bouche-là!…

Il la rassura, souriant, se dandinant sur ses hanches frêles…

– Dieu non!… ça, je t’assure, Nini… c’est pas une blague… maman faisait une course… là… vrai!

Eugénie répéta, à plusieurs reprises:

– Ah! mauvais sujet… mauvais sujet… je ne veux pas que tu regardes les autres femmes… Ta petite frimousse pour moi, ta petite bouche, pour moi… tes grands yeux pour moi!… Tu m’aimes bien, dis?…

– Oh! oui… Pour sûr…

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