Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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– Il y a longtemps de ça?… demandai-je…

– Trois mois…

– Et depuis, vous n’avez pas retrouvé de place?

– Personne ne veut plus de moi… Je ne sais pas pourquoi… Quand j’entre dans le bureau, toutes les dames crient, en me voyant: «Non, non… je ne veux pas de celle-là»… Il y a un sort sur moi, pour sûr… Car enfin, je ne suis pas laide… je suis très forte… je connais le service… et j’ai de la bonne volonté. Si je suis trop petite, ce n’est pas de ma faute… Pour sûr, on a jeté un sort sur moi…

– Comment vivez-vous?

– Chez le logeur; je fais toutes les chambres, et je ravaude le linge… On me donne une paillasse dans une soupente et, le matin, un repas…

Il y en avait donc de plus malheureuses que moi!… Cette pensée égoïste ramena dans mon cœur la pitié évanouie.

– Écoutez… ma petite Louise… dis-je d’une voix que j’essayai de rendre attendrie et convaincante… C’est très difficile, les places à Paris… Il faut savoir bien des choses, et les maîtres sont plus exigeants qu’ailleurs. J’ai bien peur pour vous… À votre place, moi, je retournerais au pays…

Mais Louise s’effraya:

– Non… non… fit-elle… jamais!… Je ne veux pas rentrer au pays… On dirait que je n’ai pas réussi… que personne n’a voulu de moi… on se moquerait trop… Non… non… c’est impossible… j’aimerais mieux mourir!…

À ce moment, la porte de l’antichambre s’ouvrit. La voix aigre de M mePaulhat-Durand appela:

– Mademoiselle Louise Randon!

– C’est-y moi qu’on appelle?… me demanda Louise, effarée et tremblante…

– Mais oui… c’est vous… Allez vite… et tâchez de réussir, cette fois…

Elle se leva, me donna dans la poitrine, avec ses coudes écartés, un renfoncement, me marcha sur les pieds, heurta la table, et roulant sur ses jambes trop courtes, poursuivie par les huées, elle disparut.

Je montai sur la banquette, et poussai le vasistas, pour voir la scène qui allait se passer là… Jamais le salon de M mePaulhat-Durand ne me parut plus triste: pourtant Dieu sait s’il me glaçait l’âme, chaque fois que j’y entrais. Oh! ces meubles de reps bleu, jaunis par l’usure; ce grand registre étalé, comme une carcasse de bête fendue, sur la table qu’un tapis de reps, bleu aussi, recouvrait de taches d’encre et de tons pisseux… Et ce pupitre, où les coudes de M. Louis avaient laissé, sur le bois noirci, des places plus claires et luisantes… et le buffet dans le fond, qui montrait des verreries foraines, des vaisselles d’héritage… Et sur la cheminée, entre deux lampes débronzées, entre des photographies pâlies, cette agaçante pendule, qui rendait les heures plus longues, avec son tic-tac énervant… et cette cage, en forme de dôme, où deux serins nostalgiques gonflaient leurs plumes malades… Et ce cartonnier aux cases d’acajou, éraflées par des ongles cupides… Mais je n’étais pas là en observation pour inventorier cette pièce, que je connaissais, hélas! trop bien… cet intérieur lugubre, si tragique, malgré son effacement bourgeois, que, bien des fois, mon imagination affolée le transformait en un funèbre étal de viande humaine… Non… je voulais voir Louise Randon aux prises avec les trafiquants d’esclaves…

Elle était là, près de la fenêtre, à contre-jour, immobile, les bras pendants. Une ombre dure brouillait, comme une opaque voilette, la laideur de son visage et tassait, ramassait davantage la courte, massive difformité de son corps… Une lumière dure allumait les basses mèches de ses cheveux, ourlait les contours gauchis du bras, de la poitrine, se perdait dans les plis noirs de sa jupe déplorable… Une vieille dame l’examinait. Assise sur une chaise, elle me tournait le dos, un dos hostile, une nuque féroce… De cette vieille dame, je ne voyais que son chapeau noir, ridiculement emplumé, sa rotonde noire, dont la doublure se retroussait dans le bas en fourrure grise, sa robe noire, qui faisait des ronds sur le tapis… Je voyais, surtout, posée sur un de ses genoux, sa main gantée de filoselle noire, une main noueuse d’arthritique, qui remuait avec de lents mouvements, et dont les doigts sortaient, rentraient, crispaient l’étoffe, pareils à des serres, sur une proie vivante… Debout, près de la table, très droite, très digne, M mePaulhat-Durand attendait.

Ce n’est rien, n’est-ce pas? la rencontre de ces trois êtres vulgaires, en ce vulgaire décor… Il n’y a, semble-t-il, dans ce fait banal, ni de quoi s’arrêter, ni de quoi s’émouvoir… Eh bien, cela me parut, à moi, un drame énorme, ces trois personnes qui étaient là, silencieuses et se regardant… J’eus la sensation que j’assistais à une tragédie sociale, terrible, angoissante, pire qu’un assassinat!… J’avais la gorge sèche. Mon cœur battit violemment.

– Je ne vous vois pas bien, ma petite, dit tout à coup la vieille dame… ne restez pas là… Je ne vous vois pas bien… Allez dans le fond de la pièce, que je vous voie mieux…

Et elle s’écria d’une voix étonnée:

– Mon Dieu!… que vous êtes petite!…

Elle avait, en disant ces mots, déplacé sa chaise, et me montrait, maintenant, son profil. Je m’attendais à voir un nez crochu, de longues dents dépassant la lèvre, un œil jaune et rond d’épervier. Pas du tout, son visage était calme, plutôt aimable. Au vrai, ses yeux n’exprimaient rien, ni méchanceté, ni bonté. Ce devait être une ancienne boutiquière, retirée des affaires… Les commerçants ont ce talent de se composer des physionomies spéciales, où rien ne transparaît de leur nature intérieure. À mesure qu’ils s’endurcissent dans le métier et que l’habitude des gains injustes et rapides développe les instincts bas, les ambitions féroces, l’expression de leur face s’adoucit, ou plutôt se neutralise. Ce qu’il y a de mauvais en eux, ce qui pourrait rendre les clients méfiants, se cache dans les intimités de l’être, ou se réfugie sur des surfaces corporelles, ordinairement dépourvues de tout caractère expressif. Chez cette vieille dame, la dureté de son âme invisible à ses prunelles, à sa bouche, à son front, à tous les muscles détendus de sa molle figure, éclatait réellement à la nuque. Sa nuque était son vrai visage, et ce visage était terrible.

Louise, sur l’ordre de la vieille dame, avait gagné le fond de la pièce. Le désir de plaire la rendait véritablement monstrueuse, lui donnait une attitude décourageante. À peine se fut-elle placée dans la lumière que la dame s’écria:

– Oh! comme vous êtes laide, ma petite!

Et prenant à témoin M mePaulhat-Durand:

– Se peut-il, vraiment, qu’il y ait sur la terre des créatures aussi laides que cette petite?…

Toujours solennelle et digne, M mePaulhat-Durand répondit:

– Sans doute, ce n’est pas une beauté… mais Mademoiselle est très honnête…

– C’est possible… répliqua la vieille dame… Mais elle est trop laide… Une telle laideur, c’est tout ce qu’il y a de plus désobligeant… Quoi?… Qu’avez-vous dit?

Louise n’avait pas prononcé une parole. Elle avait seulement un peu rougi, et baissait la tête. Un filet rouge bordait l’orbe de ses yeux ternes. Je crus qu’elle allait pleurer.

– Enfin… nous allons voir ça… reprit la dame dont les doigts, en ce moment, furieusement agités, déchiraient l’étoffe de la robe, avec des mouvements de bête cruelle.

Elle interrogea Louise sur sa famille, les places qu’elle avait faites, ses capacités en cuisine, en ménage, en couture… Louise répondait par des «Oui, dame!», ou des: «Non, dame!», saccadés et rauques… L’interrogatoire, méticuleux, méchant, criminel, dura vingt minutes.

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