Fedor Dostoïevski - L’Idiot. Tome II
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«Une irrésistible envie de parler s’empara aussi de moi.
– Celui qui prend sur lui d’accomplir un acte individuel, de charité, commençai-je, attente à la nature de l’Homme et fait fi de la dignité personnelle de son obligé. Par contre, l’organisation de la «charité sociale» et la question de la liberté individuelle sont deux choses différentes, mais qui ne s’excluent point. La bonne action privée continue à exister parce qu’elle correspond à un besoin de l’homme: au besoin vital d’exercer une influence directe sur son prochain. Il y avait à Moscou un vieux général, j’entends un «conseiller d’État, actuel [24]», porteur d’un nom allemand. Il avait passé sa vie à visiter les prisons et les criminels; chaque groupe de condamnés dont on préparait l’envoi en Sibérie savait d’avance qu’il aurait la visite de ce petit vieux au Mont-des-Moineaux [25]. Celui-ci s’acquittait de sa tâche avec beaucoup de sérieux et de piété; il arrivait, passait en revue tous les forçats rangés autour de lui, s’arrêtant devant chacun d’eux, s’informant de leurs besoins, ne leur faisant presque jamais de morale et les appelant tous «mes pauvres amis». Il distribuait de l’argent, leur envoyait les effets indispensables, du linge pour envelopper les pieds, de la toile; quelquefois il leur apportait de petits livres religieux qu’il donnait à ceux qui savaient lire, profondément convaincu qu’ils les feuilletteraient durant la route et en feraient connaître le contenu à ceux qui ne savaient pas lire… Il les interrogeait rarement sur leurs forfaits; tout au plus écoutait-il ceux qui entraient d’eux-mêmes dans la voie des confidences. Il ne faisait aucune différence entre les criminels, qu’il mettait tous sur le même pied. Il leur parlait comme à des frères; eux-mêmes finissaient par le considérer comme un père. S’il remarquait dans un groupe une femme avec un enfant sur les bras, il s’en approchait, caressait le petit et faisait claquer ses doigts pour l’amuser. C’est ainsi qu’il, passa sa longue vie jusqu’à sa mort; en fin de compte il arriva à être connu dans toute la Russie et dans toute la Sibérie, du moins chez les condamnés. Un homme qui avait été en Sibérie m’a raconté qu’il avait été lui-même témoin de la façon dont les criminels les plus endurcis se souvenaient du général, quoique celui-ci, en visitant les escouades de déportés, eût rarement les moyens de donner plus de vingt kopeks à chacun d’eux. Il est vrai que ces gens ne parlaient de lui ni en termes très chaleureux, ni même sur un ton très sérieux. Parfois, l’un de ces «malheureux», qui avait peut-être massacré une douzaine de personnes ou assassiné six enfants pour l’unique plaisir de tuer (on dit qu’il existait des scélérats de cette espèce), poussait un soupir et s’exclamait: «Que devient le vieux bonhomme de général? Qui sait s’il est encore en vie?» Cette réflexion lui venait sans raison apparente et peut-être une seule fois au cours des vingt années de sa peine. Il l’accompagnait même d’un sourire, qui sait? Et rien de plus. Mais qui vous dit qu’une semence n’avait pas été jetée pour toujours dans cette âme par le «petit vieux» dont l’homme gardait encore le souvenir après vingt années? Pouvez-vous connaître, Bakhmoutov, l’influence de cette communion d’un être humain avec un autre sur la destinée de ce dernier?… Il y a là toute une vie, une possibilité infinie de ramifications qui nous échappe. Le meilleur et le plus sagace joueur d’échecs ne peut prévoir qu’un nombre restreint des coups de son adversaire; on a parlé comme d’un prodige d’un joueur français qui pouvait calculer dix coups à l’avance. Or, combien y a-t-il ici de coups et de combinaisons qui nous échappent? En lançant la semence, en faisant sous n’importe quelle forme votre «acte de charité», votre bonne action, vous donnez une partie de votre personnalité et vous recevez une partie de celle d’autrui; il y a communion entre vos deux êtres; un peu d’attention, et vous êtes déjà récompensé par le savoir, par les découvertes tout à fait inattendues. Vous finirez nécessairement par considérer votre bonne œuvre comme une science; elle dominera toute votre vie et peut-être la remplira entièrement.
«D’autre part, toutes vos pensées, toutes les semences que vous avez jetées et peut-être déjà oubliées prendront racine et croîtront. Celui qui les a reçues de vous les communiquera à un autre. Et qui sait quelle part vous reviendra à l’avenir dans la solution des problèmes dont dépend le destin de l’humanité? Et si votre savoir et toute une vie vouée à ce genre d’occupation vous élèvent enfin à des hauteurs d’où vous puissiez semer en grand et léguer à l’univers une pensée immense, alors… Et cætera: je parlai encore longuement sur ce thème.
– Et dire que la vie vous est refusée! s’écria Bakhmoutov avec l’air d’adresser un véhément reproche à un tiers.
«À cet instant, nous étions accoudés au parapet du pont et nous regardions la Néva.
– Savez-vous la pensée qui m’est venue à l’esprit? dis-je en me penchant davantage par-dessus la balustrade.
– Serait-ce de vous jeter à l’eau? s’écria Bakhmoutov presque effrayé. (Peut-être avait-il lu cette pensée sur mon visage.)
– Non, pour le moment, je me borne au raisonnement suivant. Voici: il me reste maintenant deux ou trois mois à vivre, peut-être quatre; mais prenons, par exemple, le moment où il ne me restera que deux mois et supposons qu’à ce moment-là, je veuille faire une bonne action qui exige un effort, des courses, des tracas dans le genre de ceux que m’a occasionnés l’affaire du docteur. Dans ce cas, il me faudrait renoncer à cette bonne action, faute de temps, et en chercher, une autre qui soit de moindre importance et rentre dans mes moyens (si, toutefois, la passion de faire de bonnes actions m’entraîne à ce point). Convenez que c’est là une idée plaisante!
«Le pauvre Bakhmoutov était fort inquiet sur mon compte; il m’accompagna jusqu’à mon logis et eut la délicatesse de ne pas se croire obligé de me consoler; il garda presque tout le temps le silence. En prenant congé de moi, il me serra chaleureusement la main et me demanda la permission de revenir me voir. Je lui répondis que, s’il voulait venir chez moi à titre de «consolateur» (car, même silencieuse, sa visite aurait un but de consolation; et je lui expliquai), sa présence ne serait pour moi rien d’autre qu’un memento mori. Il haussa les épaules mais convint que j’avais raison; nous nous séparâmes assez courtoisement, contre mon attente.
«C’est pendant cette soirée et au cours de la nuit suivante que je sentis germer en moi ma «dernière conviction». Je m’attachai avidement à cette nouvelle pensée, je l’analysai avec ferveur dans tous ses détours et sous tous ses aspects (je ne dormis pas de la nuit). Et plus je l’approfondissais, plus je m’en pénétrais, plus elle me remplissait d’effroi. Une frayeur atroce finit par m’envahir; elle ne me quitta plus les jours suivants. Parfois, sa seule évocation suffisait à me faire passer par les transes d’une nouvelle épouvante. J’en conclus que ma «dernière conviction» s’était ancrée en moi avec trop de force pour ne pas amener fatalement un dénouement. Mais, je n’avais pas assez d’audace pour me décider. Trois semaines plus tard, ces tergiversations cessèrent et l’audace me vint, grâce à une circonstance fort étrange.
«Je note ici, dans mon explication, tous ces chiffres, toutes ces dates. Certes, cela me sera plus tard indifférent, mais maintenant (et peut-être seulement en cet instant) je veux que ceux qui auront à juger mon action puissent se représenter clairement par quelle chaîne de déductions logiques je suis arrivé à ma «dernière conviction».
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