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Виктор Гюго: Собор Парижской Богоматери [Notre-Dame de Paris]

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Виктор Гюго Собор Парижской Богоматери [Notre-Dame de Paris]

Собор Парижской Богоматери [Notre-Dame de Paris]: краткое содержание, описание и аннотация

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Знаменитый роман Виктора Гюго «Собор Парижской Богоматери» десятки раз экранизировался, ставился на сцене, в том числе и в жанре мюзикла – последняя такая постановка, как известно, стала одной из самых популярных в мире. В основе романа увлекательный сюжет, история любви горбуна Квазимодо к прекрасной Эсмеральде. Следить за всеми поворотами фабулы (а она в романе весьма причудлива) доставляет такое же удовольствие, как и язык самого писателя, его умение соединять высокую романтику с шуткой и мягкой иронией; особенно это чувствуешь, когда читаешь книгу по-французски. В настоящем издании текст романа несколько сокращен и снабжен комментариями, главным образом касающимися исторических реалий и некоторых языковых сложностей. В конце дан небольшой французско-русский словарь.

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– Moi, répondit le personnage vêtu de noir.

– Ah! dit Jupiter.

– Commencez tout de suite, reprit l’autre. Satisfaites le populaire. Je me charge d’apaiser monsieur le bailli, qui apaisera monsieur le cardinal. »

Jupiter respira.

« Messeigneurs les bourgeois, cria-t-il de toute la force de ses poumons à la foule qui continuait de le huer, nous allons commencer tout de suite.

– Evoe, Jupiter! Plaudite, cives [7] laudite, cives! – ( лат. ) Аплодируйте, граждане! ( этим призывом заканчивались все театральные представления в Риме ) ! crièrent les écoliers.

– Noël! Noël! [8] Noël! Noël! – здесь: Слава! Слава! cria le peuple.

Ce fut un battement de mains assourdissant, et Jupiter était déjà rentré sous sa tapisserie.

Cependant le personnage inconnu qui avait si magiquement changé la tempête en bonace, comme dit notre vieux et cher Corneille [9] Corneille – Корнель, французский драматург. , était modestement rentré dans la pénombre de son pilier, et y serait sans doute resté invisible, immobile et muet comme auparavant, s’il n’en eût été tiré par deux jeunes femmes qui, placées au premier rang des spectateurs, avaient remarqué son colloque avec Michel Giborne-Jupiter.

« Maître, dit l’une d’elles en lui faisant signe de s’approcher…

– Taisez-vous donc, ma chère Liénarde, dit sa voisine, jolie, fraîche, et toute brave à force d’être endimanchée. Ce n’est pas un clerc, c’est un laïque; il ne faut pas dire maître , mais bien messire .

– Messire », dit Liénarde.

L’inconnu s’approcha de la balustrade.

« Que voulez-vous de moi, mesdamoiselles? demanda-t-il avec empressement.

– Oh! rien, dit Liénarde toute confuse, c’est ma voisine Gisquette la Gencienne qui veut vous parler.

– Cela sera-t-il beau, ce qu’ils vont dire là-dessus? demanda timidement Gisquette.

– Très beau, madamoiselle, répondit l’anonyme sans la moindre hésitation.

– Qu’est-ce que ce sera? dit Liénarde.

Le bon jugement de madame la Vierge , moralité, s’il vous plaît, madamoiselle.

– Ah! c’est différent», reprit Liénarde.

Un court silence suivit. L’inconnu le rompit:

« C’est une moralité toute neuve, et qui n’a pas encore servi.

– Vous nous promettez que ce mystère sera beau? dit Gisquette.

– Sans doute, répondit-il; puis il ajouta avec une certaine emphase: – Mesdamoiselles, c’est moi qui en suis l’auteur.

– Vraiment? dirent les jeunes filles, tout ébahies.

– Vraiment! répondit le poète en se rengorgeant légèrement; c’est-à-dire nous sommes deux: Jehan Marchand, qui a scié les planches, et dressé la charpente du théâtre et toute la boiserie, et moi qui ai fait la pièce. – Je m’appelle Pierre Gringoire. »

Chose remarquable: toute cette foule, quelques minutes auparavant si tumultueuse, attendait maintenant avec mansuétude, sur la foi du comédien; ce qui prouve cette vérité éternelle et tous les jours encore éprouvée dans nos théâtres, que le meilleur moyen de faire attendre patiemment le public, c’est de lui affirmer qu’on va commencer tout de suite.

Toutefois l’écolier Joannes ne s’endormait pas.

« Holàhée! cria-t-il tout à coup au milieu de la paisible attente qui avait succédé au trouble, Jupiter, madame la Vierge, bateleurs du diable! vous gaussez-vous? la pièce! la pièce! Commencez, ou nous recommençons. »

Il n’en fallut pas davantage.

Une musique de hauts et bas instruments se fit entendre de l’intérieur de l’échafaudage; la tapisserie se souleva; quatre personnages bariolés et fardés en sortirent, grimpèrent la roide échelle du théâtre, et, parvenus sur la plate-forme supérieure, se rangèrent en ligne devant le public, qu’ils saluèrent profondément; alors la symphonie se tut. C’était le mystère qui commençait.

Les personnages étaient vêtus tous quatre de robes mi-parties jaune et blanc; la première était en brocart, or et argent, la deuxième en soie, la troisième en laine, la quatrième en toile. Le premier des personnages portait en main droite une épée, le second deux clefs d’or, le troisième une balance, le quatrième une bêche; et pour aider les intelligences paresseuses qui n’auraient pas vu clair à travers la transparence de ces attributs, on pouvait lire en grosses lettres noires brodées: au bas de la robe de brocart, JE M’APPELLE NOBLESSE; au bas de la robe de soie, JE M’APPELLE CLERGÉ; au bas de la robe de laine, JE M’APPELLE MARCHANDISE; au bas de la robe de toile, JE M’APPELLE LABOUR.

Il eût fallu aussi beaucoup de mauvaise volonté pour ne pas comprendre, à travers la poésie du prologue, que Labour était marié à Marchandise et Clergé à Noblesse, et que les deux heureux couples possédaient en commun un magnifique dauphin d’or, qu’ils prétendaient n’adjuger qu’à la plus belle. Ils allaient donc par le monde cherchant et quêtant cette beauté.

Tout cela était en effet très beau.

Cependant, dans cette foule sur laquelle les quatre allégories versaient à qui mieux mieux des flots de métaphores, il n’y avait pas une oreille plus attentive, pas un cœur plus palpitant, pas un œil plus hagard, pas un cou plus tendu, que l’œil, l’oreille, le cou et le cœur de l’auteur, du poète, de ce brave Pierre Gringoire, qui n’avait pu résister, le moment d’auparavant, à la joie de dire son nom à deux jolies filles. Il était retourné à quelques pas d’elles, derrière son pilier, et là, il écoutait, il regardait, il savourait.

À peine Gringoire avait-il approché ses lèvres de cette coupe enivrante de joie et de triomphe, qu’une goutte d’amertume vint s’y mêler.

Un mendiant déguenillé, qui ne pouvait faire recette, perdu qu’il était au milieu de la foule, et qui n’avait sans doute pas trouvé suffisante indemnité dans les poches de ses voisins, avait imaginé de se jucher sur quelque point en évidence, pour attirer les regards et les aumônes. Il s’était donc hissé pendant les premiers vers du prologue, à l’aide des piliers de l’estrade réservée, jusqu’à la corniche qui en bordait la balustrade à sa partie inférieure, et là, il s’était assis, sollicitant l’attention et la pitié de la multitude avec ses haillons et une plaie hideuse qui couvrait son bras droit. Du reste il ne proférait pas une parole.

Le silence qu’il gardait laissait aller le prologue sans encombre, et aucun désordre sensible ne serait survenu, si le malheur n’eût voulu que l’écolier Joannes avisât, du haut de son pilier, le mendiant et ses simagrées. Un fou rire s’empara du jeune drôle, qui, sans se soucier d’interrompre le spectacle et de troubler le recueillement universel, s’écria gaillardement:

« Tiens! ce malingreux qui demande l’aumône! »

Quiconque a jeté une pierre dans une mare à grenouilles ou tiré un coup de fusil dans une volée d’oiseaux, peut se faire une idée de l’effet que produisirent ces paroles incongrues, au milieu de l’attention générale. Gringoire en tressaillit comme d’une secousse électrique. Le prologue resta court, et toutes les têtes se retournèrent en tumulte vers le mendiant, qui, loin de se déconcerter, vit dans cet incident une bonne occasion de récolte, et se mit à dire d’un air dolent, en fermant ses yeux à demi:

« La charité, s’il vous plaît!

– Eh mais, sur mon âme, reprit Joannes, c’est Clopin Trouillefou. Holàhée! l’ami, ta plaie te gênait donc à la jambe, que tu l’as mise sur ton bras? »

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