Romain Rolland - Jean-Christophe Tome I

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Ses rêves n’étaient pas des histoires suivies; ils n’avaient ni queue ni tête. À peine s’il voyait de temps en temps une image précise: sa mère faisant un gâteau et enlevant avec un couteau la pâte restée entre ses doigts; – un rat d’eau qu’il avait aperçu la veille nageant dans le fleuve; – un fouet qu’il voulait faire avec une lanière de saule… Dieu sait pourquoi ces souvenirs lui revenaient à présent! – Mais le plus souvent, il ne voyait rien du tout; et pourtant, il sentait une infinité de choses. C’est comme s’il y avait une masse de choses très importantes, qu’on ne pouvait pas dire, ou qu’il était inutile de dire, parce qu’on les savait bien, et parce que cela était ainsi, depuis toujours. Il y en avait de tristes, de mortellement tristes; mais elles n’avaient rien de pénible, comme celles qu’on rencontre dans la vie; elles n’étaient pas laides et avilissantes, comme lorsque Christophe avait reçu des gifles de son père, ou qu’il songeait, le cœur malade de honte, à quelque humiliation: elles remplissaient l’esprit d’un calme mélancolique. Et il y en avait de lumineuses, qui répandaient des torrents de joie; et Christophe pensait: «Oui, c’est ainsiainsi que je ferai plus tard.» Il ne savait pas du tout comment était ainsi , ni pourquoi il le disait; mais il sentait qu’il fallait qu’il le dît, et que c’était clair comme le jour. Il entendait le bruit d’une mer, dont il était tout proche, séparé seulement par une muraille de dunes. Christophe n’avait nulle idée de ce qu’était cette mer et de ce qu’elle voulait de lui; mais il avait conscience qu’elle monterait par-dessus les barrières, et qu’alors!… Alors, ce serait bien, il serait tout à fait heureux. Rien qu’à l’entendre, à se bercer au bruit de sa grande voix, tous les petits chagrins et les humiliations s’apaisaient; ils restaient toujours tristes, mais ils n’étaient plus honteux, ni blessants: tout semblait naturel, et presque plein de douceur.

Bien souvent, de médiocres musiques lui communiquaient cette ivresse. Ceux qui les avaient écrites étaient de pauvres hères, qui ne pensaient à rien, qu’à gagner de l’argent, ou à se faire illusion sur le vide de leur vie, en assemblant des notes, suivant les formules connues, ou, – pour être originaux, – à l’encontre des formules. Mais il y a dans les sons, même maniés par un sot, une telle puissance de vie qu’ils peuvent déchaîner des orages dans une âme naïve. Peut-être même les rêves que suggèrent les sots sont-ils plus mystérieux et plus libres que ceux que souffle une impérieuse pensée, qui vous entraîne de force: car le mouvement à vide et le creux bavardage ne dérangent pas l’esprit de sa propre contemplation…

Ainsi, l’enfant restait, oublié, oubliant, dans le coin du piano, – jusqu’à ce que brusquement il sentît des fourmis lui monter dans les jambes. Et il se souvenait alors qu’il était un petit garçon, avec des ongles noirs, et qu’il frottait son nez contre le mur, en tenant ses pieds entre ses mains.

*

Le jour où Melchior, entré sur la pointe des pieds, avait surpris l’enfant assis devant le clavier trop haut, il l’avait observé; et une illumination lui avait traversé l’esprit: «Un petit prodige!… Comment n’y avait-il pas pensé!… Quelle fortune pour une famille!… Sans doute il avait cru que ce gamin ne serait qu’un petit rustre, comme sa mère. Mais il n’en coûtait rien d’essayer. Voilà qui serait une chance! Il le promènerait en Allemagne, peut-être même au dehors. Ce serait une vie joyeuse, et noble avec cela.» – Melchior ne manquait jamais de chercher la noblesse cachée de tous ses actes; et il était rare qu’il n’arrivât pas à la trouver.

Fort de cette assurance, aussitôt après le souper, dès la dernière bouchée prise, il plaqua de nouveau l’enfant devant le piano et lui fit répéter la leçon de la journée, jusqu’à ce que ses yeux se fermassent de fatigue. Puis, le lendemain, trois fois. Puis, le surlendemain. Et tous les jours, depuis. Christophe se lassa vite; puis il s’ennuya à mourir; enfin, il n’y tint plus, et tenta de se révolter. Cela n’avait pas de sens, ce qu’on lui faisait faire; il ne s’agissait que de courir le plus vite possible sur les touches, en escamotant le pouce, ou d’assouplir le quatrième doigt, qui restait gauchement collé entre ses deux voisins. Il en avait mal aux nerfs; et cela n’avait rien de beau. Fini des résonances magiques, des monstres fascinants, de l’univers de songes pressenti un moment… Les gammes et les exercices se succédaient, secs, monotones, insipides, plus insipides que les conversations que l’on avait à table, et qui toujours roulaient sur les plats, et toujours sur les mêmes plats. L’enfant commença par écouter distraitement les leçons de son père. Semoncé rudement, il continua de mauvaise grâce. Les bourrades ne se firent pas attendre: il y opposa la plus méchante humeur. Ce qui y mit le comble, ce fut, un soir, d’entendre Melchior révéler ses projets, dans la chambre à côté. Ainsi, c’était pour l’exhiber comme un animal savant, qu’on l’ennuyait, qu’on l’obligeait tout le jour à remuer des morceaux d’ivoire! Il n’avait même plus le temps d’aller faire visite à son cher fleuve. Qu’est-ce qu’on avait donc à s’acharner contre lui? – Il était indigné, blessé dans son orgueil et dans sa liberté. Il décida qu’il ne jouerait plus de musique, ou le plus mal possible, qu’il découragerait son père. Ce serait un peu dur; mais il fallait sauver son indépendance.

Dès la leçon suivante, il tenta d’exécuter son plan. Il s’appliqua consciencieusement à taper à côté des notes et à rater tous ses traits. Melchior cria; puis il hurla; et les coups se mirent à pleuvoir. Il avait une forte règle. À chaque fausse note, il en frappait les doigts de l’enfant, en même temps qu’il lui vociférait à l’oreille, à le rendre sourd. Christophe grimaçait de douleur; il se mordait les lèvres pour ne pas pleurer, et, stoïquement, il continuait à accrocher les notes de travers, rentrant sa tête dans ses épaules, à chaque coup qu’il sentait venir. Mais le système était mauvais, et il ne tarda pas à s’en apercevoir. Melchior était aussi têtu que lui; et il jura que, quand ils y passeraient deux jours et deux nuits, il ne lui ferait grâce d’aucune note, avant qu’elle eût été exécutée correctement. Christophe mettait trop de conscience à ne jouer jamais juste; et Melchior commençait à soupçonner la ruse, en voyant à chaque trait la petite main retomber lourdement de côté, avec une mauvaise volonté évidente. Les coups de règle redoublèrent; Christophe ne sentait plus ses doigts. Il pleurait piteusement, en silence, reniflant, ravalant ses sanglots et ses larmes. Il comprit qu’il n’avait rien à gagner à continuer ainsi et qu’il lui fallait prendre un parti désespéré. Il s’arrêta, et, tremblant d’avance à l’idée de l’orage qu’il allait déchaîner, il dit courageusement:

– Papa, je ne veux plus jouer.

Melchior fut suffoqué.

– Quoi!… quoi!… cria-t-il.

Il lui secouait le bras, à le briser. Christophe, tremblant de plus en plus et levant le coude pour se garder des coups, continua:

– Je ne veux plus jouer. D’abord parce que je ne veux pas être tapé. Et puis…

Il ne put achever. Une énorme gifle lui coupa la respiration. Melchior hurlait:

– Ah! tu ne veux pas être tapé? tu ne veux pas?…

C’était une grêle de coups. Christophe braillait, au travers de ses sanglots:

– Et puis… je n’aime pas la musique!… je n’aime pas la musique!…

Il se laissa glisser de son siège. Melchior l’y rassit brutalement, et il lui frappait les poignets contre le clavier. Il criait:

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