Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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– Asseyons-nous là, dit-elle enfin.

Ils étaient sur le banc, où Minna lui avait tendu ses lèvres, la veille du départ.

– Je pense que vous savez de quoi il s’agit, dit madame de Kerich, qui prit un air grave, pour achever de le confondre. Je n’aurais jamais cru cela, Christophe. Je vous estimais un garçon sérieux. J’avais confiance en vous. Je n’aurais jamais pensé que vous en abuseriez, pour essayer de tourner la tête à ma fille. Elle était sous votre garde. Vous deviez la respecter, me respecter, vous respecter vous-même.

Il y avait une légère ironie dans le ton: – madame de Kerich n’attachait pas la moindre importance à cet amour d’enfants; – mais Christophe ne le sentit pas; et ces reproches, qu’il prit au tragique, comme il prenait toute chose, lui allèrent au cœur.

– Mais, madame… mais, madame…, balbutia-t-il, les larmes aux yeux, je n’ai jamais abusé de votre confiance… Ne le croyez pas, le vous en prie… Je ne suis pas un malhonnête homme, je vous jure!… J’aime mademoiselle Minna, je l’aime de toute mon âme, mais je veux l’épouser.

Madame de Kerich sourit.

– Non, mon pauvre garçon, dit-elle, avec cette bienveillance, si dédaigneuse au fond, qu’il allait enfin comprendre, – non, ce n’est pas possible, c’est un enfantillage.

– Pourquoi? Pourquoi? demandait-il.

Il lui saisissait les mains, ne croyant pas qu’elle parlât sérieusement, rassuré presque par sa voix plus douce. Elle continuait de sourire, et disait:

– Parce que.

Il insistait. Avec des ménagements ironiques, – (elle ne le prenait pas tout à fait au sérieux) – elle lui dit qu’il n’avait pas de fortune, que Minna avait d’autres goûts. Il protestait que cela ne faisait rien, qu’il serait riche, célèbre, qu’il aurait les honneurs, l’argent, tout ce que voudrait Minna. Madame de Kerich se montrait sceptique; elle était amusée de cette confiance en soi, et se contentait de secouer la tête pour dire non. Il s’obstinait toujours.

– Non, Christophe, dit-elle d’un ton décidé, non, ce n’est pas la peine de discuter, c’est impossible. Il ne s’agit pas seulement d’argent. Tant de choses!… La situation…

Elle n’eut pas besoin d’achever. Ce fut une aiguille qui le perça jusqu’aux moelles. Ses yeux s’ouvrirent. Il vit l’ironie du sourire amical, il vit la froideur du regard bienveillant, il comprit brusquement tout ce qui le séparait de cette femme, qu’il aimait d’un amour filial, qui semblait le traiter d’une façon maternelle; il sentait ce qu’il y avait de protecteur et de dédaigneux dans son affection. Il se leva, tout pâle. Madame de Kerich continuait à lui parler de sa voix caressante; mais c’était fini: il n’entendait plus la musique des paroles, il percevait sous chaque mot la sécheresse de cette âme élégante. Il ne put répondre un mot. Il partit. Tout tournait autour de lui.

Rentré dans sa chambre, il se jeta sur son lit, et il eut une convulsion de colère et d’orgueil révolté, comme quand il était petit. Il mordait son oreiller, il enfonçait son mouchoir dans sa bouche, pour qu’on ne l’entendît pas crier. Il haïssait madame de Kerich. Il haïssait Minna. Il les méprisait avec fureur. Il lui semblait qu’il avait été souffleté, il tremblait de honte et de rage. Il lui fallait répondre, agir sur-le-champ. Il mourrait, s’il ne se vengeait.

Il se releva, et écrivit une lettre d’une violence imbécile:

«Madame,

«Je ne sais pas si, comme vous le dites, vous vous êtes trompée sur moi. Mais ce que je sais, c’est que je me suis trompé cruellement sur vous. J’avais cru que vous étiez mes amies. Vous le disiez, vous faisiez semblant de l’être, et je vous aimais plus que ma vie. Je vois maintenant que tout cela est un mensonge, et que votre affection pour moi n’était qu’une duperie: vous vous serviez de moi, je vous amusais, je vous distrayais, je vous faisais de la musique, – j’étais votre domestique. Votre domestique, je ne le suis pas! Je ne suis celui de personne!

«Vous m’avez fait durement sentir que je n’avais pas le droit d’aimer votre fille. Rien au monde ne peut empêcher mon cœur d’aimer ce qu’il aime; et si je ne suis pas de votre rang, je suis aussi noble que vous. C’est le cœur qui ennoblit l’homme: si je ne suis pas comte, j’ai peut-être plus d’honneur en moi que bien des comtes. Valet ou comte, du moment qu’il m’insulte, je le méprise. Je méprise comme la boue tout ce qui se prétend noble, s’il n’a pas la noblesse de l’âme.

«Adieu! Vous m’avez méconnu. Vous m’avez trompé. Je vous déteste.

«Celui qui aime, en dépit de vous, et qui aimera jusqu’à sa mort mademoiselle Minna, parce qu’elle est à lui , et que rien ne peut la lui reprendre.»

À peine eut-il jeté sa lettre à la boîte qu’il eut la terreur de ce qu’il avait fait. Il essaya de n’y plus penser; mais certaines phrases lui revenaient à la mémoire; et il avait une sueur froide, en songeant que madame de Kerich lisait ces énormités. Au premier moment, il était soutenu par son désespoir même; mais, dès le lendemain, il comprit que sa lettre n’aurait d’autre résultat que de le séparer tout à fait de Minna: et cela lui parut le pire des malheurs. Il espérait encore que Madame de Kerich, qui connaissait ses emportements, ne prendrait pas celui-ci au sérieux, qu’elle se contenterait d’une sévère remontrance, et, – qui sait? – qu’elle serait peut-être touchée par la sincérité de sa passion. Il n’attendait qu’un mot pour se jeter à ses pieds. Il l’attendit cinq jours. Puis vint une lettre. Elle disait:

«Cher Monsieur,

«Puisque, à votre avis, il y a eu un malentendu entre nous, le plus sage est sans doute de ne point le prolonger. Je me reprocherais de vous imposer davantage des relations devenues pénibles pour vous. Vous trouverez donc naturel que nous les interrompions. J’espère que vous ne manquerez pas, dans la suite, d’autres amis, qui sauront vous apprécier, comme vous désirez l’être. Je ne doute point de votre avenir, et suivrai de loin, avec sympathie, vos progrès dans la carrière musicale. Salutations.

«Josepha von Kerich.»

Les plus amers reproches eussent été moins cruels. Christophe se vit perdu. On peut répondre à qui vous accuse injustement. Mais que faire contre le néant de cette indifférence polie? Il s’affola. Il pensa qu’il ne verrait plus Minna, qu’il ne la reverrait plus jamais; et il ne put le supporter. Il sentit le peu que pèse tout l’orgueil du monde, au prix d’un peu d’amour. Il oublia toute dignité, il devint lâche, il écrivit de nouvelles lettres, où il suppliait qu’on lui pardonnât. Elles n’étaient pas moins stupides que celle où il s’emportait. On ne lui répondit rien.

Et tout fut dit.

*

Il faillit mourir. Il pensa à se tuer. Il pensa à tuer. Il se figura du moins qu’il le pensait. Il eut des désirs incendiaires. On ne se doute pas du paroxysme d’amour et de haine qui dévorent certains cœurs d’enfants. Ce fut la crise la plus terrible de son enfance. Elle mit fin à son enfance. Elle trempa sa volonté. Mais elle fut bien près de la briser pour toujours.

Il ne pouvait plus vivre. Accoudé sur sa fenêtre, pendant des heures, et regardant le pavé de la cour, il songeait, comme quand il était petit, qu’il y avait un moyen d’échapper à la torture de la vie. Le remède était là, sous ses yeux, immédiat… Immédiat – Qui le savait?… Peut-être après des heures – des siècles – de souffrances atroces!… Mais si profond était son désespoir d’enfant qu’il se laissait glisser au vertige de ces pensées.

Louisa voyait qu’il souffrait. Elle ne pouvait se douter exactement de ce qui se passait en lui; mais son instinct l’avertissait du danger. Elle tâchait de se rapprocher de son fils, de connaître ses peines, afin de le consoler. Mais la pauvre femme avait perdu l’habitude de causer intimement avec Christophe; depuis bien des années, il renfermait ses pensées en lui; et elle était trop absorbée par les soucis matériels de la vie, pour avoir le temps de chercher à le deviner. Maintenant qu’elle eût voulu lui venir en aide, elle ne savait que faire. Elle rôdait autour de lui, comme une âme en peine; elle eût souhaité de trouver les mots qui lui eussent fait du bien; et elle n’osait parler, de crainte de l’irriter. Et malgré ses précautions, elle l’irritait par tous ses gestes, par sa présence même; car elle n’était pas très adroite, et il n’était pas très indulgent. Cependant il l’aimait, ils s’aimaient. Mais il suffit de si peu pour séparer des êtres qui se chérissent! Un parler trop fort, des gestes maladroits, un tic inoffensif dans les yeux ou le nez, une façon de manger, de marcher et de rire, une gêne physique qu’on ne peut analyser… On se dit que ce n’est rien; et pourtant, c’est un monde. C’est assez, bien souvent, pour qu’une mère et un fils, deux frères, deux amis, qui sont tout près l’un de l’autre, restent éternellement étrangers l’un à l’autre.

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