Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Quand elle fut seule, au lieu d’aller retrouver sa mère, comme les autres jours, elle s’enferma dans sa chambre et s’interrogea sur cet événement extraordinaire. Elle mordait légèrement sa lèvre dans l’effort de la réflexion. Et tout en regardant avec complaisance son gentil visage, elle revoyait la scène, rougissait et souriait. À table, elle fut animée et joyeuse. Elle refusa de sortir ensuite et resta au salon, une partie de l’après-midi; elle avait un ouvrage à la main et n’y fit pas dix points qui ne fussent de travers; mais que lui importait! Dans un coin de la chambre, le dos tourné à sa mère, elle souriait; ou, prise d’un soudain besoin de se détendre, elle bondissait dans la pièce, en chantant à tue-tête. Madame de Kerich tressautait, et l’appelait folle. Minna se jetait à son cou, en se tordant de rire, et l’embrassait à l’étrangler.

Le soir, rentrée dans sa chambre, elle fut longtemps avant de se coucher. Elle se regardait toujours dans sa glace, cherchait à se souvenir, et ne pensait à rien, à force d’avoir pensé tout le jour à la même chose. Elle se déshabilla lentement; elle s’arrêtait à chaque instant, assise sur son lit, cherchant à retrouver l’image de Christophe: c’était un Christophe de fantaisie qui lui apparaissait; et maintenant, il ne lui semblait plus si mal. Elle se coucha et éteignit la lumière. Dix minutes après, la scène du matin lui revint brusquement à l’esprit, et elle éclata de rire. Sa mère se leva doucement et ouvrit la porte, croyant que malgré sa défense elle lisait dans son lit. Elle trouva Minna tranquillement couchée, les yeux grands ouverts dans la demi-lueur de la veilleuse.

– Qu’y a-t-il donc, demanda-t-elle, qui te met en gaieté?

– Rien du tout, répondit gravement Minna. Je pense.

– Tu es bien heureuse de t’amuser ainsi dans ta compagnie Mais maintenant, il faut dormir.

– Oui, maman, répondit la docile Minna.

En elle-même, elle grondait:

– Mais va-t’en donc! Va-t’en donc!

jusqu’à ce que la porte se refermât, et qu’elle pût continuer à savourer ses rêves. Elle tomba dans un mol engourdissement. Tout près de s’endormir, elle sursauta de joie:

– Il m’aime… Quel bonheur! Qu’il est gentil de m’aimer!… Comme je l’aime!

Elle embrassa son oreiller, et s’endormit tout à fait.

*

La première fois que les deux enfants se retrouvèrent ensemble Christophe fut surpris de l’amabilité de Minna. Elle lui dit bonjour, et lui demanda comment il allait, avec une voix très douce; elle s’assit au piano, d’un air sage et modeste; et elle fut un ange de docilité. Elle n’eut plus aucune de ses fantaisies de malicieuse écolière; mais elle écoutait religieusement les observations de Christophe, reconnaissait leur justesse, poussait elle-même de petits cris effarouchés quand elle avait fait une faute, et s’appliquait à se corriger. Christophe n’y comprenait rien. En très peu de temps, elle fit des progrès étonnants. Non seulement elle jouait mieux, mais elle aimait la musique. Si peu flatteur qu’il fût, il dut lui en faire compliment. Elle rougit de contentement et l’en remercia, d’un regard humide de reconnaissance. Elle se mettait en frais de toilette pour lui; elle avait des rubans d’une nuance exquise; elle faisait à Christophe des sourires et des yeux langoureux, qui lui déplaisaient, qui l’irritaient, qui le remuaient jusqu’au fond de l’âme. À présent, c’était elle qui cherchait à causer; mais ses conversations n’avaient rien d’enfantin: elle parlait gravement, et citait les poètes, d’un petit ton pédant et prétentieux. Lui, ne répondait guère; il était mal à l’aise: cette nouvelle Minna, qu’il ne connaissait pas, l’étonnait et l’inquiétait.

Elle l’observait toujours. Elle attendait… Quoi? Le savait-elle exactement?… Elle attendait qu’il recommençât. – Il s’en fût bien gardé, convaincu qu’il avait agi comme un rustre; il semblait même n’y plus penser du tout. Elle s’énervait; et, un jour qu’il était tranquillement assis, à distance respectable des dangereuses petites pattes, une impatience la prit: d’un mouvement si prompt qu’elle n’eut pas le temps d’y réfléchir, elle lui colla sa menotte sur les lèvres. Il en fut ahuri, puis furieux et honteux. Il ne la baisa pas moins, et passionnément. Cette effronterie naïve l’indignait; il était sur le point de planter là Minna.

Mais il ne pouvait plus. Il était pris. Un tumulte de pensées s’agitait en lui: il n’y reconnaissait rien. Comme des vapeurs qui montent d’une vallée, elles s’élevaient du fond de son cœur. Il allait en tout sens, au hasard, dans cette brume d’amour; et quoi qu’il fît, il ne faisait que tourner en rond autour d’une obscure idée fixe, un Désir inconnu, redoutable et fascinant, comme la flamme pour l’insecte. Soudain bouillonnement des forces aveugles de la Nature…

*

Ils passèrent par une période d’attente. Ils s’observaient, se désiraient, et se craignaient tous deux. Ils étaient inquiets. Ils n’en continuaient pas moins leurs petites hostilités et leurs bouderies; mais il n’y avait plus de familiarités entre eux: ils se taisaient. Chacun était, en silence, occupé à construire son amour.

L’amour a de curieux effets rétroactifs. Dès l’instant que Christophe découvrit qu’il aimait Minna, il découvrit du même coup qu’il l’avait toujours aimée. Depuis trois mois, ils se voyaient presque chaque jour, sans qu’il se fût douté de cet amour. Mais du moment qu’il l’aimait aujourd’hui, il fallait absolument qu’il l’eût aimée de toute éternité.

Ce fut un bien-être pour lui de découvrir enfin qui il aimait, Il y avait si longtemps qu’il aimait, sans savoir qui! Il fut soulagé, à la façon d’un malade, qui, souffrant d’un malaise général, vague et énervant, le voit se préciser en une douleur aiguë, localisée sur un point. Rien ne brise autant que l’amour sans objet précis: il ronge et dissout les forces. Une passion qu’on connaît tend l’esprit à l’excès; on est harassé: du moins, on sait pourquoi. Tout plutôt que le vide!

Bien que Minna eût donné à Christophe de bonnes raisons de croire qu’il ne lui était pas indifférent, il ne manquait pas de se tourmenter, et pensait qu’elle le dédaignait. Ils n’avaient jamais eu une idée nette l’un de l’autre; mais jamais cette idée n’avait été plus confuse qu’aujourd’hui: c’était une suite incohérente d’imaginations baroques, qui ne parvenaient pas à s’accorder ensemble: car ils passaient d’un extrême à l’autre se prêtant tour à tour des défauts et des charmes qu’ils n’avaient pas: ceux-ci, quand ils étaient éloignés l’un de l’autre, ceux-là quand ils étaient réunis. Dans les deux cas, ils se trompaient juste autant.

Ils ne savaient pas ce qu’ils désiraient eux-mêmes. Pour Christophe, son amour prenait la forme de cette soif de tendresse, impérieuse, absolue, qui le brûlait depuis l’enfance, qu’il réclamait des autres, qu’il eût voulu leur imposer, de gré ou de force. Par moments, se mêlaient à ce désir despotique d’un sacrifice entier de soi et des autres, – surtout des autres, peut-être, – des bouffées de désir brutal et obscur, qui lui donnaient le vertige et qu’il ne comprenait pas. Minna, surtout curieuse, et ravie d’avoir un roman, cherchait à en tirer tout le plaisir possible d’amour-propre et de sentimentalité; elle se dupait de tout cœur sur ce qu’elle éprouvait. Une bonne partie de leur amour était purement livresque. Ils se ressouvenaient des romans qu’ils avaient lus, et se prêtaient des sentiments qu’ils n’avaient point.

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