Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II
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Elle commença à voir Christophe d’un œil moins indulgent. Il le sentait vaguement et lui demandait, inquiet:
– Pourquoi me regardez-vous ainsi?
Elle répondait:
– Pour rien.
Mais, l’instant d’après, quand il était joyeux, elle lui reprochait avec âpreté de rire trop bruyamment. Il était consterné, il n’eût jamais pensé qu’il fallût se surveiller avec elle, pour rire: toute sa joie était gâtée. – Ou bien, quand il causait, dans un entier abandon, elle l’interrompait d’un air distrait, pour faire une remarque désobligeante sur sa toilette, ou elle relevait ses expressions communes avec un pédantisme agressif. Il n’avait plus envie de parler, et parfois se fâchait. Puis il se persuadait que ces façons qui l’irritaient étaient une preuve de l’intérêt que lui portait Minna; et elle se le persuadait elle-même. Il tâchait humblement d’en faire son profit. Elle lui en savait peu de gré: car il n’y réussissait guère.
Mais il n’eut pas le temps de s’apercevoir du changement qui s’opérait en elle. Pâques était venu, et Minna devait faire, avec sa mère, un petit voyage chez des parents, du côté de Weimar.
La dernière semaine avant la séparation, ils retrouvèrent leur intimité des premiers jours. Sauf quelques impatiences, Minna fut plus affectueuse que jamais. La veille du départ, ils se promenèrent longuement dans le parc; elle attira Christophe au fond de la charmille, et lui passa au cou un sachet parfumé, où elle avait enfermé une boucle de ses cheveux; ils se renouvelèrent des serments éternels, ils jurèrent de s’écrire chaque jour; et, dans le ciel, ils firent choix d’une étoile, afin de la regarder, chaque soir, au même moment, tous deux.
Le jour fatal arriva. Dix fois, dans la nuit, il s’était demandé: «Où sera-t-elle demain?»; et maintenant, il pensait: «C’est aujourd’hui. Ce matin, elle est encore ici. Ce soir…» Il alla chez elle, avant qu’il fût huit heures. Elle n’était pas levée. Il essaya de se promener dans le jardin: il ne put, il revint. Les corridors étaient pleins de malles et de paquets; il s’assit dans le coin de la chambre, épiant les bruits de porte, les craquements du plancher, reconnaissant les pas qui trottaient à l’étage au-dessus. Madame de Kerich passa, eut un léger sourire, et lui jeta, sans s’arrêter, un bonjour railleur. Minna parut enfin; elle était pâle, elle avait les yeux gonflés; elle n’avait pas plus dormi que lui, cette nuit. Elle donnait des ordres aux domestiques, d’un air affairé; elle tendit la main à Christophe, en continuant de parler à la vieille Frida. Elle était déjà prête à partir. Madame de Kerich revint. Elles discutèrent ensemble, au sujet d’un carton à chapeau. Minna ne semblait faire aucune attention à Christophe, qui se tenait, oublié, malheureux, à côté du piano. Elle sortit avec sa mère, puis rentra; du seuil, elle cria encore quelque chose à madame de Kerich. Elle ferma la porte. Ils étaient seuls. Elle courut à lui, lui saisit la main, et l’entraîna dans le petit salon voisin, dont les volets étaient clos. Alors elle approcha brusquement sa figure de celle de Christophe, et elle l’embrassa violemment, de toutes ses forces. Elle demandait, en pleurant:
– Tu promets, tu promets, tu m’aimeras toujours?
Ils sanglotaient tout bas, et faisaient des efforts convulsifs, pour qu’on ne les entendît pas. Ils se séparèrent, au bruit de pas qui venaient. Minna, s’essuyant les yeux, reprit avec les domestiques son petit air important; mais sa voix tremblait.
Il réussit à lui voler son mouchoir, qu’elle avait laissé tomber, son petit mouchoir sale, fripé, humide de ses pleurs.
Il accompagna ses amies dans leur voiture jusqu’à la gare. Assis en face l’un de l’autre, les deux enfants osaient à peine se regarder, de peur de fondre en larmes. Leurs mains se cherchaient furtivement et se serraient, à se faire mal. Madame de Kerich les observait avec une bonhomie narquoise et semblait ne rien voir.
Enfin, l’heure sonna. Debout près de la portière, quand le train s’ébranla, Christophe se mit à courir à côté de la voiture, sans regarder devant lui, bousculant les employés, les yeux attachés aux yeux de Minna, jusqu’à ce que le train le dépassât. Il continua de courir, jusqu’à ce qu’il ne vît plus rien. Alors il s’arrêta, hors d’haleine; et il se retrouva sur le quai de la gare, au milieu d’indifférents. Il rentra à sa maison, d’où par bonheur les siens étaient sortis; et, tout le matin, il pleura.
Il connut pour la première fois l’affreux chagrin de l’absence, Tourment intolérable pour tous les cœurs aimants. Le monde est vide, la vie est vide, tout est vide. On ne peut plus respirer: c’est une angoisse mortelle. Surtout quand persistent autour de nous les traces matérielles du passage de l’amie, quand les objets qui nous entourent l’évoquent constamment, quand on reste dans le décor familier où l’on vécut ensemble, quand on s’acharne à revivre aux mêmes lieux le bonheur disparu. Alors, c’est comme un gouffre qui s’ouvre sous les pas: on se penche, on a le vertige, on va tomber, on tombe. On croit voir la mort en face. Et c’est bien elle qu’on voit: l’absence n’est qu’un de ses masques. On assiste tout vif à la disparition du plus cher de son cœur: la vie s’efface, c’est le trou noir, le néant.
Christophe alla revoir tous les endroits aimés, pour souffrir davantage. Madame de Kerich lui avait laissé la clef du jardin, pour qu’il pût s’y promener en leur absence. Il y retourna, le jour même, et faillit suffoquer de douleur. Il lui semblait, en venant, qu’il y retrouverait un peu de celle qui était partie: il ne la retrouva que trop, son image flottait sur toutes les pelouses; il s’attendait à la voir paraître à tous les détours des allées: il savait bien qu’elle ne paraîtrait pas; mais il se torturait à se persuader le contraire, à rechercher les traces de ses souvenirs amoureux, le chemin du labyrinthe, la terrasse tapissée de glycine, le banc dans la charmille; et il mettait une insistance de bourreau à se répéter: «Il y a huit jours… il y a trois jours… hier, c’était ainsi, hier, elle était ici… ce matin même…» Il se labourait le cœur avec ces pensées, jusqu’à ce qu’il dût s’arrêter, étouffant, près de mourir. – À son deuil se mêlait une colère contre lui de tout ce beau temps perdu, sans qu’il en eût profité. Tant de minutes, tant d’heures, où il jouissait du bonheur infini de la voir, de la respirer, de se nourrir d’elle! Et il ne l’avait pas apprécié! Il avait laissé fuir le temps, sans avoir savouré chacun des plus petits moments! Et maintenant!… Maintenant, il était trop tard… Irréparable! Irréparable!
Il revint chez lui. Les siens lui furent odieux. Il ne put supporter leurs visages, leurs gestes, leurs entretiens insipides, les mêmes que la veille, les mêmes que les jours d’avant, les mêmes que lorsqu’elle était là. Ils continuaient de mener leur vie accoutumée, comme si un tel malheur ne venait pas de s’accomplir auprès d’eux. La ville non plus ne se doutait du rien. Les gens allaient à leurs occupations, riants, bruyants, affairés; les grillons chantaient, le ciel rayonnait. Il les haïssait tous, il se sentait écrasé par l’égoïsme universel. Mais il était plus égoïste, à lui seul, que l’univers entier. Rien n’avait plus de prix pour lui. Il n’avait plus de bonté. Il n’aimait plus personne.
Il passa de lamentables journées. Ses occupations le reprirent d’une façon automatique; mais il n’avait plus de courage pour vivre.
Un soir qu’il était à table avec les siens, muet et accablé, le facteur heurta à la porte et lui remit une lettre. Son cœur la reconnut, avant d’avoir vu l’écriture. Quatre paires d’yeux, braqués sur lui, avec une curiosité indiscrète, attendaient qu’il la lût, s’accrochant à l’espoir de cette distraction, qui les sortît de leur ennui accoutumé. Il posa la lettre à côté de son assiette et se força à ne pas l’ouvrir, prétendant avec indifférence qu’il savait de quoi il s’agissait. Mais ses frères, vexés, n’en crurent rien, et continuèrent de l’épier: en sorte qu’il fut à la torture, jusqu’à la fin du repas. Alors seulement il fut libre de s’enfermer dans sa chambre. Son cœur battait si fort qu’il faillit déchirer la lettre en l’ouvrant. Il tremblait de ce qu’il allait lire; mais, dès qu’il eut parcouru les premiers mots, une joie l’envahit.
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