Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II
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C’étaient quelques lignes très affectueuses. Minna lui écrivait en cachette. Elle l’appelait: «Cher Christlein », elle lui disait qu’elle avait bien pleuré, qu’elle avait regardé l’étoile, chaque soir, qu’elle avait été à Francfort, qui était une ville grandiose, où il y avait des magasins admirables, mais qu’elle ne faisait attention à rien, parce qu’elle ne pensait qu’à lui. Elle lui rappelait qu’il avait juré de lui rester fidèle, et de ne voir personne en son absence, afin de penser uniquement à elle. Elle voulait qu’il travaillât pendant tout le temps qu’elle ne serait pas là, afin qu’il devînt célèbre, et qu’elle le fût aussi. Elle finissait en lui demandant s’il se souvenait du petit salon, où ils s’étaient dit adieu, le matin du départ; et elle le priait d’y retourner un matin; elle assurait qu’elle y serait encore, en pensée, et qu’elle lui dirait encore adieu, de la même façon. Elle signait: «Éternellement à toi! Éternellement!…» et elle avait ajouté un post-scriptum, pour lui recommander d’acheter un chapeau canotier au lieu de son vilain feutre; – «tous les messieurs distingués en portent ici: un canotier de grosse paille, avec un large ruban bleu».
Christophe lut quatre fois la lettre, avant d’arriver à la comprendre tout à fait. Il était étourdi, il n’avait même plus la force d’être heureux; il se sentit brusquement si las qu’il se coucha, relisant et baisant la lettre à tout instant. Il la mit sous son oreiller, et sa main s’assurait sans cesse qu’elle était là. Un bien-être ineffable se répandait en lui. Il dormit d’un trait jusqu’au lendemain.
Sa vie devint plus supportable. La pensée fidèle de Minna flottait autour de lui. Il entreprit de lui répondre; mais il n’avait pas le droit de lui écrire librement, il devait cacher ce qu’il sentait; c’était pénible et difficile. Il s’évertua à voiler maladroitement son amour sous des formules de politesse cérémonieuse, dont il se servait toujours d’une façon ridicule.
Sa lettre partie, il attendit la réponse de Minna, il ne vécut plus que dans cette attente. Pour prendre patience, il essaya de se promener, de lire. Mais il ne pensait qu’à Minna, il se répétait son nom avec une obstination de maniaque; il avait pour ce nom un amour si idolâtre qu’il gardait dans sa poche un volume de Lessing, parce que le nom de Minna s’y trouvait; et, chaque jour, il faisait un long détour, au sortir du théâtre, pour passer devant une boutique de mercière, dont l’enseigne portait les cinq lettres adorées.
Il se reprocha de se distraire, quand elle lui avait recommandé avec insistance de travailler, pour la rendre illustre. La naïve vanité de cette demande le touchait, comme une marque de confiance. Il résolut, pour y répondre, d’écrire une œuvre qui lui serait non seulement dédiée, mais vraiment consacrée. Aussi bien n’aurait-il pu rien faire d’autre, en ce moment. À peine en eut-il conçu le dessein que les idées musicales affluèrent. Telle une masse d’eau, accumulée dans un réservoir depuis des mois, et qui s’écroulerait d’un coup, brisant ses digues. Il ne sortit plus de sa chambre, pendant huit jours, Louisa déposait son dîner à la porte: car il ne la laissait même pas entrer.
Il écrivit un quintette pour clarinette et instruments à cordes. La première partie était un poème d’espoir et de désir juvéniles; la dernière, un badinage d’amour, où faisait irruption l’humour un peu sauvage de Christophe. Mais l’œuvre entière avait été écrite pour le second morceau: le larghetto , où Christophe avait peint une petite âme ardente et ingénue, qui était, ou devait être le portrait de Minna. Nul ne l’y eût reconnue, et elle moins que personne; mais l’important était qu’il l’y reconnût parfaitement; il éprouvait un frémissement de plaisir à l’illusion de sentir qu’il s’était emparé de l’être de la bien-aimée. Nul travail ne lui fut plus facile et heureux: c’était une détente à l’excès d’amour, que l’absence amassait en lui; et en même temps, le souci de l’œuvre d’art, l’effort nécessaire pour dominer et concentrer la passion dans une forme belle et claire, lui donnait une santé d’esprit, un équilibre de toutes ses facultés, qui lui causait une volupté physique. Souveraine jouissance connue de tout artiste: pendant le temps qu’il crée, il échappe à l’esclavage du désir et de la douleur; il en devient le maître; et tout ce qui le faisait jouir, et tout ce qui le faisait souffrir, lui semble le libre jeu de sa volonté. Instants trop courts: car il retrouve ensuite, plus lourdes, les chaînes de la réalité.
Tant que Christophe fut occupé de ce travail, il eut à peine le temps de songer à l’absence de Minna: il vivait avec elle. Minna n’était plus en Minna, elle était toute en lui. Mais quand il eut fini, il se retrouva seul, plus seul qu’avant, plus las; il se rappela qu’il y avait deux semaines qu’il avait écrit à Minna, et qu’elle ne lui avait pas répondu.
Il lui écrivit de nouveau; et, cette fois, il ne put se résoudre à observer tout à fait la contrainte qu’il s’était imposée dans la première lettre. Il reprochait à Minna, sur un ton de plaisanterie, – car il n’y croyait pas, – de l’avoir oublié. Il la taquinait sur sa paresse et lui faisait d’affectueuses agaceries. Il parlait de son travail avec beaucoup de mystère, pour piquer sa curiosité, et parce qu’il voulait lui en faire une surprise au retour. Il décrivait minutieusement le chapeau qu’il avait acheté; et il racontait que, pour obéir aux ordres de la petite despote, – car il avait pris à la lettre toutes ses prétentions, – Il ne sortait plus de chez lui, et se disait malade, afin de refuser toutes les invitations. Il n’ajoutait pas qu’il était même en froid avec le grand-duc, parce que, dans l’excès de son zèle, il s’était dispensé de se rendre à une soirée du château, où il était convié. Toute la lettre était d’un joyeux abandon, et pleine de ces petits secrets, chers aux amoureux: il s’imagina que Minna seule en avait la clef, et il se croyait fort habile, parce qu’il avait eu soin de remplacer partout le mot d’amour par celui d’amitié.
Après avoir écrit, il éprouva un soulagement momentané: d’abord, parce que la lettre lui avait donné l’illusion d’un entretien avec l’absente; et parce qu’il ne doutait pas que Minna n’y répondît aussitôt. Il fut donc très patient pendant les trois jours qu’il avait accordés à la poste pour porter sa lettre à Minna et lui rapporter sa réponse. Mais quand le quatrième jour fut passé, il recommença à ne plus pouvoir vivre. Il n’avait plus d’énergie, ni d’intérêt aux choses, que pendant l’heure qui précédait l’arrivée de chaque poste. Alors il trépignait d’impatience. Il devenait superstitieux et cherchait dans les moindres signes – le pétillement du foyer, un mot dit au hasard – l’assurance que la lettre arrivait. Une fois l’heure passée, il retombait dans sa prostration. Plus de travail, plus de promenades: le but seul de l’existence était d’attendre le prochain courrier; et toute son énergie était dépensée à trouver la force d’attendre jusque-là. Mais quand le soir venait et qu’il n’y avait plus d’espérance pour la journée, alors c’était l’accablement: Il lui semblait qu’il ne réussirait jamais à vivre jusqu’au lendemain; et il restait des heures, assis devant sa table, sans parler, sans penser, n’ayant même pas la force de se coucher, jusqu’à ce qu’un reste de volonté lut fît gagner son lit; et il dormait d’un lourd sommeil, plein de rêves stupides, qui lui faisaient croire que la nuit ne finirait jamais.
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