Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II
Здесь есть возможность читать онлайн «Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Jean-Christophe Tome II
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Jean-Christophe Tome II: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean-Christophe Tome II»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Jean-Christophe Tome II — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean-Christophe Tome II», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Depuis qu’il avait découvert qu’il aimait madame de Kerich, Christophe se détachait de Minna. Il commençait à être irrité de sa froideur dédaigneuse; et comme, à force de la voir, il s’était enhardi peu à peu à reprendre avec elle sa liberté de manières, il ne lui cachait pas sa mauvaise humeur. Elle aimait à le piquer, et il répliquait vertement. Ils se disaient des choses désagréables, dont madame de Kerich ne faisait que rire. Christophe, qui n’avait pas le dessus dans cette joute de paroles, sortait parfois si exaspéré qu’il croyait détester Minna. Il se persuadait qu’il ne revenait chez elle qu’à cause de madame de Kerich.
Il continuait à lui enseigner le piano. Deux fois par semaine, le matin de neuf heures à dix heures, il surveillait les gammes et les exercices de la fillette. La chambre où ils se tenaient était le studio de Minna. Curieuse salle de travail, qui reflétait avec une fidélité amusante le fouillis baroque de ce petit cerveau féminin.
Sur la table, de minuscules statuettes de chats musiciens, – tout un orchestre, – l’un jouant du violon, l’autre du violoncelle, une petite glace de poche, des objets de toilette, et des objets pour écrire, parfaitement rangés. Sur l’étagère, des bustes microscopiques de musiciens: Beethoven renfrogné, Wagner avec son béret, et l’Apollon du Belvédère. Sur la cheminée, à côté d’une grenouille fumant une pipe de roseau, un éventail en papier, sur lequel était peint le théâtre de Bayreuth. Dans la bibliothèque à deux rayons, quelques livres: Lübke, Mommsen, Schiller, Sans famille , Jules Verne, Montaigne. Aux murs, de grandes photographies de la Vierge Sixtine et des tableaux de Herkomer: elles étaient bordées de rubans bleus et verts. Il y avait aussi une vue d’hôtel suisse, dans un cadre de chardons argentés; et surtout, une profusion, partout, dans tous les coins de la chambre, de photographies d’officiers, de ténors, de chefs d’orchestre, d’amies, – toutes avec des dédicaces, presque toutes avec des vers, ou du moins, avec ce qu’on est convenu, en Allemagne, d’appeler des vers. Au milieu de cette pièce, sur un socle de marbre, trônait le buste de Brahms barbu; et, au-dessus du piano, se balançaient au bout d’un fil de petits singes en peluche et des souvenirs de cotillon.
Minna arrivait en retard, les yeux encore gonflés de sommeil, l’air boudeur; elle tendait à peine la main à Christophe, disait un froid bonjour, et, muette, grave et digne, allait s’asseoir au piano. Quand elle était seule, elle se plaisait à faire d’interminables gammes: car cela lui permettait de prolonger agréablement son état de demi-sommeil et les rêves qu’elle se contait. Mais Christophe l’obligeait à fixer son attention sur des exercices difficiles: aussi, pour se venger, elle s’ingéniait quelquefois à jouer le plus mal qu’elle pouvait. Elle était assez musicienne mais n’aimait pas la musique, – comme beaucoup d’Allemandes. Mais, comme beaucoup d’Allemandes, elle croyait devoir l’aimer; et elle prenait ses leçons assez consciencieusement, à part quelques moments de malice diabolique, pour faire enrager son maître. Elle le faisait enrager bien davantage par l’indifférence glaciale avec laquelle elle s’appliquait. Le pire était quand elle imaginait qu’il était de son devoir de mettre de l’âme dans un passage d’expression: elle devenait sentimentale, et elle ne sentait rien.
Le petit Christophe, assis auprès d’elle, n’était pas très poli. Il ne lui faisait jamais de compliments: loin de là. Elle lui en gardait rancune, et ne laissait passer aucune de ses observations, sans réplique. Elle discutait tout ce qu’il disait; quand elle se trompait, elle s’obstinait à soutenir qu’elle jouait ce qui était marqué. Il s’irritait, et ils continuaient à échanger des impertinences. Les yeux baissés sur les touches, elle observait Christophe et jouissait de sa fureur. Pour se désennuyer, elle inventait de petites ruses stupides, qui n’avaient d’autre objet que d’interrompre la leçon et d’agacer Christophe. Elle feignait de s’étrangler, pour se rendre intéressante; elle avait une quinte de toux, ou bien elle avait quelque chose de très important à dire à la femme de chambre. Christophe savait que c’était de la comédie; et Minna savait que Christophe savait que c’était de la comédie; et elle s’en amusait: car Christophe ne pouvait lui dire ce qu’il pensait.
Un jour qu’elle se livrait à ce divertissement, et qu’elle toussotait languissamment, le museau caché dans son mouchoir, comme si elle était près de suffoquer, guettant du coin de l’œil Christophe exaspéré, elle eut l’idée ingénieuse de laisser tomber le mouchoir, pour forcer Christophe à le ramasser: ce qu’il fit de la plus mauvaise grâce du monde. Elle l’en récompensa d’un «Merci!» de grande dame, qui faillit le faire éclater.
Elle jugea ce jeu trop bon pour ne pas le redoubler. Le lendemain, elle recommença. Christophe ne broncha pas: il bouillait de colère. Elle attendit un moment, puis dit d’un ton dépité:
– Voudriez-vous, je vous prie, ramasser mon mouchoir?
Christophe n’y tint plus.
– Je ne suis pas votre domestique! cria-t-il grossièrement. Ramassez-le vous-même!
Minna fut suffoquée. Elle se leva brusquement de son tabouret, qui tomba:
– Oh! c’est trop fort, dit-elle, tapant rageusement sur le clavier. Elle sortit furieuse.
Christophe l’attendit. Elle ne revint pas. Il avait honte de son action: il sentait qu’il s’était conduit comme un petit goujat. Aussi, il était à bout, elle se moquait de lui avec trop d’effronterie! Il craignit que Minna ne se plaignît et qu’il ne se fût aliéné pour toujours l’esprit de madame de Kerich. Il ne savait que faire; car, s’il regrettait sa brutalité, pour rien au monde il n’eût demandé pardon.
Il revint à tout hasard le lendemain, quoiqu’il pensât que Minna refuserait de prendre sa leçon. Mais Minna, qui était trop fière pour se plaindre, Minna, dont la conscience n’était pas d’ailleurs à l’abri de tout reproche, reparut, après s’être fait attendre cinq minutes de plus qu’à l’ordinaire; et elle alla s’asseoir devant le piano, droite, raide, sans tourner la tête, ni prononcer un mot, comme si Christophe n’existait pas. Elle n’en prit pas moins sa leçon et toutes les leçons suivantes, parce qu’elle savait fort bien que Christophe se connaissait en musique et qu’elle devait apprendre à jouer proprement du piano, si elle voulait être – ce qu’elle prétendait être: une demoiselle bien née, d’une éducation accomplie.
Mais qu’elle s’ennuyait! Qu’ils s’ennuyaient tous deux!
Un matin de mars brumeux, que de petits flocons de neige voltigeaient, comme des plumes, dans l’air gris, ils étaient dans le studio . Il faisait à peine jour. Minna discutait, selon son habitude, une fausse note qu’elle avait faite, et prétendait que «c’était écrit». Bien qu’il sût parfaitement qu’elle mentait, Christophe se pencha sur le cahier, pour voir de près le passage en question. Elle avait sa main posée sur le pupitre, elle ne la dérangea même pas. Il avait la bouche tout près de cette main. Il essayait de lire et n’y parvenait pas: il regardait autre chose, – cette chose délicate, transparente, comme des pétales de fleur. Brusquement – (il ne sut ce qui lui passait par la tête) – il appuya de toutes ses forces ses lèvres sur cette menotte.
Ils en furent aussi saisis l’un que l’autre. Il se rejeta en arrière, elle retira sa main, – rougissants tous les deux. Ils ne se dirent pas un mot, ils ne se regardaient pas. Après un moment de silence confus, elle se remit à jouer; sa poitrine se soulevait légèrement, comme si elle était oppressée; et elle faisait fausse note sur fausse note. Il ne s’en apercevait pas: il était bien plus troublé qu’elle; ses tempes battaient, il n’entendait rien, et, pour rompre le silence, faisait d’une voix étranglée quelques observations à tort et à travers. Il pensait qu’il était définitivement perdu dans l’opinion de Minna. Il était confondu de son action, il la jugeait stupide et grossière. L’heure de la leçon écoulée, il quitta Minna sans la regarder, et il oublia même de la saluer. Elle ne lui en voulut pas. Elle ne pensait plus à trouver Christophe mal élevé; si elle avait fait tant de fautes en jouant, c’est qu’elle ne cessait de l’observer du coin de l’œil avec une curiosité étonnée, et – pour la première fois – sympathique.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Jean-Christophe Tome II»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean-Christophe Tome II» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Jean-Christophe Tome II» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.