Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
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Et Christophe avait beau faire: dès qu’il entendait cette musique, il était repris, comme les autres, plus que les autres, par le torrent et par la volonté diabolique de l’homme qui l’avait déchaîné. Il riait et il tremblait, et il avait les joues allumées; il sentait passer en lui des chevauchées d’armées; et il pensait que tout était permis à ceux qui portaient ces ouragans. Quels cris de joie il poussait lorsque, dans les œuvres sacrées qu’il ne feuilletait plus qu’en tremblant, il retrouvait son émotion d’autrefois, toujours aussi ardente, sans que rien vînt ternir la pureté de ce qu’il aimait! C’étaient de glorieuses épaves qu’il sauvait du naufrage. Quel bonheur! Il lui semblait qu’il sauvait une partie de lui-même. Et n’était-ce point lui? Ces grands Allemands, contre lesquels il s’acharnait, n’étaient-ils pas son sang, sa chair, son être le plus précieux? Il n’était si sévère pour eux que parce qu’il l’était pour lui. Qui les aimait mieux que lui? Qui sentait plus que lui la bonté de Schubert, l’innocence de Haydn, la tendresse de Mozart, le grand cœur héroïque de Beethoven? Qui s’était réfugié plus religieusement dans le bruissement des forêts de Weber, et dans les grandes ombres des cathédrales de Jean-Sébastien, dressant sur le ciel gris du Nord, au-dessus de la plaine allemande, leur montagne de pierre et leurs tours gigantesques aux flèches ajourées? – Mais il souffrait de leurs mensonges, et il ne pouvait les oublier. Il les attribuait à la race et leur grandeur à eux-mêmes. Il avait tort. Grandeur et faiblesses appartiennent également à la race dont la pensée puissante et trouble roule comme le plus large fleuve de musique et de poésie, où l’Europe vienne boire… Et chez quel autre peuple eût-il trouvé la pureté naïve, qui lui permettait en ce moment de le condamner si durement?
Il ne s’en doutait point. Avec l’ingratitude d’un enfant gâté, il retournait contre sa mère les armes qu’il en avait reçues. Plus tard, plus tard, il devait sentir tout ce qu’il lui devait, et combien elle lui était chère…
Mais il était dans une période de réaction aveugle contre les idoles de son enfance. Il s’en voulait et il leur en voulait d’avoir cru en elles avec un abandon passionné, – Et il était bien qu’il en fût ainsi. Il y a un âge de la vie, où il faut oser être injuste, où il faut oser faire table rase de toutes les admirations et de tous les respects appris, et tout nier – mensonges et vérités – tout ce que l’on n’a pas reconnu vrai par soi-même. Par toute son éducation par tout ce qu’il voit et entend autour de lui, l’enfant absorbe une telle somme de mensonges et de sottises mélangées aux vérités essentielles de la vie que le premier devoir de l’adolescent qui veut être un homme sain est de tout dégorger.
Christophe passait par cette crise de robuste dégoût. Son instinct le poussait à éliminer de son être les éléments indigestes qui l’encombraient.
Avant tout, cette écœurante sensibilité, qui dégouttait de l’âme allemande comme d’un souterrain humide et sentant le moisi. De la lumière! De la lumière! Un air rude et sec, qui balayât les miasmes du marais, les fades relents de ces Lieder , de ces Liedchen , de ces Liedlein , aussi nombreux que les gouttes de pluie, où se déverse intarissablement le Gemüt [1]germanique: ces innombrables Sehnsucht (Désir), Heimweh (Nostalgie), Aufschwung (Essor), Frage (Demande), Warum? (Pourquoi?), an den Mond (À la lune), an die Sterne (Aux étoiles), an die Nachtigall (Au rossignol), an den Frühling (Au printemps), an den Sonnenschein (À la clarté du soleil); ces Frühlingslied (Chant du printemps), Frühlingslust . (Plaisir du printemps), Frühlingsgruss (Salut du printemps), Frühlingsfahrt (Voyage de printemps), Frühlingsnacht (Nuit de printemps) Frühlingsbotschaft (Message de printemps); ces Stimme der Liebe (Voix de l’amour), Sprache der Liebe (Parole de l’amour), Trauer der Liebe (Tristesse de l’amour), Geist der Liebe (Esprit de l’amour), Fülle der Liebe (Plénitude de l’amour); ces Blumenlied (Chant des fleurs), Blumenbrief (Lettre des fleurs), Blumengruss (Salut des fleurs); ces Herzeleid (Peine de cœur), mein Herz ist schwer (Mon cœur est lourd), mein Herz ist betrübt (Mon cœur est trouble), mein Aug ist trüb (Mon œil est trouble); ces dialogues candides et nigauds avec la Röselein (petite rose) avec le ruisseau, avec la tourterelle avec l’hirondelle; ces, questions saugrenues: – « Si l’églantier devrait être sans épines » – « Si c’est avec un vieil époux que l’hirondelle a fait son nid, ou si elle vient de se fiancer depuis un peu de temps »: – tout ce déluge de tendresse fade, d’émotion fade, de mélancolie fade, de poésie fade… Que de belles choses profanées, de hauts sentiments, usés à tout propos, et sans propos! Car le pire était l’inutilité de tout cela: c’était une habitude de déshabiller son cœur en public, une propension affectueuse et niaise à se confier bruyamment. Rien à dire, et toujours parler! Ce bavardage ne finirait-il jamais? – Holà! Silence aux grenouilles du marais!
Nulle part Christophe ne sentait plus crûment le mensonge que dans l’expression de l’amour: car il était ici plus à même de le comparer avec la vérité. Cette convention des chants d’amour, larmoyants et corrects, ne répondait à rien ni des désirs de l’homme, ni du cœur féminin. Cependant, les gens qui avaient écrit cela avaient dû aimer, au moins une fois dans leur vie! Était-il possible qu’ils eussent aimé ainsi? Non, non, ils avaient menti, menti comme toujours, ils s’étaient menti à eux-mêmes; ils avaient voulu s’idéaliser… Idéaliser! c’est-à-dire: avoir peur de regarder la vie en face, être incapable de voir les choses, comme elles sont. – Partout, la même timidité, le manque de franchise virile. Partout, le même enthousiasme à froid, la solennité pompeuse et théâtrale, dans le patriotisme, dans la boisson, dans la religion. Les Trinklieder (chants à boire) étaient des prosopopées au vin ou à la coupe: « Du herrlich Glas… » («Toi, noble verre…»). La foi, qui devrait jaillir de l’âme comme un flot imprévu, était un article de fabrique, une denrée. Les chants patriotiques semblaient faits pour des troupeaux de moutons, bêlant en mesure… – Hurlez donc!… Quoi! Est-ce que vous continuerez à mentir – à « idéaliser » – jusque dans la soûlerie, jusque dans la tuerie, jusque dans la folie!…
Christophe en était arrivé à prendre en haine l’idéalisme. Il préférait à ce mensonge la brutalité franche. – Au fond, il était plus idéaliste que les autres, et il ne devait pas avoir de pires ennemis que ces réalistes brutaux, qu’il croyait préférer.
Sa passion l’aveuglait. Il se sentait glacé par le brouillard, le mensonge anémique, «les Idées-fantômes sans soleil». De toutes les forces de son être, il aspirait au soleil. Dans son mépris juvénile pour l’hypocrisie qui l’entourait, ou pour ce qu’il nommait tel, il ne voyait pas la haute sagesse pratique de la race, qui s’était bâti peu à peu son grandiose idéalisme, pour dompter ses instincts sauvages, ou pour en tirer parti. Ce ne sont pas des raisons arbitraires, des règles morales et religieuses, ce ne sont pas des législateurs et des hommes d’État, des prêtres et des philosophes, qui transforment les âmes des races et leur imposent une nouvelle nature: c’est l’œuvre des siècles de malheurs et d’épreuves: ils forgent pour la vie les peuples qui veulent vivre.
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