Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
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Cependant, Christophe composait; et ses compositions n’étaient pas exemptes des défauts qu’il reprochait aux autres. Car la création était chez lui un besoin irrésistible, qui ne se soumettait pas aux règles que son intelligence édictait. On ne crée pas par raison. On crée par nécessité. – Puis, il ne suffit pas d’avoir reconnu le mensonge et l’emphase inhérents à la plupart des sentiments, pour n’y plus retomber: il y faut de longs et pénibles efforts; rien de plus difficile que d’être tout à fait vrai dans la société moderne, avec l’héritage écrasant d’habitudes paresseuses transmis par les générations. Cela est surtout malaisé aux gens, ou aux peuples, qui ont la manie indiscrète de laisser parler leur cœur sans repos, quand il n’aurait rien de mieux à faire, le plus souvent, que de se taire.
Le cœur de Christophe était bien allemand, en cela: il n’avait pas encore appris la vertu de se taire; d’ailleurs, elle n’était pas de son âge. Il tenait de son père le besoin de parler, et de parler bruyamment. Il en avait conscience, et il luttait contre; mais cette lutte paralysait une partie de ses forces. – Il en soutenait une autre contre l’hérédité non moins fâcheuse qu’il tenait de son grand-père: une difficulté extrême à s’exprimer exactement. – Il était fils de virtuose. Il sentait le dangereux attrait de la virtuosité: – plaisir physique, plaisir d’adresse, d’agilité, d’activité musculaire, plaisir de vaincre, d’éblouir, de subjuguer par sa personne le public aux mille têtes; plaisir bien excusable, presque innocent chez un jeune homme, mais néanmoins mortel pour l’art et pour l’âme: – Christophe le connaissait: il l’avait dans le sang; il le méprisait, mais tout de même il y cédait.
Ainsi, tiraillé entre les instincts de sa race et Ceux de son génie, alourdi par le fardeau d’un passé parasite qui s’incrustait à lui et dont il ne parvenait pas à se défaire, il avançait en trébuchant, et il était beaucoup plus près qu’il ne pensait de ce qu’il proscrivait. Toutes ses œuvres d’alors étaient un mélange de vérité et de boursouflure, de vigueur lucide et de bêtise bredouillante. Ce n’était que par instants que sa personnalité arrivait à percer l’enveloppe de ces personnalités mortes qui ligotaient ses mouvements.
Il était seul. Il n’avait aucun guide qui l’aidât à sortir du bourbier, Quand il se croyait dehors, il s’y enfonçait de plus belle. Il allait à l’aveuglette, gaspillant son temps et ses forces en essais malheureux. Nulle expérience ne lui était épargnée; et, dans le désordre de cette agitation créatrice, il ne se rendait pas compte de ce qui valait le mieux parmi ce qu’il créait. Il s’empêtrait dans des Projets absurdes, des poèmes symphoniques, qui avaient des prétentions philosophiques et des dimensions monstrueuses. Son esprit était trop sincère pour pouvoir s’y lier longtemps; et il les abandonnait avec dégoût, avant d’en avoir esquissé une seule partie. Ou bien, il prétendait traduire dans des ouvertures les œuvres de poésie les plus inaccessibles. Alors il pataugeait dans un domaine qui n’était pas le sien. Quand il se traçait lui-même ses scénarios, – (car il ne doutait de rien), – c’étaient de pures âneries; et quand il s’attaquait aux grandes œuvres de Gœthe, de Kleist, de Hebbel, ou de Shakespeare, il les comprenait tout de travers. Non par manque d’intelligence, mais d’esprit critique; il ne savait pas comprendre les autres, il était trop préoccupé de lui-même; il se retrouvait partout, avec son âme naïve et boursouflée.
À côté de ces monstres qui n’étaient point faits pour vivre, il écrivait une quantité de petites œuvres, qui étaient l’expression immédiate d’émotions passagères, – les plus éternelles de toutes; des pensées musicales, des Lieder . Ici, comme ailleurs, il était en réaction passionnée contre les habitudes courantes. Il reprenait les poésies célèbres, déjà traitées en musique, et il avait l’impertinence de vouloir faire autrement et plus vrai que Schumann et Schubert. Tantôt il tâchait de rendre aux figures poétiques de Gœthe: à Mignon, au Harpiste de Wilhelm Meister , leur caractère individuel, précis et trouble. Tantôt il s’attaquait à des Lieder amoureux, que la faiblesse des artistes et la fadeur du public, tacitement d’accord, s’étaient habituées à revêtir de sentimentalité doucereuse; et il les déshabillait: il leur soufflait une âpreté fauve et sensuelle. En un mot, il prétendait faire vivre des passions et des êtres pour eux-mêmes, et non pour servir de jouets à des familles allemandes en quête d’attendrissements faciles, le dimanche, attablées à quelque Biergarten .
Mais d’ordinaire, il trouvait les poètes, trop littéraires; et il cherchait de préférence les textes les plus simples: de vieux Lieder , de vieilles chansons spirituelles, qu’il avait lues dans un manuel d’édification: il se gardait bien de leur conserver leur caractère de choral: il les traitait de façon audacieusement laïque et vivante. Ou bien c’étaient des proverbes, parfois même des mots entendus en passant, des bribes de dialogues populaires, des réflexions d’enfants: – des paroles gauches et prosaïques, où transparaissait le sentiment tout pur. Là il était à l’aise, et il atteignait à une profondeur, dont il ne se doutait pas.
Bonnes ou mauvaises, le plus souvent mauvaises, l’ensemble de ces œuvres débordaient de vie. Tout n’en était pas neuf: tant s’en fallait. Christophe était maintes fois banal, par sincérité même; il lui arrivait de répéter des formes déjà employées, parce qu’elles rendaient exactement sa pensée, parce qu’il sentait ainsi, et non pas autrement. Pour rien au monde, il n’eût cherché à être original: il lui semblait qu’il fallait être bien médiocre pour s’embarrasser d’un pareil souci. Il cherchait à dire ce qu’il sentait, sans se préoccuper si cela avait été, ou non, dit avant lui. Il avait l’orgueil de croire que c’était encore la meilleure façon d’être original, et que Jean-Christophe n’avait été et ne serait jamais qu’une fois. Avec la magnifique impudence de la jeunesse, rien ne lui semblait fait encore; et tout lui semblait à faire – ou à refaire. Le sentiment de cette plénitude intérieure, d’une vie illimitée, le jetait dans un état de bonheur exubérant et indiscret. Jubilation de tous les instants. Elle n’avait pas besoin de la joie, elle pouvait s’accommoder de la tristesse: sa source était dans sa force, mère de tout bonheur et de toute vertu. Vivre, vivre trop!… Qui ne sent point en lui cette ivresse de la force, cette jubilation de vivre, – fût-ce au fond du malheur, – n’est pas un artiste. C’est la pierre de touche. La vraie grandeur se reconnaît au pouvoir de jubiler, dans la joie et la peine. Un Mendelssohn ou un Brahms, dieux des brouillards d’octobre et de la petite pluie, n’ont jamais connu ce pouvoir divin.
Christophe le possédait; et il faisait montre de sa joie, avec une naïveté imprudente. Il n’y voyait point malice, il ne demandait qu’à la partager avec les autres. Il ne s’apercevait pas que cette joie est blessante pour la plupart des gens, qui ne la possèdent pas. Au reste, il ne s’inquiétait point de plaire ou de déplaire; il était sûr de lui, et rien ne lui paraissait plus simple que de communiquer aux autres sa conviction. Il comparait ses richesses à la pauvreté générale des fabricants de notes: et il pensait qu’il lui serait bien facile de faire reconnaître sa supériorité. Trop facile. Il n’avait qu’à se montrer.
Il se montra.
On l’attendait.
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