Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
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À la suite de cette épreuve, Christophe, rentré chez lui, s’avisa de relire les œuvres des musiciens «consacrés». Il fut consterné, en s’apercevant que certains des maîtres qu’il aimait le mieux avaient menti . Il s’efforça d’en douter, de croire qu’il se trompait. – Mais non, il n’y avait pas moyen… Il était saisi de la somme de médiocrité et de mensonge qui constitue le trésor artistique d’un grand peuple. Combien peu de pages résistaient à l’examen!
Dès lors, ce ne fut plus qu’avec un battement de cœur qu’il aborda la lecture d’autres œuvres, qui lui étaient chères… Hélas! Il était comme ensorcelé: partout, la même déconvenue! À l’égard de certains maîtres, ce fut un déchirement de cœur; c’était comme s’il perdait un ami bien-aimé, comme s’il s’apercevait soudain que cet ami en qui il avait mis sa confiance le trompait depuis des années. Il en pleurait. La nuit, il ne dormait plus; il continuait de se tourmenter. Il s’accusait lui-même: est-ce qu’il ne savait plus juger? Est-ce qu’il était devenu tout à fait idiot?… Non, non, plus que jamais, il voyait la beauté rayonnante du jour, il sentait l’abondance généreuse de la vie: son cœur ne le trompait point…
Longtemps encore, il n’osa pas toucher à ceux qui étaient pour lui les meilleurs, les plus purs, le Saint des Saints. Il tremblait de porter atteinte à la foi qu’il avait en eux. Mais comment résister à l’impitoyable instinct d’une âme véridique, qui veut aller jusqu’au bout et voir les choses comme elles sont, quoi qu’on doive en souffrir? – Il ouvrit donc les œuvres sacrées, il fit donner la dernière réserve, la garde impériale… Dès les premiers regards il vit qu’elles n’étaient pas plus immaculées que les autres. Il n’eut pas le courage de continuer. À certains moments il s’arrêtait, il fermait le livre; comme le fils de Noé, il jetait le manteau sur la nudité de son père…
Après, il restait abattu, au milieu de ces ruines. Il eût mieux aimé perdre un bras que ses saintes illusions. Son cœur était en deuil. Mais une telle sève était en lui que sa confiance dans l’art n’en fut pas ébranlée. Avec la présomption naïve du jeune homme, il recommençait la vie, comme si personne ne l’avait vécue avant lui. Dans la griserie de sa force neuve, il sentait – non sans raison, peut-être – qu’à peu d’exceptions près, il n’y a aucun rapport entre les passions vivantes et l’expression que l’art en a donnée. Mais il se trompait en pensant que lui-même était plus heureux ou plus vrai, quand il les exprimait. Comme il était plein de ses passions, il lui était aisé de les retrouver au travers de ce qu’il écrivait; mais personne autre que lui ne les eût reconnues, sous le vocabulaire imparfait dont il les désignait. Beaucoup des artistes qu’il condamnait, étaient dans le même cas. Ils avaient eu et traduit des sentiments profonds: mais le secret de leur langue était mort avec eux.
Christophe n’était pas psychologue, il ne s’embarrassait pas de toutes ces raisons: ce qui était mort pour lui l’avait toujours été. Il révisait ses jugements sur le passé avec l’injustice féroce et assurée de la jeunesse. Il mettait à nu les plus nobles âmes, sans pitié pour leurs ridicules. C’était la mélancolie cossue, la fantaisie distinguée, le néant bien pensant de Mendelssohn. C’était la verroterie et le clinquant de Weber, sa sécheresse de cœur, son émotion cérébrale. C’était Liszt, père noble, écuyer de cirque, néo classique et forain, mélange à doses égales de noblesse réelle et de noblesse fausse, d’idéalisme serein et de virtuosité dégoûtante. C’était Schubert, englouti sous sa sensibilité, comme sous des kilomètres d’eau transparente et fade. Les vieux des âges héroïques, les demi-dieux, les Prophètes, les Pères de l’Église, n’étaient pas épargnés. Même le grand Sébastien, l’homme trois fois séculaire, qui portait en lui le passé et l’avenir, – Bach, – n’était pas pur de tout mensonge, de toute niaiserie de la mode, de tout bavardage d’école. Cet homme qui avait vu Dieu semblait parfois à Christophe d’une religion insipide et sucrée, style jésuite, rococo. On trouvait dans ses Cantates des airs de langueur amoureuse et dévote – (des dialogues de l’Âme qui coquette avec Jésus), – Christophe en était écœuré: il croyait voir des chérubins joufflus, faisant des ronds de jambe. Puis, il avait le sentiment que le génial Cantor écrivait dans sa chambre close: cela sentait le renfermé; il n’y avait pas dans sa musique cet air fort du dehors qui souffle chez d’autres, moins grands musiciens peut-être, mais plus grands hommes, – plus hommes tels Beethoven, ou Haendel. Ce qui le blessait aussi chez les classiques, c’était leur manque de liberté: presque tout dans leurs œuvres était «construit». Tantôt une émotion était amplifiée par tous les lieux communs de la rhétorique musicale, tantôt c’était un simple rythme, un dessin ornemental, répété, retourné, combiné en tous sens, d’une façon mécanique. Ces constructions symétriques et rabâcheuses – sonates et symphonies – exaspéraient Christophe, peu sensible, en ce moment, à la beauté de l’ordre, des plans vastes et bien conçus. Elles lui semblaient l’œuvre de maçons plutôt que de musiciens.
Il ne faudrait pas croire qu’il en fût moins sévère pour les romantiques. Chose curieuse, il n’y avait pas de musiciens qui l’irritassent davantage que ceux qui avaient prétendu être le plus libres, le plus spontanés, le moins constructeurs, – ceux qui, comme Schumann, avaient versé, goutte à goutte, dans leurs innombrables petites œuvres, leur vie tout entière. Il s’acharnait contre eux avec d’autant plus de colère qu’il reconnaissait en eux son âme adolescente et toutes les niaiseries qu’il s’était juré d’en arracher. Certes, le candide Schumann ne pouvait être taxé de fausseté: il ne disait presque jamais rien qu’il n’eût vraiment senti. Mais, justement, son exemple amenait Christophe à comprendre que la pire fausseté de l’art allemand n’était pas quand ses artistes voulaient exprimer des sentiments qu’ils ne sentaient point, mais bien plutôt quand ils voulaient exprimer des sentiments qu’ils sentaient – et qui étaient faux . La musique est un miroir implacable de l’âme. Plus un musicien allemand est naïf et de bonne foi, plus il montre les faiblesses de l’âme allemande, son fond incertain, sa sensibilité molle, son manque de franchise son idéalisme un peu sournois, son incapacité à se voir soi-même, à oser se voir en face. Ce faux idéalisme était la plaie, même des plus grands, de Wagner. En relisant ses œuvres, Christophe grinçait des dents. Lohengrin lui paraissait d’un mensonge à hurler. Il haïssait cette chevalerie de pacotille, cette bondieuserie hypocrite, ce héros sans peur et sans cœur, incarnation d’une vertu égoïste et froide qui s’admire et qui s’aime avec prédilection. Il le connaissait trop, il l’avait vu dans la réalité, ce type de pharisien allemand bellâtre impeccable et dur en adoration devant sa propre image à la divinité de laquelle il n’a point de peine à sacrifier les autres. Le Hollandais Volant l’accablait de sa sentimentalité massive et de son morne ennui. Les barbares décadents de la Tétralogie étaient, en amour, d’une fadeur écœurante. Siegmund enlevant sa sœur, ténorisait une romance de salon. Siegfried et Brünnhilde, en bons mariés allemands, dans la Gœtterdœmmerung , étalaient aux yeux l’un de l’autre, et surtout du public, leur passion conjugale pompeuse et bavarde. Tous les genres de mensonges s’étaient donné rendez-vous dans ces œuvres: faux idéalisme, faux christianisme, faux gothisme, faux légendaire, faux divin, faux humain. Jamais convention plus énorme ne s’était affichée que dans ce théâtre qui prétendait renverser toutes les conventions. Ni les yeux, ni l’esprit, ni le cœur n’en pouvaient être dupes, un instant: pour qu’ils le fussent, il fallait qu’ils voulussent l’être. – Ils le voulaient. L’Allemagne se délectait de cet art vieillot et enfantin, art de brutes déchaînées et de petites filles mystiques et gnangnan.
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