Romain Rolland - Jean-Christophe Tome VI

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Publié de 1904 à 1912, ce roman fleuve en 10 volumes est un courageux message d'amour, d'espoir d'une humanité réconciliée, une quête de sagesse en une époque particulièrement troublée qui allait aboutir à la guerre de 14-18. Romain Rolland reçut le prix Nobel de littérature en 1915 pour ce roman. Il nous conte l'histoire de Jean-Christophe Krafft, musicien allemand, héros romantique, qui devra passer par une série d'épreuves avant de dominer sa vie et trouver l'équilibre de la plénitude.
Christophe est l'aîné de Melchior, violoniste qui s'enlise dans l'alcool, et de Louisa, mère courage qui se bat contre la misère. Grand-père était aussi musicien. Il offre un vieux piano à la famille et apprend la musique à Christophe. Cet instrument va permettre de révéler le talent de l'enfant qui, à six ans, se voue à la musique, commence à donner des concerts et à composer…

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Au bout de quelques semaines, les ressources des Jeannin se trouvaient épuisées. M meJeannin dut abdiquer tout reste d’amour-propre, et elle alla, à l’insu de ses enfants, faire une demande d’argent à Poyet. Elle s’arrangea de façon à le voir seul, dans son cabinet, et elle le supplia de lui avancer une petite somme, en attendant qu’ils eussent trouvé une situation qui leur permît de vivre. L’autre, qui était faible et assez humain, après avoir essayé de remettre sa réponse à plus tard, céda. Il avança deux cents francs, dans un moment d’émotion, dont il ne fut pas le maître; il s’en repentit d’ailleurs aussitôt après, – surtout quand il lui fallut en convenir avec M mePoyet, qui fut exaspérée contre la faiblesse de son mari et contre son intrigante de sœur.

*

Les Jeannin passèrent leurs journées à courir dans Paris, pour trouver une place. M meJeannin, avec ses préjugés de bourgeoise riche de province, ne pouvait admettre, pour elle et pour ses enfants, d’autre profession que celles qu’on nomme «libérales», – sans doute parce qu’on y meurt de faim. Même, elle n’eût point permis que sa fille se plaçât comme institutrice dans une famille. Il n’y avait que les professions officielles, au service de l’État, qui ne lui parussent pas déshonorantes. Il fallait trouver moyen qu’Olivier achevât son éducation, pour devenir professeur. À l’égard d’Antoinette, M meJeannin eût voulu qu’elle entrât dans une institution d’enseignement, pour y donner des leçons, ou au Conservatoire, pour avoir un prix de piano. Mais les institutions auxquelles elle s’adressa étaient toutes pourvues de professeurs, qui avaient de bien autres titres que sa fille, avec son pauvre petit brevet élémentaire; et quant à la musique, il fallut reconnaître que le talent d’Antoinette était des plus ordinaires, comparé à celui de tant d’autres, qui ne réussissaient même pas à percer. Ils découvrirent l’effroyable lutte pour la vie et la consommation insensée que Paris fait de talents petits et grands, dont elle n’a que faire.

Les deux enfants prirent un découragement, une défiance exagérée de leur valeur: ils se crurent médiocres; ils s’acharnaient à se le prouver, à le prouver à leur mère. Olivier, qui, dans son collège de province, n’avait point de peine à passer pour un aigle, était anéanti par ces épreuves: il semblait avoir perdu possession de tous ses dons. Au lycée où on le mit, et où il avait réussi à obtenir une bourse, son classement fut si désastreux dans les premiers temps qu’on lui enleva sa bourse. Il se crut tout à fait stupide. En même temps, il avait l’horreur de Paris, de ce grouillement d’êtres, de l’immoralité dégoûtante de ses camarades, de leurs conversations ignobles, de la bestialité de quelques-uns d’entre eux, qui ne lui épargnaient pas d’abominables propositions. Il n’avait même pas la force de leur dire son mépris. Il se sentait avili par la seule pensée de leur avilissement. Il se réfugiait avec sa mère et sa sœur dans les prières passionnées qu’ils faisaient ensemble, chaque soir, après chaque journée nouvelle de déceptions et d’humiliations intimes, qui semblaient une souillure à ces cœurs innocents, et qu’ils n’osaient même pas se raconter. Mais, au contact de l’esprit d’athéisme latent, qu’on respire à Paris, la foi d’Olivier commençait à s’effriter, sans qu’il s’en aperçût, comme une chaux trop fraîche tombe des murs, au souffle de la pluie. Il continuait de croire; mais autour de lui, Dieu mourait.

Sa mère et sa sœur poursuivaient leurs courses inutiles. M meJeannin était retournée voir les Poyet, qui, désireux de se débarrasser d’eux, leur offrirent des places. Il s’agissait pour M meJeannin d’entrer comme lectrice chez une vieille dame, qui passait l’hiver dans le Midi. Pour Antoinette, on lui trouvait un poste d’institutrice chez une famille de l’Ouest de la France, qui vivait toute l’année à la campagne. Les conditions n’étaient pas trop mauvaises; mais M meJeannin refusa. Plus encore qu’à l’humiliation de servir elle-même, elle s’opposait à ce que sa fille y fût réduite, et surtout à ce qu’Antoinette fût éloignée d’elle. Si malheureux qu’ils fussent, et justement parce qu’ils étaient malheureux, ils voulaient rester ensemble. – M mePoyet le prit très mal. Elle dit que, quand on n’avait pas les moyens de vivre, il ne fallait pas faire les orgueilleux. M meJeannin ne put s’empêcher de lui reprocher son manque de cœur. M mePoyet dit des paroles blessantes sur la faillite, et sur l’argent que M meJeannin lui devait. Elles se séparèrent, brouillées à mort. Toutes relations furent cassées. M meJeannin n’eut plus qu’un désir: rendre l’argent qu’elle avait emprunté. Mais elle ne le pouvait pas.

Les vaines démarches continuèrent. M meJeannin alla voir le député et le sénateur de son département, à qui M. Jeannin avait maintes fois rendu service. Partout, elle se heurta à l’ingratitude et à l’égoïsme. Le député ne répondit même pas aux lettres, et, quand elle vint sonner à sa porte, fit dire qu’il était sorti. Le sénateur lui parla avec une commisération grossière de sa situation qu’il imputa à «ce misérable Jeannin», dont il flétrit durement le suicide. M meJeannin prit la défense de son mari. Le sénateur dit qu’il savait bien que ce n’était pas par malhonnêteté, mais par bêtise, que le banquier avait agi, que c’était un niais, un pauvre hanneton, ne voulant jamais en faire qu’à sa tête, sans demander conseil à personne, et sans écouter aucun avertissement. S’il s’était perdu seul, on n’aurait rien à dire: ce serait bien fait! Mais, – sans parler des autres ruines, – qu’il eût jeté sa femme et ses enfants dans la misère, et qu’ensuite il les plantât là, les laissant se débrouiller comme ils pourraient…, cela, c’était affaire à M meJeannin de le lui pardonner, si elle était une sainte; mais lui, sénateur, qui n’était pas un saint – ( s, a, i, n, t ), – qui se flattait d’être seulement un homme sain – ( s, a, i, n ), – un homme sain, sensé et raisonnable, – lui, n’avait aucun motif pour pardonner: l’individu qui se suicidait en pareil cas était un misérable. La seule circonstance atténuante qu’on pût plaider pour Jeannin, c’était qu’il n’était pas tout à fait responsable. Là-dessus, il s’excusa auprès de M meJeannin, de s’être exprimé d’une façon un peu vive sur le compte du mari: il en donna pour cause la sympathie qu’il avait pour elle: et, ouvrant son tiroir, il lui offrit un billet de cinquante francs, – une aumône, – qu’elle refusa.

Elle chercha une place dans les bureaux d’une grande administration. Ses démarches étaient maladroites et sans suite. Elle prenait tout son courage pour en faire une; puis, elle revenait si démoralisée que, pendant plusieurs jours, elle n’avait plus la force de bouger; et, quand elle se remettait en marche, il était trop tard. Elle ne trouva pas plus de secours auprès des gens d’église, soit que ceux-ci n’y vissent pas leur avantage, soit qu’ils se désintéressassent d’une famille ruinée, dont le père était notoirement anticlérical. Tout ce que M meJeannin réussit à trouver, après mille efforts, fut une place de professeur de piano dans un couvent, – métier ingrat et ridiculement payé. Afin de gagner un peu plus, elle faisait de la copie, le soir, pour une agence. On était très dur pour elle. Son écriture et son étourderie, qui lui faisaient sauter un mot, une ligne, malgré son application – (elle pensait à tant d’autres choses!) – lui attirèrent des observations blessantes. Il arriva qu’après s’être brûlé les yeux et courbaturée à écrire jusqu’au milieu de la nuit, elle se vit refuser sa copie. Elle rentrait, bouleversée. Elle passait des journées à gémir, sans prendre aucun parti. Depuis longtemps, elle souffrait d’une maladie de cœur, que les épreuves avaient aggravée, et qui lui inspirait de sinistres pressentiments. Elle avait parfois des angoisses, des étouffements, comme si elle allait mourir. Elle ne sortait plus sans avoir dans sa poche son nom et son adresse écrits, au cas où elle viendrait à tomber dans la rue. Qu’arriverait-il, si elle disparaissait? Antoinette la soutenait, comme elle pouvait, affectant une tranquillité qu’elle n’avait pas; elle la suppliait de se ménager, de la laisser travailler à sa place. Mais M meJeannin mettait les derniers restes de son orgueil à ce qu’au moins sa fille ne connût point les humiliations dont elle avait à souffrir.

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