Alfred Assollant - Rose-D’Amour

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Marie, dite Rose-d'Amour, appelée ainsi pour sa gentillesse, est vouée aux malheurs de la terre… Sauvée par Bernard, dit Vire-Loup, de l'attaque d'un loup, elle lui en sera reconnaissante. Il deviendra son meilleur ami, puis son amoureux, Bernard doit partir faire son service militaire, mais ne reviendra que dans 7 ans: Rose d'Amour lui promet de l'attendre fidèlement. Elle écrit régulièrement à Bernard, sans jamais recevoir de réponse, pourquoi? L'a-t-il oublié? Marie finit par ne plus croire au retour de son amant qui, avant de partir, lui a laissé un cadeau, une charmante petite fille nommée Bernardine. Plus de mariage, les voisins, les amis l'abandonnent, qu'a-t-elle donc fait pour mériter un tel Destin?…

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Les paroles sortaient une à une de son gosier avec un effort qui faisait peine à voir. Ces trois jours passés à courir la campagne l’avaient fatigué plus qu’une longue maladie. Je l’écoutais, abattue, consternée, presque prosternée, sans rien dire. Il reprit:

«Nous vivrons donc ensemble comme par le passé. Tout ce qui te manquera, je te le donnerai mais tu ne seras plus pour moi qu’une étrangère.»

À ces mots, je fondis en larmes et me jetai à genoux devant lui. Il m’écarta doucement de la main, se leva, et, prenant sa hache, il alla travailler comme à l’ordinaire.

Je me couchai sur mon lit, les membres brisés par la fatigue et la douleur. La fièvre me prit et ne me quitta qu’au bout de huit jours. Cependant mon histoire commençait à se répandre. Le départ subit de mon père et son retour, qu’on ne s’expliquait pas, avaient fait causer les voisins, car dans notre pays tout est événement. On interrogea mon père, qui ne répondit rien, suivant sa coutume. Alors la mère de Bernard fit entendre qu’elle en savait sur ce mystère plus long qu’elle n’en voulait dire. On la pressa de parler.

«C’est bon, c’est bon, dit-elle; ce n’est pas pour rien qu’on m’a surnommée Bouche-close. Vous voudriez bien savoir ce qu’il y a, mes petits amis; mais vous ne saurez rien, c’est moi qui vous le dis.

– On ne saura rien parce qu’il n’y a rien, dit une voisine.

– Ah! vous croyez qu’il n’y a rien vous autres? Et pourquoi donc le vieux Sans-Souci aurait-il?… Mais je ne veux rien dire, pour vous faire enrager.

– Bon! s’il y avait quelque chose, reprit une autre, est-ce que vous ne l’auriez pas tambouriné depuis longtemps aux quatre coins de la ville?

– Tambouriné! vieille folle? c’est vous qu’on tambourine tous les jours depuis soixante ans! Ah! je tambourine les secrets! Eh bien! vous ne saurez pas celui-là, vous ne le saurez jamais, c’est-à-dire… vous ne le saurez pas avant le temps. N’empêche que Bernard est un fameux gaillard et un joli garçon.

– Voilà du nouveau! cria la vieille qui avait parlé de tambouriner. Elle va nous faire l’éloge de son Bernard. Un joli garçon, n’est-ce pas, un va-nu-pieds qui n’a jamais su gagner dix sous!…

– Mon Bernard! un va-nu-pieds! Eh bien! quand je lâcherai mon coq, gardez vos poules, mes amies, je ne vous dis que ça.

– Un fameux coq! ce Bernard! Ne dirait-on pas que les filles vont courir après lui?

– Eh bien! et quand on le dirait, sais-tu qu’il y en a plus d’une qui!… Mais je ne veux rien dire, j’en dirais trop. Et après tout, ce n’est pas sa faute, à cette pauvre fille!…

– Quelle pauvre fille? dit une des curieuses. Quelle est l’abandonnée du ciel qui voudrait d’un vilain singe comme ton Bernard?

– L’abandonnée du ciel! Apprends, dévergondée, que tu serais encore bien heureuse d’être cette abandonnée du ciel, et si Bernard avait voulu… Demande plutôt à…

– À qui, mère Bernard?

– À mon bonnet, bavarde! Tu voudrais bien savoir ce que je ne veux pas te dire; mais ce n’est ni moi, ni Bernard, ni le vieux Sans-Souci , qui…

– Le vieux Sans-Souci ! cria l’autre, c’est donc Rose-d’Amour, Rose la vertueuse, Rose la rusée, Rose la renchérie, Rose qui fait la fière en public avec les garçons?

– Qui est-ce qui te parle de Rose-d’Amour, langue du diable, langue pestiférée?

– Bon! la vieille se fâche; mais c’est toi qui nous as parlé du vieux Sans-Souci .

– Le fait est, dit une autre, que Rose pâlit tous les jours.

– Rose maigrit, Rose se dessèche, Rose dépérit.

– C’est faux, dit la première qui avait parlé, Rose-d’Amour ne maigrit pas; au contraire, elle engraisse. Rose-d’Amour était en fleurs ce printemps, elle donnera des fruits cet hiver.

– Est-ce que vous allez devenir grand’mère, mère Bernard?»

La pauvre femme vit bien alors qu’elle avait trop parlé. Le plaisir de vanter son fils lui avait fait dire ce malheureux secret. Dès le lendemain, ce fut l’histoire de tout le quartier. Quand j’entrai dans l’atelier, le contremaître vint me prendre le menton en riant. Mes camarades se moquèrent de moi; ce fut une risée générale. Le soir, on se mit en haie pour me voir passer. Ah! madame, les femmes sont si dures les unes pour les autres!

Cependant je n’osai rien dire, de peur que mon père ne se fît quelque querelle avec les voisins. Heureusement le pauvre homme, tout occupé de son propre chagrin, ne s’aperçut pas des affronts qu’on me faisait. Il allait de bonne heure à son travail, il revenait à la nuit close; pour éviter tous les regards, il se coulait le long des murs, il faisait des détours et rentrait à la maison en suivant des sentiers de chèvre. Nous ne nous parlions plus. Je préparais la soupe comme à l’ordinaire; il prenait son écuelle, s’enfonçait dans le coin de la cheminée et mangeait sans lever les yeux. Quand il avait fini il allait s’asseoir sur le rocher, mais seul, car je n’osais plus lui tenir compagnie; il demeurait là une heure ou deux, à réfléchir, rentrait et se couchait. À peine si je lui disais d’une voix tremblante:

«Bonsoir, père.»

Il me répondait:

«Bonsoir.»

Et se retournait du côté de la muraille. J’allais alors dans ma chambre, et je passais la moitié de la nuit à pleurer.

Voilà, madame, comment je passai la moitié de l’année. Enfin, j’accouchai d’une fille avec des douleurs terribles. Mon père avait fait venir la sage-femme et attendait, dans la chambre à côté de la mienne, que je fusse délivrée. Quand ma petite fille fut née, il la prit dans ses bras, l’enveloppa lui-même dans les langes et la mit dans le berceau; puis il entra pour me voir, et me demanda si j’avais besoin de quelque chose.

«Je n’ai besoin de rien, lui dis-je, que de ton pardon.»

Il se détourna sans répondre, et sortit en s’essuyant les yeux. Le pauvre homme était, je crois, mille fois plus malheureux que moi. Il m’aimait tant, et il me voyait si malheureuse! Mais il craignait de me donner la moindre marque d’amitié.

Quand je pus me lever, je lui demandai bien humblement la permission de nourrir moi-même mon enfant. Je craignais qu’il ne voulût pas la voir.

«Il est bien tard, dit-il, pour me demander cette permission-là; mais la pauvre enfant est innocente. Garde-la.»

Ce fut sa seule parole; mais je le voyais me regarder souvent quand il pensait n’être pas vu, et s’attendrir sur mon sort. Il allait chercher lui-même ou acheter tout ce dont j’avais besoin, et quand je voulais le remercier, il répondait brusquement:

«C’est pour l’enfant.»

Quand il fut question du baptême, je voulus encore lui demander conseil.

«Appelle-la comme tu voudras», dit-il.

Je l’appelai Bernardine en souvenir de son père; mais comme ce nom faisait mal au vieux Sans-Souci , je changeais, quand il était là, ce nom pour celui de ma mère, qui s’appelait Jeanne.

Petit à petit, nous reprîmes notre vie ordinaire. Je nourrissais mon enfant, et comme je savais coudre, je gagnais encore quelque argent à demeurer dans la maison. Le père et la mère de Bernard venaient nous voir souvent, et nous parlions ensemble de Bernard, du moins quand mon père n’y était pas, car la première fois qu’on en parla devant lui il se leva, sortit, et ne voulut pas rentrer de toute la soirée.

Il faut vous dire, madame, que ma pauvre Bernardine était jolie comme un ange, avec de beaux cheveux blonds frisés, de petites dents blanches comme du lait, et des lèvres comme on n’en fait plus. Dès l’âge de huit mois elle commença à marcher, et à neuf mois elle disait papa et maman, comme une personne naturelle.

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