Alfred Assollant - Rose-D’Amour

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Marie, dite Rose-d'Amour, appelée ainsi pour sa gentillesse, est vouée aux malheurs de la terre… Sauvée par Bernard, dit Vire-Loup, de l'attaque d'un loup, elle lui en sera reconnaissante. Il deviendra son meilleur ami, puis son amoureux, Bernard doit partir faire son service militaire, mais ne reviendra que dans 7 ans: Rose d'Amour lui promet de l'attendre fidèlement. Elle écrit régulièrement à Bernard, sans jamais recevoir de réponse, pourquoi? L'a-t-il oublié? Marie finit par ne plus croire au retour de son amant qui, avant de partir, lui a laissé un cadeau, une charmante petite fille nommée Bernardine. Plus de mariage, les voisins, les amis l'abandonnent, qu'a-t-elle donc fait pour mériter un tel Destin?…

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À ces mots, mon père, qui était l’homme le plus doux du monde et le plus ennemi des batailles, devint pâle comme un mort; il déposa Bernardine à terre, et saisissant l’homme aux cheveux, il le roula dans la poussière et l’accabla de coups de pied et de coups de poing.

Les voisins voulurent l’arracher de ses mains, mais mon père y allait avec tant de rage qu’on ne put jamais délivrer l’autre; à peine si l’on parvint à le relever à demi, tout sanglant et la bouche écumante.

Cependant, à force de frapper, mon père, fatigué, finit par lâcher prise. À ce moment, l’autre ayant ses deux mains libres, tira de sa poche un compas (c’était un charpentier comme mon père) et l’en frappa deux fois dans la poitrine. Mon père tomba aussitôt, et l’autre se sauva sans qu’on pût l’arrêter.

Jugez, madame, quel spectacle pour moi qui voyais toute cette bataille commencée à cause de moi, et qui ne pouvais pas l’empêcher. Je me jetai sur mon père pour le relever; mais il était en tel état qu’il fallut le porter sur son lit. On appela le médecin, qui secoua la tête et dit qu’il n’avait pas deux heures à vivre.

«Puisqu’il en est ainsi, dit mon père, sortez tous: je veux parler à ma fille.»

Mes yeux se fondaient en eau. Je ne pouvais plus parler. Je m’avançai vers son lit.

«Embrasse-moi, dit-il, ma chère enfant, et réconcilions-nous, puisque je vais mourir. Dieu me punit d’avoir été peut-être trop sévère avec toi, après avoir été trop négligent.

– Oh! père, tu me pardonnes!»

Et je l’embrassai de toutes mes forces.

«Je ne te pardonne pas, ma pauvre Rose, dit-il, c’est Dieu seul qui pardonne. Moi, je t’aime. Qu’est-ce que je pourrais te reprocher? Ne m’as-tu pas aimé, soigné, caressé? As-tu été ingrate ou méchante avec moi? Jamais. Et si tu as manqué à tes devoirs de femme, n’est-ce pas toi qui en as porté la peine? Va, je t’aime, et si je regrette quelque chose, c’est de te laisser seule et sans protection sur la terre, car tes sœurs, je le sais, sont tout occupées de leurs maris et de leurs enfants, comme il est naturel, et ne pourront jamais t’aider. Je ne puis plus rien pour toi que te donner cette maison. Je te la donne. Tes sœurs ont reçu leur dot. Toi, attends Bernard, puisqu’il le faut, et élève Bernardine mieux que je ne t’ai élevée. Je ne te demande pas de la rendre meilleure et plus douce que toi, car tu as toujours été bonne et soumise envers moi, ni plus laborieuse, car je ne t’ai jamais vu perdre une minute, mais de la surveiller mieux. Hélas! tu vois tous les malheurs qui naissent d’un moment d’oubli. Apporte-moi Bernardine.»

Il la prit dans ses bras, la regarda un moment, l’embrassa, et me la rendit en disant:

«C’est tout ton portrait; elle sera aussi jolie que toi.»

Quelques moments après, le prêtre entra et resta seul pendant une demi-heure avec lui. Quand il fut sorti, je revins à mon tour, je pris la main de mon père; il fit un effort pour me sourire encore, et mourut.

Je me trouvai seule sur la terre, avec Bernardine qu’il fallait protéger, quand j’avais moi-même si grand besoin de protection.

VIII

Ce nouveau et terrible malheur, le plus grand de tous peut-être, qui venait de me frapper, aurait dû exciter la pitié de nos voisins; ce fut tout le contraire. Quand j’allai en pleurant, et la tête cachée dans le capuchon de ma mante, mener au cimetière le corps de mon pauvre père, j’entendis de tous côtés des cris contre moi.

«La voilà, cette coquine qui a fait assassiner son père! La voilà, cette dévergondée! Si elle n’avait pas eu une si mauvaise conduite, le pauvre homme vivrait encore. Ah! c’était un digne homme, celui-là, et qui méritait bien de n’être pas le père d’une pareille effrontée!… Pauvre vieux Sans-Souci! il n’aurait pas donné une chiquenaude à un enfant ni fait de mal à une mouche, mais elle l’a tourmenté toute sa vie et n’a pas eu de repos qu’il ne fût tué. La misérable! comment ose-t-elle se montrer dans les rues? On devrait la poursuivre à coups de pierres?»

Voilà, madame, les choses les plus douces qu’on disait de moi et que j’eus tout le temps d’entendre de notre maison à l’église et de l’église au cimetière.

Quand le cercueil fut descendu dans la fosse, et quand les premières pelletées de terre eurent été jetées sur le corps, les cris redoublèrent, et quelques-uns parlaient de me jeter dans la rivière.

À ce moment-là, brisée par la fatigue, par la honte, par le désespoir, je me trouvai mal et je tombai sans connaissance dans le cimetière même. Personne, excepté le vieux Bernard, ne s’occupa de me relever; on cria même que c’était une comédie, que je cherchais à inspirer de la pitié aux assistants; et quand, ranimée par les soins du père Bernard, je pus sortir du cimetière et revenir à la maison, on me suivit dans la rue avec des huées.

Enfin, madame, j’avais bu le calice jusqu’à la lie, et j’étais devenue comme insensible à tout. Au point où j’étais arrivée, je ne craignais ni n’espérais plus rien, et la mort même aurait été pour moi un bienfait.

Quant je rentrai chez moi, le vieux Bernard me quitta. C’était un honnête homme, mais il craignait qu’on ne lui fît un mauvais parti, et il n’était pas de force ni d’humeur à me défendre seul contre tous. La mère Bernard, quoi qu’elle aimât beaucoup Bernardine, ne voulait pas non plus se compromettre pour moi, car on quitte volontiers ceux contre qui le monde aboie, et ce sont de solides amis ceux qui vous défendent quand vous êtes seul contre tous.

Ce soir-là, quand je me vis seule au coin de mon feu, à cette place où mon père était encore assis la veille, je fus prise d’une telle envie de pleurer et d’un tel désespoir que j’eus un instant l’idée de me briser la tête contre les murs. Je pensais que j’étais seule au monde, que Bernard m’avait oubliée ou m’oublierait à coup sûr; que s’il ne m’oubliait pas, ses parents l’empêcheraient d’épouser une fille sans dot et déshonorée, qu’il me trouverait vieille et laide à son tour, qu’on lui ferait cent histoires de moi où je serais peinte comme une mauvaise fille, et qu’il faudrait qu’il m’aimât d’un amour sans pareil s’il pouvait résister à tous ces dégoûts. Enfin, mon cœur ne me fournissait que des sujets de chagrin, et si ce désespoir avait duré quelque temps, je crois que j’en serais devenue folle.

Pendant que je réfléchissais ainsi, ma petite Bernardine, que j’avais mise dans son berceau et oubliée, s’écria:

«Papa! papa!»

À ce cri, qui me rappelait si cruellement ma perte, je me remis à pleurer et j’allais la prendre dans son berceau; mais l’enfant, effrayée sans doute de voir ma figure pâle et décomposée, détourna la tête et se mit à crier plus fort:

«Papa! papa!»

Je sentis alors que j’étais mère et qu’il n’était plus temps de se désespérer.

«Papa est sorti, lui dis-je.

– Il est sorti… Va-t-il revenir bientôt?

– Je ne sais pas.

– Il reviendra en été? dit l’enfant.

– Oui, mon enfant, en été.»

Ces deux mots la calmèrent. Il faut savoir que, lorsqu’elle demandait quelque chose qu’il m’était impossible de lui donner, j’avais l’habitude de lui promettre de le donner en été, et ce mot dont elle ne connaissait pas le sens lui faisait autant de plaisir que si j’avais fait sa volonté.

Au bout d’un instant, Bernardine s’endormit dans mes bras, et je la plaçai sur son lit.

Je demeurai enfermée chez moi pendant plusieurs jours sans voir personne car les parents mêmes de Bernard m’avaient abandonnée, et mes sœurs et mes beaux-frères ne voulaient plus me voir. Enfin, il fallut sortir et aller chercher de l’ouvrage à l’atelier.

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