Ги де Мопассан - Bel ami - Édition illustrée

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Madeleine, qui enlevait son voile, se retourna d’une secousse :

« Moi ? Oh !

– Oui, toi. On ne laisse pas toute sa fortune à une femme, sans que… »

Elle était devenue tremblante et ne parvenait point à ôter les épingles qui retenaient le tissu transparent.

– 433 –

Après un moment de réflexion elle balbutia dune voix agitée Voyons - фото 78

Après un moment de réflexion, elle balbutia, d’une voix agitée :

« Voyons… voyons… tu es fou… tu es… tu es… Est-ce que toi-même… tout à l’heure… tu n’espérais pas… qu’il te laisserait quelque chose ? »

Georges restait debout, près d’elle, suivant toutes ses émotions, comme un magistrat qui cherche à surprendre les moindres défaillances d’un prévenu. Il prononça, en insistant sur chaque mot :

« Oui… il pouvait me laisser quelque chose, à moi… à moi, ton mari… à moi, son ami… entends-tu… mais pas à toi… à toi, son amie… à toi, ma femme. La distinction est capitale, essentielle, au point de vue des convenances… et de l’opinion publique. »

Madeleine, à son

tour, le regardait

fixement, dans la

transparence des yeux,

d’une façon profonde et

singulière, comme pour y

lire quelque chose,

comme pour y découvrir

cet inconnu de l’être

qu’on ne pénètre jamais

et qu’on peut à peine

entrevoir en des

secondes rapides, en ces

moments de non-garde,

ou d’abandon, ou

d’inattention, qui sont

comme des portes

– 434 –

laissées entrouvertes sur les mystérieux dedans de l’esprit. Et elle articula lentement :

« Il me semble pourtant que si… qu’on eût trouvé au moins aussi étrange un legs de cette importance, de lui… à toi. »

Il demanda brusquement :

« Pourquoi ça ? »

Elle dit :

« Parce que… »

Elle hésita, puis reprit :

« Parce que tu es mon mari… que tu ne le connais en somme que depuis peu… parce que je suis son amie depuis très longtemps… moi… parce que son premier testament, fait du vivant de Forestier, était déjà en ma faveur. »

Georges s’était mis à marcher à grands pas. Il déclara :

« Tu ne peux pas accepter ça. »

Elle répondit avec indifférence :

« Parfaitement ; alors, ce n’est pas la peine d’attendre à samedi ; nous pouvons faire prévenir tout de suite maître Lamaneur. »

Il s’arrêta en face d’elle ; et ils demeurèrent de nouveau quelques instants les yeux dans les yeux, s’efforçant d’aller jusqu’à l’impénétrable secret de leurs cœurs, de se sonder

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jusqu’au vif de la pensée. Ils tâchaient de se voir à nu la conscience en une interrogation ardente et muette : lutte intime de deux êtres qui, vivant côte à côte, s’ignorent toujours, se soupçonnent, se flairent, se guettent, mais ne se connaissent pas jusqu’au fond vaseux de l’âme.

Et, brusquement, il lui murmura dans le visage, à voix basse :

« Allons, avoue que tu étais la maîtresse de Vaudrec. »

Elle haussa les épaules :

« Tu es stupide… Vaudrec avait beaucoup d’affection pour moi, beaucoup… mais rien de plus… jamais. »

Il frappa du pied :

« Tu mens. Ce n’est pas possible. »

Elle répondit tranquillement :

« C’est comme ça, pourtant. »

Il se mit à marcher, puis, s’arrêtant encore :

« Explique-moi, alors, pourquoi il te laisse toute sa fortune, à toi… »

Elle le fit avec un air nonchalant et désintéressé :

« C’est tout simple. Comme tu le disais tantôt, il n’avait que nous d’amis, ou plutôt que moi, car il m’a connue enfant. Ma mère était dame de compagnie chez des parents à lui. Il venait

– 436 –

sans cesse ici, et, comme il n’avait pas d’héritiers naturels, il a pensé à moi. Qu’il ait eu un peu d’amour pour moi, c’est possible. Mais quelle est la femme qui n’a jamais été aimée ainsi ? Que cette tendresse cachée, secrète, ait mis mon nom sous sa plume quand il a pensé à prendre des dispositions dernières, pourquoi pas ? Il m’apportait des fleurs, chaque lundi. Tu ne t’en étonnais nullement et il ne t’en donnait point, à toi, n’est-ce pas ? Aujourd’hui, il me donne sa fortune par la même raison et parce qu’il n’a personne à qui l’offrir. Il serait, au contraire, extrêmement surprenant qu’il te l’eût laissée ?

Pourquoi ? Que lui es-tu ? »

Elle parlait avec tant de naturel et de tranquillité que Georges hésitait.

Il reprit :

« C’est égal, nous ne pouvons accepter cet héritage dans ces conditions. Ce serait d’un effet déplorable. Tout le monde croirait la chose, tout le monde en jaserait et rirait de moi. Les confrères sont déjà trop disposés à me jalouser et à m’attaquer.

Je dois avoir plus que personne le souci de mon honneur et le soin de ma réputation. Il m’est impossible d’admettre et de permettre que ma femme accepte un legs de cette nature d’un homme que la rumeur publique lui a déjà prêté pour amant.

Forestier aurait peut-être toléré cela, lui, mais moi, non. »

Elle murmura avec douceur :

« Eh bien, mon ami, n’acceptons pas, ce sera un million de moins dans notre poche, voilà tout. »

Il marchait toujours, et il se mit à penser tout haut, parlant pour sa femme sans s’adresser à elle.

– 437 –

« Eh bien, oui… un million… tant pis… Il n’a pas compris en testant quelle faute de tact, quel oubli des convenances il commettait. Il n’a pas vu dans quelle position fausse, ridicule, il allait me mettre… Tout est affaire de nuances dans la vie… Il fallait qu’il m’en laissât la moitié, ça arrangeait tout. »

Il s’assit, croisa ses jambes et se mit à rouler le bout de ses moustaches, comme il faisait aux heures d’ennui, d’inquiétude et de réflexion difficile.

Madeleine prit une tapisserie à laquelle elle travaillait de temps en temps, et elle dit en choisissant ses laines :

« Moi, je n’ai qu’à me taire. C’est à toi de réfléchir. »

Il fut longtemps sans répondre, puis il prononça, en hésitant :

« Le monde ne comprendra jamais et que Vaudrec ait fait de toi son unique héritière et que j’aie admis cela, moi. Recevoir cette fortune de cette façon, ce serait avouer… avouer de ta part une liaison coupable, et de la mienne une complaisance infâme… Comprends-tu comment on interpréterait notre acceptation ? Il faudrait trouver un biais, un moyen adroit de pallier la chose. Il faudrait laisser entendre, par exemple, qu’il a partagé entre nous cette fortune, en donnant la moitié au mari, la moitié à la femme. »

Elle demanda :

« Je ne vois pas comment cela pourrait se faire, puisque le testament est formel. »

Il répondit :

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« Oh ! c’est bien simple. Tu pourrais me laisser la moitié de l’héritage par donation entre vifs. Nous n’avons pas d’enfants, c’est donc possible. De cette façon, on fermerait la bouche à la malignité publique. »

Elle répliqua, un peu impatiente :

« Je ne vois pas non plus comment on fermerait la bouche à la malignité publique, puisque l’acte est là, signé par Vaudrec. »

Il reprit avec colère :

« Avons-nous besoin de le montrer et de l’afficher sur les murs ? Tu es stupide, à la fin. Nous dirons que le comte de Vaudrec nous a laissé sa fortune par moitié… Voilà… Or, tu ne peux accepter ce legs sans mon autorisation. Je te la donne, à la seule condition d’un partage qui m’empêchera de devenir la risée du monde. »

Elle le regarda encore d’un regard perçant.

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