Alphonse Daudet - Jack

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En décembre 1858, refusé par l'institution jésuite de Vaugirard, Jack, fils adultérin d'Ida de Barancy, une demi-mondaine, échoue dans le collège insalubre du mulâtre Moronval. Ida succombe au charme d'un des professeurs, le rimailleur d'Argenton, et quitte son riche amant pour son poète. Jack s'enfuit du collège et rejoint le couple après maintes tribulations. L'intelligence de l'enfant se développe au contact du docteur Rivals. Mais d'Argenton, qui ne l'aime pas, décrète qu'il sera ouvrier. Dans une île bretonne, Jack apprend son dur métier de fondeur chez les Roudic…
Roman noir, comme le Petit Chose, inspiré par une histoire authentique, Jack reprend la trame d'une enfance malheureuse, alors à la mode. La narration se centre sur le destin de Jack et en souligne l'implacable et fatal développement.

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Un soir que j’étais rentré très tard de mes visites et que je dînais seul ici, ma femme étant couchée, j’entends un pas précipité dans le jardin, dans l’escalier. La porte s’ouvre. C’est ma fille. Non plus cette belle jeune femme qui était partie un mois auparavant, mais une pauvre enfant, maigrie, pâle, changée, couverte d’une méchante petite robe, un sac de voyage à la main, l’air misérable, égaré et fou.

– C’est moi… me voilà.

– Ah! mon Dieu, qu’est-ce qu’il t’arrive? Et Nadine?

Elle ne répond pas, ferme les yeux, et se met à trembler, à trembler. Tu penses dans quelle angoisse j’étais!

– Par grâce! parle-moi, mon enfant!… Où est ton mari?

– Je n’en ai pas… Je n’en ai plus… Je n’en ai jamais eu.

Et tout à coup, assise près de moi, là où tu es, elle me raconte à voix basse, sans me regarder, son horrible histoire…

Il n’était pas comte, il ne s’appelait pas Nadine. C’était un juif petit-russien du nom de Rœsch, misérable aventurier, batteur d’estrade, un de ces hommes qui ont fait tous les métiers faute de savoir se tenir à aucun. Il était marié à Riga, marié à Saint-Pétersbourg. Tous ses papiers étaient faux, fabriqués par lui. Ses ressources, il les devait à son adresse à contrefaire les billets de la banque russe. C’est à Turin qu’on l’avait arrêté sur un ordre d’extradition. Te figures-tu ma chère petite, seule dans cette ville inconnue, séparée violemment de son mari, apprenant qu’il était bigame et faussaire? car le misérable avouait lui-même tous ses crimes. Elle n’eut qu’une pensée: se réfugier ici, près de nous. Elle avait la tête tellement perdue, c’est elle qui nous le racontait plus tard, qu’à la gare elle ne trouvait plus ses mots et disait à l’employé lui demandant où elle allait: «Là-bas, chez maman…» Elle s’était enfuie, laissant à l’hôtel ses robes, ses bijoux, tout ce que cet infâme lui avait donné, et elle avait fait le voyage d’une traite. Enfin, elle était là, dans l’abri, dans le nid, et pleurait pour la première fois depuis la catastrophe. Je lui disais:

– Tais-toi… Calme-toi… Tu vas réveiller ta mère.

Mais je pleurais encore plus fort qu’elle.

Le lendemain, ma femme apprit tout. Elle ne me fit pas le moindre reproche. «Je savais bien, dit-elle, qu’il nous arriverait quelque malheur de ce mariage.» Elle avait eu des pressentiments, dès le premier jour où cet homme était entré chez nous. Ah! l’on parle de notre diagnostic, à nous autres médecins. Mais qu’est-il en comparaison de ces avertissements, de ces confidences que la destinée chuchote à l’oreille de certaines femmes? Dans le pays, l’arrivée de ma fille fut vite connue:

– Eh bien! monsieur Rivals, nos voyageurs sont donc de retour?

On me demandait des renseignements, des nouvelles, mais on voyait bien à mon air que je n’étais pas heureux. On remarquait que le comte était absent, que Madeleine et sa mère ne sortaient jamais, et bientôt je me sentis entouré d’une sympathie compatissante qui me semblait plus pénible que tout.

Je ne connaissais pourtant pas encore entièrement mon malheur. Ma fille ne m’avait pas confié son secret: un enfant allait naître de cette union menteuse, illégitime, déshonorante… Quelle triste maison nous faisions alors!… Entre ma femme et moi, atterrés et muets, Madeleine cousait sa layette, ornait de rubans et de dentelles ces petits objets qui sont la joie et l’orgueil des mères, et qu’elle ne pouvait regarder sans honte, du moins je le croyais: la moindre allusion au misérable qui l’avait trompée la faisait pâlir et frissonner, la pensée d’avoir appartenu à «ça» semblait la gêner comme une souillure. Mais ma femme, qui y voyait plus clair que moi, me disait quelquefois: «Tu te trompes… je suis sûr qu’elle l’aime encore.» Oui, elle l’aimait, et, si grands que fussent son mépris et sa haine, l’amour était encore plus fort dans son cœur. Ce qui la tua certainement, ce fut le remords de continuer à aimer un être indigne; car elle mourut bientôt, quelques jours après nous avoir donné notre petite Cécile. On eût dit qu’elle n’avait attendu que cela pour s’en aller. Nous trouvâmes sous son oreiller une lettre pliée, usée aux plis, la seule que Nadine lui eût écrite avant son mariage, et dont les lignes étaient effacées, trempées de larmes. Elle avait dû la relire souvent, mais elle était bien trop fière pour en convenir, et elle mourut sans prononcer une seule fois ce nom qu’elle avait, j’en suis sûr, toujours au bord des lèvres.

– Tu es étonné, n’est-ce pas, mon enfant, que dans une petite maison tranquille, au village, il ait pu tenir un de ces drames noirs et compliqués qui ne semblent possibles que dans la confusion de grandes villes comme Londres ou Paris? Quand le destin atteint ainsi, par hasard, un coin si bien caché derrière des haies et des bois d’aulnes, il me fait penser à ces balles perdues tuant pendant la bataille un laboureur au bord du champ ou un enfant qui revient de l’école. C’est la même barbarie aveugle.

Je crois que si nous n’avions pas eu la petite Cécile, ma femme serait morte avec sa fille. Sa vie, à partir de ce jour, ne fut qu’un long silence, gros de regrets et de reproches. Tu l’as vu du reste… Mais il fallait élever cette enfant, l’élever à la maison en lui laissant ignorer le malheur de sa naissance. Terrible tâche que nous nous étions donnée là! Nous étions, il est vrai, à jamais débarrassés du père, mort quelques mois après sa condamnation. Malheureusement, deux ou trois personnes dans le pays savaient toute l’histoire. Il s’agissait de préserver Cécile d’un bavardage, et surtout d’une de ces cruautés naïves dont les enfants ont le secret, qu’ils débitent la bouche souriante et les yeux clairs, innocents délateurs de tout ce qu’ils entendent. Tu sais comme la petite était solitaire avant de le connaître. Grâce à cette précaution, elle ignore encore maintenant dans quelle effroyable tempête elle est née. On lui a dit seulement qu’elle était orpheline, et, pour lui expliquer ce nom de Rivals qu’elle porte, que sa mère s’était mariée dans la famille.

C’est égal, n’est-ce pas une preuve qu’il y a bien des braves gens en ce monde, que cette entente tacite de tout un petit pays si bavard d’habitude et si cancannier? Parmi ceux qui savaient notre malheur; il ne s’est trouvé personne pour faire devant Cécile la moindre allusion désolante, pour prononcer même un mot qui eût pu lui donner l’éveil sur le drame qui s’est joué autour de son berceau. Cela n’empêchait pas la pauvre grand’mère d’être dans des transes continuelles. Elle avait peur surtout des questions de l’enfant, et je les craignais comme elle; mais j’avais des préoccupations autrement cruelles et profondes. Ces mystères de l’hérédité sont si terribles! Qui sait si la fille de ma fille n’avait pas apporté avec elle en naissant quelque instinct effroyable, cette succession du vice qu’à défaut d’autre fortune ces misérables lèguent parfois à leurs enfants. Oui, je peux te dire cela à toi, Jack, qui connais ce miracle de grâce et de pureté, j’avais peur à tout moment de voir apparaître le père dans ces traits divins, de retrouver dans cette voix candide l’héritage paternel perverti encore par toutes les ressources coquettes de la femme. Mais quelle joie aussi, quelle fierté de voir se perfectionner dans l’enfant une image exquise, affinée, de sa mère, quelque chose comme un de ces portraits qu’on refait de mémoire, en y ajoutant le charme, l’intensité d’un regret! Je reconnaissais ce sourire bon et railleur, ces yeux tendres mais fiers, plus fiers encore que ceux de Madeleine, cette bouche bienveillante et sévère qui saurait si bien dire «non,» et toutes les rectitudes de la grand’mère, sa vaillance, sa ferme volonté.

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