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Pierre Lemaitre: Au revoir là-haut

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Lemaitre: Au revoir là-haut» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2013, ISBN: 978-2226249678, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Историческая проза / Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Pierre Lemaitre Au revoir là-haut

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« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. » Sur les ruines du plus grand carnage du XX siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts… Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu. Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

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Albert et les autres soldats l’avaient pressenti : ce type avait tout du hobereau, versant lessivé. Au cours des trois générations précédentes, les Aulnay-Pradelle avaient été littéralement nettoyés par une suite de déroutes boursières et de déconfitures. De l’ancienne gloire de ses ancêtres, il n’avait conservé que la Sallevière, la demeure de la famille, en ruine, le prestige de son nom, un ou deux ascendants très éloignés, quelques relations incertaines et une avidité à retrouver une place dans le monde qui frisait la fureur. Il vivait la précarité de sa situation comme une injustice et regagner son rang dans l’échelle de l’aristocratie était son ambition fondamentale, une véritable obsession à laquelle il était prêt à tout sacrifier. Son père s’était tiré une balle dans le cœur dans un hôtel de province après avoir claqué tout ce qui restait. La légende soutenait sans fondement que sa mère, morte un an plus tard, avait succombé au chagrin. Sans frère ni sœur, le lieutenant se trouvait être le dernier Aulnay-Pradelle et ce contexte « fin de race » lui procurait un vif sentiment d’urgence. Après lui, rien. L’interminable déchéance de son père l’avait convaincu très tôt que la refondation de la famille reposait sur ses seules épaules et il était certain de disposer de la volonté et du talent nécessaires pour y parvenir.

Ajoutez à cela qu’il était assez beau. Il fallait aimer les beautés sans imagination, bien sûr, mais, tout de même, les femmes le désiraient, les hommes le jalousaient, ce sont des signes qui ne trompent pas. N’importe qui vous dirait qu’à un physique pareil et à un nom pareil, il ne manquait que la fortune. Et c’était exactement son avis et même son unique projet.

On comprend mieux pourquoi il s’était donné un mal de chien pour organiser cette charge que le général Morieux désirait si ardemment. Pour l’état-major, c’était une verrue, cette cote 113, un point minuscule sur la carte qui vous narguait, jour après jour, le genre de truc qu’on prend en grippe, c’est plus fort que vous.

Le lieutenant Pradelle n’était pas sujet à ce genre de fixation mais lui aussi la désirait, cette cote 113, parce qu’il était en bas de la pile du commandement, qu’on arrivait à la fin et que, dans quelques semaines, il serait trop tard pour se distinguer. Déjà, lieutenant en trois ans, ce n’était pas mal. Là-dessus, un coup d’éclat et l’affaire serait entendue : capitaine à la démobilisation.

Pradelle était assez content de lui. Pour motiver ses hommes à se lancer dans la conquête de cette cote 113, les persuader que les Boches venaient de trucider, de sang-froid, deux de leurs camarades, c’était la certitude de déclencher chez eux une belle colère vengeresse. Un vrai coup de génie.

Après avoir lancé l’attaque, il avait confié à un adjudant le soin de conduire la première charge. Lui était resté légèrement en retrait, une bricole à régler avant de rejoindre le gros de l’unité. Après quoi il pourrait remonter vers les lignes ennemies, dépasser tout le monde de sa grande foulée sportive et aérienne et arriver dans les premiers pour dézinguer du Boche autant qu’il plairait à Dieu de lui en offrir.

Dès son premier coup de sifflet, quand les hommes avaient commencé à charger, il s’était placé à bonne distance sur la droite, afin d’empêcher les soldats de dériver dans la mauvaise direction. Son sang n’avait fait qu’un tour lorsqu’il avait vu ce type, comment s’appelle-t-il déjà, un gars avec un visage triste et de ces yeux, on dirait toujours qu’il va se mettre à pleurer, Maillard, c’est ça, s’arrêter là-bas, sur la droite, à se demander comment, sorti du boyau, il avait pu arriver jusque-là, ce con.

Pradelle l’avait vu s’immobiliser, revenir sur ses pas, s’agenouiller, intrigué, et repousser le corps du vieux Grisonnier.

Or ce corps-là, Pradelle l’avait à l’œil depuis le début de l’attaque parce qu’il devait absolument s’en occuper et, le plus vite possible, le faire disparaître, c’était même pour cette raison qu’il était resté en serre-file sur la gauche. Pour être tranquille.

Et voilà ce con de soldat qui s’arrête en pleine course et regarde les deux cadavres, le vieux et le jeune.

Pradelle a aussitôt foncé, un taureau, je vous dis. Albert Maillard s’était déjà relevé. Il avait l’air secoué par sa découverte. Quand il a vu Pradelle fondre sur lui, il a compris ce qui allait lui arriver et il a tenté de s’enfuir, mais sa peur était moins efficace que la colère de son lieutenant. Le temps de réaliser, Pradelle était sur lui, un coup d’épaule dans le buffet et le soldat a chuté dans un trou d’obus et roulé jusqu’au fond. Bon, ça n’est que deux mètres, tout au plus, pour en ressortir, ce ne sera pas facile, va falloir de l’énergie, d’ici là Pradelle aura réglé le problème.

Et après, il n’y aura plus rien à dire vu qu’il n’y aura plus de problème.

Pradelle reste au bord du vase et regarde le soldat tout au fond, il hésite sur la solution à adopter puis se sent tranquillisé parce qu’il sait disposer du temps nécessaire. Il reviendra plus tard. Il se détourne, recule de quelques mètres.

Le vieux Grisonnier est couché sur le dos, l’air têtu. L’avantage de la situation nouvelle, c’était que Maillard, en le retournant, l’a rapproché du corps du jeune, Louis Thérieux, ça facilite la tâche. Pradelle jette un œil alentour pour vérifier que personne ne l’observe, l’occasion d’un constat : quel carnage ! C’est là qu’on se rend compte que cette attaque aura quand même coûté sacrément cher en effectifs. Mais c’est la guerre et il n’est pas ici pour philosopher. Le lieutenant Pradelle dégoupille sa grenade offensive et la cale posément entre les deux cadavres. Le temps de s’éloigner d’une trentaine de mètres et de se mettre à l’abri, les mains sur les oreilles, il perçoit la détonation qui pulvérise le corps des deux soldats morts.

Deux morts de moins dans la Grande Guerre.

Et deux disparus de plus.

Il doit aller s’occuper de ce con de soldat, là-bas, dans son trou. Pradelle sort sa seconde grenade. Il s’y connaît, il y a deux mois, il a regroupé une quinzaine de Boches qui venaient de se rendre, il les a mis en rond, les prisonniers s’interrogeaient du regard, personne ne comprenait. D’un geste, il a balancé une grenade au milieu du cercle, deux secondes avant l’explosion. Un travail d’expert. Quatre années d’expérience du lancer franc. Une précision, je ne vous dis pas. Le temps que les types se rendent compte de ce qui leur arrivait dans les pattes, ils étaient direct en partance pour le Walhalla. Vont pouvoir tripoter les Walkyries, ces enfoirés.

C’est sa dernière grenade. Après, il n’aura plus rien à balancer dans les tranchées boches. C’est dommage, mais tant pis.

À l’instant même, un obus explose, une immense gerbe de terre s’élève et s’effondre. Pradelle se soulève pour mieux voir. Le trou est entièrement recouvert !

Pile-poil. Le type est en dessous. Quel con !

L’avantage pour Pradelle, c’est qu’il a économisé une grenade offensive.

De nouveau impatient, il se remet à courir en direction des premières lignes. Allez, il est urgent d’aller s’expliquer avec les Boches. On va leur offrir un beau cadeau d’adieu.

3

Péricourt s’était fait faucher en pleine course. La balle lui avait fracassé la jambe. Il avait poussé un hurlement de bête, s’était effondré dans la boue, la douleur était insupportable. Il s’était tortillé et retourné dans tous les sens en continuant de crier et, comme il n’arrivait pas à voir sa jambe qu’il serrait à deux mains au niveau de la cuisse, il s’était demandé si un éclat d’obus ne la lui avait pas sectionnée. Il fit un effort désespéré pour se soulever un peu, il y parvint et, malgré les terribles élancements, il fut soulagé : sa jambe était bien là, entière. Il apercevait le pied tout au bout, c’était en dessous du genou que c’était écrabouillé. Ça pissait le sang ; il pouvait remuer un peu le bout du pied, il souffrait comme un damné, mais ça bougeait. Malgré le boucan, les balles qui sifflaient, les shrapnells, il pensa « j’ai ma jambe ». Il en fut rassuré parce qu’il n’aimait pas l’idée de devenir unijambiste.

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