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Pierre Lemaitre: Au revoir là-haut

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Lemaitre: Au revoir là-haut» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2013, ISBN: 978-2226249678, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Историческая проза / Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Pierre Lemaitre Au revoir là-haut

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« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. » Sur les ruines du plus grand carnage du XX siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts… Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu. Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

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Autour d’Albert, tout le monde en eut le souffle coupé. Puis il y eut des cris. Salauds. Les Boches sont bien toujours pareils, quelle sale engeance ! Des barbares, etc. En plus, un jeune et un vieux ! Ça ne changeait rien, mais dans l’esprit de tous, les Boches ne s’étaient pas contentés de tuer deux soldats français, avec eux, ils avaient abattu deux emblèmes. Bref, une vraie fureur.

Dans les minutes qui suivirent, avec une promptitude dont on les savait à peine capables, depuis l’arrière, les artilleurs balancèrent des giclées de 75 sur les lignes allemandes, à se demander comment ils avaient été informés.

Après, l’engrenage.

Les Allemands répliquèrent. Côté français, il ne fallut pas longtemps pour rassembler tout le monde. On allait leur régler leur compte, à ces cons-là. C’était le 2 novembre 1918. On ne le savait pas encore, on était à moins de dix jours de la fin de la guerre.

Et attaquer le jour des Morts, en plus. On a beau ne pas trop s’attacher aux symboles…

Et nous voilà de nouveau harnachés, pensa Albert, prêts à escalader les échafauds (c’est comme ça qu’on appelait les échelles utilisées pour sortir de la tranchée, vous parlez d’une perspective) et à foncer la tête la première vers les lignes ennemies. Tous les gars, en file indienne, tendus comme des arcs, peinaient à avaler leur salive. Albert était en troisième position, derrière Berry et le jeune Péricourt qui se retourna, comme pour vérifier que tout le monde était bien là. Leurs regards se croisèrent, Péricourt lui sourit, un sourire d’enfant qui s’apprête à faire une bonne blague. Albert tenta de sourire à son tour mais il n’y parvint pas. Péricourt revint à sa position. On attendait l’ordre d’attaquer, la fébrilité était presque palpable. Les soldats français, scandalisés par la conduite des Boches, étaient maintenant concentrés sur leur fureur. Au-dessus d’eux, les obus striaient le ciel dans les deux sens et secouaient la terre jusque dans les boyaux.

Albert regarda par-dessus l’épaule de Berry. Le lieutenant Pradelle, monté sur un petit avant-poste, scrutait les lignes ennemies à la jumelle. Albert reprit sa position dans la file. S’il n’y avait pas eu autant de bruit, il aurait pu réfléchir à ce qui le tracassait, mais les sifflements suraigus se succédaient, interrompus par des explosions qui vous faisaient trembler de la tête aux pieds. Allez vous concentrer, dans ces conditions-là.

Pour le moment, les gars sont dans l’attente de l’ordre d’attaquer. L’occasion n’est donc pas mauvaise pour observer Albert.

Albert Maillard. C’était un garçon mince, de tempérament légèrement lymphatique, discret. Il parlait peu, il s’entendait bien avec les chiffres. Avant la guerre, il était caissier dans une filiale de la Banque de l’Union parisienne. Le travail ne lui plaisait pas beaucoup, il y était resté à cause de sa mère. M me Maillard n’avait qu’un fils et elle adorait les chefs. Alors bien sûr, Albert chef d’une banque, vous parlez, elle avait été immédiatement enthousiaste, convaincue qu’« avec son intelligence », il ne tarderait pas à se hisser au sommet. Ce goût exacerbé pour l’autorité lui venait de son père, adjoint au sous-chef de bureau au ministère des Postes, qui concevait la hiérarchie de son administration comme une métaphore de l’univers. M me Maillard aimait tous les chefs, sans exception. Elle n’était pas regardante sur leur qualité ni sur leur provenance. Elle avait des photos de Clemenceau, de Maurras, de Poincaré, de Jaurès, de Joffre, de Briand… Depuis qu’elle avait perdu son mari qui commandait une escouade de surveillants en uniforme au musée du Louvre, les grands hommes lui procuraient des sensations inouïes. Albert n’était pas chaud pour la banque, mais il l’avait laissée dire, avec sa mère c’est encore ce qui marchait le mieux. Il avait quand même commencé à tirer ses plans. Il voulait partir, il avait des envies de Tonkin, assez vagues, il est vrai. En tout cas, quitter son emploi de comptable, faire autre chose. Mais Albert n’était pas un type rapide, tout lui demandait du temps. Et très vite, il y avait eu Cécile, la passion tout de suite, les yeux de Cécile, la bouche de Cécile, le sourire de Cécile, et puis forcément, après, les seins de Cécile, le cul de Cécile, comment voulez-vous penser à autre chose.

Pour nous, aujourd’hui, Albert Maillard ne semble pas très grand, un mètre soixante-treize, mais pour son époque, c’était bien. Les filles l’avaient regardé autrefois. Cécile surtout. Enfin… Albert avait beaucoup regardé Cécile et, au bout d’un moment, à force d’être fixée comme ça, presque tout le temps, bien sûr, elle s’était aperçue qu’il existait et elle l’avait regardé à son tour. Il avait un visage attendrissant. Une balle lui avait éraflé la tempe droite pendant la Somme. Il avait eu très peur, mais en avait été quitte pour une cicatrice en forme de parenthèse qui lui tirait légèrement l’œil de côté et qui lui donnait un genre. À sa permission suivante, Cécile, rêveuse et charmée, l’avait caressée du bout de l’index, ce qui n’avait pas arrangé son moral. Enfant, Albert avait un petit visage pâle, presque rond, avec des paupières lourdes qui lui donnaient un air de Pierrot triste. M me Maillard se privait de manger pour lui donner de la viande rouge, persuadée qu’il était blanc parce qu’il manquait de sang. Albert avait eu beau lui expliquer mille fois que ça n’avait rien à voir, sa mère n’était pas du genre à changer d’avis comme ça, elle trouvait toujours des exemples, des raisons, elle avait horreur d’avoir tort, même dans ses lettres elle revenait sur des choses qui remontaient à des années, c’était vraiment pénible. À se demander si ce n’était pas pour ça qu’Albert s’était engagé dès le début de la guerre. Quand elle l’avait appris, M me Maillard avait poussé les hauts cris, mais c’était une femme tellement démonstrative qu’il était impossible de démêler chez elle ce qui relevait de la frayeur et du théâtre. Elle avait hurlé, s’était arraché les cheveux, et s’était vite ressaisie. Comme elle avait une conception assez classique de la guerre, elle avait été rapidement convaincue qu’Albert, « avec son intelligence », ne tarderait pas à briller, à monter en grade, elle le voyait partir à l’assaut, en première ligne. Dans son esprit, il effectuait une action héroïque, il devenait aussitôt officier, capitaine, commandant, ou davantage, général, ce sont des choses qu’on voit à la guerre. Albert avait laissé dire en préparant sa valise.

Avec Cécile, ce fut très différent. La guerre ne l’effrayait pas. D’abord, c’était un « devoir patriotique » (Albert fut surpris, il ne l’avait jamais entendue prononcer ces mots-là), ensuite, il n’y avait pas vraiment de raison d’avoir peur, c’était quasiment une formalité. Tout le monde le disait.

Albert, lui, avait un petit doute, mais Cécile était un peu comme M me Maillard finalement, elle avait des idées assez fixes. À l’écouter, la guerre ne ferait pas long feu. Albert n’était pas loin de la croire ; quoi qu’elle dise, Cécile, avec ces mains, avec cette bouche, avec tout ça, à Albert, elle pouvait lui dire n’importe quoi. On ne peut pas comprendre si on ne la connaît pas, pensait Albert. Pour nous, cette Cécile, ce serait une jolie fille, rien de plus. Pour lui, c’était tout autre chose. Chaque pore de sa peau, à Cécile, était constitué d’une molécule spéciale, son haleine avait un parfum spécial. Elle avait les yeux bleus, bon, à vous, ça ne vous dit rien, mais pour Albert, ces yeux-là, c’était un gouffre, un précipice. Tenez, prenez sa bouche et mettez-vous un instant à sa place, à notre Albert. De cette bouche, il avait reçu des baisers si chauds et tendres, qui lui soulevaient le ventre, à exploser, il avait senti sa salive couler en lui, il l’avait bue avec tant de passion, elle avait été capable de tels prodiges que Cécile n’était pas seulement Cécile. C’était… Alors, du coup, elle pouvait soutenir que la guerre, on n’en ferait qu’une bouchée, Albert avait tellement rêvé d’être une bouchée pour Cécile…

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