Olga Forche - Vêtus De Pierre

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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Dans la Salle Blanche, Alexandre II avait dit aux nobles:

– Toutes les classes ont été unanimes à me témoigner leur sympathie; ce dévouement m’est un soutien dans mon dur service. J’espère que messieurs les nobles accueilleront avec joie parmi eux le paysan d’hier qui m’a sauvé la vie.

Ce noble frais émoulu, un ancien chapelier, un pochard, je l’ai vu, abruti de poignées de mains et d’accolades, à un dîner chez le prince Gagarine. Il se soûlait, la mine stupide, et en réponse aux toasts prolixes des patriotes, il bafouillait toujours: «Trop aimables». Son épouse, disait-on, s’intitulait «femme du sauveur».

Comtesses et princesses se l’arrachaient, le harcelaient de dîners et de raouts où il se tenait assis, les dix doigts en éventail sur les genoux, jusqu’à ce qu’il s’écroulât ivre-mort sous la table.

Un pince-sans-rire lui avait conseillé de réclamer au tsar la dignité d’officier de bouche, quand celui-ci lui demanderait ce qu’il voulait. On disait en plaisantant qu’il aurait oublié la fin du titre et sollicité le grade d’officier tout court, ce qui lui aurait valu l’admission immédiate à l’école militaire de Tver. Il prit bientôt sa retraite avec le grade de cornette.

Par la suite, il sombra tout à fait dans l’alcoolisme et, à en croire les bruits, se serait pendu dans un accès de delirium tremens.

Quant à Karakozov, il fut pendu.

Vroubel-le-Noir, en me révélant son schéma «d’électrification du centre», m’a expliqué qu’un coup assené avant terme ne troublait jamais les lois physiques normales et que l’angle d’incidence restait alors égal à l’angle de réflexion.

Le coup de feu prématuré avait manqué son but, et les deux personnes agissantes étaient brisées par la force en retour. Karakozov fut pendu, Komissarov se pendit. Mais, le moment venu, le tsar fut balayé.

Le jour où on mit les fers au coupable, Alexandre II reçut les congratulations du Sénat, venu au grand complet, le Ministre de la Justice en tête. Le lendemain, ce fut le tour des ambassadeurs étrangers. Le métropolite Philarète envoya au tsar une icône en l’honneur du miracle qui l’avait préservé de la mort.

Le sénateur de ma tante déclarait:

– Vraiment, Sa Majesté était bien en droit de dire: «La sympathie que me témoignent toutes les classes, de tous les points de l’immense empire, est pour moi une preuve touchante des liens indestructibles qui m’unissent à mon peuple fidèle.»

Les nouvelles pleuvaient:

– Vous savez, le prince Souvorov s’est désisté de son poste de gouverneur général.

– Cette fonction sera abolie.

– C’est le général Trépov qui va commander la police de la capitale.

– Rescrit au prince Gagarine, président du conseil des ministres, avec ordre de «sauvegarder les fondements».

– Dieu merci, on ne mobilisera que les forces bien intentionnées!

– Le comte Mouraviov est convoqué. Il renversera Valouev.

– Et il fera payer à Souvorov, le prince libéral, sa boutade de chasse.

– Comment, vous ne savez pas? Voyons, comme le tsar venait d’abattre un ours d’un coup bien ajusté, voilà que Souvorov a fait allusion à un ours bipède qui mériterait le même sort. Le tsar l’a vertement rembarré…

J’appris une autre information, importante pour moi: le comte Chouvalov, rappelé des provinces baltes, était nommé chef de la gendarmerie.

Le prince Dolgoroukov communiqua sous le secret, à un petit vieux de ma tante, qu’on interrogeait le criminel jour et nuit, sans le laisser dormir une heure; bien qu’il fût à bout de forces, on serait encore obligé de le «travailler» un peu. On parlait en ville d’autres tortures, infligées en supplément à l’insomnie. Il n’avait toujours pas dit son nom. Comme on le sait, son identité fut découverte par hasard, d’après un mot trouvé à l’hôtel où il logeait: il était noble et s’appelait Karakozov. Son cousin, Ichoutine, amené de Moscou, confirma les suppositions. Quand je sus l’arrestation de l’écrivain Khoudiakov, organisateur de la société «Enfer», je redoutai chaque jour d’entendre les noms de Véra et de Linoutchenko.

Karakozov fut transféré au ravelin Alexéevski. La cour suprême siégea dans le logement de Sorokine, le commandant de la forteresse. Pour agir moralement sur le criminel, l’inciter à la franchise et au repentir, on lui avait adjoint le célèbre archiprêtre Palissadov. Exténué par les interrogatoires, le détenu, une fois rentré dans son cachot, ne pouvait se reposer un instant: il devait écouter debout, sans s’appuyer au mur, la messe et les discours du père Palissadov.

Je ne pouvais pas sentir ce prédicateur à la mode, qui officiait chez ma tante deux fois par an. Il enseignait à l’université, et un joyeux étudiant de ma connaissance assaisonnait toujours le jeu de billard d’anecdotes sur son compte, en s’amusant à mimer ses gestes et son parler de Nijni-Novgorod croisé de français. Pour prouver que la foi sans actes est dénuée de vie, le pope disait:

– Supposez un flacon qui contient deux liquides, l’un jaune, l’autre bleu, deux couleurs sans agrément; essayez de les agiter, de les mélanger, et vous aurez un délicieux vert de gris.

Le père Palissadov tirait une conclusion non moins plaisante de la charité divine: il exhortait ses auditeurs à s’extasier sur la nature artiste de Dieu qui avait créé l’homme non seulement dans un but utilitaire, mais pour les plaisirs les plus raffinés.

– Les organes de l’odorat et du goût ne sont-ils pas, en effet, des instruments du plaisir? S’exclamait-il en ouvrant les bras d’un air ravi. Car pour l’entretien de notre corps mortel, il aurait suffi d’avoir dans le ventre une fente en forme de poche, pour qu’on y verse la nourriture directement des assiettes.

Bien bâti, les cheveux noirs, mêlés de fils d’argent, Palissadov avait des manières laïques. Il parlait volontiers de son recueil de sermons, publié en français à Berlin.

Il s’était si bien francisé à Paris, qu’à son retour en Russie il avait demandé au métropolite l’autorisation de porter les cheveux courts et des habits de ville. Cette audace faillit lui valoir la claustration.

Quelle consolation pouvait donner à Karakozov ce personnage vain et frivole? Du reste, nous avons aujourd’hui la preuve que ce prêtre mondain avait demandé à assister les condamnés à mort uniquement pour faire sa carrière…

Cette nuit, par la force de la pensée, je me suis transporté à la date évoquée la veille. J’ai beaucoup réfléchi à Mikhaïl. Que devait-il éprouver quand on torturait non loin de lui Karakozov, pour l’emmener ensuite au supplice? Certes, je savais que leurs cachots n’avaient aucune communication. Même voisins, ils n’auraient pu se parler en frappant au mur. Mais au sommet du martyre il est possible d’en savoir plus qu’à l’état normal.

Ainsi, j’ai vu cette nuit Mikhaïl et je me suis renseigné. Je continue donc mon récit comme témoin. Nous avons passé ensemble chez Karakozov. Mikhaïl avait, dès cette époque, appris par la souffrance ce que Vroubel-le-Noir m’a révélé dernièrement, au déclin de ma vie: la pénétrabilité de la matière sous la pression de la volonté.

Cette nuit – chronologiquement, c’était en avril 1866 -nous entrâmes donc chez Karakozov.

Exténué par l’insomnie et les interrogatoires, il avait presque perdu le don de la parole; Mouraviov lui-même se proposait de rapporter au tsar que, de l’avis des médecins, il fallait accorder un répit au criminel.

Nous survînmes alors que Palissadov, les vêpres achevées, remballait avec soin ses habits sacerdotaux dans un foulard étendu sur la table faite d’une planche vissée au mur. Mikhaïl et moi allâmes nous cacher derrière le poêle. Je ne reconnaissais plus Karakozov, que j’avais pourtant vu il y avait un mois à peine. Il était moins vivant que nous.

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