Michel Zévaco - Don Juan

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Après la signature du traité de paix entre François 1er et Charles Quint, en 1538, la ville de Gand s'est rebellée. Afin de briser cette révolte, Charles Quint est obligé de passer avec ses troupes à travers la France. C'est pourquoi il envoie à la cour de François 1er, son ambassadeur secret, don Sanche d'Ulloa. Ce dernier réussit sa mission, mais pendant son absence, un affreux malheur s'est abattu sur sa famille. Sa fille, Reyna-Christa, n'a pu résister à don Juan Tenorio, gentilhomme qui, bien que marié à dona Silvia, l'a séduite. Pour éviter le déshonneur et la honte, elle s'est laissée mourir. Léonor, sa soeur, part alors à la recherche de son père, poursuivie à son tour par Don Juan, ébloui par sa beauté…

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Elle se tenait effrontément accotée à un coin du noble portail.

Et c’était d’ailleurs à elle une dangereuse effronterie que d’oser se montrer à ce moment du jour, car les règlements étaient sévères, et ces filles ne pouvaient sortir de leur trou qu’à des heures fixées.

Malheureusement pour elle et heureusement pour la morale outragée, ce détour de la rue du Temple était désert, ou presque.

Don Juan la vit, et demeura frappé d’admiration.

La ribaude pouvait avoir seize ans. Elle était maigre, il est vrai, et très pâle, avec seulement sur les pommettes des joues deux cercles d’un rouge vif, tels que les dessine la fièvre. Mais qu’elle était jolie et gracieuse! Dans ses grands yeux craintifs, un peu hagards comme ceux d’un animal battu qui s’étonne que tant de méchanceté soit au monde, rayonnait doucement la suave innocence des vierges. La masse blonde de ses cheveux faisait à son front une lourde auréole. La ligne harmonieuse de son corps frêle et souple semblait posséder le charme de quelque sinueuse tige de fleur, et elle portait avec une instinctive et naturelle élégance la robe spéciale, la robe à ceinture dorée qui désignait ses pareilles aux propositions, aux insultes, au rire épais des hommes et à l’exécration des bourgeoises bien et solidement pourvues de tout ce qu’il faut pour exécrer en conscience.

Don Juan s’approcha de la serve, d’un air de maître, et des pensées de bête se levèrent en lui. Elle était jolie, cette serve! L’emporter comme une pauvre chose qu’il allait acheter et payer, ce lui serait un repos à ses nobles amours. Une ribaude? se dit-il. Pourquoi pas, puisqu’elle me plaît?… Mais comme il s’arrêtait près de la fille de joie, elle fut prise d’un déchirant accès de toux. Quand ce fut fini, don Juan la considéra un instant, puis demanda:

– Que fais-tu là?

– Pardonnez-moi, monseigneur, dit doucement la ribaude en joignant les mains. Je me suis mise ici pour m’abriter du froid. Mais je m’en vais…

– Tu t’en vas? Et où vas-tu?…

– N’importe où… dans la rue… le long de la rue…

– Et que diable fais-tu dans la rue… le long de la rue… ainsi attifée?

– Mais, monseigneur… je m’expose…

– Tu t’exposes?…

– Oui. Je m’expose.

– À quoi, par le ciel? Que chantes-tu là? Tu t’exposes?…

– Je ne chante pas, monseigneur. Je ne peux plus chanter. Cela me fait mal à la poitrine. Mais, hier, Ameline m’a dit qu’il est temps que je gagne ma vie, et que j’ai l’âge. Et elle m’a prêté cette robe. Alors, je me suis habillée et je suis venue m’exposer pour qui me voudra.

La ribaude eut un sourire… un sourire qu’on lui avait appris… mais ce fut maladroit, c’était son premier sourire, elle ne savait pas encore.

Une vague lueur de miséricorde se leva en don Juan. Mais il se raidit, et les pensées de bête, encore, firent irruption dans son esprit… les pensées de bête féroce. D’une voix rauque:

– Je comprends, murmura-t-il. Mais, dis-moi, la belle, c’est donc la première fois que tu t’exposes?

– Ah! oui, monseigneur…

– Quoi! nul ne t’a embrassée, ni tenue dans ses bras?…

– Non, monseigneur. Ils disent tous à Ameline que je suis trop malade.

L’accès de toux la reprit… Don Juan se taisait, saisi peut-être d’un inconscient respect pour cette affreuse candeur…

– Ils ont raison, acheva la ribaude avec une effrayante indifférence. Je sais bien que je vais mourir. Mais je voudrais bien, avant de trépasser, gagner de quoi payer Ameline qui me nourrit et me soigne, et aussi, monseigneur, de quoi payer un drap pour mon corps, une messe pour mon âme. Et c’est pourquoi, selon les bons conseils d’Ameline, je suis venue m’exposer…

La ribaude leva sur don Juan un regard effronté, comme on lui avait enseigné à regarder. Mais elle ne savait pas encore. Ce fut un regard chargé de désespoir inconscient, de désespoir noir. Vraiment: de désespoir. Plus rien dans rien. Et puis, dans ces yeux, il y eut comme un étonnement, et une indécise caresse, et elle rougit. Peut-être se disait-elle que ce seigneur qui lui parlait était beau à voir, peut-être l’aurore d’une naïve admiration se levait-elle sur sa pauvre âme.

– Comment t’appelle-t-on? reprit don Juan.

– La Blonde monseigneur.

– J’entends. Mais ton nom… tu as bien un nom, dis!

– Certes! fit la ribaude en riant. Et mon nom, c’est la Blonde. Cela suffit, je pense. En tout cas, je n’en ai pas d’autre à ce que dit Ameline…

– Ameline? Est-ce ta sœur?…

– Oh! non. Je n’ai pas de sœur. Et je n’ai pas de mère. Pas de frère non plus. Je n’ai qu’Ameline… Ameline la Borgnesse.

– À qui il manque trois dents?

– C’est cela! s’écria la ribaude, heureuse de se retrouver en pays de connaissance.

– Ameline du cabaret du Bel-Argent?

– Oui, monseigneur, elle-même.

– Et si je veux te revoir, c’est donc au Bel-Argent que je dois venir te chercher?

– C’est là, monseigneur. Est-ce que vous voulez me revoir?

– Oui, la belle Blonde. Je veux te revoir. Car, sur ma foi, tu es l’une des plus jolies filles de Paris, et je t’aime!

À ce mot prononcé d’un accent passionné, la Blonde qui était dans la rue pour s’exposer et qui venait de le dire avec une tranquillité assurément cynique, oui, la ribaude baissa la tête, et une rougeur de pudeur s’étendit sur son visage – pudeur aussi certaine que l’avait été son cynisme. Elle trembla. Elle frissonna. Peut-être sur l’obscur horizon de sa vie voyait-elle trembloter, infiniment timide et confuse encore, la première lueur du rêve d’amour…

Don Juan fouilla son escarcelle.

Des douze carolus de Jacquemin Corentin, il en avait donné un d’abord, puis quatre à Brisard et deux à Ameline la Borgnesse. Il en restait cinq.

Ces cinq pièces, Juan Tenorio les tendit à la Blonde. Elle regarda cela, sourit, allongea sa petite main, la retira sans oser toucher l’or, puis éclata en sanglots…

– Ho! fit don Juan. C’est donc la première fois que tu vois de l’or? On ne t’en a jamais donné?

– On ne m’a jamais rien donné, dit la Blonde en essuyant ses yeux.

– C’est que le monde est méchant, ma chère. N’est-ce pas que le monde est méchant? Dis-le…

– Je ne sais pas, monseigneur. On m’a dit qu’il y a un Dieu qui punit les méchants.

– Dieu? ricana don Juan. Serais-tu où tu es s’il y avait un Dieu? Pourquoi pleures-tu?

Et soudain, la pitié, en lui, fut plus forte. Il reprit doucement:

– Oui, oui, ma chère, il y a un Dieu, va. Je le sais, moi! Un Dieu qui punit les mauvais et récompense les bons, et sauve du désespoir les pauvres créatures comme toi. Mais pourquoi, diable, pleures-tu?

Elle le regarda, baissa la tête, le regarda encore et murmura:

– Parce que jamais personne ne m’a dit…

Elle se tut, frémissante, et elle pâlit.

– Ne t’a dit quoi?

– Que… je suis jolie…

– Allons, prends cet or, il est à toi, et je t’en donnerai d’autre…

Cette fois, elle prit. Et ce fut ainsi que périrent les économies de Jacquemin Corentin.

La Blonde, un moment, contempla avec curiosité ces belles pièces d’or, et puis, sans doute, elle fut déçue de ne pas éprouver, à posséder la fortune, une joie que bien souvent elle avait rêvée: ce fut d’un geste d’indifférence que sa main pâle se referma sur ces choses qui brillaient. Don Juan la considérait gravement. Jamais il n’avait été aussi grave. Que songeait-il? C’était bien confus. Il y avait en lui un mélange de pitié et de désir. La ribaude lui apparaissait comme une pauvre fleur prête à se flétrir, et c’est peut-être pour cela qu’elle lui plaisait… les parfums du lis qui meurt…

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