Luca Fulvio - Les enfants de Venise

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Les enfants de Venise: краткое содержание, описание и аннотация

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« Quand Mercurio s’était jeté dans le canal, Giuditta avait eu la tentation de le retenir. Ou de s’y jeter avec lui. Elle ne voulait pas renoncer à la sensation de sa main dans la sienne. Elle ne voulait pas renoncer à lui. Déjà, les nuits précédentes, dans le chariot, elle avait senti une forte attraction pour les yeux de cet étrange garçon. Qui était-il ? Il n’était pas prêtre, il le lui avait avoué. Quels mots avait-il dits en sautant du bateau ? Elle se souvenait à peine. Sa tête se faisait légère. « Je te retrouverai », voilà ce qu’il avait dit. » La misère radieuse d’une bande d’enfants perdus, la fille secrète d’un médecin sans diplômes, la découverte de l’amour, l’or, le sang, la boue, l’honneur… pour son nouveau roman, Luca Di Fulvio vous emporte à Venise.
Traduit de l'italien par Françoise Brun

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Mercurio regarda en direction de la gondole. Il vit seulement une main, accrochée au bord supérieur de la partie couverte. Et il lui sembla voir une bague avec un écusson, éclairée par la pleine lune. Un aigle à deux têtes.

« Qui ça peut bien être ? », demanda Tonio.

Mercurio ne répondit pas. Mais il vit que la gondole se dirigeait vers la maison et l’hôpital.

La gondole s’arrêta au ponton. Le gondolier sauta à terre et attacha son embarcation à un pieu parmi les joncs. Puis il se pencha vers l’habitacle. « Nous sommes arrivés, Excellence. Voulez-vous descendre ?

— Pas encore », fit une voix à l’intérieur.

Le gondolier ne répondit rien. Pendant près de deux heures, il resta immobile, jusqu’au moment où l’homme parla de nouveau : « Ils ont éteint les lumières ?

— Oui, Excellence.

— Fais-moi descendre », dit la voix.

Le gondolier ouvrit la portière et maintint l’embarcation. Puis il tendit le bras. L’homme à l’intérieur de la gondole le saisit pour descendre et se dirigea d’un pas incertain vers l’hôpital, suivi du gondolier. Arrivé sur le seuil, il hésita, comme s’il voulait faire demi-tour. Puis il se tourna vers le gondolier et dit : « Attends-moi à la barque.

— Oui, Excellence. »

Alors l’homme, précautionneusement, mit le pied à l’intérieur. La grande salle était faiblement éclairée. Juste quelques chandelles ici et là. Tout le monde dormait. À l’exception d’un malade qui lisait, sur la gauche, au fond de la salle. L’homme alla vers lui. Quand il fut à sa hauteur, il s’arrêta, sans rien dire.

Scarabello leva les yeux de son livre. Il avait un regard lointain, perdu dans ses propres pensées. Mais il reconnut aussitôt le visiteur. « Jacopo…

— Salut, Scarabello », dit Giustiniani.

Scarabello le fixa. Instinctivement, il porta la main à sa bouche pour cacher le désastre de sa plaie qui avait maintenant rongé toute sa lèvre. Mais ensuite, lentement, il baissa sa main. Son regard se fit dur et cynique. « Tu es venu me voir mourir ? »

Giustiniani le regarda, à la faible lueur de la chandelle. « Non, dit-il, je suis venu te rendre visite. »

Les yeux de glace de Scarabello se plissèrent. Surpris. Ou peut-être effrayés.

« Je peux m’asseoir ? », demanda Giustiniani.

Scarabello n’arrivait pas à parler. Il s’écarta un peu sur le côté du lit, avec peine.

Giustiniani s’assit sur le bord.

Ils se regardèrent en silence.

« C’est le garçon qui te l’a dit ? », demanda enfin Scarabello.

Giustiniani acquiesça.

« Il n’aurait pas dû me faire ce coup-là.

— Moi, je suis content qu’il l’ait fait. »

Les deux hommes se regardèrent encore en silence.

« Je te fais peur ? demanda ensuite Scarabello.

— Non…

— Tu as toujours été un mauvais menteur. »

Giustiniani ne répondit pas.

« Je n’aime pas ta pitié », dit Scarabello.

Giustiniani le fixa intensément. Ses profonds yeux bleus semblaient pétiller dans la lumière tremblotante de la chandelle. « Ton pire défaut a toujours été l’orgueil, lui dit-il. Je n’éprouve pas de pitié.

— Et quoi, alors ? La voix de Scarabello eut comme une hésitation.

— De la douleur. »

Scarabello se tourna vers la salle. « Qu’est-ce qui t’a pris de venir ici ? maugréa-t-il. Un homme comme toi ne peut pas se montrer dans un endroit pareil.

— Tu as fini ? », l’interrompit Giustiniani.

Scarabello soupira. « Oui…

— Bien. »

De nouveau, le silence s’installa.

« Tu aideras le garçon, même quand je serai mort ? demanda Scarabello après un certain temps.

— Pourquoi tu y tiens tant ? »

Scarabello le regarda. « Pas pour ce que tu crois.

— Non ?

— Non », répondit Scarabello. Il regarda Giustiniani puis, lentement, comme s’il avouait un terrible crime, il ajouta : « Personne ne prendra jamais ta place ».

Les mains des deux hommes se touchèrent. Juste un peu. Virilement.

« Alors pourquoi ? demanda Giustiniani.

— Parce qu’il est un peu comme nous. Il rêve d’une liberté qui n’existe pas… »

Ému, Giustiniani acquiesça. « Je l’aiderai si j’en ai l’occasion.

— Tu dois faire ce que je te dis… Rappelle-toi que je te tiens par les couilles… », fit Scarabello.

Giustiniani sourit : « Bouffon ».

De nouveau le silence tomba.

« C’est très douloureux ? », demanda alors Giustiniani.

Scarabello haussa les épaules. « J’ai toujours pensé que je mourrais poignardé dans le dos…, dit-il. Je n’ai pas peur de la douleur… mais ça… je ne m’y attendais pas… »

Giustiniani acquiesça doucement.

« Je commence à perdre la tête, tu sais ? Cette maladie fait mourir fou… » Scarabello fit une sorte de sourire. « Ça m’humilie plus que ce… » Il désigna la plaie à sa lèvre.

Giustiniani le fixait sans le quitter des yeux.

« D’après les calculs du docteur, il me reste entre cinq et sept jours… mais moi, je voudrais mourir avant… » Il baissa les yeux sur le livre, tapa l’index dessus. « J’étais en train d’essayer de lire… mais je n’en suis plus capable… je ne comprends pas ce qui est écrit… » Il regarda Giustiniani. Intensément. « Il n’y a qu’une seule manière de mourir avant… j’avais demandé au garçon de le faire… »

Giustiniani n’arrivait pas à le quitter des yeux. Il avait cessé de respirer.

« … Mais le plus beau, ce serait que tu le fasses, toi. »

Le noble sentit son cœur s’arrêter dans sa poitrine. Il se leva d’un bond. Lui tourna le dos. « Non, je ne peux pas. »

Scarabello ne dit rien.

Giustiniani resta tourné, immobile. Il fixait la rangée de lits, devant lui, dans la pénombre. « Je ne suis pas un assassin », dit-il, respirant l’odeur des médicaments et de la consomption des chairs. Quand il se retourna, Scarabello avait les yeux dans le vague. Giustiniani eut peur que la démence le lui ait déjà pris. Comme ça, en un battement d’ailes. Il s’assit sur le bord du lit, angoissé, et il appela : « Scarabello… »

Scarabello se tourna pour le regarder et ne dit rien.

Mais Giustiniani sut qu’il était là, avec lui.

Scarabello acquiesça doucement. Avec sérieux.

Alors Giustiniani lui ôta délicatement l’oreiller de sous la tête.

Scarabello lui sourit. Avec un regard reconnaissant et plein d’amour. Puis il ferma les yeux et attendit.

Giustiniani, tandis que sa vue se voilait, posa l’oreiller sur le visage de Scarabello et commença d’appuyer.

Scarabello ne se rebella pas. À la fin seulement, il tendit la main et la lui serra autour du poignet. Mais pas pour se défendre. Ni pour l’arrêter. Juste pour le toucher. Une dernière fois.

Puis son corps eut un sursaut et il ne bougea plus.

Giustiniani enleva l’oreiller et le remit sous sa tête. Il peigna ses beaux cheveux d’un blanc éclatant et resta là, immobile, anéanti par la douleur, serrant la main inerte de Scarabello, jusqu’au moment où il sentit que l’homme qu’il avait toujours aimé devenait froid.

Alors, comme un fantôme, il se traîna hors de l’hôpital.

90

La barque de Tonio et Berto s’amarra près du squero de Zuan dell’Olmo en pleine nuit. Mercurio descendit d’un bond. Ses pieds s’enfoncèrent dans la boue de la rive. Tonio le suivit pendant que Berto amarrait la barque à un pieu.

En dépit de l’heure tardive, le squero était éclairé de plusieurs grands feux de bois, et l’on entendait brailler des chants.

Quand Mercurio, Tonio et Berto se furent éloignés de la barque, Zolfo rabattit la couverture dans le poste avant et descendit à terre. Il avançait prudemment, se déplaçant d’un coin à l’autre des nombreuses baraques qui se dressaient aux alentours, se baissant derrière les palissades des jardins, se cachant derrière les arbres. Il n’avait pas peur d’être découvert par Mercurio. Il n’était pas la proie mais le prédateur. Il était à la chasse.

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